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Enfin un homme qui avoue

http://www.smh.com.au/ffxImage/urlpicture_id_1077497503169_2004/02/23/350_Eszterhas,0.jpg 

« C'était un problème très sixties, en fait, un problème auquel les hommes de ma génération se confrontaient depuis trente ans : on était tellement obnubilé par notre Willard...

Pendant trop longtemps, avant que les femmes ne se révoltent contre cette absurde, nombriliste obsession [...], nous nous étions comportés comme si le monde tournait autour de notre queue. Mais ce n'était pas le cas, et elle semait surtout une sacrée pagaille.

Les femmes en avaient plus qu'assez de devoir entendre combien d'entre elles avaient servi à l'étalon du X, Wilt Chamberlain (vingt mille), ou à Warren Beatty, ou à JFK, ou à Mick, et leur colère était justifiée. [...] Était-ce de l'érotomanie, ou une forme quelconque de priapisme ? [...]

Même ceux d'entre nous qui occupaient les postes les plus en vue avaient souffert de cette... affection, et la description que Geraldo Rivera avait donnée de lui s'appliquait à pratiquement chacun d'entre nous : 'Un insatiable porc en chaleur.' [...]

À l'orée du nouveau millénaire, nous, les rescapés mâles des années 60, étions certes plus qu'invités à regarder en face les porcs que nous étions. Dans le vieux conflit entre les sexes, à vrai dire, nombre d'entre nous méritaient le titre de criminels de guerre.

Soudain le terme de 'queutard' n'avait plus rien de flatteur.Et même si beaucoup d'hommes continuaient à s'adonner à une chasse sexuelle aussi obsessionnelle qu'égoïste, ils n'en parlaient plus volontiers, ils évitaient de clamer en public les bulletins de victoire du style 'J'l'ai ramonée toute la nuit' ou 'Le prochain petit cul sur ma liste, c'est...'.

Ils s'étaient assagis, ils percevaient mieux la nécessité de tenir compte de la sensibilité d'autrui. Maintenant ils invoquaient un 'manque de communication', une 'déficience de motivation', une 'lassitude sentimentale' avant de passer au petit cul suivant. »

Joe Eszterhas, American Rhapsody, Paris, Le Livre de Poche, 2001, p. 126-129 

Paraphrasons Paulhan : enfin un homme qui avoue...

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