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Barack Obama, l'espoir d'une nouvelle Amérique

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A 47 ans, le fils d'un Noir du Kenya et d'une Blanche du Kansas devient le 44ème président des Etats-Unis.

En Amérique comme dans le monde, celui dont le charisme rappelle John Fitzgerald Kennedy soulève un immense espoir après les deux mandats républicains de George Bush, marqués par un krach économique et deux guerres désastreuses, en Irak et en Afghanistan.

Un espoir sans doute excessif puisque Barack Obama (qui ne prendra ses fonctions qu'en janvier) devra affronter une crise économique sans précédent depuis un siècle. Le nouveau président des Etats-Unis pourra-t-il tenir les promesses du candidat démocrate et rétablir un semblant d'équité après une décennie d'ultralibéralisme bushiste ?

Une ascension fulgurante

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Lorsque Barack Obama est né, le 4 août 1961 à Hawaï de l'union d'un père noir du Kenya et d'une mère blanche du Kansas, les mariages interraciaux étaient interdits dans quasiment tous les  Etats du Sud de l'Union (ils ont été légalisés par la Cour suprême en juin  1967).

Elevé par sa mère en Indonésie, puis à Hawaï par ses grand-parents maternels (sa mère est morte d'un cancer en 1995), Barack Obama est avant tout un intellectuel. Promis à une brillante carrière dans la finance après son passage à l'université de Columbia, il préfère le poste de travailleur social dans les ghettos du sud de Chicago.

Il les quitte pour étudier à Harvard,  lieu de passage traditionnels de l'élite américaine. Il est le premier Noir nommé rédacteur en chef de la prestigieuse Harvard Law Review en 1991.

Après Harvard, il revient travailler à Chicago comme avocat au sein d'un cabinet où il rencontre celle qui va devenir sa femme, Michelle, une avocate diplômée de Princeton et Harvard, qu'il surnomme "le roc" de sa vie.

Michelle dirige aujourd'hui l'un des plus grands groupes hospitaliers publics de Chicago. Le couple a deux enfants : Malia et Sasha.

Dans "Le Monde", Corinne Lesnes écrit :

"Michelle, 44 ans, avait des réticences quand son mari s'est lancé dans la course à l'investiture du Parti démocrate à la présidentielle. Elle voulait préserver leur vie de famille. Elle voulait savoir, aussi, si Barack avait des chances face à la "machine" Clinton ou s'ils perdaient leur temps. Elle n'a dit oui qu'en posant ses conditions : que Malia, 9 ans, et Sasha, 6 ans, voient leur père une fois par semaine. Et qu'il arrête de fumer. Ce qu'il a fait." (Michelle Obama, prête pour le job", Corinne Lesnes, Le Monde, 22 mai 2008).

Qui arrêtera Obama ? Côté démocrate, malgré toute sa pugnacité, Hillary Clinton n'a pas réussi à stopper l'irrésistible ascension du jeune sénateur élu en novembre 2004 à la chambre haute pour l'Illinois (Chicago).

C'est un soir de juillet 2004 que Barack Obama s'est révélé au grand public . Lorsque John Kerry  a confié au modeste élu local de Chicago le discours vedette de la convention d'investiture de Boston, des millions d'élécteurs se sont reconnus dans le visage de ce bel homme mince, venu à la tribune plaider pour le candidat démocrate d'alors et, surtout, prôner la réconciliation des Américains au-delà de leurs différences. Il devient l'étoile montante du parti.

La campagne : un sans-faute

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"Qui aurait cru qu'un Noir de 46 ans, nommé Barack Obama , deviendrait un jour le candidat du parti démocrate?", se demandait lors d'un meeting le candidat démocrate.  La droite américaine, elle, n'a cessé de rappeler que le second prénom d'Obama était Hussein, tentant d'attiser au maximum les possibles réflexes racistes des électeurs.

En vain : l'âge, et plus encore les critères politiques, l'ont emporté sur la couleur de la peau et le démocrate Barack Obama, 46 ans, a vaincu le républicain McCain, 71 ans.

Tout au long d'une campagne particulièrement habile, le candidat démocrate s'est présenté en chantre du consensus américain. "Obama se veut 'mainstream ', en cela qu’il s’adresse à tous, et il reprend, comme tous les démocrates depuis Jimmy Carter, la défense des 'valeurs' de l’Amérique", estimait Frédéric Martel sur le site nonfiction.fr (Barack Obama, le come back kid).

Barack Obama a promis de devenir le président de la réconciliation du pays. Et il a revendiqué constamment l'héritage des deux héros américains mythiques -et assassinés - des années 60, l'apôtre des droits civiques Martin Luther King et le président John Kennedy, dont il a la jeunesse et la séduction.

Pendant la campagne des primaires, les attaques n'ont pas cessé contre son prétendu élitisme, sa naïveté supposée et son "inexpérience".  Il a répondu "espoir" et "changement" ("Change : we can believe in" : "le changement : nous pouvons y croire", slogan de sa campagne).

Mais, très loin de toute naïveté, la campagne de Barack Obama a brillé par un professionnalisme qui a fortement contrasté avec celle de John Mc Cain : le candidat démocrate était entouré de quelque 300 conseillers, qui ont conçu, fabriqué et lancé la marque "Obama".

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Au premier rang d'entre eux : David Axelrod (en photo), 53 ans, ancien journaliste politique du Chicago Tribune. Profondément choqué par les années Reagan, il abandonne la presse pour la politique et conseille les candidats démocrates, notamment dans l'Illinois.

Il y rencontre en 2002 un jeune élu, Barack Obama, qu'il ne le quittera plus. Aidé de son associé, David Plouffe, David Axelrod sera un des stratèges majeurs de la campagne présidentielle d'Obama.

Mention spéciale aussi, dans ce dispositif très sophistiqué, à Jon Favreau, 26 ans, plume d'Obama ("speechwriter"), chargé de la coordination de l'écriture des discours du futur président.

Quel programme ?

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Barack Obama a évité de s'avancer trop pour ne pas être prisonnier de ses promesses lors de son mandat.

Ce diplômé de Harvard n'est  évidemment pas le "gauchiste" dont parlaient les républicains pour faire fuir l'électorat, mais un partisan de l'économie de marché, régulée (sans excès...) par l'intervention de l'Etat. Il aura surtout à faire face à la pire crise économique depuis celle de 1929, déclenchée par les "subprimes".

Augmentation de la fiscalité pour les plus riches

Barack Obama prône, en matière économique et sociale, le retour aux taux d'imposition antérieurs aux mandats Bush (avant 2000) pour les foyers aisés (dont les revenus annuels dépassent les 250.000 dollars) et une augmentation de la fiscalité sur les revenus du capital.

Santé :  mieux protéger les Américains

C'était un des enjeux majeurs de la campagne, avec 47 millions d'Américains non assurés(et presque autant si mal couverts qu'ils ne peuvent faire face en cas de maladie grave ou d'ennuis dentaires).

Barack Obama préconise une couverture maladie universelle pour les enfants américains dont les parents sont démunis d'assurance. Y arrivera-t-il ?

Le (futur) président veut rendre universel le système de santé, notamment en poussant les employeurs à proposer des mutuelles moins chères à leurs salariés. Il veut étendre à tous l'accès aux soins, mais se montre toutefois moins ambitieux que ne l'était Hillary Clinton : il n'entend pas "imposer" à tous un plan fédéral.

Quelle politique étrangère ?

Incarnera-t-il le changement en politique étrangère ? Barack Obama a promis un retrait des troupes américaines d'Irak d'ici seize mois, mais sera contraint de tenir compte de l'évolution de la situation sur le terrain. En Afghanistan, à l'inverse,  il a préconisé un renforcement des troupes.

Fera-t-il avancer la paix au Proche-Orient ? Le scepticisme est de rigueur, après huit années marquées par un soutien inconditionnel de George Bush aux gouvernements israéliens et l'absence totale d'avancée vers un Etat palestinien.

Quelle politique énergétique ?

Le nouveau chef de l'Etat entend investir dans "les nouvelles énergies" et  favoriser la création de millions d'emplois verts dans la décennie à venir. Il est à priori peu enclin à favoriser de nouveaux forages au large des côtes américaines.

A lire sur ou de Barack Obama :

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-> "L'Amérique de Barack Obama" François Durpaire et Olivier Richhomme (éditions Démopolis). Voir aussi l'interview de François Durpaire par Maïté Koda (RFO)
-> "L'audace d'espérer" de Barack Obama (Presses de la Cité, 2007)
->
"Les rêves de mon père. L'histoire d'un héritage en noir et blanc" de Barack Obama (Presses de la Cité, 2008) 
->
"De la race en Amérique" de Barack Obama (Seuil, édition bilingue. Ce texte est l'intégrale du discours de Philadelphie prononcé le 18 mars 2008)
->
"Obama petite encyclopédie" de Marc Kravetz (Dalloz, ",50 euros)
-> Sur les enjeux économiques et sociaux, voir notre article
"En librairie, à l'heure américaine"

Sur Internet :
Articles :
->
Barack Obama, le come back kid Frédéric Martel sur le site nonfiction.fr
->
Barack Obama, un destin américain, Corinne Lesnes ("Le Monde", 4 juin 2008)
-> Michelle Obama, prête pour le job", Corinne Lesnes ( Le Monde, 22 mai 2008).
->
Barack Obama, l'homme sans bagages Corinne Lesnes (Le Monde, 4 janvier 2007)

Vidéos :
-> Barack Obama sur You Tube
-> les vidéos sur MySpace

http://info.france2.fr/elections/us-2008/animation-home/candidats_democrates/48220174-fr.php

Commentaires

  • Un bout du rêve de Martin Luther King qui vient de se réaliser.... 40 ans en arrière, cela aurait été inimaginable qu'un président tel qu'Obama soit élu alors qu'on lynchait des gens à cause de la couleur de leur peau....j'en ai été émue.

    Bonne soirée !

  • Un bout du rêve de Martin Luther King... et un autre du rêve américain, qui renaît de ses cendres après un petit passage à vide...

    America is back !

  • Moi, je trouve ça génial qu'il ait été élu !!!!!!!!!!!!! Bravo ! Je suis contente !

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