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Injures et harcèlement : le quotidien des femmes dans la rue


« Chienne », « salope », « petites fesses », « Tu viens à l'hôtel ? »...

Une étudiante en à Bruxelles a filmé en caméra cachée pour son projet de fin d'étude, le machisme ordinaire et le harcèlement qu'elle subit en se promenant simplement dans la rue.

Son Femmes de la rue a été projeté dans un cinéma de Bruxelles la semaine dernière.

Ce document a provoqué une sorte de séisme sur la planète masculine.

Chronique d'un sexisme ordinaire

En Belgique d'abord, les magistrats ont réagi en promulguant une loi, qui sanctionnera dès le mois de septembre les insultes machistes par des amendes administratives.

En France à la découverte de ce film, dont les extraits tournent sur internet, les hommes tombent des nues.

« T'as vu ce documentaire sur la fille qui se fait insulter dans la rue ?? C'est dingue ! »

Les réactions masculines sont quasi unanimes.

Les garçons découvrent une réalité ordinaire pour les filles.

Nombre d'entre elles, à l'instar de la réalisatrice, sont habituées à se faire dévisager, interpeller dans la rue, avec des commentaires plus ou moins désobligeants, humiliants, voire des insultes.

Il suffit de lire les témoignages sur les réseaux sociaux pour s'en convaincre et appréhender la curiosité née autour du film.

Une femme seule est plus vulnérable

« Quand je suis avec ma copine dans la rue, je n'entends jamais ce genre de remarques », note un internaute.

Et pour cause.

Quand les filles se font insulter, elles se déplacent seules, comme la réalisatrice Sofie Peeters.

Pour cette jeune femme, les ennuis ont débuté avec son installation l'an dernier dans un quartier populaire de Bruxelles.

« Je me faisais interpeller cinq à dix par jour. Au début je me suis interrogée comme toutes les femmes. Est-ce que ça vient de moi ? De ma façon de m'habiller ? Puis j'ai décidé de compiler tous ces commentaires désobligeants dans un film. »

Débat et polémique

Le film a crée le débat sur le harcèlement, mais aussi une vive polémique.

Toutes les séquences sont tournées dans le quartier Anneessens à forte majorité maghrébine.

Sur la télévision flamande la VRT, la réalisatrice a répondu à ces critiques :

« C'était l'une de mes grandes craintes, comment traiter de cette thématique sans tourner un film raciste ? Car c'est une réalité : quand on se promène à Bruxelles, 9 fois sur 10, ces insultes sont proférées par un allochtone. Mais ces personnes ne sont pas représentatives de toute la communauté maghrébine. »

Une nouvelle loi

Le travail de l'étudiante a ouvert le débat sur le harcèlement.

Philippe Close, échevin (magistrat) à la commune de Bruxelles, explique à la RTBF que ces insultes devraient être bientôt sanctionnées par des amendes administratives.

Dans le reste de l'Europe, le film provoque un début de prise de conscience.

EN SAVOIR PLUS : Le machisme fait de la résistance

leparisien.fr

http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/machisme-la-camera-cachee-qui-scandalise-les-hommes-02-08-2012-2111157.php

Commentaires

  • Tel est en effet le quotidien des femmes dans la rue. C'est, en ce qui me concerne, du vécu (vécu depuis que j'ai fêté mon 14e anniversaire).
    Les insultes sexistes, violentes, les mains aux fesses, bref, le "harcèlement de rue", sont le fait de nombreux hommes, qu'ils soient autochtones ou allochtones.
    S. Peeters se serait promenée dans un quartier moins populaire, elle aurait eu à affronter les mêmes problèmes.
    Et si elle s'était baladée dans le même quartier, mais en jean ou en jupe longue, inutile de le dire, c'eût été tout pareil : l'expérience m'a prouvé que quelle que soit la façon dont une femme s'habille (et - faut-il le répéter ? Oui hélas - une femme a le droit de s'habiller exactement comme elle l'entend, tout comme un homme), elle écope des mêmes insultes, subit le même harcèlement.
    Etait-il seulement besoin de le préciser ?...
    Oui malheureusement, à tous ceux (et celles) qui croient que si S. Peeters a rencontré tant de déboires, c'est parce qu'elle fait "bourgeoise" (!) dans sa robe pourtant très simple, et n'est pas assez "couleur locale".
    Que ces personnes se disent bien ceci : c'est lorsque les femmes pourront marcher librement dans la rue comme les hommes, en s'habillant comme elles le veulent, que l'égalité H/F sera atteinte. La "qualité" ou le "genre" du vêtement n'a évidemment rien à voir dans l'histoire. Prétendre le contraire relève soit de la mauvaise foi, soit de la plus crasse candeur, soit encore d'un genre de bien-pensance automatique qu'on ne présente plus tant elle a cours.
    Quant à ceux qui pensent encore, en 2012, que c'est une question de longueur, nous n'en dirons strictement rien.

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