Une fois de plus, le petit monde de la "protection animale" démontre le mépris qu'il a de ceux dont il prétend défendre les droits.
Martin Luther King aurait-il remporté la lutte pour les droits civiques s'il avait organisé aux Etats-Unis des manifestations caractérisées par la vulgarité, où chacun eût exposé un postérieur peinturluré ?
Certainement pas.
Il n'aurait fait que perdre, et montrer le peu de respect qu'il portait aux victimes du racisme.
De la même façon, les "amis des animaux" démontrent par leur comportement le peu de respect qu'ils vouent en réalité à ceux qu'ils affirment défendre.
Les animaux sont des personnes nonhumaines : voilà le seul message qu'il importe de faire passer, dans la plus stricte dignité.
Là, non seulement l'on s'exhibe dévêtu, ce qui ruine déjà le "message" que l'on s'efforce péniblement de transmettre (non que la nudité soit choquante en soi - elle ne l'est pas -, mais elle est toujours hors de propos dans le cadre militant, a fortiori lorsqu'elle est mise en scène de façon triviale), mais encore oublie-t-on de dire ce qui est important.
Dire que les animaux sont des personnes : voilà une déclaration qui, en vertu de sa justice morale intrinsèque, attirerait enfin l'attention des journalistes.
En outre, le bon message serait dispensé au grand public, ce qui n'est pas le cas ici : aucun appel au véganisme et à l'abolition de l'exploitation animale ne figure en effet sur les pancartes.
Seule l'abolition d'une pratique est exigée : celle de la corrida.
Ce qui ne veut rien dire et ne sert à rien.
Mais ces "militants" sont-ils seulement persuadés que les animaux sont des personnes ?
A l'évidence non, puisque pour eux militer est prétexte à mascarade et festivités, ce qui montre le peu de valeur morale qu'ils accordent en fin de compte à ceux dont ils prétendent défendre les "droits".
Sont-ils végans ?
Parions que la réponse est non, pour tout ou partie d'entre eux.