Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Najat Vallaud-Belkacem réfléchit au meilleur moyen d'abolir la prostitution

fe25b539f35c2770db798c2c5c6e012f.jpeg

On ne le répétera jamais assez sur ce blog : bravo à Najat Vallaud-Belkacem.

Enfin une politique s'empare de ce sujet à bras-le-corps et veut abolir une "pratique" qui n'est rien d'autre qu'un esclavage millénaire nié en tant que tel.

La prostitution est une exploitation des un-e-s par les autres.

La prostitution pervertit depuis son apparition les rapports entre les hommes et les femmes.

La prostitution, c'est l'achat d'un être humain (presque toujours une femme) par un autre être humain (presque toujours un homme) à des fins d'utilisation sexuelle.

Or les êtres sentients, humains et nonhumains, ne sont pas des objets, ni des marchandises.

Leurs corps ne se vendent pas, ni ne s'achètent, ni ne s'échangent.

Réifier l'autre sentient ressortit au fascisme dans son expression la plus pure.

Les personnes prostituées, y compris les prostitué-e-s "libres" (qui ne représentent qu'un infime pourcentage du total), sont des victimes du sexisme endémique des cultures quelles qu'elles soient, et d'une vision du monde basée sur la violence et la domination des uns par les autres.

Personne ne se prostitue par hasard : c'est le fruit d'une enfance et/ou d'une adolescence meurtries, que ce soit à cause d'abus sexuels, de misère économique, de misère sociale, de rencontres toxiques, etc.

Les prostitu-é-es "libres" ont intégré l'idée que la culture sexiste renvoie des femmes et des homosexuels de sexe masculin (perçus non comme des hommes, mais comme des femmes) : qu'elles/ils sont des objets sexuels.

La prostitution engendre des violences de toutes sortes de par le monde.

Les personnes qui en sont victimes perdent tout : dignité, santé, sécurité, respect, etc.

Beaucoup d'entre elles sombrent dans la drogue ou la dépression, voire le suicide.

Tous les jours, des personnes prostituées tombent malades, sont violées ou assassinées par leurs "clients".

Leur quotidien est fait de violence et d'insécurité permanentes.

La prostitution est l'un des plus grands fléaux sociaux.

Une société civilisée digne de ce nom doit prendre exemple sur la Suède et l'abolir.

M. P.

***

Najat Vallaud-Belkacem réfléchit au meilleur moyen d'abolir la prostitution.

Son objectif est "de voir la prostitution disparaître".

En matière de prostitution, la position abolitionniste de Najat Vallaud-Belkacem lui a déjà valu la colère des prostituées indépendantes et de certaines associations.

Invitée de BFMTV et RMC ce 15 novembre, la ministre des Droits des femmes a expliqué qu'elle se rendait actuellement dans plusieurs pays afin "observer les différentes expériences pour sanctionner les clients".

Pour tenter, par la suite, d'appliquer la meilleure en France.

Najat Vallaud-Belkacem s'est ainsi rendue enSuède le 8 novembre, pays qui a décidé de punir tout client de prostituée dès 1999 : le "consommateur de services sexuels" y est considéré comme un délinquant. Les prostituées y ont le statut de victime.

Voici ce qu'en pense la ministre :

"Il y a un constat indéniable : cette loi est comportementale.

En quelque treize ans, la société suédoise a profondément évolué sur la question de l’achat de services sexuels et, aujourd'hui, cet achat n’est plus considéré comme une activité banale mais comme quelque chose contre lequel il faut lutter."

La ministre ajoute cependant que cette méthode ne peut fonctionner que si la répression est accompagné d'une aide pour les prostituées laissées sur le carreau :

Ensuite la question qui est posée est :

"Ne risquez-vous pas de nuire aux personnes en situation de prostitution en les repoussant vers des zones non sécurisées ?"

"Mais, là encore, l’expérience suédoise n'est pas qu'une réponse pénale.

Il y a une réponse sociale avec des moyens financiers sur la table pour aider les personnes prostituées à se réinsérer."

Najat Vallaud-Belkacem s'intéresse également au modèle britannique qui cible la prostitution subie.

Depuis 2009, toute personne payant une prostituée "soumise par la force, la tromperie ou les menaces par un tiers" peut être poursuivie.

"Une autre option possible" pour la ministre :

"Je me rendrai bien en Grande-Bretagne pour observer une autre expérience qui consiste à sanctionner les clients uniquement de prostituées victimes de la traite.

C’est aussi une option possible."

Et de conclure qu'un travail "est engagé pour mener une réflexion", impliquant les associations concernées, et qu'une seule option - opposée à sa volonté abolitionniste - est à oublier : la réouverture des maisons closes.

Par Delphine Legouté

http://lelab.europe1.fr/t/prostitution-najat-vallaud-belkacem-reflechit-au-meilleur-moyen-de-sanctionner-le-client-5909

Les commentaires sont fermés.