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Pornographie : la politique du toujours pire

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Une des Poupées de Hans Bellmer...

"Ce n’est pas un jugement moral que d’affirmer que certaines productions X actuelles n’ont plus rien de « pornographique », mais relèvent de la banalisation de la violence criminelle à l’encontre des femmes, d’une sexualité déshumanisée, désincarnée, de la torture en direct, de l’incitation au mépris et à la haine sexiste.

On pourrait parler de "pornocriminalité", comme on parle de pédocriminalité : donner à s’exciter devant le viol d’une femme, cognée, agonie d’injures sexistes, sodomisée brutalement, avec la tête maintenue dans les toilettes, n’a plus grand-chose à voir avec de la pornographie : le viol n’étant pas un acte sexuel, mais un acte barbare de soumission machiste.

Quand on connaît la logique commerciale des ces multinationales du sexe et les énormes profits qu’elles en retirent, on peut légitimement s’inquiéter devant le risque marketing du "toujours pire" et surtout celui d’utiliser des femmes (des enfants) les plus fragiles socialement, les plus pauvres, les plus paumées, et ce, sans aucun scrupule.
 
Gageons que dans peu de temps des snuff movies circuleront sur le marché.
 
La mort d’une femme, en direct, fera sans doute bander quelques types.

Ce qui fait bander le dédé pornocrate du XXIe siècle, c’est « soumettre une salope de femme libérée ! » à tous ses désirs, toujours plus, tout de suite et sans aucune restriction des tabous d’antan.
 
Cette « égale de lui-même » qui gagne sa vie, vote et décide de sa fécondité est de moins en moins assujettie à son désir à lui.
 
Le seul tabou restant demeure la violence envers cet autre soi-même.
 
Et bien sûr la violence envers des femmes devenues, libération sexuelle oblige, des femmes à jouir, est une violence sexuelle .

Qu’est-ce qu’il reste à fantasmer quand la nudité est banalisée, le corps féminin exposé et réifié, que la sexualité épanouie et réciproque est érigée en norme de consommation ?
 
Qu’est-ce qu’il reste à transgresser pour un macho quand il a tout exploré avec ses compagnes et qu’il voit ce désir ne pas combler son sentiment de mâle supériorité ?
 
Est-ce que la seule façon de les dominer socialement pourrait être la violence sexuelle ?
 
Pourrait-il ainsi transcender ce désir qui ne l’expose qu’à sa propre vacuité ?
 
Cet être dont la domination sociale lui échappe, dont le désir et le plaisir sont légitimes et librement exercés, comment le soumettre si ce n’est par la force et le mépris ?

Alors il va ériger son phallus en arme, et tel un moderne et fier Priape, il va pilonner la femelle par tous les bouts.
 
Il va la violenter, la rabaisser, l’user, l’insulter, la souiller d’un sperme jaillissant rageusement.
 
Il va la cogner, la violer, l’écarteler, l’enculer, l’écraser, la bâillonner de son vit, nier son ressenti d’être libre et égal, la brutaliser à coups de verge, peut-être plus cruellement que le petit marquis avec ses chambrières ou le bourgeois avec ses filles de joie...
 
Il va se régaler des pornos trash mettant en scène violences, soumissions et dégradations des femmes, il va bander devant « violences conjugales X » « viols de jeunes filles » « sodomies sanglantes » ou « triple pénétration ».
 
Il va bander devant l’indicible torture sexiste, quand son père bandait devant l’esthétisme érotique d’ Emmanuelle, son grand-père devant la nudité exotique de Joséphine Baker, et son aïeul devant la photo coquine d’une grisette en chemise.
 
Quatre générations de femmes objets de désir, la dernière étant la seule également objet de haine farouche !

... Et presque deux siècles de féminisme ont passé."
 

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