Festival de Cannes et compagnie : petit précis d'auto-négation des masses
L'industrie du spectacle se joue du peuple en lui vendant des idoles à adorer, pour qu'il oublie de se forger une âme et de réaliser son destin.
Mais pour tomber dans ce délire farouche d'auto-négation, il faut souffrir d'un défaut d'être. Si bien que la question se pose de savoir si, même sans l'industrie du spectacle, nos "fans" rampants et hystériques devant les idoles de chair (puisque le show-business est une religion) seraient des hommes et des femmes tels que Nietzsche les a rêvés.
La réponse est non : l'industrie du spectacle ne fait que profiter de la nature vide et servile de la majorité de l'humanité. Incapable d'exister par et pour elle-même, celle-ci vit par procuration. La star, trop humaine à son tour, devient à ses yeux ce surhomme qu'elle est incapable d'incarner. Sa mégalomanie crée autour de sa personne un mystère qui n'existe pas, mais qui acquiert une réalité du seul fait de l'adoration aveugle de la foule épatée.
Triste constat.