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6 avril 2016 : l'esclavage des femmes marque enfin le pas en France

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COMMUNIQUÉ ZÉROMACHO :

 

La loi contre le système prostitutionnel a été définitivement votée le 6 avril 2016 par l’Assemblée nationale française [texte ici LIEN À ajouter]. Zéromacho, qui la demandait depuis sa fondation en 2011, s’en félicite.

 

Pendant la longue période du débat public — le premier vote à l’Assemblée a eu lieu le 4 décembre 2013 —, les médias ont surtout mis l’accent sur l’article pénalisant les clients-prostitueurs : en effet, tout achat d’un acte sexuel est désormais passible d’une amende de 1 500 €. Parmi les autres dispositions : le délit de racolage est abrogé, les mesures de protection et d’accompagnement social des personnes en situation de prostitution sont renforcées et un fonds de soutien est créé, doté de 20 millions d’euros par an.

 

Et maintenant, tout commence.

 

Voilà ce qui reste à faire en France, dans deux domaines :

 

·      Continuer le travail de pédagogie, car la population est loin d’être acquise à l’esprit de la loi, qui analyse la prostitution comme un système de violences dont les auteurs sont les proxénètes et les prostitueurs. Zéromacho mène ce travail depuis longtemps, notamment par ses réponses aux objections les plus courantes, voir https://zeromacho.wordpress.com/textes/

 

·      Veiller à l’application de la loi, à la publication du décret d’application et au vote de la ligne budgétaire sur le fonds. Zéromacho restera vigilant, aux côtés des 59 autres associations qui constituent le collectif Abolition 2012 et mènent des actions de lobbying et d’interpellation des pouvoirs publics.

 

**

 

Et hors de France ? Zéromacho est un réseau international.

 

Rares sont les pays où existe une loi analogue à la nouvelle loi française : la Suède a été pionnière en 1997, puis la Norvège et l’Islande en 2009, l’Irlande du Nord et le Canada en 2014.

 

Dans chacun de ces pays, la loi est l’aboutissement d’un processus spécifique.

 

En France, ce vote est dû à la conjonction de plusieurs facteurs :

 

·      l’engagement transpartisan de nombreuses femmes politiques (députées, sénatrices, élues locales, ministres), avec le soutien de quelques hommes politiques ;

 

·      la volonté du gouvernement ;

 

·      l’apport de médecins qui ont décrit et nommé les violences que subissent les personnes dans la prostitution ;

 

·      la constitution en 2012 sous l’égide du mouvement du Nid, le plus ancien mouvement engagé contre le système prostitueur, d’un collectif d’associations qui a manifesté dans la rue et interpellé des responsables politiques ;

 

·      le témoignage de femmes sorties de la prostitution, notamment Rozenn Hicher, qui a marché pendant 740 km de chez elle jusqu’au Sénat pour demander cette loi ;

 

·      les affaires Strauss-Kahn (2011-2015) et le manifeste des « 343 salauds » (qui n’étaient que 19) en 2013, qui ont choqué le grand public par l’impudence de la violence machiste qui s’y exprimait ;

 

·      l’engagement de féministes contre le système prostitueur, après des décennies où ce sujet avait été peu abordé par le mouvement.

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