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Richard Doll rémunéré par l'industrie chimique ?

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Par Pierre Melquiot

 

Le chercheur britannique Richard Doll fut le premier à établir un lien entre le cancer du poumon et la consommation de tabac. Il travailla ensuite sur les risques potentiels liés à l'exposition professionnelle à des produits chimiques et au développement du cancer. Or il aurait été rémunéré par certaines sociétés de l'industrie chimique, soucieuses de ne pas voir de liens de causalité apparaître entre les produits chimiques et les cancers…

 

Selon The Guardian (information reprise ensuite par Libération et Le Nouvel Observateur), Doll aurait été rémunéré par des sociétés de l'industrie chimique dans le même temps où ses recherches s'intéressaient aux éventuels effets cancérigènes de certains produits toxiques et chimiques sur la santé humaine.

 

Né le 28 octobre 1912 à Hampton dans le Middlesex et décédé le 24 juillet 2005 à Oxford, Doll était médecin épidémiologiste. En 1969, il est nommé professeur à Oxford avant d'être anobli en 1971. Il sera également lauréat de la Royal Medal en 1986. Il participera directement à deux découvertes importantes : l'absence de relation entre le milieu socioprofessionnel et la survenue d'ulcères digestifs, et surtout le rôle du tabac dans la genèse des cancers du poumon.

 

Il a mené des études sur les effets de la pollution chimique et toxique sur la santé humaine. Ses travaux sont d'ailleurs souvent repris par les détracteurs du projet européen REACH. Il a notamment travaillé sur les effets de l'agent Orange, herbicide utilisé par les Etats-Unis au Vietnam, et le chlorure de vinyle, composant du plastique.

 

Or, d'après le journal anglais, au milieu des années 80, la société chimique américaine Monsanto a payé le chercheur en honoraires de conseil 1.128 euros par jour, alors qu'il effectuait des recherches sur le lien entre agent Orange (produit par Monsanto) et cancer. Il avait à cette époque conclu qu'il n'y avait pas de lien entre les deux.

 

Par ailleurs, le journal signale que Richard Doll a perçu des honoraires de 22.188 euros de l'Association des producteurs chimiques et des groupes américain Dow chemicals et britannique ICI pour une étude sur le chlorure de vinyle dont l'étude montrait là encore l'absence de rapport entre chlorure de vinyle et cancer (à l'exception du cancer du foie), ce que contredit l'OMS.

 

Le site adiu.fr affirme en outre que Richard Doll est même devenu « un consultant secret du secteur industriel de l'amiante et entre 1970 et 2001 il a soutenu que l'amiante n'était pas responsable des cancers professionnels constatés chez les travailleurs au contact des poussières d'amiante. » Le site ajoute qu'à 91 ans, il reconnaîtra « que la majorité des cancers étaient dus à des expositions à des produits chimiques. »

 
Ces révélations soulèvent de nombreuses questions à l'heure ou le projet REACH fait l'objet de débats et que l'on annonce qu'il devra permettre de diminuer les risques de cancer liés aux produits chimiques. Or, selon l'Institut Turgot, qui voit en cette directive la plus néfaste de l'histoire de l'UE, se référant à une étude de Sir Richard Doll et de Sir Richard Peto, « la totalité de la pollution environnementale, dont les produits chimiques ne sont que l'une des sources parmi d'autres, n'est responsable que de seulement 2% des cas de cancer. » « Il paraît donc douteux que REACH ait même le moindre impact mesurable sur le taux de cancer. » Evidemment, si les révélations de The Guardian venaient à être confirmées, cela remettrait en cause, aussi, cette affirmation.
 
http://www.actualites-news-environnement.com/
20061209-chercheur-cancer-industrie-chimique.php 

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