Noël : les abattoirs à plein régime/Deuil (inter)national II
Fêter Noël dans un abattoir, ça vous plairait ?
Et c’est reparti pour un tour !
La grande bouffe, le grand massacre, ça va chauffer dans les abattoirs, canards évidés, crustacés ébouillantés…
Pour nos papilles, pour des traditions religieuses dont seul le mépris pour la vie est réactualisé, c’est à dire rendu à son siècle, nous envoyons au grand massacre des centaines de milliers d’animaux.
Pour notre bon plaisir. Parce que nous le voulons bien. En plus, on est tout fier de raquer, d’allonger la monnaie, de participer à ce grand cirque, colossale mise en scène gerbante qui tourne autour d’une seule chose : la mort des animaux.
Je suis incorrigible. Comme ça m’indigne à n’en plus finir, cette farce sanglante, je deviens cynique.
Et je m’amuse d’un rien.
Vous vous souvenez de cette vague d’intoxication alimentaire mortelle qui avait frappé ceux qui avaient becqueté un truc immonde qu’on appelle du fromage de tête ? Une préparation charcutière délicieusement enrichie de souches bactériennes qui feraient même crever un surmulot endurci.
Et bien rebelote cette année, en Loire-Atlantique, avec une autre saloperie comestible, les pieds de porcs.
Un couple de retraités a consommé ce produit, fabriqué artisanalement (c’est-à-dire que les agents infectieux ont été élevés avec l’amour du terroir).
Elle est décédée. Lui a été hospitalisé.
Les lots de cette daube ont été rappelés par respect du principe de précaution.
Le philosophe autrichien Helmut F. Kaplan rappelait qu’un non végétarien, européen moyen, au cours de sa vie, est responsable de la mort (et de quelles conditions d’élevage !) de 8 vaches, de 25 lapins, de 390 poissons, de 720 poulets sans compter maints autres animaux.
Il faut croire que ça l’indiffère totalement.
Joyeux Noël dans le sang quand même. Enfin… pour ceux qui auront survécu aux pieds de porc et autres museaux persillés.
http://taomugaia.blog.lemonde.fr/