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Colloque INRA-EHESS : "Comment penser le comportement animal" ?

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COMMENT PENSER LE COMPORTEMENT ANIMAL ?

Colloque INRA-EHESS


Résumé

Colloque INRA/EHESS, sous la responsabilité de Florence BURGAT, philosophe, directeur de recherche à l’INRA, Paris organisé en deux sessions : les 21 et 22 janvier 2008 à l’EHESS, et les 2 et 3 avril 2008 à l’INRA Paris.

Dire qu’un animal se comporte à l’égard de ce qui l’entoure, qu’est-ce à dire ? Le comportement serait constitué par un type de manifestations qui n’appartiendraient qu’à certains vivants et formerait un flux continu et spontané dont l’étude segmentée détruirait la nature propre. Pourtant, ce sont de brèves séquences comportementales isolées de l’ensemble dans lequel elles s’inscrivent, plongées en outre dans l’univers du laboratoire, que l’on choisit le plus souvent d’étudier. Mais a-t-on encore affaire à un comportement ? Ne l'a-t-on pas ainsi réduit à l'un des éléments qui le composent : les mécanismes physiologiques, le programme génétique, les opérations cognitives, etc. ? A l'opposé de cette perspective, le comportement est compris par les approches phénoménologiques comme l'expression d'une liberté, une relation dialectique avec le milieu, quelque chose " qui se détache de l'ordre de l'en-soi ", selon les termes de Maurice Merleau-Ponty (La Structure du comportement, p. 136). Les liens qui se font jour entre la conception philosophique de l'animal et ses conditions d'observation sont étroits et réciproques.

Après avoir éclairé les fondements théoriques de ces options, nous aurons à nous interroger sur les raisons de la prédominance des études de laboratoire et des courants de l'éthologie qui en sont issus. On se demandera quel type de bénéfices peut être tiré d'une telle production de connaissances, bénéfices que le choix des espèces à propos desquelles ce type d'observation est conduit est certainement de nature à éclairer. Les enjeux de notre interrogation sont donc aussi moraux et politiques. Il y va en effet des conditions de vie de millions de mammifères et d'oiseaux destinés à  la consommation, dans la mesure où c'est à la biologie du comportement et aux critères physiologiques qu'est confiée la détermination de leurs " besoins éthologiques ".

Un travail de réflexion sur l'objet que l'on se donne est à construire ; travail épistémologique d'une part, réflexion sur la part idéologique qui peut entrer dans l'étude d'autre part. Une fois ce pas franchi, la question portant cette fois sur les conditions de possibilité de la connaissance du comportement animal apparaît plus clairement. Comment, dès lors, élaborer une éthologie plus juste, tant du point de vue de la compréhension du comportement que de celui des besoins, au sens large, des animaux placés sous la domination de l'homme ?

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Première session : 21-22 janvier 2008 : EHESS, Amphithéâtre, 105 bd Raspail, 75006 Paris

Lundi 21 janvier 2008

Ouverture du colloque par Danièle Hervieu-Léger, Présidente de l’EHESS.

I. Vie et comportement

Président : Heinz Wismann

  • André Pichot (épistémologue et historien des sciences, chercheur au CNRS, Nancy) : Le comportement et la vie
  • Jean-François Nordmann (philosophe, directeur de programme au Collège international de philosophie et enseignant en classes préparatoires, Paris) :
    Le renversement opéré par Kurt Golstein et par Erwin Straus : le réflexe comme comportement.
  • Pause
  • Elisabeth de Fontenay (philosophe, maître de conférences honoraire de l’université de Paris I) : Ceux que l’animal ne regarde pas.
  • Xavier Guchet (philosophe, maître de conférences à l’université de Paris I) :
    La technicité animale à la lumière de la pensée de Gilbert Simondon
  • Discussion générale

Mardi 22 janvier 2008

II. Le problème des conditions d’observation des animaux

Président : Joseph Bonnemaire

  • Bernard Hubert (écologue, directeur de recherche à l’INRA et directeur d’études à l’EHESS, Paris) : Le comportement animal peut-il nous aider à concevoir un autre regard sur la notion de ressources ?
  • Marion Vicart (doctorante en sociologie, EHESS, Paris) : Le chien : pour une approche socio-éthologique.
  • Robert Dantzer (docteur-Vétérinaire, docteur es-Sciences, psychobiologiste, Professeur de psychoneuroimmunologie à l'université de l'Illinois à Urbana-Champaign) : La parcellisation du comportement, un détour nécessaire pour les sciences du comportement ?
  • Déjeuner

III. Controverses autour de la notion de comportement

Président : Bernard Hubert

  • Philippe Devienne (docteur vétérinaire et docteur en philosophie de l’université de Paris IV) : Le comportement douloureux chez l’animal : entre symptômes et critères.
  • Frédéric Joulian (éthologue et anthropologue, maître de conférences à l’EHESS, Marseille) : Nature du comportement et évolution.
  • François Calatayud (éthologue, chargé de recherche, INRA, Toulouse) :
  • Du comportement « fait de Nature » au discours de l'éthologiste. Réflexions sur la place de la subjectivité en éthologie.
  • Discussion générale

Seconde session : 2-3 avril 2008 : INRA, Amphithéâtre, 147 rue de l’Université, 75007 Paris

Pré-programme

Mercredi 2 avril 2008 (après-midi : 14h – 18h)

Ouverture du colloque par Guy Riba, directeur général délégué de l’INRA

I. Vie et comportement

Georges Thinès (psychologue et philosophe, professeur honoraire de l’université de Louvain) : Perspectives phénoménologiques dans l’étude du comportement animal.

Jacques Dewitte (philosophe, Berlin) : Qu'est qu'un comportement ? Réflexions à partir d'une relecture de Maurice Merleau-Ponty.

II. Le comportement animal : perspectives historiques et critiques

Véronique Servais (psychologue, maître de conférences, Institut des Sciences Humaines et Sociales, Université de Liège) : Le rôle de l’anthropomorphisme dans la constitution de l’étude du comportement animal à la fin du XIXème siècle.

Jenny Litzelmann (doctorante en philosophie, université de Paris I et université de Genève) : Redéfinition des notions d’instinct, d’inné et d’acquis chez Konrad Lorenz.

Jeudi 3 avril 2008 (toute la journée)

III. Le problème des conditions d’observation des animaux

Marion Thomas (historienne des sciences, maître de conférences à l’université Louis Pasteur, Strasbourg) : Entre laboratoire et terrain, les recherches en éthologie et psychologie animale au début du XXe siècle.

Isabelle Veissier (biologiste, directeur de recherche, INRA, Theix, co-animatrice du réseau AGRI-Bien-être animal) : Le « bien-être animal » : approches théoriques et critères d’évaluation.

Michel Meuret (écozootechnicien, directeur de recherche, INRA Ecodéveloppement, Avignon) : Faire pâturer des troupeaux sur milieux naturels nécessite un apprentissage croisé du bétail, des éleveurs et des scientifiques.

Patrick Duncan, [titre à préciser]

III. Controverses autour de la notion de comportement

Jean-Pierre Marguénaud (juriste, Professeur à la Faculté de Droit et des Sciences économiques de Limoges OMIJ) : Le comportement des animaux à la lumière du droit positif.

Enrique Utria (doctorant en philosophie, université de Rouen) : Être « sujet d’une vie » : un concept central de la pensée de Tom Regan.

http://calenda.revues.org/nouvelle9657.html

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