Appel aux défenseurs des êtres sensibles
Selon une information pitoyable émanant d’ennemis de la terre, une présidente d’association de protection des êtres sensibles aurait fustigé les jeunes militants de « Droits des animaux » qui s’interposent, dans les forêts entre les veneurs et leurs victimes, qualifiant ses actions de « violentes et illégales ».
Par mansuétude et au bénéfice du doute, nous ne citerons pas cette association fratricide qui offre aux tortionnaires d’animaux une caution morale bien malencontreuse.
La chasse à courre représente un loisir dont la cruauté, la férocité ont justifié l’abolition dans la plupart des pays.
Depuis quelques mois, nous avons relaté les actions militantes d’un groupe de jeunes gens qui s’opposent, sans violence et sans illégalité, à ce jeu violent, légal mais illégitime, dans les forêts du Nord-Ouest de la France.
Ce sont des actions similaires qui amenèrent l’abolition de la chasse à courre en Grande-Bretagne par un vote des Communes à majorité travailliste.
Sans l’intervention sur le terrain du Président de la LIGUE POUR LA PROTECTION DES OISEAUX dans le MEDOC contre les chasseurs de tourterelles en mai, les citoyens ne sauraient rien de ce braconnage car tout crime se nourrit de silence et d’obscurité.
Bien que nous ne soyons pas organisateurs des actions militantes d’interposition contre les chasses à courre, nous saluons ces courageuses initiatives. Nous saluons, sans exception aucune, d’où qu’elles viennent, toutes les actions en faveur de la cause du vivant, qu’elles émanent d’associations people, installées et nanties, soucieuses de grande respectabilité ou de mouvements novateurs, « voltigeurs de pointe dans les champs de mines » d’une société bloquée.
Modérés, invités aux tables ministérielles, voire même décorés ou humbles besogneux radicaux de la cause écologique, tous ceux qui oeuvrent à la grande mutation du comportement humain envers le vivant méritent notre approbation, notre soutien, nos encouragements car rien n’est plus stupide que la discorde et les querelles de chapelles.
Le quasi-fonctionnaire de la protection animale et de la Nature fait progresser les consciences et les lois comme l’éco-guerrier qui se branche pour dénoncer l’abattage d’un arbre vénérable ou le jeune ami des animaux qui stoppe momentanément et symboliquement le bras d’un tueur agréé.
Tout ce qui milite pour le vivant est nôtre et nous appelons à l’unité de tous les défenseurs des êtres sensibles face aux lobbies des ennemis de la terre.
Courir dans les couloirs d’un ministère pour tenter de négocier une bribe de progrès ou courir dans les bois pour dénoncer les atteintes au vivant, c’est agir pour le mieux, pour plus de raffinement des mœurs et des manières envers les êtres sensibles.
Il y a complémentarité entre ceux qui négocient sans fin des réformes sans cesse différées, ceux qui créent des événements de terrains et ceux qui par la plume et le verbe mènent la bataille des idées.
A toutes les époques, face à tous les défis, la société se compose de trois strates :
- 80% d’indécis timorés, prudents qui ne s’enrôlent que dans le cortège des vainqueurs,
- 10% de complices des arriérations et des crimes du temps,
- 10% de femmes et d’hommes de mieux qui résistent et refusent d’abdiquer devant l’horreur.
La grande querelle de l’écologie n’échappe pas à ce clivage sociologique permanent. Que celles et ceux qui souhaitent ébranler les bastilles des lobbies contre Nature prennent conscience de l’unité nécessaire des protecteurs du vivant,par-delà les nuances, les degrés d’engagements, les tempéraments qui font notre richesse sans justifier nos divisions.
Entretenir des oppositions serait suicidaire.
La CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE salue tous les opposants à la chasse, tous les réfractaires à la tauromachie, tous les protecteurs des animaux, tous les amis des sites naturels, tous les objecteurs aux projets de déménagements de la Nature par les cupides, tous les immunisés contre la loi d’acier du profit à n’importe quel prix.
S’il advient que par lâcheté, par opportunisme et pour donner’ des gages aux ennemis de la terre, un ami de combat dénigre l’action des autres défenseurs de la vie, nous ne pouvons que lui exprimer notre attristée compassion, car il est misérable de fournir aux violents qui brutalisent les êtres sensibles, des occasions de propagande.
Un simple constat s’impose. La condition humaine régresse sous les coups du libéralisme économique. Le consumérisme qui fut, dans le passé, nécessaire au développement humain doit désormais laisser la place à la quête d’un art de vivre, à une croissance purement qualitative laissant persister la vie sur terre, c’est-à-dire la Nature.
La condition animale stagne et la loi GRAMMONT de 1850, légèrement améliorée en 1960 commence à dater. La condition de la Nature est celle d’un coma programmé et aucune avancée n’est intervenue depuis la loi du 10 juillet 1976.
Alors, que certains patientent sagement à l’ombre des lambris du pouvoir peut se concevoir, mais les animaux torturés, la Nature expulsée, les humains sacrifiés au culte des entreprises privées sont las d’attendre !
Ébranler les bastilles de l’arriération et de la férocité passe par des choix politiques et les « apolitiques » qui espèrent de l’empathie et des conquêtes de la conscience de la part des partis conservateurs s’illusionnent douloureusement. Dans cinquante ans, ils attendront encore l’autobus, en priant le Président de les entendre.
Pour que la cause du vivant l’emporte, il faut créer un rapport de force politique et faire que les 10% de gens de mieux entraînent le troupeau des 80% de conformistes planqués du juste milieu, contre les 10% de tueurs, d’empoisonneurs, de promoteurs. Alors, apolitiques ? Certainement pas !
La prévalence du vivant sur la possession s’appelle l’écologie. Les hommes au pouvoir font prévaloir la possession vorace sur le vivant. Partout, la Nature régresse victime des routes, des carrières, des lotissements, des résidences de loisirs, des infrastructures, des champs empoisonnés de l’agrochimie, et le pouvoir en place demeure complice des chasseurs et de tous les exploiteurs des animaux. Evidences bien sûr, mais ces vérités gagnent tout de même à être énoncées clairement.
Notre premier devoir est de penser une éthique nouvelle et nous avons conscience qu’il est dangereux de penser. Autrefois, nos prédécesseurs, gens de mieux et pourfendeurs des idées reçues, encouraient le bûcher, la prison et la mort. Aujourd’hui, nous ne risquons guère que d’être censurés et taxés « d’intégrisme ».
Voyez que l’humain progresse. Il accédera peut-être à une société écologiste fondée sur le respect des êtres sensibles et de la biodiversité !
Gérard CONDORCET
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE.
http://www.ecologie-radicale.org/actu/new_news.cgi?id_news=700