Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Débat : l'ourse, le chasseur, l'homme et la bête

202384743.jpg

À Pau s'est ouvert le procès du chasseur qui a tué l'ourse Cannelle en 2004. À Paris, le ministre Michel Barnier lance les rencontres « Animal et société ».

Possédez-vous un animal domestique? C'est le cas d'un Français sur deux. Êtes-vous végétarien? Protecteur de la nature et des bêtes sauvages ? Opposé aux expériences sur les animaux? La mort de l'ourse Cannelle vous a-t-elle indignée ? Les rapports entre les hommes et les animaux soulèvent des questions souvent conflictuelles. Jusqu'où protéger l'animal sans menacer certaines activités humaines et de très vieilles traditions, comme la corrida, la chasse à courre ou le gavage des oies?

Régulièrement interpellé sur le sujet, le ministère de l'Agriculture a décidé de réunir les protecteurs de la nature, les éleveurs, les bouchers, les chasseurs, tous ceux que la vie et la protection animale concernent. La France a besoin de mettre un peu de clarté dans ces rapports entre l'homme et la bête. « Un même animal va faire l'objet de dispositions juridiques très différentes et souvent incohérentes, selon qu'il est de compagnie, d'élevage, animal de trait ou animal sauvage », constate Thierry Tuot, du Conseil d'État,

On trouve encore dans le Code des communes des dispositions héritées de l'époque où le maire devait lutter contre les loups et autres animaux sauvages. À l'inverse, le Code de l'environnement l'enjoint de protéger la faune sauvage. L'affaire de l'ourse Cannelle a d'ailleurs montré combien la justice était embarrassée. Le chasseur a d'abord bénéficié d'un non-lieu. La Cour d'appel, au contraire, l'a renvoyé en correctionnelle pour « destruction d'espèce protégée. »

« Un être sensible »

Héritage culturel d'un vieux pays rural, l'animal actuellement relève avant tout du droit de propriété. C'est un bien comme un autre, un patrimoine, un objet. « Un bien meuble », mais « mobile », selon le Code civil, plutôt qu'un être vivant. Ressurgit une très ancienne question philosophique : l'animal considéré comme une machine contre l'animal, être souffrant.

C'est désormais l'approche par le vivant qui l'emporte. « Tout animal est un être sensible et doit, en conséquence, être traité comme tel », stipule le Code pénal. Des directives communautaires ont été transposées en droit français. Les traitements cruels contre les animaux sont passibles de poursuites. Tout se tient: la lutte contre les trafics d'animaux domestiques ou sauvages, l'attention portée aux conditions de transports des bêtes et les techniques d'abattoir, les abandons d'animaux de compagnie, le traitement des animaux errants placés en fourrière.

« Nous allons mettre tous les sujets sur la table », promet Michel Barnier. Le public sera consulté en mai et juin (1). Les débats s'annoncent passionnés et, déjà, des anti-chasse fulminent. La présidence du groupe de travail « Animal, économie et territoires » a été confiée à Jérôme Bignon, député UMP de la Somme. C'est un chasseur.

Bernard LE SOLLEU.

(1) Un site à consulter : www.animal-societe.com

http://www.ouest-france.fr/Debat-l-ourse-le-chasseur-l-homme-et-la-bete-/re/actuDet/actu_3636-587619------_actu.html

Les commentaires sont fermés.