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AVES : " Mexique : biodiversité à vendre !"

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Samedi 12 avril 2008 par Sylvie CARDONA

Le Mexique possède une faune et une flore remarquable, parmi les plus riches de la planète. Le trafic d’espèces menacées y est malheureusement florissant, contrôles et sanctions sont insuffisants à endiguer le désastre. Certaines espèces sont déjà en voie d’extinction...

Le trafic d’espèces sauvages au Mexique semble si florissant que la plupart des experts prédisent l’extinction de certains espèces avant 2030. La moitié des 22 espèces de perroquets est en voie d’extinction et seuls 300 couples d’Ara macao ont pu être dénombrés. Pourtant, ces oiseaux se retrouvent sur les marchés de la capitale et d’autres grandes villes pour y être vendus. Les vendeurs ne se cachent guère. Derrière les cages de canaris, de chiots et de chatons, l’un deux propose à la vente un aigle pour 200 dollars et un aquarium où s’agitent une douzaine de petites grenouilles jaunes vendues 5 dollars pièce. La vente d’espèces menacées est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 9 ans de prison. Cela n’empêche guère les vendeurs de proposer des animaux tels que des tarentules, des singes araignées et des iguanes noirs.

Les autorités ne disposent pas de chiffres précis quant aux ventes d’animaux protégés. 500 inspecteurs doivent se répartir le travail (outre les espèces menacées, la déforestation et l’application des lois environnementales entrent dans le champ de leurs compétences) pour un salaire mensuel de 750 dollars... Le budget du service est insuffisant et le territoire mexicain trop vaste pour si peu d’hommes.

Le Mexique fait partie des 15 pays où se concentre la plus grande part de la biodiversité mondiale. Comme dans d’autres pays, le trafic d’espèces menacées occupe le troisième rang derrière celui de la drogue et des armes. Chaque année, ce sont entre 15000 et 23000 animaux qui sont illégalement capturés pour être vendus au Mexique ou exportés. Seule une cinquantaine de personnes sont arrêtées par an.

60 sites majeurs dans le trafic d’espèces ont été répertoriés au Mexique et font l’objet d’une surveillance particulière. Au sud et à l’est, le commerce d’espèces protégées touche surtout les jaguars, les oiseaux chanteurs, les singes araignées, les crocodiles et autres reptiles, et de rares orchidées.

Au nord et au centre du pays, ce sont les antilopes, les chèvres des montagnes, lynx, pumas, orchidées, palmiers et cactus qui paient un lourd tribut.

Les oiseaux de la famille des perroquets sont sur le point de disparaître tant la demande est forte pour ces oiseaux au plumage coloré. Pour un animal qui parvient à l’acheteur, 4 autres meurent durant la capture et le transport, sans compter, pour les oiseaux, les dommages collatéraux comme la destruction des nids et des œufs.

Une étude publiée en 2007 par l’association Defenders of Wildlife révèle que certains espèces auront totalement disparu du Mexique d’ici 10 à 15 ans.

Les vendeurs sont prêts à risquer beaucoup pour de l’argent. Le gouvernement doit avant tout éduquer la population et sensibiliser les amateurs d’animaux exotiques dont les caprices et envies aliment le trafic d’espèces menacées. Une campagne pourrait être lancée cette année. Cela suffira-t-il à sauver la faune et la flore du Mexique ? Nous en doutons...

Sylvie CARDONA

Co-Fondatrice d’AVES FRANCE
Chargée de mission
Adresse de contact : Mairie de Dornes
Bureau local AVES FRANCE - Nièvre
A l’attention de Sylvie Cardona
58390 Dornes
sylvie.cardona@aves.asso.fr
Tél. : 06.28.08.23.46

http://www.aves.asso.fr/article.php3?id_article=676

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