Libération (30/04/08) : "Aux Pays-Bas, des militants bêtes et méchants"
[Ce titre ne vous rappelle rien ? Si bien sûr... Sabine Cessou et Marie Vaton : les deux font la paire...]
Les défenseurs des animaux multiplient les actions radicales. Le mouvement autrefois populaire y perd de son crédit.
De notre correspondante à Amsterdam Sabine Cessou
Il y a peu, même la reine Beatrix avait adopté la cause animale en retirant de ses dîners le foie gras. Une décision royale motivée par les embarrassantes questions posées par le Parti des animaux, créé en 2006 et fort de deux sièges sur 150 au Parlement.
Aujourd’hui toutefois, difficile de savoir si la souveraine ferait de même. Longtemps écoutés, les activistes de la cause animale ont désormais mauvaise presse. Leurs méthodes, de plus en plus violentes, inquiètent le pays et les services secrets évoquent la radicalisation du mouvement.
Menaces aux familles.
Les « visites à domicile » sont l’une des tactiques les plus répandues. Les militants font des descentes, le visage masqué, chez les employés de sociétés impliquées dans des expériences sur des animaux. Ils menacent les membres de leur famille et se livrent à des actes de vandalisme.
Dernière illustration : le 15 avril, à la suite de menaces répétées, la petite ville de Venray a renoncé à investir 60 millions d’euros dans Sciencelink, un projet de parc industriel et scientifique. Parce que des entreprises y auraient pratiqué des tests sur des animaux de laboratoire, le Front de libération des animaux s’est déchaîné.
Le promoteur immobilier s’est retiré du projet - censé créer 400 emplois - après que deux de ses directeurs ont retrouvé leurs maisons barbouillées de slogans. « Nous reviendrons, et pas avec de la peinture », ont fait savoir les militants. Egalement menacés, le maire et un conseiller municipal ont vécu des mois sous protection policière
Le groupe Respect pour les animaux forme le noyau dur de cet activisme. Anna Kroos, sa porte-parole, a démenti son implication dans les violences, sans pour autant condamner les agressions commises par d’autres.
« La seule limite, a-t-elle déclaré à la Radio Netherlands Worldwide, c’est qu’il n’y ait pas de morts ni de blessés ». Des députés se sont indignés de la « terreur » semée par les activistes et débattent de l’éventuelle application des lois antiterroristes.
Pourtant, aux Pays-Bas, la cause animale avait plutôt bonne réputation jusqu’à présent, même si l’un de ses défenseurs détraqués, Volkert van der Graaf, avait assassiné en 2002 Pim Fortuyn, le chef de la droite populiste [1].
Il y a un an, un vétérinaire a été condamné à une amende sans précédent de 200 000 euros, pour avoir traité de « terroristes » les militants du groupe WakkerDier (Animal éveillé).
L’amour des animaux étant chose largement partagée, une majorité s’est dégagée, le 30 janvier, pour l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques. Une enquête préalable a été ordonnée par le gouvernement, pour en savoir plus sur le « bien-être » des éléphants, lions et otaries de scène.
Soude caustique.
Avant 2005, l’activisme anti-laboratoires était plutôt une spécialité britannique. Mais la répression à l’œuvre outre-Manche a incité les militants à s’expatrier en Suisse, en Allemagne, en Suède, en Belgique et aux Pays-Bas.
Et cette virulence a des répercussions diplomatiques. Voilà des années que les Pays-Bas et le Japon sont en froid, sur le dossier de la pêche à la baleine. Alors que La Haye fait pression pour que le Japon cesse de chasser les cétacés, Tokyo a convoqué en mars l’ambassadeur des Pays-Bas, au sujet des militants du groupe américain The Sea Shepherd, qui croisent à bord d’un navire néerlandais.
Ses membres sont accusés d’avoir jeté de la soude caustique sur l’équipage d’un baleinier japonais opérant en Antarctique. Maxime Verhagen, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, a condamné la violence, mais défendu le droit de manifester, y compris en mer.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/323953.FR.php
[1] : l’assassinat de Pim Fortuyn n’a, bien sûr, strictement rien à voir avec le mouvement de libération animale, contrairement à ce qui est odieusement sous-entendu dans l’article.
Commentaire de Coco : « Amalgame affligeant »
« Les activistes de la cause animale ont désormais mauvaise presse. » C'est sûr qu'avec une certaine presse racoleuse et friande d'amalgames, comme cet article par exemple, cela donne des résultats pas terribles.
Sabine Cessou, pourquoi avoir repris le titre d'un article du Nouvel Obs sur le même thème « bêtes et méchants » ?
Parce que c'était moins fatiguant que d'en chercher un autre ? Parce que c'est dans l'air du temps que de casser les militants pour les animaux ? Parce que c'est racoleur à souhait ?
Bonjour le titre méprisant en tout cas. Que faites-vous de toutes les personnes qui travaillent bénévolement, seule ou en association, pour les animaux dans le respect des lois et des personnes ? Pourquoi passer sous silence leurs actions ?
Et pour changer un peu, pourquoi ne pas faire un article sur ce que subissent réellement les animaux au lieu de diaboliser ceux qui tentent de leur venir en aide ?
« Le groupe Respect pour les animaux forme le noyau dur de cet activisme. » Et la présomption d'innocence, vous connaissez ?
Etes-vous une juge ou une enquêtrice de police pour déclarer ainsi que cette association est impliquée dans ces actions illégales ? Ne croyez-vous pas que vous tombez dans le registre de la diffamation, là ?
Jeudi 01 Mai 2008 - 09:02