Le RAC était à Cluny
Sensibilisation et mobilisation à Cluny contre le championnat de déterrage - samedi 17 mai
En bas le message de Dominique Voynet
Le RAC a tenu un stand d'information durant la matinée sur la place du marché, face à l'abbaye.
La projection d'un film en boucle sur le déterrage ainsi que les photos d'animaux victimes, ont fait réagir un grand nombre de citoyens fort choqué d'apprendre l'existence d'actes aussi cruels et inutiles.
Les visiteurs n'ont pas hésité à apporter leur signature pour l'abolition du déterrage et de la chasse à courre, contre certains jours de chasse en espérant qu'elle soit abolie, contre le projet de loi du Sénateur Ladislas Poniatowski (simplification du droit de chasse).
Un grand stock de livres sur les nuisibles a été vendu et la documentation remise à chacun.
Dès 14h30, environ 200 personnes se sont rassemblées sur le champ de foire où, entre autres, le Président de la CAPEN a tenu un discours.
La presse était présente dont France3. Le maire de Cluny s'est retrouvé parmi nous. Les forces de l'ordre aussi mais en retrait.
Il faut souligner qu'une personne a gêné bon nombre de participants, tenant des propos pro déterrage, empêchant d'entendre le discours, interrompant la parole lors d'une interview médiatique sur place et en reprenant certains mêmes mots diffamatoires que l'on retrouve dans la communication de la FNC.
Le cortège a démarré pour défiler dans la dignité parmi les banderoles associatives, les pancartes, les affiches illustrées, pour atteindre un autre point. Une comédienne de talent a parodié le monde de la chasse.
Durant cet arrêt, une délégation dont le RAC a fait partie, a été reçue par M. Jean-Luc Delpeuch, maire de Cluny, très à l'écoute.
Puis, le défilé s'est reformé pour rejoindre le point initial.
Des présidents d'associations ont conclu fort brillamment et en remerciant chaleureusement toutes celles et ceux qui se sont déplacés pour marquer leur opposition au déterrage.
Déclaration de Mme VOYNET lu le 17 mai lors de la mobilisation contre le déterrage.
Mes chers amis,
Je tiens, puisque je ne peux pas être parmi vous aujourd'hui, à vous faire savoir ma solidarité et mon soutien.
On aimerait pouvoir se dire que les pratiques que vous dénoncez, que nous dénonçons aujourd'hui, ne devraient plus avoir cours en France. Qu'elles devraient, disons le sans ambiguïté, y être interdites, comme elles le sont chez tant de nos voisins.
On aimerait se dire que, dans la France de 2008, il n'est pas nécessaire de manifester, de signer des pétitions, de se rassembler pour que, tout simplement, on renonce à de telles manifestations de cruauté gratuite, de violence et au fond, d'indignité.
Comme vous, j'ai entendu les moqueries de ceux qui considèrent qu'il est vain, désuet et au fond ridicule de se passionner pour le sort du blaireau. J'ai vu, comme vous, les sourires de ceux qui ne comprennent guère qu'on se mobilise contre le déterrage des blaireaux.
Et je sais que les sarcasmes peuvent désarmer le courage de celles et ceux qui ne se résignent pas à l'inacceptable, même lorsque l'inacceptable s'exerce contre des animaux.
Ce que je veux vous dire aujourd'hui, c'est de ne pas vous laisser aller, de ne pas succomber aux moqueries.
Continuez d'expliquer, de convaincre. De redire que, non, les hommes ne sont pas mieux traités parce qu'on maltraite les animaux. De dire que, si la vertu d'une société se mesure aussi au sort qu'elle réserve aux plus faibles, aux fragiles, à ce qui est sans défense, alors le sort des animaux nous en dit long sur notre société.
Je veux croire que votre mobilisation sera massive, indignée mais aussi enthousiaste. Et que nous finirons par faire admettre à notre pays qu'il ne se grandit lorsqu'il laisse persister la part imbécile des traditions, la cruauté érigée en sport, la violence en spectacle.
Je ne suis pas là, mais, croyez-le, je suis avec vous.
Je vous remercie.
Dominique VOYNET