Campagne "Sauvez l'animal de votre logo !" (Le Monde)
"Sauvez votre logo !" : c'est le nom de la campagne que vient de lancer le Fonds mondial de l'environnement (GEF, selon son acronyme anglais) pour encourager les multinationales à protéger l'animal fétiche sur lequel elles ont en partie bâti leur image.
Ces espèces, souvent menacées, jouissent d'un capital de sympathie auprès du public : Lacoste et son crocodile, Peugeot et son lion, Jaguar, Puma, le thé Eléphant...
Plusieurs centaines de marques utilisent des références à la nature, et aux animaux en particulier.
"Compte tenu de l'effondrement de la biodiversité que connaît la planète, il serait probablement temps que ces grandes entreprises rendent à ces espèces un peu de ce qu'elles ont reçu si elles ne veulent pas voir leur logo définitivement disparaître", explique Monique Barbut, directrice du GEF, qui veut ouvrir le projet à toutes les entreprises sans exclusive.
"Nous ne pouvons nous permettre le luxe de refuser celles qui polluent : la crise est trop importante", dit-elle à ceux qui pourraient l'accuser de "couvrir" des opérations de "verdissement" d'entreprises.
Selon la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), publiée le 6 octobre, 38 % des 44 838 espèces recensées sont menacées d'extinction.
Si le coût de la préservation varie beaucoup en fonction du lieu et du degré de menace, on estime qu'en moyenne il faut consacrer 2 millions à 5 millions de dollars par espèce pour enrayer un déclin.
Le GEF, qui met 5 millions de dollars dans l'initiative, espère servir de levier financier pour engager des actions de conservation de plus grande envergure.
La Banque mondiale et l'UICN sont associés au projet.
Si, au terme d'une période pilote de trois ans, les résultats sont concluants, la campagne pourrait être étendue aux plantes.
Le GEF envisage ensuite de frapper à la porte des Etats qui doivent une part de leur notoriété à la nature.
L'Etat de Californie, qui arbore un ours sur son drapeau, pourrait être un des premiers sollicités.