Sciences : L’UE interdit les expérimentations sur les grands singes
La Commission européenne a proposé le 5 novembre aux pays de l'Union européenne un projet de loi portant interdiction du recours aux grands singes pour les expériences scientifiques.
Les parlementaires européens ont accueilli avec satisfaction ce texte, qui prévoit toutefois des exceptions pour les cas de force majeure et limite le nombre d'animaux utilisés chaque année pour la recherche.
La Commission européenne a déposé le 5 novembre une proposition de loi visant à renforcer la législation européenne sur les expérimentations animales afin de les limiter et d’améliorer les conditions de vie des animaux, notamment des grands singes.
Le texte, qui devra être approuvé par le Parlement européen et les Etats membres, entend notamment subordonner l'autorisation d'expérimentations animales à des évaluations éthiques tout en imposant des exigences minimales pour l'hébergement et les soins.
Cette proposition vise tous les animaux vertébrés vivants, ainsi que certaines espèces susceptibles d'éprouver de la douleur.
Elle entend en outre interdire les expérimentations sur les grands singes (chimpanzés, bonobos, gorilles et orangs-outans), sauf situations exceptionnelles, sachant que chaque année, quelque 12 millions d'animaux sont utilisés en Europe pour des expérimentations animales.
« Il est essentiel de mettre un terme à l'expérimentation animale », a affirmé le commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas.
« L'Union européenne ne réalise plus d'expérimentation sur les grands singes -chimpanzés, bonobos, gorilles et orangs-outans- depuis neuf ans, contrairement aux Etats-Unis et au Gabon », a précisé un collaborateur de monsieur Dimas.
Une dérogation a toutefois été prévue «lorsque la survie même de l'espèce est en jeu ou en cas d'apparition imprévue chez l'homme d'une maladie potentiellement mortelle ou invalidante», précise le texte, stipulant qu’en cas de telles circonstances, « un Etat membre peut, à titre exceptionnel, être autorisé à utiliser ces animaux ».
La proposition de loi a été saluée par les élus du Parlement européen de tous bords, spécialisés dans la protection des animaux.
Ils se sont ainsi engagés à faire approuver le texte par l'ensemble des eurodéputés le plus rapidement possible.
« Il est impossible d'interdire totalement l'utilisation d'animaux pour les essais d'inocuité ou la recherche biomédicale », a toutefois souligné la Commission européenne.
Cette proposition de loi révise une législation communautaire en vigueur depuis 1986 et subordonne l'autorisation des projets utilisant des animaux à des évaluations éthiques.
Elle impose par ailleurs des exigences minimales pour leurs cages et les soins qui leur sont prodigués.
Monsieur Dimas a enfin demandé aux pays européens de trouver des méthodes de substitution aux expériences animales.
« Chaque Etat membre devrait désigner un laboratoire chargé de développer des alternatives et la Commission européenne est disposée à débloquer des ressources pour les valider », ont affirmé les membres du cabinet du commissaire européen à l'Environnement.