Bordels du Nevada : où il est prouvé une fois de plus que l'abolition (et non la réglementation) est la seule solution
Le Nevada est le seul état des États-Unis où les maisons closes sont autorisées.
Après deux ans d'enquête dans huit maisons closes du Nevada, Melissa Farley vient de sortir un livre –Prostitution and Trafficking in Nevada : Making the Connection– dont les conclusions sont bien loin des discours optimistes des défenseur-e-s de ces institutions.
En effet, bien loin de profiter de meilleures conditions de vie que les femmes se prostituant illégalement, les prostituées de ces maisons closes légales sont souvent réduites à des conditions proches de l'esclavage ou de la vie pénitentiaire, enfermées dans leur chambre et n'ayant pas le droit de sortir.
Nombre d'entre elles ont été victimes d'abus sexuels, de la part de clients comme de celle des propriétaires du bordel.
L'un des proxénètes a en outre raconté à la journaliste que de nombreuses prostituées avaient été victimes d'abus sexuels étant enfant ou souffraient de maladies mentales.
Les défenseur-e-s de ces institutions considèrent que celles-ci permettent d'éviter le proxénétisme qui pour eux/elles est une forme forme encore pire d'exploitation.
L'enquête a démontré le contraire.
Non seulement la plupart des prostituées des maisons closes sont victimes d'un proxénète à l'extérieur, mais en plus, la légalisation des maisons closes encourage l'ouverture de bordels clandestins.
Enfin, Farley a démontré que l'existence de ces maisons closes autorisées pouvait avoir des conséquences directes sur l'attitude envers les femmes et les violences sexuelles.
La majorité des étudiants de l'université du Nevada considère la prostitution comme normale et sont persuadés que violer une prostituée n'est pas vraiment un viol.
Pour Farley, la solution passe par l'éducation sur la réalité de ces abus sexuels « légaux ». Une fois cette prise de conscience effectuée, elle pense qu'il ne sera plus question d'améliorer les conditions de vie des prostituées, mais bien d'abolir la prostitution.
Source : The Guardian