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Aïd el Kebir : guerre contre l'abattage rituel en pleine conscience en France

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L’OABA a pris une part active aux travaux des Rencontres Animal et Société, en participant aux réunions du groupe intitulé “Animal, économie et territoires” consacré aux animaux de ferme.

S’il convient de reconnaître que ces débats ont été sereins malgré les grandes divergences d’idées (et surtout d’intérêts…) entre les participants, il faut malheureusement constater que les principales attentes des associations de protection animale restent déçues.

On peut même considérer qu’il y a un recul par rapport à certaines réflexions qui avaient été entamées précédemment ou certaines promesses qui avaient été faites dans des ministères.

La question de l’abattage rituel est un bel exemple.

La directive européenne de 1993 et le décret de 1997 permettent de déroger à l’obligation d’étourdissement préalable des animaux lors de l’abattage rituel.

L’OABA avait souhaité démontrer aux communautés religieuses que le recours à l’électronarcose est une méthode compatible avec les exigences du rite.

En 2005, l’OABA avait proposé une étude scientifique pour prouver la réversibilité de l’étourdissement par électronarcose des moutons, afin de convaincre les chefs religieux qui considéraient que l’étourdissement entraînait la mort de l’animal.

Le Ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau écrivait le 13 septembre 2005 :

“La question principale est laréversibilité de l’étourdissement par électronarcose.

Une étude scientifique prévue pour 2006 et financée par l’OABA avec l’école vétérinaire d’Alfort portera sur l’effet de l’électronarcose sur l’état de conscience de l’animal.

Elle permettra d’apporter des arguments en faveur de cette technique et de faire prendre conscience à la communauté musulmane que l’électronarcose ne tue pas l’animal et n’est donc pas contraire aux prescriptions religieuses”.

Il écrivait le 3 février 2006 :

“Pour prouver la compatibilité de l’étourdissement avec les préceptes de la religion musulmane, l’OABA prépare une démonstration visant à prouver que l’électronarcose est une méthode d’étourdissement des ovins pouvant être utilisée lors de l’abattage rituel.

Cette étude sera menée avec des représentants du culte musulman et la collaboration d’enseignants des écoles vétérinaires, de professionnels des abattoirs, de représentants du ministère de l’Agriculture et du ministère de l’Intérieur”.

Mais cette étude ne sera pas menée par suite de pressions…

Le 12 octobre 2006, Dominique Bussereau faisait savoir à l’Académie vétérinaire de France qu’il souhaiterait ”disposer d’une expertise scientifique et technique sur le degré de réversibilité de l’étourdissement des animaux d’abattoirs”.

L’Académie rendait son rapport en décembre 2006 et précisait :

“L’étourdissement est réversible s’il est correctement appliqué, l’animal soumis à cette forme d’étourdissement reste vivant mais dans un état d’inconscience et d’insensibilité à la douleur”.

Le 22 décembre 2006, le Ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy écrivait :

“Je souhaite que les animaux souffrent le moins possible lors de leur abattage. Je souhaite que, dans toute la mesure du possible, l’étourdissement préalable soit généralisé. Je veux, maintenant, que les abattoirs halal s’engagent concrètement et rapidement, dans la voie d’une généralisation de l’étourdissement préalable”.

En janvier 2007, Nicolas Sarkozy, demandait aux services des ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture de préparer le texte d’une charte de bonnes pratiques pour l’abattage halal. Il était précisé :

“L’étourdissement électrique est compatible avec l’exercice du sacrifice rituel puisque ce procédé est réversible : il ne provoque pas la mort de l’animal mais le rend seulement momentanément inconscient et insensible à la frayeur et à la douleur provoquées par la jugulation, comme le précise l’Académie Vétérinaire Française, dans son avis de décembre 2006”.

Cette charte ne sera jamais signée.

Lors des Rencontres Animal et Société, l’OABA appuyée par d’autres associations de protection animale, obtenait la rédaction d’une proposition “Réaliser une étude relative à l’instauration d’un étourdissement post-jugulation (après la saignée) qui soit compatible avec les objectifs et les contraintes des différents acteurs”.

Le rapporteur du ministère de l’Agriculture écrivait :

“Cette proposition est envisagée positivement par l'ensemble des membres du groupe”.

Quelques jours plus tard, le ministère obéissant à des pressions, retirait cette proposition. Il n’est même plus question de mener une étude, de réfléchir à une amélioration des conditions d’abattage rituel…

Au bilan, après des promesses de plusieurs ministres, après des engagements de certains chefs religieux, après des avis de scientifiques qui permettaient d’espérer une évolution des méthodes d’abattages rituels, les Rencontres Animal et Société ont fait régresser cette question et ont mis en lumière une révoltante hypocrisie.

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Toujours plus d’animaux concernés par l’abattage rituel.

Combien d’animaux sont égorgés en pleine conscience chaque année en France, selon les rites israélites (Casher) et musulmans (Halal) ?

Aussi étrange que cela puisse paraître, il est impossible de répondre avec précision à cette question puisqu’il n’existe pas de données officielles…

En 2005, un rapport de l’Inspection générale de l’Agriculture avait avancé quelques estimations, vite critiquées.

Afin d’avoir une idée plus précise du nombre d’animaux concernés, l’OABA a lancé une enquête en 2006 et 2007 dans les 225 établissements d’abattage qu’elle a visités (sur un total de 320 établissements agréés par les services vétérinaires).

Plus de la moitié des établissements visités (118 abattoirs exactement) ont déclaré pratiquer l’abattage rituel (israélite et musulman) dans des proportions importantes :

- 28 % des gros bovins y sont abattus rituellement (dont 89 % sans étourdissement préalable) ;

- 43 % des veaux y sont abattus rituellement (dont 93 % sans étourdissement préalable) ;

- 62 % des ovins et caprins y sont abattus rituellement (dont 88 % sans étourdissement préalable).

Tromperie des consommateurs ?

Ces données, basées sur les déclarations des directeurs d’établissements d’abattage visités et sur les constatations des délégués enquêteurs de l’OABA, ont été reprises par la Fondation Brigitte Bardot dans une missive adressée à la Commission européenne par laquelle était dénoncée la “généralisation de l’abattage sans étourdissement préalable”, à l’insu du consommateur.

Dans sa réponse datée du 8 août 2008, la Commission européenne souligne la nécessité, pour les autorités nationales, de s’assurer que “toutes ou parties des carcasses d’animaux abattus selon le rite religieux soient effectivement commercialisées sous cette appellation”.

Afin de voir précisé l’état du marché de la viande rituelle et vérifier qu’il n’y a pas d’abus dans ce domaine, la Commission européenne serait bien inspirée de lancer une enquête dans les Etats membres.

Tromperie des éleveurs ?

Le Télégramme de l’Ouest révélait, courant septembre, la colère d’une éleveuse de vaches laitières qui avait appris, en consultant le bordereau de l’abattoir, que ses vaches de réforme avaient été sacrifiées selon le rite musulman, c’est-à-dire égorgées en pleine conscience.

“Mes bêtes je les soigne pendant les 6 à 7 années qu’elles sont dans ma ferme. Il se crée une relation de confiance entre elles et moi et je veux qu’elles ne souffrent pas au terme de leur existence”.

Et de conclure :

“Nombre d’éleveurs ne savent pas que leurs animaux quittent le circuit traditionnel de l’abattage. Ce n’est pas normal, il faut leur proposer le choix”.

Il faut effectivement proposer le choix à l’éleveur et au consommateur.

Mais pour choisir, encore faut-il être informé.

Alors à quand un étiquetage sur le mode d’abattage (avec ou sans étourdissement) que l’OABA demande depuis de nombreuses années ?

http://www.oaba.fr/pdf/LETTRE_2008_02.pdf

Commentaires

  • La Mairie de Clermont-Ferrand achète un terrain aux Gravanches pour que les musulmans fêtent l'Aïd el-kebir, encore une fois, on régresse et on a peur. Voir reportage sur FR3 AUVERGNE du vendredi 26 juin 2009.

    La Mairie n'avait pas d'argent pour acheter un terrain pour Pharmaciens sans Frontières qui a dû partir pour Bordeaux mais pour laisser égorger dans la souffrance des animaux en dehors des abattoirs avec la complicité des politiques "OUI". On croit rêver !!!

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