Une petite chance pour les phoques de sauver leur peau
Le 25 mars dernier, les associations de protection animale tiraient la sonnette d’alarme à l’annonce de l’élévation du total autorisé de captures (TAC) pour l’année 2009, dans le cadre de la chasse commerciale aux phoques du Groenland.
De fait, alors que les scientifiques préconisaient un TAC inférieur à 270 000 phoques, le gouvernement canadien a passé outre, en fixant à 280 000 phoque le TAC 2009.
Pratiquée dans le golfe du Saint-Laurent, la chasse aux phoques commerciale est, d’après l’Ifaw (1), la « plus grande chasse de mammifères marins au monde ».
Elle vise généralement les jeunes phoques, très prisés pour leur peau.
Or, outre le fait qu’elle remet sérieusement en question la survie de l’espèce, cette chasse recourt à des pratiques pour le moins barbares, bien éloignées des notions de respect et de bien-être de l’animal.
Pourtant, la situation pourrait avoir un rebondissement aussi inattendu que positif.
En effet, dans un récent communiqué, l’Ifaw révèle que de nombreux chasseurs envisagent de ne pas participer à la prochaine période de chasse en raison de l’absence de marché, constatée cette année, pour la fourrure de phoque.
A en croire l’organisation, le vendeurs ne toucheraient que 15 dollars par peau cette année, alors même que celle-ci se vendait à plus de 100 dollars en 2006.
Or, pratiquer la chasse à de tels prix est difficilement viable pour les adeptes de cette pratique.
Illustratif du phénomène, les peaux prélevées sur les 20 000 phoques abattus au cours de la première phase de chasse auraient été boudées des tanneries.
Le mois dernier, une subvention provinciale québécoise de neuf dollars par peau aurait même été accordée aux chasseurs des Iles-de-la-Madeleine, le prix de vente initial étant de 30 dollars la peau.
Il y a fort à parier que les récents mouvements au sein de l’Union européenne, visant à interdire le commerce des produits dérivés du phoque, ne soit pas étrangers à ce revirement de situation.
Dans l’immédiat, les phoques ne seront pas les seuls à devoir se serrer la ceinture.
Cécile Cassier
1- Le fonds international pour la protection des animaux.
http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3690