Grippe porcine : traitement des animaux ou exploitation animale ? (Gary Francione)
Chères collègues et chers collègues :
Le mouvement en faveur du bien-être animal mené par la Humane Society of the United States prétend que l’apparition de la grippe porcine est le résultat de l’élevage industriel et que la solution est d’offrir un traitement plus « humain » aux animaux de ferme en appuyant le travail de la HSUS, comme la Proposition 2 de la Californie.
Cette approche est problématique pour plusieurs raisons.
Premièrement, il a été affirmé que l’apparition du virus s’est faite dans l’état mexicain du Veracruz dans les installations des fermes Smithfield qui produisent 800 000 porcs chaque année et ne traitent pas leurs eaux usées.
Les déchets des porcs sont, semble-t-il, largués dans les lagons locaux.
Même si les conditions dans lesquelles sont maintenus les animaux de cette usine étaient plus « humaines », cela ne résoudrait pas le problème des eaux usées.
Deuxièmement, que la cause du virus actuel soit liée ou non à l’exposition des déchets porcins et même s’il y a bien peu de doute à l’effet que les méthodes de confinement et le stress animal qui résultent de l’élevage intensif moderne est un facteur qui contribue généralement au développement de choses telles que la grippe porcine, la réalité est que les pandémies existent depuis aussi longtemps que nous puissions nous souvenir - c’est-à-dire bien avant l’avènement de l’élevage industriel.
Nous subissons des pandémies depuis que nous avons domestiqué des animaux, même lorsque les conditions d’exploitation de ces animaux étaient beaucoup plus « humaines » qu’elles le sont maintenant.
Même si les méthodes de confinement des fermes industrielles modernes représentaient la principale cause du virus que nous connaissons actuellement, le type de solutions que propose la HSUS - des mesures comme la Proposition 2 - ne résoudra certainement pas le problème.
Sans considérer le fait que la Proposition 2 ne prendra même pas effet avant 2015, ses exigences, qui présentent plusieurs failles, feront bien peu (ou rien du tout) pour mieux protéger les intérêts des animaux ou pour réduire le stress des animaux de manière significative.
L’apparition de la grippe porcine présente une bonne opportunité de focaliser notre attention sur une question plus pertinente : pourquoi, en 2009, continuons-nous à manger des produits animaux ?
Nous n’avons aucune justification morale de le faire. Il n’y a aucune nécessité.
En fait, l’élevage d’animaux ne fait pas que tuer des nonhumains - il nous tue aussi et détruit notre planète.
Le problème n’est pas celui du traitement « humanitaire » ; le problème est l’immoralité et l’irrationalité de l’utilisation d’animaux.
Gary L. Francione