Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'animal, matériel pédagogique ? (Gérard Charollois/CVN)

grenouille verte.jpg

La CONVENTION VIE ET NATURE rappelle que la loi du 10 juillet 1976 en France, les constitutions de nombre de pays membres de l'Union Européenne, les traités d'AMSTERDAM puis de LISBONNE, proclament que l'animal est un être sensible.

Cette rupture éthique avec les approches traditionnelles de l'animal peine à se traduire concrètement dans tous les secteurs de la vie sociale.


Des étudiants en biologie et en médecine sont ainsi confrontés, en violation de leurs convictions, à des épreuves pédagogiques consistant soit à disséquer, soit à soumettre à des expériences de toxicologie, divers animaux rabaissés au rang de matériel non pas de recherches mais de pur apprentissage.

Naguère, ces expériences étaient imposés aux lycéens sommés de détruire la moelle épinière d'une grenouille pour constater le rôle de ce tissu nerveux et à soumettre amphibiens, poissons ou petits rongeurs à des chocs électriques générant une contraction musculaire.

Si ces supplices infligés à des millions d'animaux ont été abandonnés dans l'enseignement secondaire, ils perdurent dans l'enseignement supérieur.

Trois questions se posent à l'égard de cette pédagogie :

- Ces expériences sont-elles utiles ?

- Sont-elles légitimes d'un point de vue éthique ?

- Sont-elles obligatoires pour un étudiant d'un point de vue légal ?

De leur inutilité :

I
mposer à des étudiants de disséquer, d'intoxiquer des animaux vivants ne fait en rien avancer la recherche fondamentale, ni l'instruction de l'expérimentateur qui peut obtenir autrement l'information.

Une simple explication des mécanismes physiologiques, pathogénétiques, pharmacologiques apporte à l'étudiant en médecine et en biologie le contenu pédagogique que l'enseignant veut lui transmettre.

L'autopsie sur cadavre pourvoit à l'apprentissage concret des manipulations anatomiques sans qu'il y ait lieu de recourir au vivant.

De l'illégitimité de ces pratiques :

Pour l'éthique, l'animal n'est pas une chose, du matériel, une machine, mais bien un être sensible, doté d'un système nerveux suffisamment élaboré pour lui faire éprouver la douleur et le stress.

Dès lors, il devient inacceptable d'un point de vue moral d'infliger des souffrances et la mort à des animaux, souffrance sans réel bénéfice supérieur pour d'autres êtres sensibles.

Le coût éthique d'une expérimentation pédagogique est totalement négatif puisqu'il occasionne un mal à l'être, objet de l'expérience, sans bénéfice pour l'étudiant qui pourrait acquérir autrement la même connaissance.

Dans une acception utilitariste de l'éthique, sous l'angle de l'équivalence des conditions, l'emploi d'animaux vivants dans l'enseignement de la biologie et de la médecine ne se justifie pas.

De la légalité d'une objection de conscience :

L
es universités devraient en conséquence renoncer à faire exécuter à leurs étudiants ces expériences sur le vivant, faisant produire effet au principe désormais admis du caractère sensible de l'animal.

En attendant cette évolution, toujours retardé par des esprits fossilisés sévissant dans toutes les strates de la société, il convient de répondre à cette question :

Un étudiant peut-il refuser de disséquer, de maltraiter un animal vivant ?

En droit, la réponse doit être recherchée dans les termes de l'article 9 de la CONVENTION EUROPEENNE DE SAUVEGARDE DES DROITS DE L'HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES, texte précisant que « toute personne a la liberté de pensée. Cette liberté impliquant celle de manifester des convictions ».

L'Etat ne peut déroger à cette norme que par des lois prises pour assurer des intérêts supérieurs, à savoir la sécurité publique, la santé publique et la liberté d'autrui.

Or, rien de supérieur, de fondamental, impose qu'un étudiant soit privé de sa liberté de respecter le vivant et de refuser de faire souffrir.

L'allégation d'une nécessité pédagogique serait sans portée au regard d'un principe fondamental, d'une liberté essentielle.

Il me semble acquis que soumise à la COUR EUROPEENNE DES DROITS DE L'HOMME cette objection de conscience serait consacrée et prévaudrait sur les injonctions pédagogiques.

Gérard Charollois

CONVENTION VIE ET NATURE

MOUVEMENT D'ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE

POUR LE RESPECT DES ËTRES SENSIBLES ET DES EQUILIBRES NATURELS.

http://www.ecologie-radicale.org/actu/new_news.cgi?id_news=1449

Les commentaires sont fermés.