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Marie-Galante Guadeloupe : SPA, comme Secours Protection Animale (Charlie Hebdo / La Puce)

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La section SPA Marie-Galante Guadeloupe a été dissoute début juillet 2010 pour « dysfonctionnements » par l’administratrice judiciaire, en fonction depuis le 19 novembre 2009, chargée par le tribunal de grande instance de Paris d’assurer la gestion de la Société protectrice des animaux (sise 39, bd Berthier, Paris XVIIe).

Cette structure était vitale pour les chiens et les chats cruellement maltraités et abandonnés.

Avec peu de moyens, elle a malgré tout permis de stériliser et de sauver 350 animaux depuis le début de l’année 2010.

Nelly Pernin, responsable de cette section SPA depuis sa création, en 2006, a fondé, le 22 juillet dernier, avec d’anciens bénévoles de l’île, une association afin de pallier les graves manquements occasionnés par cette fermeture: le SPA, Secours Protection Animale Marie-Galante Guadeloupe.

Elle nous livre son témoignage sur la dure condition des animaux dans l’île.

Et son espoir, malgré tout, d’une amélioration, grâce à cette association de protection, dont la mission première, au-delà des soins, est l’information, et, en découlant, l’éducation.

 Quelle était la situation dans ces deux îles avant 2006, et quel objectif aviez-vous?

Lorsque je me suis installée à Marie-Galante, j’ai été épouvantée par la misère animale.

Et encore ma première vision n’était que la face visible de l’iceberg.

Des quantités de chiens errants, maigres, galeux, des chiennes souvent squelettiques avec des tétines traînant jusqu’au sol, des chiots jetés dans les rues ou dans les poubelles.

Des meutes de chiens qui attaquaient les troupeaux de chèvres (attachées au piquet) et dévoraient les veaux.

Des agriculteurs excédés qui les tiraient au fusil ou qui les empoisonnaient.

Avec une équipe très réduite, trois ou quatre personnes, nous avons alors pu créer une section de la SPA de Paris et commencé à stériliser, ce qui nous apparaissait comme le plus urgent.

Nous nous sommes vite rendu compte qu’il fallait fermer la source de tous ces abandons, et pour cela stériliser les chiennes ayant un propriétaire dont les petits (quand ce n’est pas la chienne avec) sont « jetés » (c’est le mot employé ici pour dire abandonner) lorsqu’ils ont 3 ou 4 mois (lorsqu’ils ont fini d’être « si mignons »).

Nous avons alors, grâce à l’aide du siège, pu entreprendre une vaste campagne pour stériliser les chiennes en faisant du démarchage, maison par maison, pour convaincre les gens d’accepter que nous fassions opérer leur animal (en étant obligées, la plupart du temps, d’offrir la gratuité, tant les gens sont indifférents à leurs animaux).

Mais il fallait en passer par là pour arriver à un résultat visible.

Parallèlement, nous avons fait adopter un maximum de chiens abandonnés.

Malheureusement, nous avons dû faire euthanasier de nombreux chiots.

En revanche, aucune euthanasie de chiens adultes récupérables n’a été effectuée, hormis quelques chiens, qui se comptent sur les doigts de la main, en tellement mauvais état qu’il n’était pas possible de les soigner.

 Quelle évolution à ce jour ?

Il n’y a pas de fourrière à Marie-Galante.

En trois ans, nous avons prouvé qu’il était possible de limiter la surpopulation canine et la prolifération des chiens errants sans euthanasie, uniquement en stérilisant.

Nous avons fait énormément d’information, de responsabilisation, et cela porte ses fruits.

Certes, il y a encore une misère énorme, mais beaucoup s’occupent mieux de leurs chiens, nous dénoncent le voisin qui s’en occupe mal.

C’est loin d’être gagné, mais c’est moins désespérant.

En tout cas, plus de chiens errants, presque plus d’attaques de troupeaux, plus de « vers à chiens » transmissibles à l’homme dans le sable des plages.

Plus de chiens écrasés.

Pour arriver à ce résultat, il a fallu passer et repasser dans chaque famille (environ 10 000 habitants et 1 200 chiens).

Parler, reparler, vermifuger, traiter contre les tiques, leur montrer que leur chien devenait plus beau quand il était soigné (si on s’y intéressait, il devenait intéressant !), mettre des colliers à la place des ficelles qui les retenaient prisonniers, des mousquetons pour faciliter le détachage (65 % de chiens attachés et JAMAIS détachés et souvent avec une longueur non réglementaire).

Au début de notre action, l’espérance de vie d’un chien était comprise entre deux et trois ans.

Il reste quelques personnes à convaincre de faire stériliser leurs chiennes.

Nous maîtrisons cependant la prolifération, mais pas encore la maltraitance (qui est le plus souvent due à la négligence, et non à la cruauté volontaire).

Il y a bien sûr aussi les chats.

Nous savons que les refuges sont saturés après les naissances et par les chatons abandonnés dernièrement (ici aussi).

Il ne reste donc des possibilités qu'en familles d'accueil et auprès d'adoptants.

 Et en Guadeloupe?

C’est la même chose, en plus vaste.

L’expérience menée sur un petit territoire comme Marie-Galante avait également pour objectif de servir de modèle à la Guadeloupe, où le problème est dramatique et où les actions doivent être menées à plus grande échelle.

Aujourd’hui, une nouvelle association est née.

Mais les objectifs sont les mêmes…

Notre équipe est toujours là, prête à continuer nos actions : stérilisations, sauvetages, éducation.

Nous rêvons d'un minirefuge d’une douzaine de places, ou mieux, deux refuges, car l'île est grande en kilomètres.

L'idéal serait un vétérinaire salarié pour pratiquer un maximum de stérilisations.

Nous avons besoin de soutiens.

Nous avons besoin de vous !

• Vous pouvez envoyer des dons à tout moment de l’année, pour aider l’association à continuer de remplir sa mission, primordiale pour les animaux de ces deux îles : Secours Protection Animale Marie-Galante et Guadeloupe, 192 route de Dolé, Dos d’âne, 97113 Gourbeyre, tél. : 06 90 62 19 29, nouveau site : www.a-marie-galante.com

Propos recueillis pas Luce Lapin
25 juillet 2010
lucelapin@charliehebdo.fr


• À LIRE dans « Les Puces » du journal (Charlie Hebdo du 28 juillet). On y retrouve Nelly Pernin, présidente de la nouvelle association, qui a besoin de tout ! D’adhésions, de dons, de parrainages, de médicaments, d’adoptants, de familles d’accueil…

IMPORTANT. Faites connaître le site de Charlie, diffusez autour de vous ! S’il existe, c’est grâce au journal. « Les Puces », c’est dans le journal, « La Puce », c’est sur le site. Achetez le journal (tous les mercredis, en kiosques, 2,50 euros), allez sur le site !

http://www.charliehebdo.fr/refuges.html#214

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