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Une étudiante refuse de disséquer les rats, l'IUT de Tours la sanctionne

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"C'est injuste, j'ai adoré tout ce que j'ai fait cette année à l'IUT et j'étais très motivée pour continuer dans les métiers de l'environnement.

Aujourd'hui je n'ai aucune perspective et je ne sais pas comment rebondir, je ne peux même pas redoubler. »

Après un bac S et une licence en SVT (géologie), Axelle Lesebos, originaire de Saint-Nazaire, entre en génie de l'environnement à l'IUT de Tours.

Le programme lui plaît mais un détail attire son attention : la dissection d'animaux.

Dans l'année, son programme prévoit trois TP de quatre heures.

Elle informe ses professeurs, par écrit, qu'elle ne touchera pas aux animaux, pour des raisons éthiques et morales.

Pour des raisons physiologiques aussi.

Elle répugne à triturer la moindre blatte.

En revanche, elle accepte tout à fait l'idée de s'informer à travers des CD-Roms, vidéos...

Le chef du département lui aurait alors proposé d'assister seulement aux séances et de lui mettre zéro en travaux pratiques.

Une proposition équitable, selon Axelle Lesebos, bien décidée à se rattraper sur les autres matières.

Victime d'une crise d'angoisse réactionnelle

Hélas ! les choses se compliquent avec son professeur de biologie qui n'accepte pas la posture de l'étudiante et lui demande de quitter son cours.

Déstabilisée mais bien décidée à poursuivre son cursus, Axelle Lesebos accepte de rencontrer, seule, la directrice de l'IUT et deux responsables de son département.

« Ils ont tout tenté pour me convaincre de procéder à des dissections sans vraiment m'écouter.

J'ai donc essayé sur un rat blanc qu'ils avaient emmené avec eux.

Mais c'était impossible. »

Des certificats médicaux sont avancés.

« La requérante a été victime d'une crise d'angoisse réactionnelle à une situation émotionnelle, il y a une heure environ, ce qui impose un repos à son domicile » constate un médecin tourangeau vu juste après la séance.

Rien n'y fait.

L'administration est intransigeante.

Elle déclare l'étudiante « défaillante » au premier semestre malgré une moyenne de 10,07 et « ajournée » au second malgré une moyenne à 11, ce qui équivaut à ne pas valider l'année, sans l'autoriser à redoubler.

Choquée par ce qu'elle considère être une grave injustice, sa mère prend une avocate tandis que la Fondation Brigitte Bardot écrit à la ministre Valérie Pecresse pour dénoncer des méthodes « archaïques ».

« Pour qu'une élève soit déclarée défaillante, explique son avocate parisienne, Caroline Lanty, il faut des absences inexpliquées ou qu'elle refuse de rendre des travaux.

Axelle ne se trouve ni dans un cas, ni dans l'autre.

Au contraire, c'est une élève enthousiaste qui adorait ses cours. »

Un référé en suspension a donc été introduit auprès du tribunal administratif d'Orléans qui a rejeté la demande.

La plaignante s'est alors pourvue devant le Conseil d'État en espérant qu'une décision sera vite prise.

Et qu'elle pourra, enfin, reprendre le cours de ses études.

Contactés par téléphone, les responsables de l'Université François Rabelais qui sont actuellement en vacances n'ont pas donné suite à nos appels.

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