Agriculteurs de Nantes : la violence des brutes
La presse régionale qui n'hésite pas à inventer une "violence des associations de protection animale" ne verra dans ces exactions que les témoignages sympathiques et raffinés de la souriante France rurale.
Ces agriculteurs protestent contre les normes environnementales, les contrôles et les règlements protecteurs de l'intérêt général.
Le malaise agricole vaut celui de l'industrie, de la fonction publique, de la jeunesse, du monde de la recherche, de la société entière confrontée, non pas à une crise, mais à un défi de mutation.
Le paysan doit redevenir un homme qui nourrit les hommes et non un exploitant qui pollue la terre, torture la faune sauvage, maltraite les animaux d'élevage dans des usines à viande ou à oeufs.
L'Union Européenne consacre un important pourcentage de son budget à la politique agricole commune, trop favorable aux gros exploitants et insuffisamment redistributive.
Il faut changer de politique afin d'orienter les productions en un sens conforme à la préservation de la biodiversité, de la santé publique et d'une meilleure justice sociale au sein du monde agricole.
En particulier, les aides à l'agriculture de montagne doivent être subordonnées à la présence des grands prédateurs.
Ceux qui frappent à mort des ragondins, qui fulminent contre les loups, les ours,les lynx, les vautours et tout ce qui vit, font honte à ce pays et nuisent à l'image de l'agriculture qui vaut mieux que cela.
L'agriculture ne doit plus être une exploitation forcenée mais une alliance avec la nature.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE