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Il est troublant de constater que la citation (antispéciste) choisie par Le Robert pour illustrer son entrée "SPÉCISTE" est tirée du roman Le Parfum d'Adam de Jean-Christophe Rufin, grand ennemi des défenseurs des animaux devant l'éternel (et donc des animaux eux-mêmes), qu'il fait passer dans son livre pour de dangereux terroristes n'ayant qu'une idée en tête : exterminer l'espèce humaine.De fait, la citation ne représente pas la pensée de Rufin, mais bien celle d'un de ses antihéros, un extrémiste violent prônant le meurtre. La voici in extenso :"Chaque jour, les humains se rendent coupables à l’égard des animaux d’actes qui, appliqués aux hommes, s’appelleraient meurtre, torture, esclavage. On tue des bêtes pour les manger, on sacrifie des animaux de laboratoire pour la recherche, on enferme des singes dans des cages leur vie durant pour les montrer aux enfants. Ce sont des crimes spécistes particulièrement odieux. Tuer ceux qui s’en rendent coupables n’est donc pas un crime : c’est un acte légitime."On constate que la dernière phrase, contrairement à celles qui la précèdent, ne reflète en rien la pensée antispéciste, qu'elle en est au contraire la négation, et qu'elle fait passer les militants de l'égalité animale pour des assassins fanatiques.J'avais eu l'occasion de faire une critique en règle de ce roman l'année de sa parution dans la revue belge Jibrile : www.revuejibrile.com/JIBRILE/PDF/ACTUELLES/RUFIN.pdf - critique dont avaient parlé plus tard des universitaires américains dans un essai intitulé Ecocritical Approaches to Literature in French (http://www.amazon.com/Ecocritical-Approaches-Literature-French-Practice/dp/1498517315).Alors que faut-il penser du choix du Robert ? Les rédacteurs ont-ils choisi cet extrait en toute innocence, ou au contraire en toute connaissance de cause ?...Une manière alors subtile et déloyale de calomnier, disqualifier l'antispécisme, tout en ne pouvant faire autrement que de reconnaître son existence dans les faits et dans la langue.Lien permanent Catégories : Evénement, Go vegan!, Humeurs, Libération animale, Littérature, Philosophie, Livre, Planète Terre, Presse, Société, Textes 0 commentaire
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"JE SUIS ABOLITIONNISTE !", par Marc Vincent (Vegan.fr)
On rencontre de plus en plus de végan-e-s qui se disent abolitionnistes. Il suffit par exemple d’aller sur Facebook pour voir fleurir des dizaines de groupes de “veggies” qui se revendiquent abolitionnistes.
Le problème, c’est que parmi toutes ces personnes, très peu le sont vraiment.
Pourquoi ?
La réponse est simple : elles n’ont pas la bonne définition de ce qu’est un-e abolitionniste.
Et le problème de fond, que nous trouvons très inquiétant chez Vegan.fr, pourrait être présenté ainsi : “Pour ces végan-e-s, être abolitionniste se résume à être pour l’abolition de l’exploitation animale”.
En effet, beaucoup de personnes pensent que le simple fait d’être végan-e et de vouloir la fin de l’exploitation animale suffit à se revendiquer abolitionniste.
Sauf que c’est faux.
Pour bien comprendre il faut remettre les choses dans l’ordre, revenir un peu en arrière et retracer l’arrivée de cet adjectif dans le mouvement animaliste.
Un peu d’histoire et de définitions
L’adjectif “abolitionniste” dans le contexte animaliste a été inventé à la fin des années 90 par Gary L. Francione. Qui doit maintenant être assez connu des végan-e-s.
Même si la date précise n’est pas facile à identifier, on voit les prémisses de cet adjectif vers 1996, soit il y a plus de 20 ans ! , lors de la sortie de l’un de ses livres les plus importants : Rain Without Thunder.
C’est à travers ce livre que le mouvement animaliste a été pour la première fois analysé en profondeur. On constate d’ailleurs qu’il n’a (malheureusement) pas beaucoup évolué depuis.
On y retrouve/découvre :
Les welfaristes : qui veulent changer les traitements infligés aux animaux non-humains.
Les néo-welfaristes : qui, bien que voulant mettre fin à l’exploitation animale, considèrent les réformes de bien-être ou les campagnes ciblées sur une forme d’exploitation comme des moyens d’arriver à leurs fins. C’est derrière ce terme que l’on retrouve la très grande majorité des associations animalistes françaises.
Et les abolitionnistes : qui veulent mettre fin au statut de propriété des animaux non-humains et à l’utilisation des animaux non-humains par l’homme.
En ce temps-là, Francione parlait de “rightists” plutôt que d’”abolitionists”, mais ce n’est que quelques années plus tard, en se rendant compte que les droits des animaux ne voulaient plus rien dire qu’il a préféré nommer son approche, l’approche abolitionniste pour bien se démarquer des néo-welfaristes qui utilisaient “droits des animaux” en toute occasion. Les partisans de cette approche étant bien entendu appelés…les abolitionnistes.
Donc un-e abolitionniste est une personne qui adhère à l’approche abolitionniste. Mais quelle est donc cette approche, quels en sont les prérequis ? Qu’est-ce qu’implique le fait de se dire abolitionniste ?
L’approche abolitionniste
Francione définit son approche selon 6 principes :
Principe 1 : Les abolitionnistes soutiennent que tous les êtres sensibles, humains ou nonhumains, ont un droit : le droit fondamental de ne pas être traités par d’autres comme leur propriété.
Principe 2 : La reconnaissance de ce seul droit fondamental signifie que nous devons abolir, et non pas seulement réglementer, l’exploitation animale institutionnalisée. Les abolitionnistes ne soutiennent pas les campagnes réformistes ni les campagnes ciblées sur une forme d’exploitation animale.
Principe 3 : Le véganisme est un impératif moral fondamental. L’éducation créative et non-violente au véganisme doit constituer la base même du mouvement pour les Droits des Animaux.
Principe 4 : L’Approche Abolitionniste lie le statut moral des animaux uniquement à la sentience et à aucune autre caractéristique cognitive ; tous les êtres sentients ont un droit égal à ne pas être utilisés comme ressources.
Principe 5 : Tout comme nous rejetons le racisme, le sexisme, la discrimination en fonction de l’âge et l’homophobie, nous rejetons le spécisme. L’espèce à laquelle appartient un être sensible n’est pas une raison permettant de lui refuser la protection offerte par ses droits fondamentaux, pas plus que la race, le sexe, l’âge ou l’orientation sexuelle ne sont des raisons d’exclure d’autres humains de la communauté morale.
Principe 6 : Nous considérons le principe de la non-violence comme un principe fondamental du mouvement pour les droits des animaux.
Nous avons insisté sur la dernière phrase du Principe 2, car elle nous paraît être ce qu’il y a de plus important ici. Elle révèle aussi toute cette confusion que l’on peut voir avec l’adjectif abolitionniste.
C’est écrit très clairement : une personne ne peut pas se dire abolitionniste et en même temps soutenir ou participer à des campagnes welfaristes, mais elle ne peut non plus se dire abolitionniste et en même temps soutenir ou participer à des campagnes ciblées sur une forme d’exploitation en particulier. Et ce, même si cette campagne demande l’abolition d’une forme d’exploitation (corrida, fourrure, expérimentation animale, viande, etc.)
Il est très important de faire la différence entre une personne qui se dit abolitionniste de la corrida par exemple, et une personne qui se dit abolitionniste. La première se définira ainsi uniquement dans le contexte “corrida”, la seconde dans le contexte animaliste dans sa globalité. Nous trouvons donc plus logique que l’adjectif abolitionniste fasse par défaut référence à ce dernier cas.
Il est aussi important de bien définir tous ces termes, ceci afin d’éviter d’en arriver à des discours publics erronés comme on a pu le voir récemment :
Sur la même page Twitter :
Ou directement sur le site de L214 :
Il est, nous l’espérons, clair pour tout le monde que L214 est une association néo-welfariste.
Donc peut-être qu'Aymeric Caron n’est pas welfariste, mais en soutenant L214, il n’est pas non plus abolitionniste.
Ce même Aymeric Caron qui dans une interview à la télévision pour son nouveau livre nous fait comprendre qu’il n’y a pas de problème à consommer des sous-produits animaux tant que ces derniers sont bien traités et ne sont pas tués. Tout en profitant pour insister sur les traitements infligés aux poules pondeuses et aux vaches laitières.
Rien à voir donc avec un discours abolitionniste qui se focaliserait sur l’utilisation des animaux non-humains plutôt que sur leur traitement.
“L’antispécisme déroute parfois les journalistes”, mais l’abolitionnisme peut lui aussi dérouter les végans.
En résumé :
- Être abolitionniste ce n’est pas juste être pour l’abolition de l’exploitation animale, c’est se revendiquer de l’approche abolitionniste, qui a été créée pour se démarquer des stratégies welfaristes et néo-welfaristes.
- Soutenir ou participer à des actions welfaristes ou à des campagnes ciblées sur une forme d’exploitation en particulier est incompatible avec l’approche abolitionniste.
Quelques liens :
En résumé :
- Être abolitionniste ce n’est pas juste être pour l’abolition de l’exploitation animale, c’est se revendiquer de l’approche abolitionniste, qui a été créée pour se démarquer des stratégies welfaristes et néo-welfaristes.
- Soutenir ou participer à des actions welfaristes ou à des campagnes ciblées sur une forme d’exploitation en particulier est incompatible avec l’approche abolitionniste.
Quelques liens :
- Les droits des animaux abolitionnistes / Le véganisme abolitionniste : en résumé (Gary L. Francione)
- C’est quoi le mouvement abolitionniste ? (emancipationanimale.com)
- Ce que le mouvement abolitionniste n’est pas (emancipationanimale.com)
- Introduction aux droits des animaux (Livre de Gary L. Francione)
- Petit traité de véganisme (Livre de Gary L. Francione)
- Bêtes humaines ? Pour une révolution végane (collectif dirigé par Méryl Pinque, avec les contributions de Gary L. Francione, Valéry Giroux, Patrik Llored, Méryl Pinque et Gary Steiner).
Marc pour Vegan.fr
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Festival de Cannes et compagnie : petit précis d'auto-négation des masses
L'industrie du spectacle se joue du peuple en lui vendant des idoles à adorer, pour qu'il oublie de se forger une âme et de réaliser son destin.
Mais pour tomber dans ce délire farouche d'auto-négation, il faut souffrir d'un défaut d'être. Si bien que la question se pose de savoir si, même sans l'industrie du spectacle, nos "fans" rampants et hystériques devant les idoles de chair (puisque le show-business est une religion) seraient des hommes et des femmes tels que Nietzsche les a rêvés.
La réponse est non : l'industrie du spectacle ne fait que profiter de la nature vide et servile de la majorité de l'humanité. Incapable d'exister par et pour elle-même, celle-ci vit par procuration. La star, trop humaine à son tour, devient à ses yeux ce surhomme qu'elle est incapable d'incarner. Sa mégalomanie crée autour de sa personne un mystère qui n'existe pas, mais qui acquiert une réalité du seul fait de l'adoration aveugle de la foule épatée.
Triste constat.
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RAPEX
Le viol est devenu endémique en Afrique du Sud, de sorte qu'une médecin nommée Sonette Ehlers a développé un produit qui a immédiatement retenu l'attention dans son pays.Ehlers n'avait jamais oublié une victime de viol qui lui disait tristement : "Si seulement j'avais des dents là-dedans."Quelque temps après, un homme est venu à l'hôpital où Ehlers travaille, souffrant de douleurs atroces parce que son pénis était coincé dans la fermeture-éclair de son pantalon.Ehlers a fusionné ces images et a inventé un produit qu'elle a appelé RAPEX.Il ressemble à un tube, avec des barbes à l'intérieur. La femme l'insère comme un tampon, avec un applicateur, et tout homme qui tente de la violer s'empale sur les barbes et doit aller aux urgences d'un hôpital pour pouvoir le retirer.Quand des voix chagrines se sont élevées en disant qu'il s'agissait d'une punition médiévale, Ehlers a répondu laconiquement : "Un dispositif médiéval pour un acte médiéval."Lien permanent Catégories : Action !, Evénement, Féminisme, Humanitaire, Humeurs, Presse, Science, Société 0 commentaire