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Le Monde : "Les défenseurs des animaux durcissent le ton de leurs messages"

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À la SPA, l'époque du consensus bon enfant autour de "nos amis les bêtes" paraît révolue. Depuis quelques mois, la Société protectrice des animaux (SPA) a changé de ton. Désormais, elle se pense autant comme un groupe de pression privilégiant l'efficacité d'actions ciblées que comme une association de défense.
 
La dernière campagne de lobbying, lancée le 18 juin, confirme l'apparition d'une certaine radicalité. Afin d'"agir à la source contre la reproduction massive des animaux", la SPA demande l'interdiction pure et simple des petites annonces de vente de chats ou de chiens sur Internet comme dans la presse écrite. Il s'agit, selon l'association, du "meilleur moyen de freiner à terme le nombre de chiens et chats abandonnés". Chaque année, insistent ses responsables, 40 % du million de chats et chiens qui naissent sont vendus par petites annonces.

UNE ACTION CIBLÉE

Ces derniers temps, l'action de lobbying de la SPA lui a permis d'obtenir du gouvernement - au terme de trois mois d'actives démarches relayées par des stars internationales - l'interdiction de toute importation de produits dérivés de phoques. Autre revendication couronnée de succès : la disparition des martinets, susceptibles de frapper les animaux, en vente dans les supermarchés Carrefour. Un courrier - rendu public - adressé à l'enseigne a suffi.

Gendarme de la cause animale, la SPA distribue bons et mauvais points aux émissions de télévision, ce qui a valu à Jean-Luc Reichmann et Christophe Dechavanne d'être épinglés pour avoir exhibé des animaux sauvages sur leurs plateaux. Parfaitement mise en musique, une efficace chasse aux "people" a permis de convaincre une trentaine de personnalités, de Sophie Marceau à Cali, qui relaient certaines campagnes.

En lançant une action ciblée chaque mois au lieu de trois grandes campagnes par an, la SPA est présente sur tous les fronts. Elle n'hésite pas à s'associer aux militants les plus virulents, appartenant au Comité anti-corrida (CRAC) ou organisateurs de la récente Veggie Pride, le défilé de la "fierté végétarienne".

UNE TRADITION LÉGALISTE

Archétype de l'activisme anglo-saxon en faveur du droit des animaux, l'organisation américaine PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), très impliquée contre l'utilisation de la fourrure animale, intéresse beaucoup les dirigeants de la SPA (55 000 adhérents). "PETA sait faire pression sur les pouvoirs publics, accrocher les personnalités et inventer de nouvelles façons de trouver de l'argent, mais nous ne partageons pas toutes ses idées", souligne Caroline Lanty, la nouvelle présidente de la SPA.

Même si elle durcit le ton, la Société protectrice des animaux veille à ne pas s'écarter de sa tradition légaliste. Alors que 60 % de ses revenus proviennent de legs, un changement trop brutal pourrait effrayer les donateurs. Sa nouvelle façon de dramatiser les enjeux fait pourtant tache d'huile.

Ainsi, les dernières affiches anti-abandon de la fondation 30 Millions d'amis montrent un chien couché sur la tombe de son maître, avec la mention : "Un animal n'abandonne jamais".

Marie Blondiau

Article paru dans l'édition du 21.06.07

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3238,36-926001@51-926107,0.html

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