Le Japon abandonne la chasse aux baleines à bosse pendant une à deux années, mais pas aux autres
Suite aux menaces de l’Australie mercredi, le Japon a préféré annoncer que sa flotte de chasse à la baleine ne tuerait pas de baleines à bosse pendant un ou deux ans, évitant ainsi que l’Australie n’intente une action en justice contre le pays d'Asie.
La flotte de chasse à la baleine du Japon dans l’Antarctique évitera de tuer des baleines à bosse pour l’instant, mais fera tout pour que son projet d’attraper environ 1000 autres baleines d’ici le début de l’année prochaine soit approuvé, d’après les déclarations d’un responsable du gouvernement.
La décision fait suite à une annonce de l’Australie mercredi, qui affirmait qu’elle enverrait un bateau de patrouille pour réunir des preuves appuyant une action en justice devant une cour internationale, pour faire cesser le massacre annuel des baleines par le Japon.
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C'est apparemment pour faire plaisir à l'Australie que le Japon a décidé de ne plus chasser les baleines à bosse. Mais les autres cétacés continueront à être capturés par les flottes nipponnes, qui en tueront un millier durant la campagne en cours.
Le porte-parole du gouvernement en personne, Nobutaka Machimura, a déclaré que les baleines, du moins à bosse, auront la vie sauve. « Il est vrai que l'Australie a exprimé son vif mécontentement auprès du Japon à ce sujet, a-t-il expliqué, selon l'AFP. En échange, j'espère que cela débouchera sur de meilleures relations avec l'Australie. »
Au mois de novembre, en effet, le Japon avait annoncé à la Commission baleinière internationale (CBI) que ses flottes de pêche se lançaient dans une nouvelle campagne de « captures à des fins scientifiques » d'un millier d'individus durant la saison d'été austral.
L'hypocrisie dure depuis 1986 quand la CBI a établi un moratoire sur la pêche. Le Japon a alors fait valoir une option, décidée en 1946, d'une possibilité d'organiser des captures dans le cadre d'études scientifiques. En vingt ans, la science des cétacés n'a pas progressé de manière spectaculaire mais les restaurants et les poissonneries nippons ont apparemment profité de ces études de physiologie animale. L'Islande, de son côté, avait repris l'idée en 2003 mais avait finalement abandonné la chasse en 2007.
Les baleines à bosse, enjeu diplomatique
Mais le Japon a poussé le bouchon juste un peu trop loin quand, devant la CBI en novembre, ses représentants ont annoncé qu'ils chasseraient aussi 50 baleines à bosse, une espèce protégée depuis 40 ans. C'en était trop pour l'Australie, où, comme s'en étonne Nobutaka Machimura, cité par l'AFP, on aime bien les cétacés : « Les Australiens trouvent que les baleines sont affectueuses, ce que j'ai du mal à comprendre. Mais apparemment, ils donnent des noms à chaque baleine et le public éprouve un véritable sentiment à leur égard ». En plus de cet attachement sentimental, les Australiens apprécient également l'activité touristique centrée sur les cétacés, représentant un chiffre d'affaires non négligeable.
Depuis, l'Australie proteste et les relations entre les deux pays s'enveniment. Déjà, en 2005, il avait été question de représailles économiques. Le nouveau gouvernement australien est monté d'un cran cette année avec l'envoi d'un navire sur les zones de pêche pour surveiller les bateaux japonais. Une trentaine de pays se joints aux protestations australiennes, dont la France et la Commission européenne, et ont présenté une protestation diplomatique commune au gouvernement japonais.
Visiblement, le Japon pense que 50 baleines à bosse ne valent pas un conflit avec le reste de la planète. Mais les autres cétacés ne sont pas sauvés pour autant et un millier d'individus seront bel et bien capturés au cours des prochains mois. Bon appétit.