"Les motivations d'un végétarien"
[L’auteure de l’article omet tragiquement de parler du végétalisme, seul régime permettant de mettre fin à l’exploitation et à la souffrance des animaux, et qui, rappelons-le encore et toujours, ne nuit nullement à la santé humaine, s’il est correctement mené.]
par Catherine Keller, La Grande Epoque
08-04-2008
Un végétarien ne mange pas de chair animale, le poisson étant considéré comme tel. Il consomme des produits issus d’animaux comme les laitages, les œufs et le miel. Ceux qui ne sont pas végétariens se posent bien des questions. « Mais pourquoi ne veut-il pas manger de viande ? Va-t-il lui manquer des protéines ?»
Les mobiles pour devenir végétarien sont nombreux. Il y a ceux qui n’aiment pas la viande, tout simplement. Mais pour beaucoup, la principale motivation est la santé. D’autres refusent le fait de tuer les animaux pour les manger et finalement, les coûts de production d’un kilo de viande au niveau écologique sont démesurés si on les compare à un kilo de protéines végétales. Analysons de plus près ces points de vue, non pour se convaincre, mais pour mieux les comprendre.
La santé
Manger des quantités excessives de viande produit des toxines comme l’acide urique [qui provoque la goutte] ou les corps gras saturés. Les purines à l’origine de l’acide purique sont absorbées par la muqueuse intestinale et difficilement éliminées par le foie et les reins. Les viandes, rouges en particulier, augmentent significativement le risque du cancer. Une étude de l'Institut Américain pour la Recherche sur le Cancer, faite sur 500 000 sujets provenant de 9 pays européens, le prouve. Selon l’OMS, seules la charcuterie et la viande rouge – en particulier peu cuite - seraient en cause. Manger de grandes quantités de viande provoquerait également une augmentation de l’agressivité.
Tuer pour manger
Rien de plus normal sur cette terre. Mais pour certaines personnes sensibles au monde animal, c’est inacceptable. Selon certaines religions, il est tout à fait possible qu’un humain se réincarne en animal. Tuer un animal signifie supprimer une vie et l’âme qui l’habitait doit errer jusqu’au terme normal de sa vie. Avoir ces sentiments ou cette foi reste personnel. Mais un autre facteur entre en ligne, c’est la manière dont les animaux sont élevés et tués dans notre société. Beaucoup pensent que c’est indigne d’une société qui se dit civilisée et que la vache folle et la grippe aviaire sont les conséquences logiques du manque de respect vis-à-vis des animaux. Le temps nous le dira, mais ces conditions scandaleuses ont coupé l’appétit à plus d’un « carnivore ».
La production de viande coûte cher en termes écologiques
Il faut 500 à 2000 litres d’eau pour produire un kilo de légumes ou de céréales. Pour un kilo de viande, il en faut 100 000 [Source : Science et vie n° 955, p.34]. 64 % des terres cultivables sont exploitées pour l’alimentation animale, car il faut 16 kilos de végétaux pour produire 1 kilo de viande. Quand la production de viande devient industrielle, les déjections animales causent une véritable pollution. En Bretagne, où l’élevage industriel est intensif, les nappes d’eau contiennent un taux de nitrates nettement supérieur aux normes européennes. 47 % en revient à l’agriculture et 51,1 % à l’élevage. L’eau du robinet n’étant plus potable, les consommateurs achètent l’eau en bouteille, ce qui implique un coût important [Source : Eaux et rivières de Bretagne n° 103, mars 1998].
Qu’en est-il des carences ?
Si le végétarien consomme des produits laitiers, des œufs et des légumineux, l’apport en protéines est suffisant. Faut-il donc devenir végétarien ? C’est un choix personnel. Mais manger moins de viande est réellement bénéfique pour la santé, le porte-monnaie et l’écologie. Certains médecins recommandent de manger de la viande 3 fois par semaine et du poisson 2 fois par semaine. Il n’est pas conseillé de manger de la viande 2 fois par jour. Pour réussir à équilibrer les menus sans viande, il ne faut pas oublier de la remplacer par des laitages, des œufs, du tofu (fromage de soja) ou des légumineuses comme les lentilles [sans charcuterie !]. Cuisiner végétarien, c’est tout un art qui s’apprend en suivant les recettes végétariennes que l’on découvre en suivant des cours ou en se plongeant dans un livre de recettes spécialisé.