Alain Finkielkraut sur la bonne voie
« Je ne peux manger du foie gras sans éprouver un sentiment de gêne, non pas pour ma santé, mais parce que j’imagine ce qu’il y a dans l’expression ‘gaver une oie’. C’est abominable.
Une phrase de McCartney que j’aime beaucoup… Il dit : ‘Si les murs des abattoirs étaient en verre, nous serions tous végétariens.’ Nous avons besoin de ne pas voir ce que nous faisons aux bêtes parce que c’est indigne.
L’élevage en batterie. Gaver des oies pour le simple plaisir des restaurants gastronomiques, ce n’est pas à notre honneur. Alors je ne vais pas en tirer des conclusions draconiennes, je reste un amateur de viande.
Mais je pense que nous aurions intérêt à réfléchir aux rapports que nous entretenons avec les animaux et à ne pas penser que tout est permis sous prétexte que nous sommes plus forts qu’eux. Il faudrait être capable d’établir des limites.
Le foie gras, c’est mauvais pour nous. Mais le foie gras, c’est surtout mauvais pour les oies. »
Alain Finkielkraut, Gentlemen’s Quaterly, n° 3, mai 2008, p. 130.
… à lui qui aime Kundera :
« La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute liberté et en toute pureté qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau tel qu'il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci: les animaux. Et c'est ici que s'est produite la plus grande déroute de l'homme, débâcle fondamentale dont toutes les autres découlent. »
Milan Kindera, L'Insoutenable légèreté de l'être (1984)