OGM : contamination en Wallonie
Lutgen dévoile les résultats d'une étude : il y a une présence de colza OGM qui pourrait provenir d'une perte de transport
NAMUR - Le débat sur les OGM n'est pas neuf en Région wallonne et en Belgique.
Le ministre de l'Environnement wallon, Benoît Lutgen, suit ce dossier avec une grande attention : « Pour moi, le principe de précaution en la matière est une priorité. Il en va de la santé des habitants et de l'image de marque des produits de Wallonie. »
En Belgique, l'expérimentation confinée ou de plein champ ou la mise sur le marché de produits OGM est soumise à l'autorisation préalable de l'autorité fédérale. La Région est compétente en matière de coexistence.
« Le Centre wallon de recherche agronomique (CRA-W) a développé une méthode d'analyse permettant de déterminer l'éventuelle présence résiduelle de colza transgénique en Région wallonne dans l'environnement. En effet, des essais de culture d'OGM en champ ont été réalisés en Belgique dans les années 90 et des traces de ces essais peuvent subsister.
L'étude porte sur le prélèvement de 3.000 plantes sauvages de colza à proximité des champs d'essais réalisés dans les années 90 mais également en bordure des routes et chemins. À l'heure actuelle, 1.400 prélèvements ont été effectués. Sur les 168 analyses de ces échantillons en date du 17 mars, une seule plante de colza comportant la substance CT73 (identifiant unique MON-73) a été identifiée.
Moyennant étiquetage, ce colza est autorisé, notamment en alimentation animale (graines et dérivés). Il ne s'agit donc pas d'une variété ayant fait l'objet d'expérimentations en champ durant les années 1990. La présence de ce colza OGM pourrait provenir d'une perte liée au transport de graines. Le prélèvement a en effet été réalisé à proximité d'une voirie nationale. »
L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire est compétente pour contrôler le respect des exigences légales concernant l'étiquetage et la traçabilité des produits génétiquement modifiés destinés à la chaîne alimentaire. Cette traçabilité est d'application depuis le 16 avril 2004. « Il faut s'assurer que les dispositions qui conditionnent la mise sur le marché des plantes OGM par l'Union européenne soient bien respectées. »
Le ministre wallon de l'Agriculture et de l'Environnement a écrit en ce sens à la ministre fédérale de la Santé publique. « Suivant la législation fédérale, toute société qui a obtenu l'autorisation de commercialisation d'une variété OGM est obligée de développer un plan de monitoring destiné à assurer le suivi de la commercialisation de l'OGM concerné. Il faut plus de vigilance encore ! »
V. Li.
© La Dernière Heure 2008
http://www.dhnet.be/infos/belgique/article/206889/ogm-contamination-en-wallonie.html