Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

"Ils gagnent du terrain en Suisse: Les ultras de la cause animale" (L'Hebdo, Suisse)

1352095467.jpg
Par Michel Audétat, Titus Plattner

Combat: Ils veulent que les humains cessent d’exploiter les animaux. Après le foie gras, ils auront la peau du steak.

Peter Singer a profité de son récent passage à l’Université de Berne, mardi 20 mai, pour dire combien la nouvelle législation suisse sur les animaux lui semble d’avant-garde dans le monde contemporain.

Le compliment n’est pas anodin. Il provient d’un philosophe d’origine australienne, né en 1946, professeur de bioéthique à l’Université de Princeton, qui passe pour être aujourd’hui le penseur le plus influent parmi les défenseurs de la cause animale.

Peter Singer plaide depuis longtemps pour l’abolition de la frontière séparant l’homme de la bête. Il dénonce le « spécisme », c’est-à-dire l’injustifiable supériorité que s’arroge l’espèce humaine sur les autres espèces.

Et il s’est fait connaître par un ouvrage de 1975, La libération animale (Grasset, 1992), dans lequel il défend l’idée d’accorder une considération égale à tous les êtres qui souffrent, quelle que soit l’espèce à laquelle ils appartiennent.

Ces thèses ont fait de lui un personnage très controversé. La philosophe française Elisabeth de Fontenay, auteur de l’ouvrage de référence Le silence des bêtes (Fayard, 1998), le tient pour un penseur « extrémiste » et « dangereux ».

Les Suisses, eux, se sont montrés plus sceptiques que Peter Singer sur nos avancées législatives. Fin avril, l’ordonnance sur la protection des animaux a semé le trouble. On a discuté l’idée d’instituer un permis pour les détenteurs de chien.

Mais on s’est aussi étonné des dispositions qui concernent les perruches ou les cochons d’Inde. Ainsi donc, il faudra désormais acheter ces animaux par paires afin que leur sociabilité naturelle ne soit pas trop maltraitée.

Le législateur est-il ici dans son rôle ? Ne se trouve-t-on pas devant une dérive comparable à celle qui, s’agissant du règne végétal, a conduit la Commission fédérale d’éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain (CENH) à vouloir défendre la « dignité » des plantes ? Sait-on vraiment où l’on va ? 

A ces questions, on peut en ajouter une autre: dans quelle mesure les fondamentalistes de la cause animale, dont Peter Singer apparaît comme un des principaux inspirateurs, ne sont-ils pas en train de faire avancer leur conception radicale du rapport entre l’homme et l’animal sous le couvert du droit ?

Végétarien, végétalien, végan

Les végétariens : ils renoncent à manger de la viande, par égard envers les animaux ou pour des motifs écologiques, la production de la viande étant bien plus polluante qu’une quantité équivalente de calories d’origine végétale.

Les végétaliens : ils refusent également d’ingérer les produits lactés, les œufs et tout produit d’origine animale comme le miel, en général parce qu’ils sont animalistes.

Les végans : d’origine anglo-saxonne, le véganisme s’applique à ceux qui, en plus d’être végétaliens, évitent d’utiliser des produits d’origine animale (cuir, laine, cire d’abeille, etc.). Pour ses adeptes, ce mode de vie est le seul à être en cohérence avec des convictions animalistes. Peter Singer est lui-même végan.

À consulter :

www.cahiers-antispecistes.org
www.lausanimaliste.org
www.vegan.ch

Mot-clés : Cause animale, animaux, viande, foie gras, steak, végétariens, végétaliens, végans,

http://www.hebdo.ch/Edition/2008-22/Actuels/societe/ils_gagnent_du_terrain_en_suisse_les_ultras.htm

Les commentaires sont fermés.