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Le Monde 2 : Réponse d'Armand Farrachi à J.-P. Géné

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Cette lettre est une réaction à la chronique de JP Géné (« Le Gibet et la gibelotte ») parue dans Le Monde 2, du 4 octobre 2008.

Monsieur,
Veuillez trouver ci-joint copie de la lettre que j'adresse au Monde.
Salutations distinguées.

***
Monsieur,

Dans votre numéro du Monde 2 daté du 4 octobre, vous publiez un article de J.P. Genné intitulé sans finesse "le Gibet contre la gibelotte" que je trouve profondément choquant.

Non seulement votre collaborateur ne trouve aucune justification aux "animalistes" qui consacrent leur temps, leurs moyens et risquent leur liberté (ils sont attaqués en justice par les éleveurs) à dénoncer les terribles contraintes de l'élevage industriel, mais il traite par la dérision le calvaire enduré par des millions d'êtres sensibles aux conditions qui leur sont faites.

Tout cela au nom d'un seul sacro-saint argument : "une bonne gibelotte".

En effet, comme l'écrit l'auteur, ce combat n'a rien à voir avec "la biodiversité".

Il a tout à voir avec l'éthique et la compassion, notions si étrangères à JP Genné qu'il ne les imagine même pas, et n'y voit qu'une conspiration d'aspirants terroristes contre un de ses menus plaisirs : une bonne gibelotte.

Les Européens se sont livrés au génocide des Indiens d'Amérique dans l'intérêt supérieur selon eux de leur civilisation.

Les nazis se sont livrés au génocide des Juifs dans l'intérêt supérieur selon eux de la "race aryenne".

Même les éleveurs font subir le martyre aux animaux en raison de l'intérêt supérieur selon eux de leurs revenus.

Votre collaborateur, lui, n'a pas d'intérêt supérieur à une bonne gibelotte, à son plaisir personnel qui doit l'emporter sur toute autre considération, y compris éthique, y compris surtout au mépris de la souffrance de ceux qui, malgré eux, lui procurent cet inestimable plaisir de la bonne gibelotte.

L'argument pourra resservir à Dutroux ou à Fourniret !

Ces comparaisons vous choqueront. Tant pis. Car voilà à quelle surdité, à quel négationnisme peut porter l'égoïsme et la recherche du plaisir dans le mépris du respect d'autrui.

Si votre collaborateur vivait un seul jour, une seule heure ce à quoi il condamne sans remords des kyrielles d'animaux, je gage que le goût de la bonne gibelotte lui passerait radicalement.

Pour moi, je garderai en mémoire cet article et le nom de son auteur pour les citer chaque fois que j'aurai besoin d'un exemple pour expliquer jusqu'où le culte effréné de l'égoïsme peut porter un consommateur bien formaté par l'industrie agro-alimentaire.

Que le monde publie sur un ton badin un tel article dans la rubrique Gouts n'invite pas moins à s'interroger.

Veuillez agréer mes salutations distinguées.

Armand Farrachi

http://www.droitsdesanimaux.net/tribune/lettre_jp_gene.html

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