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Requiem pour le Bec-en-sabot, un oiseau arraché à la préhistoire

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Qui a déjà vu un Bec-en-sabot, cette créature hors du commun, un oiseau massif à l'allure préhistorique et qu'on trouve seulement dans certaines contrées reculées d'Afrique ?

Geneviève Renson, photographe naturaliste, l'a rencontré par hasard lors d'un reportage en République centrafricaine en 1978 et a depuis multiplié les expéditions au coeur des marais à papyrus, de la Zambie au Botswana, pour en savoir plus sur cette espèce en péril.

Son livre "Sur les traces du roi des marais" apporte un témoignage unique sur ce grand échassier (1,20 m) à la démarche altière et au bec impressionnant, en même temps qu'un passionnant récit de voyage.

"J'ai passé dix ans dans les marais et dix ans à la recherche d'une maison d'édition pour mon livre: s'il avait été question de grands singes ou d'éléphants, ça aurait marché tout de suite", déclare-t-elle à l'AFP.

L'image un peu effrayante de cet étrange animal, également dénommé Roi-à-tête-de-baleine (Balaeniceps rex), a fait reculer plus d'un éditeur.

Un "oiseau gros comme un chameau", racontaient les premiers voyageurs occidentaux à l'avoir rencontré dans les marais du sud Soudan au XIXème siècle.

Toutes ailes déployées pour prendre son envol, la bête d'une envergure de 2,50 mètres, ressemble à un ptérodactyle, ce reptile volant du jurassique.

"Moi je le trouve magnifique", déclare Geneviève Renson, avant de nuancer: "il est particulier, il est très attachant".

"La première fois que j'en ai vu un, j'ai tout de suite su que c'était quelque chose d'unique, une rencontre exceptionnelle", indique cette passionnée.

Cette première rencontre lui a cependant valu un bon coup de bec qui lui a laissé au bras un énorme hématome: "des pêcheurs lui avaient ficelé le bec avec des morceaux de chambre à air. Je l'ai libéré", explique-t-elle.

Mais à une autre occasion, en Zambie, le courant est passé entre la jeune femme et la bête. L'oiseau qu'elle avait recueilli était mal en point, avec une plaie à l'aile et refusait de s'alimenter: "je lui ai ouvert le bec et lui ai enfoncé dans le gosier des poissons frais en y mêlant mes propres antibiotiques: il s'est laissé faire", explique-t-elle.

"Je l'ai soigné, j'ai vu un gros ver blanc sortir de la plaie. Après, je suis resté en contact avec lui pendant près d'un mois. C'était séduisant, il venait vers moi quand j'avais du poisson", raconte-t-elle.

Pour s'approcher des nids de ce rarissime animal, l'exploratrice a du ruser, pataugeant dans les marais, courbée en deux "comme une petite vieille" avec son matériel photo sur le dos, progressant tant bien que mal sur des tapis de végétation flottante, la tête recouverte d'herbes pour ne pas se faire repérer, essayant de ne pas trop penser aux crocodiles ni aux serpents.

"Je m'étais installée sur un îlot de 10 m2 né d'une termitière sur lequel je suis restée six mois", précise-t-elle.

Ce qui lui a permis de rentrer dans l'intimité de ce drôle de bipède: "j'ai été la première à observer un accouplement, la première à assister à une éclosion et à en ramener des photos", se réjouit-elle.

Mais ce roi des marais est désormais menacé par la destruction de son habitat naturel sous la pression démographique humaine et le réchauffement climatique.

La population globale du Bec-en-sabot a chuté de moitié depuis une quinzaine d'années à quelque 5.000 ou 8.000 individus aujourd'hui, selon les dernières estimations.

Il figure sur la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

(Sur les traces du roi des marais, Geneviève Renson, Editions Kubik, format 23x31 cm, 34,90 euros).

http://fr.news.yahoo.com/2/20081026/tsc-requiem-pour-le-bec-en-sabot-un-oise-c2ff8aa.html

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