Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Spécial Pau - Interview de Christian Laborde, écrivain anticorrida (Le Point)

http://www.christianlaborde.com/sites/make-ai/-library-/images/claborde/christian_laborde_3.jpg

Polémique. « Corrida, basta ! » C'est le titre du prochain livre (1) du bouillant Christian Laborde.

Propos recueillis par Jérôme Cordelier

Sur le même sujet :

Le Point : Pourquoi ce coup de sang contre la corrida ?

Christian Laborde : J'avais envie d'écrire un pamphlet, mot qui a mauvaise presse dans notre époque de consensus.

J'ai écrit ce livre avec un kalachnikov et un saxophone ténor.

Le kalachnikov, c'est pour les toreros et les aficionados.

Le saxophone, c'est pour le taureau.

Comme dans la chanson de Francis Cabrel ?

Sauf que là j'avance avec des rafales.

C'est un texte violent.

Je condamne la corrida au nom de la compassion que nous devons avoir pour les animaux telle que nous l'ont enseignée les philosophes grecs.

On parle toujours des procorridas Hemingway ou Picasso, en oubliant qu'Hugo, Zola, Schoelcher assimilaient ce spectacle à une torture.

Je regarde le taureau comme saint François d'Assise contemple les oiseaux ou le soleil, comme le curé de mon village d'enfance, Aureilhan, qui bénissait les gens, l'eau, le feu, les bêtes, sans faire de hiérarchie.

« Les animaux sont dans nos mains les otages de la beauté céleste vaincue », écrivait Léon Bloy.

Vous devenez « politiquement correct » ?

Je ne vois pas en quoi.

La corrida est très protégée, vous savez.

Le lobby taurin a son groupe à l'Assemblée nationale, le Premier ministre et la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, sont des aficionados affichés.

La corrida serait un art ? Où est l'oeuvre ? Un ballet de vie et de mort ?

Mais qu'apprend-on de la mort dans une corrida ?

Je cite dans mon livre des travaux scientifiques qui montrent la souffrance de la bête.

Retirons les couleurs, le paso doble, les mots espagnols, que reste-t-il ?

Des piques qui descendent à 10 ou 20 centimètres dans la chair du taureau.

Quand les carapaces apparaissent pour protéger les chevaux en 1928, le premier à protester est le grand Hemingway, parce qu'il aime l'odeur des tripes, et il le dit.

Je ne critique pas la corrida comme un bobo du Marais.

Je porte l'attaque du dedans, avec tout ce Sud que je trimballe en moi.

1. A paraître le 9 avril (Robert Laffont).

http://www.lepoint.fr/actualites-region/interview-christian-laborde-ecrivain-anticorrida/1556/0/327369

Les commentaires sont fermés.