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Quelques commentaires sur le végétarisme en tant que "passerelle" vers le véganisme (Francione)

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Chers collègues,

Suite à mes commentaires (ici, sur Facebook, et sur le commentaire du podcast), j’ai été inondé de messages privés qui avaient tous les mêmes thèmes :

(1) "mais beaucoup de vegans ont commencé par être végétariens" ;

et (2) "promouvoir le véganisme est élitiste".

Quant à savoir si beaucoup de végans ont commencé par être végétariens, laissez-moi vous dire clairement : là n’est pas la question.

Premièrement, la question pertinente est de savoir si le végétarisme est une position morale significative.

Donc, pouvons-nous faire une distinction morale significative entre la chair et des autres produits animaux ?

Si, comme je le maintiens, nous ne pouvons pas, alors  le végétarisme n’a pas plus  à être promu que la viande de veau rouge au détriment de la viande de veau blanche, que les oeufs de poules élevés en plein air au détriment des oeufs de poules de batterie. Si tous ces produits sont immoraux, nous devons être clairs et honnêtes et le dire.

Les produits animaux autres que la chair impliquent souvent plus de souffrances et de morts que la chair elle-même.

Par exemple, les animaux utilisés pour le lait sont gardés en vie plus longtemps, traités de façon pire (incluant, sans s’y limiter, le retrait des bébés et leur mort pour en faire de la viande de veau), et ces animaux finissent dans les mêmes abattoirs que les animaux utilisés pour la viande.

Les végétariens qui continuent de consommer des produits laitiers sont toujours complices de la souffrance et de la mort des animaux.

Quelle justification morale y a-t-il à promouvoir une complicité continue de la souffrance et de la mort ?

En effet, si la personne végétarienne augmente sa consommation de produits laitiers, comme beaucoup de végétariens font, elle pourra être responsable de plus de souffrances et de morts qu’avant de devenir végétarienne.

Deuxièmement, le fait que beaucoup de végans ont commencé par être végétariens, si cela est vrai, nous amènent à nous demander pourquoi cela a été le cas.

Beaucoup de gens déclarent qu’ils n’ont pas été végans plus tôt précisément à cause de l’accent mis sur l’opportunité morale du végétarisme promu par de grandes associations animalistes.

Promouvoir le végétarisme est finalement une entrave au véganisme.

Cela est clair : si vous expliquez qu’il n’y a pas de distinction entre la chair et les autres produits animaux et pourquoi nous devrions être végans, et que la personne avec qui vous parlez s’intéresse au problème :

1) soit elle deviendra végane immédiatement ;

(2) soit elle deviendra végane progressivement ;

(3) soit elle ne deviendra pas végane mais adoptera une version du végétarisme (ou une consommation de viande/produits animaux “heureux”).

Mais au moins elle comprendra que le véganisme est l’aspiration vers laquelle il faut aller.

Elle comprendra que la ligne entre chair et autres produits animaux est arbitraire.

Si vous maintenez que devenir végétarien est moralement significatif et qu’il y a une distinction entre la chair et les autres produits animaux, alors vous augmentez les chances de ralentir ses progrès vers le véganisme.

En d’autres mots, vous n’avez pas besoin de promouvoir le végétarisme.

Cela est complètement inutile, moralement dénué de sens, et, en pratique, cela entrave la transition vers le véganisme.

Concernant le supposé "élitisme" du véganisme, je continue de trouver ce commentaire déconcertant.

Y a-t-il quelque chose de plus élitiste que de croire que les gens sont trop stupides pour comprendre l’argument contre l’exploitation animale et l’absence de toute distinction significative entre la chair et le lait ?

Y a-t-il quelque chose de plus élitiste que de promouvoir l’idée qu’il est moralement plus acceptable de manger des laitages, des oeufs ou tout autre produit animal et de continuer d’exploiter les plus vulnérables ?

Nous ne qualifierions jamais d’"élitiste" un plaidoyer contre une interdiction totale du viol (même si le viol est, a été, et continuera d’être un événement fréquent dans un monde patriarcal).

Mais quand cela concerne les animaux, un plaidoyer pour une interdiction totale de la consommation et de l’utilisation est considéré comme élitiste.

Qu’est-ce qui distingue les deux situations?

C’est une question de rhétorique.

La réponse est claire : les espèces.

Je suis désolé mais je ne peux pas répondre à tous les emails et messages sur Facebook.

Mais je l’ai dit aussi clairement que je peux.

Je n’ai pas d’habileté artistique et je ne sais pas dessiner.

Devenez végan.

C’est facile ; c’est meilleur pour votre santé, c’est meilleur pour la planète ; et le plus important, c’est moralement la bonne chose à faire.

Et, s’il vous plaît, rappelez-vous : la violence est le problème ; ce n’est pas une partie de la solution.

Abolition, véganisme, et non-violence sont différents aspects du même concept.

Gary L. Francione

http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/08/13/quelques-commentaires-sur-le-vegetarisme-en-tant-que-passerelle-vers-le-veganisme/

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