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Une autre "révolution" welfariste qui n’en était pas une (Francione)

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Chères collègues et chers collègues,

Tel que vous le savez, je ne crois pas que les réformes welfaristes procurent des bénéfices significatifs aux animaux nonhumains même lorsque ces réformes sont appliquées.

Mais il arrive souvent qu’elles ne soient pas appliquées.

En effet, il y a des campagnes, des collectes de fonds et des déclarations de « victoire » (suivies de fêtes où des célébrités sont présentes), mais ces prétendues réformes n’aboutissent souvent à rien du tout.

Un bon exemple de ce phénomène peut être trouvé dans une annonce du 24 juin 2009 voulant que Smithfield Foods, pour des raisons financières, se dit forcé de reporter son plan en dix ans visant à se débarrasser des enclos de gestation pour les truies.

Bien qu’il ait été démontré par des économistes agricoles que les alternatives aux enclos de gestation augmentent la productivité à long terme, les couts en capital à court terme associés à la conversion du système des enclos semblent inciter Smithfield à renoncer à son plan en dix ans.

En 2007, lorsque Smithfield a annoncé son plan en dix ans, j’ai écrit un article dans lequel j’écrivais ce qui suit :

Le 25 janvier, Smithfield Foods, un gros producteur de chair nonhumaine, annonçait que, au cours des 10 prochaines années, il ferait disparaitre les cageots de gestation destinés aux truies enceintes pour les remplacer par des formes d’hébergement en groupe qui leur offriront plus d’espace.

Cette annonce suivait la campagne menée par la HSUS, par le HSUS, Farm Sanctuary et par d’autres groupes wefaristes contre les cageots de gestation.

Cette campagne a coûté plus de $1.6 million.

Comme j’en parlais dans mon essai, Un « triomphe » du mouvement pour le bien-être animal ?, les défenseurs des animaux soutiennent que les études démontrent que les producteurs de porcs obtiendront des profits plus élevés en adoptant la méthode alternative du système d’hébergement.

En réponse à l’annonce de Smithfield, le président de la HSUS et son directeur général Wayne Pacelle proclamaient qu’« une révolution est en voie de se réaliser dans l’industrie porcine ».

Pacelle affirmait :

« Je ne peux retracer quoique ce soit de plus important en terme de traitement humain des animaux qui soit arrivé dans le secteur de l’agriculture. Par exemple, Eric Marcus a remarquablement qualifié la décision de Smithfield de « spectaculaire ».

Et maintenant, quelle est la réponse de ces défenseurs du bien-être à l’annonce de Smithfield ?

Bruce Friedrich de PETA, qui avait qualifié la décision de Smithfield de « pas fantastique pour le bien-être des animaux de ferme », a dit que :

« Il n’est pas surprenant, lorsque les temps sont durs, qu’ils abandonnent un plan qui n’était qu’un plan au départ ».

Friedrich a remarqué que PETA, à l’époque, avait demandé à Smithfield d’étendre son abandon des enclos de gestation à ses fournisseurs et de fournir plus de détails à propos de la transition.

La compagnie, a-t-il dit, n’a répondu à aucune de ses demandes.

Alors, le prétendu « pas fantastique » n’était pas un « pas fantastique » du tout ; Smithfield n’a pas même fourni les détails de son plan.

Et une fois incités à passer à l’action et une fois que des considérations économiques à court terme entrent en jeu, le projet d’abandon est abandonné.

Et voilà une autre « victoire » welfariste.

Je réitère : je suis certain que mes amis de la HSUS, de PETA, etc. pensent qu’il font la bonne chose en menant ces campagnes welfaristes.

La question que je leur pose est de quelle preuve empirique auront-ils besoin pour réaliser qu’il s’agit d’une erreur ?

Même si l’on met de côté les principes moraux, il reste que la stratégie welfariste ne fonctionne tout simplement pas.

Les animaux sont notre bétail, notre propriété.

Ils n’ont pas de valeur inhérente.

Avant que quoi que ce soit ne change, le paradigme doit être remplacé.

Et cela ne se fera pas, tant et aussi longtemps que les défenseurs des animaux croient que la manière de faire progresser les choses vient d’une association troublante entre les défenseurs des animaux et les membres de l’industrie.

Les premiers peuvent déclarer des « victoires » qui n’arrivent pas (et ne peuvent pas arriver) ; les derniers peuvent prétendre se situer du côté des animaux.

Mais les animaux sont perdants.

Les ressources de ceux qui veulent vraiment voir l’abolition de l’exploitation animale sont mieux investies dans une éducation claire, non équivoque, créative et non violente au véganisme.

Gary L. Francione

http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/26/une-autre-revolution-welfariste-qui-nen-etait-pas-une/

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