Creuse : une laie massacrée au pied d'une église (La Montagne)
Une laie, visiblement pleine, a été massacrée à coup de merlin, sur le parvis de l'église de La Nouaille, à l'issue d'une battue de dispersion.
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Le 7 mars dernier, le parvis de l’église de La Nouaille (Creuse) a été le théâtre d’une rare barbarie.
Une laie, visiblement prête à mettre bas, venait d’échapper à une battue de dispersion et s’est retrouvée acculée par deux chiens contre un mur de l’église où elle avait trouvé un bien éphémère refuge.
Trois hommes, dont le président de l’association communale de chasse agréée (ACCA) de La Nouaille, se sont alors « acharnés sur la laie pendant un quart d’heure », selon les témoins, l’arrosant de « coups de merlin et de coups de pied en proférant insultes et insanités ».
L’animal s’est traîné sur plusieurs mètres avant de succomber sous les yeux d’une dizaine de témoins.
« Les femmes étaient en pleurs, les enfants en parlaient le lendemain à l’école, très choqués » explique l’un d’eux.
« Il y avait du sang jusque sur les marches de l’église ».
Le président de l’ACCA assume et se justifie en expliquant qu’« il était hors de question de l’abattre avec une arme à feu en plein bourg. En s’enfuyant, elle risquait de blesser quelqu’un, la seule solution était de l’achever ».
« En plus, ajoute-t-il, les chiens l’avaient déjà bien abîmée ».
« À coups de merlin et de coups de pied »
Cette barbare mise à mort a soulevé l’indignation de beaucoup d’habitants, notamment du louvetier et des chasseurs, puisque l’homme, s’il est président de l’ACCA, n’est pas chasseur.
« La mise à mort fait partie de la chasse, mais dans certaines conditions. Cet homme est indigne d’être président d’une ACCA », explique le directeur de l’école, lui-même chasseur depuis plus de quarante ans, le premier à saisir l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
De l’avis de tous, il suffisait de rappeler et de saisir les deux chiens afin de laisser partir la laie…
Ainsi qu’une battue de dispersion le veut, « puisque sa seule finalité, souligne un autre chasseur choqué par ces agissements, est l’éloignement des animaux hors des zones sensibles, sans prélèvement ni action de chasse ».
L’enquête est ouverte
Le constat pour l’ONCFS est clair :
« Un sanglier est mort lors d’une battue de dispersion et la chasse était fermée à ce moment-là ».
Mais « la mise à mort d’un animal déjà mortellement blessé n’est pas une infraction ».
Malgré tout, si celle-ci intervient, elle doit être « rapide et efficace sans que l’animal souffre ».
Ce qui n’est ici, une évidence pour personne.
L’ONCFS a donc signalé l’affaire au parquet de Guéret qui a ouvert une enquête.
« Les faits sont parfaitement inadmissibles, souligne le substitut du procureur de la République. Elle jette un discrédit considérable sur la chasse ».
Le ou les auteurs des coups pourraient ainsi comparaître devant le tribunal pour mauvais traitement à animal.