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  • Cahiers de L'Herne spécial Colette : l'animalité de l'écrivaine au sommaire

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    Les Cahiers de L'Herne viennent de faire paraître leur n° 97, consacré à Colette :

     
    J'ai eu l'honneur de participer à ces Cahiers et j'en suis d'autant plus heureuse que j'ai évidemment consacré mon texte aux rapports intimes que l'écrivaine entretenait avec les animaux au point de se dire elle-même animale, faisant éclater, bien avant tout le monde, les frontières illusoires entre humains et non-humains.

    On peut déceler chez l'auteure de La Naissance du jour les prémices de l'antispécisme contemporain.

    Bien qu'elle ne soit pas devenue végétarienne (et moins encore végétalienne), n'ayant pas eu le courage de mettre en oeuvre ses propres convictions, du moins en eut-elle la tentation éthique, qu'elle avoue en toutes lettres et qui fut - et continue d'être - ignorée par les lecteurs et les critiques au profit d'un banal et bénin "amour des animaux" et d'une "gourmandise" contradictoire, tant il est plus facile de reconnaître dans un écrivain ce qui l'identifie à la majorité que ce qui l'en distingue.

    Or il ne faisait pas de doute, aux yeux de Colette, que les animaux étaient des personnes au strict sens du mot, et donc des êtres pourvus de droits.

    Le fait qu'on m'ait sollicitée en connaissance de cause prouve que les directeurs de ces Cahiers (que je remercie pour leur sensibilité et leur ouverture d'esprit) ont compris à quel point l'égalité animale était un sujet capable de revitaliser l'appréhension d'une oeuvre trop souvent considérée comme appartenant à un passé révolu : l'esprit visionnaire de Colette quant à la condition des animaux prouve au contraire son extrême modernité.
     


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  • Lars Von Trier, cinéaste assassin

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    On connaissait Lars Von Trier pour son idéologie misogyne (d'une violence rarement atteinte au cinéma).

    Il est temps de dévoiler une autre des facettes de ce réalisateur : un âne a réellement été tué pour les "besoins" dramatiques de son film Manderlay (2004), parabole douteuse officiellement antiraciste, officieusement raciste, posant que le bonheur, au fond, se trouve dans l'esclavage ("l'intrigue a été en partie inspirée, de l'aveu même du cinéaste, par la préface, signée Jean Paulhan, de la célèbre Histoire d'O de Pauline Réage. Paulhan y relate la révolte de Noirs, sur l'île de la Barbade, en 1838, demandant à retrouver leur statut d'esclave alors que celui-ci vient d'être aboli" : http://www.allocine.fr/film/anecdote_gen_cfilm=49149.html).

    On ne s'étonne pas des sources d'inspiration de Trier.
     
    L'acteur John C. Reilly, qui devait jouer dans le film, a finalement refusé en apprenant qu'un animal devait y être sacrifié.
     
    La scène de l'abattage de l'âne a été coupée au montage.

  • Manger de la viande provoque la faim dans le monde (Swissinfo)

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    Dommage que cet article n'aille pas au fond de sa logique en concluant que le véganisme (et non le végétarisme) est le seul mode de vie en mesure de sauver aussi bien les animaux (non-humains et humains) que la planète.


    Par Rosa Amelia Fierro, swissinfo.ch

    Avec 53,6 kilos par personne en 2010, la consommation de viande augmente en Suisse.

    Mais à quel prix !

    Pour la Journée mondiale de l’alimentation, des experts rappellent qu’une forte consommation provoque des problèmes environnementaux et sociaux, principalement au Sud.

    La production industrielle de viande a des conséquences écologiques et sociales dévastatrices: un seul kilo nécessite 20'000 litres d’eau.

    Et en toile de fond, on trouve des violations systématiques du droit à l’alimentation dans les régions productrices, généralement des pays du Sud.
     
    La viande provoque-t-elle de la faim ?

    « Oui », ont répondu, unanimes, des experts réunis jeudi à la Haute Ecole du nord-ouest de la Suisse en vue de la Journée mondiale de l’alimentation de dimanche.
     
    « Il est logique de manger de la viande produite dans la région, avec des lois de protection assez strictes, déclare Thomas Gröbly, professeur d’éthique à la Haute Ecole.

    Cela évite l’impact environnemental que suppose la production et le transport de viande. »
     
    Thomas Gröbly critique en revanche le fait que les animaux suisses consomment des céréales et du soja importés.

    « L’Union suisse des paysans se félicite toujours que le pays soit autosuffisant en viande.

    Mais si on employait uniquement du fourrage local, nous ne mangerions que la moitié de toute cette viande », remarque-t-il.
     
    Un avis que partage Fritz Schneider, chef du département agronomie de la Haute Ecole suisse d’agriculture.

    Pour lui, en Suisse aussi, la production de viande entre en conflit avec la sécurité alimentaire et la préservation de l’environnement.

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    Informer le consommateur

    « La viande produite ici provoque aussi des émissions de méthane et de dioxyde de carbone, explique-t-il.

    De plus, cette production n’est possible que grâce à l’importation de fourrage.

    C’est notamment le cas du soja du Brésil, dont la monoculture décime la forêt amazonienne. »
     
    Selon l’agronome, ces conséquences dramatiques pourraient être limitées si le consommateur était bien informé et conscient de la durabilité et de la gestion efficace des ressources.
     
    « Nous devons consommer moins de viande et, dans la mesure du possible, privilégier celle produite dans la région, déclare-t-il.

    De manière plus générale, nous devrions avoir une attitude très prudente avec les aliments que nous achetons, car entre 20 et 30% d’entre eux finissent à la poubelle. »
     
    Il précise encore que seulement 60% de tous les aliments consommés en Suisse sont produits dans le pays.

    « Cet aspect est sous-estimé, parce qu’il revient moins cher d’importer que de produire; mais cela signifie que nous n’avons pas de souveraineté alimentaire », conclut l’agronome.
     
    « Nous sommes conscients que la production de viande affecte l’environnement.

    C’est pour cela que, depuis plusieurs années, nous promouvons une production munie de labels de qualité qui couvre déjà 60% de la viande que nous commercialisons », déclare pour sa part Sibyl Anwander, responsable de la qualité et de la durabilité auprès de Coop.
     
    Le grand distributeur et l’Institut fédéral de recherches réalisent d’ailleurs une étude sur la balance écologique de la viande suisse et de la viande importée.

    « Les résultats indiquent que tant le transport que le système de conservation sont déterminants pour une gestion efficace des ressources », indique-t-elle.
     
    Mais si la viande arrive par avion, les émissions de CO2 posent problème.

    « C’est pour cela que depuis 2007, Coop s’est engagé à compenser les émissions provoquées par ce moyen de transport.

    De plus, nous nous efforçons, dans la mesure du possible, de renoncer au transport de viande par avion », affirme Sibyl Anwander.

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    Danger pour la santé

    Président de l’Association suisse pour le végétarisme, Renato Pichler va plus loin et préconise tout simplement de renoncer à la viande.

    « Notre objectif est d’informer sur les conséquences de notre alimentation orientée vers la viande », dit-il.
     
    Outre les conséquences écologiques, Renato Pichler met l’accent sur les conditions antinaturelles de l’élevage intensif, avec des méthodes relevant pratiquement de la torture.

    « Dans ces conditions, il n’est pas rare de voir se développer de nouvelles maladies chez ces animaux, ce qui n’est pas sans danger pour les humains », dénonce-t-il.
     
    Le stress et la sécrétion d’hormones qui y est liée, comme l’adrénaline durant l’abattage, ajouté à toutes les substances nocives que l’animal ingère durant sa vie provoquent chez les consommateurs des maladies telles que la goutte, le rhumatisme, des problèmes circulatoires, du diabète et certaines formes de cancer qui affectent moins les végétariens, plaide Renato Pichler.
     
    Ce dernier relève enfin que le secteur de l’élevage doit être fortement subventionné pour rester rentable.

    « La Suisse consacre en moyenne 84% de ses subventions agricoles à la production d’aliments d’origine animale », souligne-t-il.

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    Réfléchir aux structures

    Pour Thomas Gröbly, une information transparente sur les conséquences de l’élevage intensif peut provoquer un changement de comportement chez le consommateur.

    « Bon marché signifie toujours davantage de douleur et de souffrance pour l’animal, et ceci ne se voit pas dans un steak emballé sous plastique », dit-il.
     
    Mais il faut aussi des informations sur les conséquences sociales et écologiques de la production de viande.

    « En Argentine, on expulse des paysans de leurs terres pour les consacrer à la monoculture du soja, dénonce Thomas Gröbly.

    Et ces terres sont finalement détruites par les pesticides et l’érosion. »
     
    Il est donc important de réfléchir sur les structures :

    « Nous avons besoin d’une politique agricole où la priorité est mise sur le bien-être des animaux et où leur alimentation est basée sur du fourrage local ».
     
    Le professeur d’éthique estime qu’il ne faudrait pas se réjouir à la vue de viande bon marché.

    Et de conclure :

    « En Suisse, la consommation de viande devrait diminuer à 25 kilos par personne et par année.

    Cette réduction ou le renoncement à ce produit constitueraient notre petite contribution à la concrétisation du droit que l’homme a à l’alimentation ».

    Rosa Amelia Fierro, swissinfo.ch
    Traduction de l’espagnol: Olivier Pauchard

     

    Annexe : la consommation de viande en Suisse

    2008: plus de 400'000 tonnes de viande, soit une consommation moyenne de 53,43 kilos par habitant. Augmentation de 3% par rapport à l’année précédente.
     
    La viande préférée des Suisses est celle de porc (environ 200'000 tonnes, dont 50% suisses). Viennent ensuite la viande de bœuf (90'000 tonnes, dont 80% suisses) et la volaille (85'000 tonnes).
     
    2010: 427'138 tonnes de viande, soit une consommation moyenne de 53,6 kilos par habitant et par année, ce qui correspond à plus d’un kilo par semaine. Augmentation de 3,3% par rapport à l’année précédente.
     
    Source: Proviande, organisation faîtière du secteur.

    http://www.swissinfo.ch/fre/societe/La_viande_provoque_la_faim.html?cid=31352646#loginLink

  • La citation du jour : Jacques Derrida

    http://www.les-lettres-francaises.fr/wp-content/uploads/2011/04/Derrida.jpg

    "Personne ne peut plus nier sérieusement et longtemps que les hommes font tout ce qu’ils peuvent pour dissimuler ou pour se dissimuler cette cruauté, pour organiser à l’échelle mondiale l’oubli ou la méconnaissance de cette violence que certains pourraient comparer aux pires génocides (il y a aussi des génocides d’animaux : le nombre des espèces en voie de disparition du fait de l’homme est à couper le souffle).

    De la figure du génocide il ne faudrait ni abuser ni s’acquitter trop vite.

    Car elle se complique ici : l’anéantissement des espèces, certes, serait à l’œuvre, mais il passerait par l’organisation et l’exploitation d’une survie artificielle, infernale, virtuellement interminable, dans des conditions que des hommes du passé auraient jugées monstrueuses, hors de toutes les normes supposées de la vie propre aux animaux ainsi exterminés dans leur survivance ou dans leur surpeuplement même.

    Comme si, par exemple, au lieu de jeter un peuple dans des fours crématoires et dans des chambres à gaz, des médecins ou des généticiens (par exemple nazis) avaient décidé d’organiser par insémination artificielle la surproduction et la surgénération de Juifs, de Tziganes et d’homosexuels qui, toujours plus nombreux et plus nourris, auraient été destinés, en un nombre toujours croissant, au même enfer, celui de l’expérimentation génétique imposée, de l’extermination par le gaz ou par le feu."

    Jacques Derrida, L'Animal que donc je suis, Paris, Galilée, 2006, p. 46