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« Animaux de compagnie » : les problèmes inhérents à la domestication (Gary Francione)

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Dans la pratique, le système consistant à posséder des « animaux de compagnie » n’est absolument pas cohérent avec une théorie sensée des droits des animaux.

Les « animaux de compagnie » sont des propriétés et, en tant que tels, la valeur qu’on leur accorde dépend finalement de ce que leurs « propriétaires » en décident.

Mais vous pourriez demander : « Et si c’était possible ? Si, de manière hypothétique, nous changions le statut légal des chiens et des chats de sorte qu’ils ne soient plus des propriétés et acquièrent un statut proche de celui des enfants humains, continuer la reproduction des chiens et des chats (ou d’autres non-humains) et détenir des « animaux de compagnie » serait-il dès lors moralement justifiable ? »

Ma réponse à cette question purement hypothétique est « non ».

Nous ne pouvons justifier la perpétuation de la domestication dans l’objectif d’avoir des « animaux de compagnie ».

Les animaux domestiqués dépendent de nous pour tout ce qui est important dans leurs vies : quand et si ils vont manger ou boire, quand et où ils vont dormir ou se soulager, s’ils obtiendront de l’affection ou s’ils feront de l’exercice, etc.

Bien qu’on puisse dire la même chose concernant les enfants humains, la majorité d’entre eux deviennent, une fois adultes, des êtres indépendants et autonomes.

Les animaux domestiques ne font pas réellement partie de notre monde, ni du monde des non-humains.

Ils sont pour toujours dans un enfer de vulnérabilité, dépendant de nous en toute chose et en danger dans un environnement qu’ils ne comprennent pas vraiment.

Nous les avons élevés afin qu’ils soient conciliants et serviles, qu’ils soient dotés de caractéristiques qui sont réellement dangereuses pour eux mais plaisantes pour nous.

Nous pouvons les rendre heureux dans un sens, mais cette relation ne peut jamais être « naturelle » ou « normale ».

Ils ne font pas partie de notre monde et y sont coincés, indépendamment de la façon dont nous les traitons.

Nous ne pouvons justifier un tel système, quand bien même il serait très différent de la situation actuelle.

Ma compagne et moi vivons avec cinq chiens sauvés, dont certains souffraient de problèmes de santé lorsque nous les avons adoptés.

Nous les aimons beaucoup et nous efforçons de leur procurer les meilleurs soins et traitements.

(Et avant que quelqu’un pose la question, nous sommes végans tous les sept !)

Vous ne trouveriez probablement pas sur cette planète deux autres personnes aimant plus que nous vivre avec les chiens.

Et nous encourageons toute personne à adopter ou accueillir autant d’animaux (de n’importe quelle espèce) qu’elle le peut de façon responsable.

Mais s’il n’y avait plus que deux chiens dans l’univers et qu’il ne tenait qu’à nous de décider s’ils pourraient se reproduire afin que nous puissions continuer à vivre avec des chiens, et même si nous pouvions garantir que tous ces chiens auraient un foyer aussi aimant que le nôtre, nous n’hésiterions pas une seconde à mettre fin au système de possession d’« animaux de compagnie ».

Nous considérons les chiens avec qui nous vivons comme des sortes de réfugiés, et bien que nous appréciions prendre soin d’eux, il est clair que les humains n’ont pas le droit de continuer à faire naître ces créatures dans un monde auquel ils ne sont tout simplement pas adaptés.

Je comprends qu’un grand nombre de gens soient déconcertés par mon argumentation sur les problèmes inhérents à la domestication.

Mais c’est parce que nous vivons dans un monde où nous tuons et mangeons 56 milliards d’animaux par an (sans compter les poissons), et où notre meilleure « justification » d’un tel acte est que nous apprécions le goût de la chair animale et des produits d’origine animale.

La plupart d’entre vous qui lisez ces lignes ne sont probablement pas végans.

Aussi longtemps que vous penserez qu’il est acceptable de tuer et de manger les animaux, l’argument le plus abstrait concernant leur domestication en vue de les exploiter en tant qu’ « animaux de compagnie » n’est certainement pas en mesure de faire écho en vous.

J’en suis conscient.

Par conséquent, prenez quelques minutes pour lire certains des nombreux autres essais de ce site qui parlent du véganisme, tels que : « Pourquoi le véganisme doit être la base du mouvement » .

Ensuite, reconsidérez la question des « animaux de compagnie ».

J’en discute également dans deux podcasts : Commentaire n° 2 : « Animaux de compagnie » et Commentaire n° 4 : suite d’ « Animaux de compagnie » : « Les chats non végétaliens ».

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Si vous n’êtes pas végan, s’il vous plaît, devenez-le.

Le véganisme est une question de non-violence.

C’est avant tout une question de non-violence envers les autres êtres sentients.

Mais c’est aussi une question de non-violence envers la Terre et envers vous-même.

Si vous êtes dans la capacité d’adopter ou d’accueillir momentanément un animal, s’il vous plaît, faites-le.

La domestication est moralement condamnable, mais les animaux qui existent ici et maintenant ont besoin de nos soins.

Leurs vies sont aussi importantes pour eux que les nôtres le sont pour nous.

The World is Vegan! If you want it.

Gary L. Francione
Professeur, Rutgers University

©2012 Gary L. Francione

http://fr.abolitionistapproach.com/2012/07/31/animaux-de-compagnie-les-problemes-inherents-a-la-domestication/

Texte original : http://www.abolitionistapproach.com/pets-the-inherent-problems-of-domestication/

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