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Grande Marche Annuelle le 5 octobre 2013
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C'est perdu ou l'ère des survivances
Pardon de cet accès de pessimisme au coeur de l'été, mais il faut parfois donner sa place à la vérité : c’est perdu !
Le combat pour la sauvegarde de la nature et pour la construction d’une coexistence harmonieuse et durable (ou même durable parce qu’harmonieuse) entre l’homme et le reste du monde vivant est un combat perdu.
Des solutions se feront jour, bien sûr, le temps résout tout, mais elles seront subies quand elles auraient pu être voulues et c’est là, me semble-t-il, une juste définition de l’échec.
Ces solutions feront suite à un anéantissement durable des équilibres naturels.
Les espèces disparues mettront plusieurs millions d’années avant d’être remplacées par leurs équivalents.
Depuis le début du 20e siècle nous avons multiplié nos effectifs par 4, avons rasé, - les estimations varient - plus de la moitié des forêts et avons éliminé 97 % des prédateurs que sont les lions et les tigres, les poissons rapetissent et disparaissent, beaucoup d’espèces ont vu leurs effectifs baisser de 90 %.
Les sols sont détruits et l’atmosphère voit évoluer sa composition à travers la rapide augmentation de la proportion de gaz carbonique.
Les faits sont graves, ils sont catastrophiques, mais plus terrible encore, aucun retournement de notre attitude n’est en vue.
Tendances lourdes et volonté mal dirigée… que pouvons-nous faire ?
Il y a maintenant quatre ans, l'analyste Jean-Marc Jancovici nous en donnait trois pour sauver le monde et rien n'a changé, ni dans les faits ni dans les aspirations des humains comme de leurs dirigeants qui n'ont en rien pris la mesure de l'enjeu : notre survie et celle de la vie évoluée sur la planète.
Les économistes ne parlent que de croissance sans comprendre que nous nous heurtons aux limites physiques de notre monde, les écologistes s’attachent à cet oxymore qu’est le développement durable et ils refusent dans leur grande majorité toute mise en cause de notre démographie.
En France, le débat sur les allocations familiales tourne autour de l’idée de ne surtout pas défavoriser les familles nombreuses alors que le monde croule sous nos effectifs.
Bref, nous refusons toute remise en cause sérieuse et laissons les choses suivrent leur cours cataclysmique.
Ne soyons pas naïfs ; ni la Nature ni l’Histoire ne seront tendres avec nous, qui d’ailleurs ne l’avons pas mérité. Notre omniprésence bien réelle et notre omnipuissance bien provisoire ont désenchanté le monde, elles le détruisent aujourd’hui.
Le biologiste Frank Fenner l’avait très clairement exprimé en 2010 en prévoyant un écroulement de nos sociétés avant la fin du siècle.
Il n’est pas le seul et je ne peux, hélas, que faire miens les propos de François Cavanna qui répondit un jour à l’association Démographie Responsable qui lui demandait son soutien :
« Une certaine association, Démographie Responsable, se propose de lutter par tous les moyens contre le peuplement anarchique - et criminel - de la planète.
Ces vaillants militants me demandent mon concours.
Je dois dire tout de suite quelle est mon opinion.
La voici : il n’y a rien à faire.
Il est trop tard, beaucoup trop tard.
Je n’ai pas le loisir d’entrer dans les chiffres.
Nous sommes déjà entrés dans l’ère des survivances.
L’économie planifiée, les progrès techniques, les privations, ne peuvent plus faire face à la monstrueuse vague humaine qui submerge la Terre.
Le fameux et terrible facteur 2 (doublement de plus en plus rapide du contingent) est un adversaire implacable.
Nous sommes en démocratie, chacun a le droit de pondre, fût-ce des crève-la-faim.
Les nations ayant employé des mesures persuasives ou coercitives ont échoué.
La sélection naturelle va dans le sens de l’aggravation en favorisant l’avènement des plus doués pour survivre, puis, fin du scénario, en les tuant tous d’un coup.
La « nature » n’est pas notre amie.
L’homme non plus.
L’ambition, la rapacité, l’emporteront toujours sur la « froide » raison.
Je regrette : il est trop tard.
On va dans le mur.
Allons-y gaiement.
Ceci est mon message.»
http://economiedurable.over-blog.com/article-c-est-perdu-ou-l-ere-des-survivances-118371599.html
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La citation du jour : Emil Cioran
"Des arbres massacrés. Des maisons surgissent. Des gueules, des gueules partout. L’homme s’étend. L’homme est le cancer de la terre."
Emil Cioran, De l'inconvénient d'être néLien permanent Catégories : Humeurs, Littérature, Philosophie, Planète Terre, Société, Textes 0 commentaire