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GHOST DOG - Blog végan abolitionniste, féministe universaliste, iconoclaste - Page 12

  • Une ville espagnole donne les mêmes droits aux chiens et aux chats qu’aux citoyens humains

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    Alors que la France reconnaît depuis le 16 février 2015 les animaux comme des « êtres vivants doués de sensibilité » dans le Code civil et non plus comme des « biens meubles », une ville espagnole a décidé d’aller encore plus loin et a voté lundi dernier une loi attribuant les mêmes droits aux chiens et aux chats qu’à ses citoyens humains.

    La ville de Trigueros del Valle, située dans la province de Valladolid en Espagne, compte près de 300 habitants pour la plupart amoureux des animaux. Son maire, Pedro J. Pérez Espinosa, soucieux de la maltraitance animale et des abandons, a proposé lundi dernier un projet de loi sur le droit des animaux de compagnie à son Conseil municipal, afin de leur attribuer les mêmes droits qu’à ses citoyens humains :

    Tous les citoyens sont égaux et ont les mêmes droits à l’existence. Un citoyen, qu’il soit humain ou non-humain, a le droit au même respect.

    Votée à l’unanimité, la loi nommée « Renedo Declaration », qualifiant les chiens et les chats de « résidents non-humains » se compose de 13 articles et prévoit un engagement de la municipalité à s’occuper dignement des chiens errants et à lutter fermement contre la maltraitance animale et les abandons, interdits et sévèrement punis par la loi. Le maire se félicite de l’adoption de la loi et explique :

    Les chiens et les chats vivent avec nous depuis des milliers d’années. Et le maire de la ville ne doit pas représenter seulement les citoyens humains, mais être également présent pour les autres.

    Malgré sa petite taille et son faible nombre d’habitants, la ville de Trigueros del Valle envoie un signal fort aux autres villes d’Espagne et au pays tout entier en reconnaissant les chiens et les chats comme citoyens égaux aux humains, leur attribuant la notion de « personne non-humaine ».

    De nombreuses associations se sont félicitées de l’adoption de cette loi dont l’association de défense des droits des animaux Rescate 1 :

    C’est un grand jour à la fois pour les humains et les citoyens non-humains. Aujourd’hui nous sommes plus proches des animaux et nous sommes désormais même plus humains  grâce à la sensibilité et l’intelligence dont font preuve les habitants de Trigueros del Valle.

     
    Reda Atallah
    Crédit photo : © Flickr – Michele Gow

    http://www.guide-du-chien.com/ville-espagnole-memes-droits-chiens-citoyens/

  • La citation du jour : Nietzsche

    "Car l'homme est le plus cruel de tous les animaux.

    C'est en assistant à des tragédies, à des combats de taureaux et à des crucifixions que, jusqu'à présent, il s'est senti plus à l'aise sur la terre ; et lorsqu'il s'inventa l'enfer, ce fut, en vérité, son paradis sur la terre."

    Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

  • "Les enfants d’aujourd’hui ne grimpent plus aux arbres" (Matthieu Ricard)

    "Lors d’une promenade dans la campagne française, un ami me disait : « Autrefois, à la saison des cerises, nous étions tous dans les arbres à nous régaler. Maintenant, les cerises restent sur les branches. Les enfants d’aujourd’hui ne grimpent plus aux arbres. Ils sont généralement devant leurs ordinateurs. »

    Plusieurs études ont montré que les enfants jouent dix fois moins ensemble, dans les lieux publics, la rue notamment, qu’il y a trente ans.(1) Le contact avec la nature se limite souvent à une image de fond d’écran d’ordinateur et les jeux sont de plus en plus solitaires, virtuellement violents, dénués de beauté, d’émerveillement, d’esprit de camaraderie et de satisfactions simples. Entre 1997 et 2003, le pourcentage des enfants de 9 à 12 ans qui passaient du temps dehors à jouer ensemble, à faire des randonnées ou du jardinage a chuté de moitié.(2)

    Dans son livre Le dernier enfant dans la forêt (Last Child in the Woods), Richard Louv, journaliste et écrivain américain, écrit que nous élevons une génération d’enfants qui souffrent de « trouble du déficit de la nature », du fait qu’ils n’ont pratiquement plus aucun contact ni interaction avec un milieu naturel. Louv cite cette remarque d’un jeune élève : « Je préfère jouer à la maison parce que c’est là qu’il y a tous les appareils électriques.»(3) Des recherches suggèrent qu’une intensification du contact expérientiel avec la nature a un impact important sur le développement cognitif de l’enfant.

    Le sociologue Stephen Kellert quant à lui suggère que l’esprit de l’enfant se développe en observant continuellement des phénomènes naturels et en tentant de comprendre comment ils influencent le monde où il grandit. Qu’est-ce que c’est, les ombres ? D’où vient le vent ? : « Peu de domaines de la vie donnent aux jeunes autant d’occasions de pensée critique, d’investigation créatrice, de résolution de problèmes et de développement intellectuel que le monde naturel, » conclut Keller.(4) D’autres travaux sur des enfants atteints de troubles de l’attention ont montré que plus ils participent à des activités extérieures dans des espaces verts, ou même voient de la verdure par la fenêtre, mieux ils arrivent à se concentrer.(5)"

    (1) Rivkin, M. S. (1995). The great outdoors: Restoring children’s right to play outside. ERIC; Karsten, L. (2005). It all used to be better? Different generations on continuity and change in urban children’s daily use of space. Children’s Geographies, 3(3), 275–290.
    (2) D. St. George, « Getting Lost in the Great Outdoors », Washington Post, 19 Juin 2007. Cité par Rifkin, J. (2012). La troisième révolution industrielle. Editions Les liens qui libèrent, p. 352.
    (3) Louv, R. (2008). Last child in the woods: Saving our children from nature-deficit disorder. Algonquin Books, p 10. Cité par Rifkin, J. (2012), op. cit., p. 353.
    (4) Kellert S. R., « The biological basis for human values of nature », in Kellert, S. R., & Wilson, E. O. (1995). The biophilia hypothesis. Island Press.
    (5) Taylor Kuo 2002, Views of nature and Self-discipline

    Matthieu Ricard

    Source : http://www.matthieuricard.org/blog/posts/les-enfants-ne-montent-plus-aux-arbres

  • La solution aux "problèmes" des éleveurs ? Le véganisme !

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    La solution aux "problèmes" des éleveurs ?
    Le véganisme !
    Si nous étions tous végans, les éleveurs (et leurs soucis d'esclavagistes) disparaîtraient d'eux-mêmes.

  • Avoir honte pour autrui, puisque autrui n'a pas honte

    Avoir honte pour autrui, puisque autrui n'a pas honte.

    Avoir honte pour cet autre qui exploite et mange la chair de ses frères animaux, par exemple.

    Voilà un sentiment que j'éprouve très souvent.

    Les Finlandais ont un mot pour ça : "Myötähäpeä".

    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2013/12/06/myotahapea_3525721_4497186.html

  • "Le Danemark interdit (enfin) la zoophilie" (Sciences & Avenir)

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    La zoophilie est enfin interdite au Danemark. ©Régis Leroy / Green Eye / Biosphoto

     
    Victoire ! Le Danemark a adopté le projet de loi interdisant l'acte sexuel entre un humain et un animal. Une décision qui sonne la fin du tourisme zoophile en Europe.
     
    Au Danemark, avoir des relations sexuelles avec un animal n'était jusqu'alors pas illégal.
     
    Pis, le pays abritait même des bordels animaliers, où des hordes de cars touristiques étrangers se ruaient avec avidité.
     
    Et ce d'autant plus qu'au sein de l'Europe, nombreux sont les pays (dont la France) à s'être déjà prononcés contre la zoophilie.
     
    Une situation dénoncée en octobre 2014 par Dan Jørgensen, ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche, comme le relatait Sciences et Avenir dans un précédent article.

    Jusqu'alors, la loi danoise prévoyait uniquement des sanctions envers une personne ayant maltraité un animal avec qui elle aurait eu des relations sexuelles (maltraitances devant être constatées par un vétérinaire).

    Désormais, c'est l'acte sexuel lui-même qui est considéré comme une agression, "puisque les animaux ne peuvent pas dire non", comme l'expliquait Dan Jørgensen lors de la présentation de son projet de loi.

    Cette mesure politique ne manquera pas d'être saluée par les défenseurs des animaux, qui dénonçaient la légalité de ces viols zoophiles.

    Enfin, une bonne nouvelle surtout pour les animaux du Danemark !

    http://www.sciencesetavenir.fr/animaux/20150424.OBS7912/le-danemark-interdit-enfin-la-zoophilie.html

  • "Le crypto-véganisme de Michel Onfray" (blog K&M Les Veganautes)

    À la lecture de Bêtes humaines ? Pour une révolution végane, l’on aurait pu croire à une prochaine conversion de Michel Onfray au véganisme.

    En effet, le voir associé au recueil voulu par Méryl Pinque nous a fait espérer le voir rejoindre le pré carré des philosophes vegan, donc l’extensible territoire vegan de prime abord.

    C’est dans son livre Cosmos écrit entre 2013 et 2014 que Michel Onfray s’étend plus avant sur la question de l’éthique animale. Il y consacre un groupe de chapitres assez longs. « La question se pose de manger les animaux, ou non. Quand je pense, je conclus que non ; quand je mange, je fais comme si je n’avais pas pensé, ni rien conclu. » (pp.232-233). Curieux aveu, totalement contradictoire au vu des considérations sur le sujet auxquelles se livre l’auteur, pour qui au final « l’universalisation de la maxime végane débouche sur la suppression de l’homme. »

    C’est en échangeant nos impressions, nos points d’accords ainsi que nos étonnements quant à la question du véganisme au fil du texte de Michel Onfray, que nous avons dialogué puis décidé de tout coucher par écrit avec le parti pris d’être les plus justes possible dans l’analyse et la critique.

    *

    K. : J’ai décidé d’acheter COSMOS, car en l’ouvrant je suis tombée sur un chapitre important portant sur la question animale (L’animal. Un alter ego dissemblable). Ayant lu BÊTES HUMAINES et bien entendu la préface de Michel Onfray, je me suis dit immédiatement qu’il serait très intéressant de lire cet ouvrage-ci aussi pour aller plus loin dans sa réflexion, étant franchement restée sur ma fin avec cette introduction d’Onfray dans BÊTES HUMAINES.

    Dès le début de la lecture de COSMOS, l’évocation des Inuits mangeant de la chair de phoque, et l’éloge de la culture gitane qui fait du hérisson son animal fétiche au sens païen du terme, en en mangeant mais en ayant pour lui un respect profond d’identification, j’ai compris bien vite que le propos sur la question animale n’aurait pas l’issue que je souhaitais.

    M. : Oui, c’est vrai. Quand on a vu Onfray parler de COSMOS dans une émission littéraire, il n’a absolument pas été question de l’animal au sens large. Le rapport à la terre, au savoir du paganisme, à une forme de rusticité du juste étaient clairement affichés comme les valeurs fondamentales avec pour origine chez lui la transmission paternelle, d’une importance capitale, et émouvante.

    Alors quand tu m’as dit un soir de quoi il est également traité dans le dernier livre d’Onfray, j’ai eu très envie de le lire. A la suite de l’étude du livre de Pinque, nous avions fait la remarque qu’on « ne saurait dire si Onfray est devenu vegan, ou si oui à quel degré d’implication. » — ce qui est un oxymore car on est vegan ou on ne l’est pas en réalité —. En effet, et ce fort du caractère indépendant et libertaire qu’on lui connaît — ainsi que de sa farouche volonté d’incarner une droiture éthique sans morale, profondément pacifique, Onfray accordait alors que « [les vegans] éclairent d’une forte clarté de trop grandes zones d’ombre. » C’était, pensions-nous, sous la plume onfrayenne, un grand honneur, parce que lui ne tergiverse pas. Bien entendu, et c’était sans surprise, nous constations que l’auteur du TRAITÉ D’ATHÉOLOGIE nuançait son enthousiasme quant au véganisme, notamment par rapport aux engagements et propos de certains des penseurs du « mouvement ». Lorsque les vegans assimilent fréquemment l’élevage massif aux camps de concentrations, pour lui ça n’est pas la même chose — même si pour des survivants des camps de concentration ça l’est (Isaac Bashevis Singer) —.

    K. : Nous suivons Michel Onfray depuis pas mal d’années (lectures, émissions TV) et nous sommes habitués à sa rigueur. Quand il a mûri une réflexion il sait être inflexible en vertu de son idée d’une éthique sans faux-semblants. J’ai trouvé que dans cette partie du livre il en manquait cruellement, de rigueur, par omission sans doute. Il nous expose l’éternel argument carniste de la vitamine B12. Malheureusement il oublie de dire que dans l’élevage, les animaux sont justement supplémentés en B12 car ils ne peuvent pas la synthétiser à cause de leur régime alimentaire éloigné de ce qu’ils trouveraient dans les prés et pâturages. Sans cela, les humains qui les mangent seraient en effet carencés. C’est une première erreur plutôt édifiante.

    M. : Oui. D’autant que j’ai noté qu’Onfray fait montre encore une fois d’une connaissance approfondie et d’une volonté, comme dirait Jean-Paul Sartre, d’y voir clair en conscience. Après de nombreux commentateurs de la cause animale, il nous rappelle bien, au sujet de Descartes et de Malbranche qu’ils « […] ont rendu possibles le spécisme en général et la légitimation philosophique des mauvais traitements infligés aux animaux en particulier. » (p.251). On voit bien que Michel Onfray fait partie des intellectuels qui se rendent à l’évidence du pur délire horrifique qui a lieu derrière les murs des abattoirs. Des fermes-usines, du non-sens manifeste de « produire » notre nourriture sous la forme d’êtres sensibles, sentients, qui sont à chaque seconde, par millions, malmenés, maltraités, torturés, massacrés, dans un gigantesque procès de mise à mort mécanisée, complexe et sordide, que les lobbies font tout pour éloigner de la vue des consommateurs/citoyens, des fois que voir la réalité crue engendre un écoeurement durable.

    K. : L’horreur, c’est également l’expérimentation animale. Onfray en parle. Curieusement, il a l’attitude courante d’une personne confrontée au milieu médical. De par son expérience personnelle sans aucun doute, et il accepte par conséquent l’utilisation des animaux de laboratoire aux fins de guérison humaine. C’est l’attitude de la plupart de gens. L’humain d’abord, comme s’il ne pouvait pas y avoir d’autre condition que celle-là, d’autres manières de faire. Mais ça n’est pas une raison pour ne pas remettre en cause ce système qui a montré ses failles. Je pense au scandale des médicaments… Il y a des scientifiques d’envergure qui dénoncent cette « méthodologie » et cette « déontologie » (par exemple : Arthur Kornberg, scientifique et prix Nobel qui a été récompensé pour ses modèles de travaux in vitro sans utilisation animale), et que les progrès technologiques — chimico-informatiques — offrent aujourd’hui des alternatives très fiables au modèle classique des expérimentations sur les bêtes. Je doute que Michel Onfray considère que les expérimentions nazis faites sur les hommes durant la seconde guerre mondiale (donc on ne peut plus tristement proche de l’humain….) aient servi la médecine. Il y a eu beaucoup de n’importe quoi au nom de la science dans le plan d’extermination hitlérien des juifs. Rien ne justifiait cela. Alors l’exploitation d’êtres vivants différents ; en quoi est-elle justifiable ?

    M. : Je suis d’accord. D’autant plus que l’écrivain de COSMOS est loin de manquer de cœur. Lui qui justement, et cela se lit au choix des mots qu’il déploie sous le regard de son lectorat, montre — voire : prouve — la réduction négative qu’a subi l’animal dans le cours des époques. « Que s’est-il passé pour que l’animal vivant, doué d’une âme et d’un souffle, devienne une bête et génère par la suite, au XVIIIe siècle, une série de mots connotés négativement : bestial, bêta, bêbête, bêtise, bêtement, bêtifier, bêtisier, abêtir, embêtir, rabêtir, ou qu’on associe le mot à idiot, inepte, crétin, imbécile, inintelligent, obtus, stupide, con, ou que les contraires soient fin, futé, ingénieux, intelligent, spirituel, subtil ? » (pp.261-262). On ne saurait être plus éloquent à moins d’y ajouter le son et l’image…

    K. : En ce qui concerne le retour à l’état sauvage des animaux issus de l’élevage dans un monde vegan, il me paraît difficile d’envisager un sérieux danger pour l’homme. Effectivement, ces animaux ont subi de nombreuses transformations génétiques au fil du temps afin de les rendre plus productifs aux fins humaines. Elles sont donc bien loin physiologiquement de leurs ascendants. La question même de leur survie dans la Nature se pose clairement sans encadrement par l’Homme. Les vaches par exemple ne peuvent pas vêler seules. Les moutons ont tellement d’excès de peau qu’ils développent des maladies et sont empêchés dans leurs mouvements.

     Et quand à savoir si arrivé au bout du modèle il convient de conserver quelques spécimens de ces animaux d’élevage, pourquoi ne pas faire des fermes pédagogiques où les animaux broutent (tondeuses naturelles) et produisent du fumier pour l’agriculture, sans avoir recours à la mortalité de force, et sans rien leur demander en retour de fait. Donc le raccourci « retour à l’état sauvage des animaux d’élevage et domestiques = danger de disparition de l’Homme » est extrêmement simpliste dans la pensée de quelqu’un comme Michel Onfray.

    Je crois pour ma part qu’il faut au contraire se soucier de la disparition sans possible retour en arrière de 50% des espèces sauvages dans la Nature depuis l’après seconde guerre mondiale. Voilà qui pose problème pour la survie de tous les êtres vivants. Le déséquilibre s’est fait si rapidement que l’écosystème n’aura peut-être pas la possibilité ontologique de réagir. Donc c’est un péril potentiel pour l’Homme.

    M. : C’est ça. C’est là la surprise. Et la contradiction. Page 276, Onfray évoque l’exceptionnel curée athée Jean Meslier et le philosophe Jérémy Bentham. Il dit d’eux qu’ils « ne franchissent pas le fossé entre ce constat et la pratique du végétarisme, voire du végétalisme, sinon, position la plus cohérente, du véganisme. Disons qu’en matière de véganisme ils sont croyants mais pas pratiquants. » Puis il ajoute : « Comme moi. »

    Ce qu’il dit, et c’est là que ça manque totalement d’argumentation, c’est que « la culture agit sur la nature, et la métamorphose depuis que l’homme existe » (p.295). Il déclare presque solennellement que le véganisme est le plus juste des engagements, tout en se contentant d’ajouter qu’il aboutirait, s’il était pratiqué par l’humanité toute entière, à la « précarisation des hommes », leur disparition.

    Force est de constater que, tout comme il ne lâche rien quand il a décidé de s’attaquer à la médiocrité des philosophes et consorts, qui n’ont pas toujours joint le texte et le contexte (l’acte à la parole), que ça soit dans ses ouvrages et dans ses cours à l’Université Populaire de Caen, Michel Onfray prend bien soin d’esquiver le retour de flamme et s’appliquant tel un onguent préventif, un principe de précaution qui consiste à avouer ce qu’il appelle sa « contradiction ». Nous l’évoquions en préambule à notre discussion.

    Ainsi est-il capable de formuler consécutivement et sans craindre d’avoir l’air bipolaire et de proférer des contresens : « Et qui peut vouloir abolir la vie d’un vivant ? Au nom de quelle prétendue bonne raison ? » et « Coûteuse pureté des hommes qui s’avérerait ruineuse pour les animaux ! » (pp.302 et 303). Pour ma part, je trouverais plus logique de préférer que des êtres n’existassent point plutôt qu’ils souffrissent mille morts et atrocités pour nos petits plaisirs anthropocentriques.

    K. : J’ai été très intéressée par un long paragraphe sur l’agriculture biodynamique de Rudolph Steiner. Je suis complètement d’accord avec Onfray sur la dénonciation de ce mode de culture non fondée sur l’expérience de la terre mais sur des préceptes ésotériques d’un seul homme qui n’a jamais été paysan. Mais je ne comprends pas pourquoi la pensée magique née d’un allemand au début du XXe siècle pose problème, alors que l’auteur ne porte pas de jugement accusateur sur celle de peuples asiatiques ou africains convoquée par l’ingestion d’aliments animaux (le symbolisme des forces animales soi-disant transmissibles par leurs parties comestibles). Je pense alors au drame perpétuel vécu par ses oursonnes en chine qu’on immobilise pendant des années afin de prélever leur bile. N’est-ce pas aussi inepte voire plus, que des cornes de vaches remplies de fumier pour purifier la terre et garantir la récolte ?

    M. : Il n’y a pas loin de penser que l’acceptation des contradictions que tu soulignes servent implicitement (pour ne pas dire inconsciemment) d’alibi à Michel Onfray pour être lui-même contradictoire.

    K. : Michel Onfray revient souvent sur l’exemple de l’incendie qui questionne si l’on doit sauver son chat plutôt que son frère, voisin, etc. dans cette situation où on aurait un choix égal mais un seul. Pour lui il s’agit d’un leitmotiv dont il se moque. Dans tous les ouvrages des penseurs de la cause animale que j’ai attentivement lus, l’exemple est traité avec plus de subtilité et ne dit jamais de façon catégorique qu’il faut sauver l’animal avant tout, chose que laisse entendre Onfray dans son analyse. Ceci dit, je comprends qu’on puisse vouloir préférer sauver son animal de compagnie au lieu d’un tiers humain, famille ou autre. Car encore eut-il toujours fallu que ce tiers fût bon avec nous. C’est mon avis. Considération dans laquelle les livres sur la cause animale ne vont pas aussi loin, car ils veillent toujours à prendre en compte l’intérêt du vivant quel qu’il soit en écartant la notion de sentiment pur.

    M. : Tout cela donne à réfléchir. D’un autre côté, Michel Onfray conclut son livre avec quelques sentences de cette éthique sans morale qu’il affectionne et préconise, à juste titre. C’est beau quand il écrit : « […] Traiter les animaux en alter ego dissemblables ; Refuser d’être un animal prédateur ; Exclure d’infliger une souffrance à un être vivant ; […] » (p.515) …

    K. : COSMOS est un livre passionnant. J’y ai appris beaucoup. En tant que vegan, je considère les peuples aux cultures ancestrales de respect de la Nature et du vivant (pour quelques rares existants encore) hors propos. Je ne demanderai jamais à un indien d’Amazonie ou à un Inuit de devenir ce que je suis. Néanmoins, il s’agit de prendre en compte le devenir du monde et l’expansion mondiale du modèle capitaliste et de se positionner par rapport à lui. Michel Onfray est catégorique quant à la tauromachie : il est contre. C’est un avis net et tranché. Dommage qu’il n’en soit pas de même sur l’exploitation animale de nos sociétés occidentalisées. C’est un auteur énormément lu. Son dernier opus ne déroge pas à la règle. Et je suis fâchée car ses lecteurs vont être confortés dans leur consommation de viande animale et autres dérivés. Ils se réaliseront croyants mais non pratiquants. Je suis athée et libertaire, ce qui signifie que je ne souscris pas non plus au dogme de l’agro-alimentaire qui broie les hommes comme il broie les poussins.

    M.: De l’abêtissement donc… J’adresse donc mes vœux les plus pieux de bon rétablissement à Monsieur Onfray qui, même s’il l’avoue de lui-même, souffre — un peu — de la peur d’être à la marge, sur ce point tout du moins.

    « Je mange de la viande, mais je vis dans l’univers symbolique du végétarien. Ma contradiction » (p.305). C’est un aveu d’impuissance, ce qui est plus embêtant qu’une simple contradiction. Joindre le geste à la parole, voilà qui satisfait à l’éthique sans morale, à sa droiture.

    *

    En toute fin, arguons que Michel Onfray est presque en adéquation avec sa pensée, et qu’il suffit de peu pour qu’il devienne un parfait épicurien.

    En attendant, son adhérence — refoulée — au véganisme tandis qu’il adhère publiquement à une autre « foi », fait de lui ce qu’on pourra nommer de crypto-vegan.

    K&M

    https://kmlesveganautes.wordpress.com/2015/04/11/le-crypto-veganisme-de-michel-onfray/?blogsub=confirming#subscribe-blog

  • "Pourquoi la burqa est obscène et indécente", par Monia Sanekli

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    La burqa que portent certaines musulmanes n'est pas un simple habit, c'est une ontologie qui porte et transmet un système de valeurs, un mode de vie, un projet de société et une résolution de conquête.

    Par Monia Sanekli*

    Depuis le temps ou le débat s'est déclenché à propos de la burqa, les arguments affluaient mais demeuraient dans la limite du débat sur la laïcité. Or la burqa dans sa réalité culturelle et interculturelle transcende le simple fait divers du conflit politique et religieux. La burqa véhicule en fait des pulsions généalogiques, des valeurs de genres et des significations sublimatoires typiques. La burqa n'est pas un simple habit, c'est une ontologie qui porte et transmet un système de valeurs, un mode de vie, un projet de société et une résolution de conquête.

    Porter la burqa au 7e siècle n'a ni le même sens ni le même dessein que la porter au 21e. Le port de la burqa dévie de son but originaire, ce n'est pas pour des exigences morales ou esthétiques que ceux qui la choisissent et ceux qui l'exigent l'adoptent au 21e siècle mais pour des fins politiques de conquêtes et d'envahissement.

    Aucune femme n'est assez pure et chaste pour prétendre à la vertu supposée de la burqa et aucun homme n'est aussi sexuellement animal et affamé pour s'exciter juste à la vue de cheveux ou sauter sur de simples corps de femmes.

    La burqa fait partie des stratégies du siècle pour la conquête et l'extension territoriale et culturelle et n'a en aucun cas une raison morale ou esthétique.

    Une attention particulière et une observation précise nous dévoileraient la phénoménologie de la burqa.

    Les présupposés de la burqa :

    - La femme est un organe :

    C'est le plus indécent et le plus immoral des présupposés et qui ne diffère en rien des présupposés de toute prostitution ou industrialisation sexuelle. La femme est discréditée dans son être, disqualifiée, rabaissée, dévaluée jusqu'à un niveau encore moindre que l'animal. L'animal de par sa nature ne se résume pas à un organe, tout comme l'être humain, il est un tout, une unité, une totalité d'organes et de besoins.

    Quand on réduit un vivant à une partie consommable de son corps, il perd non seulement la spécificité de son être, son individuation, sa subjectivité et sa dignité. On a l'impression que la porteuse de la burqa n'a ni cœur, ni cerveau, ni poumons, etc. La porteuse de la burqa est un vagin et rien qu'un vagin et le reste du tout est aussi considéré à travers le vagin. Elle n'est même pas un ensemble d'organes mais un amas de viandes à consommer. La porteuse de la burqa est un néant d'être qui porte un exemple de féminité primitive et dégénérée et une ontologie sexuellement moniste, qui détruit la dualité de la vie et la contradiction du vivant pour en faire un monde de masculins, décideurs, preneurs, consommateurs, dominateurs, violeurs et la femme n'est qu'un objet parmi une infinité d'objets possibles.

    Ce monde sexuellement moniste ne serait pas possible, étant donné qu'il n'est pas réel. C'est plutôt un monde fantasmagorique qui rend l'existence de la femme elle-même une menace à ce monde illusoire et psychique.

    Quand la femme existe, la burqa est le meilleur moyen pour la rendre absente, inexistante. «Cachez cet être que je ne veux voir».

    Cacher est au-delà de sous-estimer et rabaisser, c'est aussi et fondamentalement nier. Nier la féminité et la réduire à une fonction où un organe émane de la peur de la dualité originaire de l'être et l'angoisse de savoir que l'être n'est pas un, mais deux, la peur de la contradiction qui nous renvoie à l'autre et de l'être qui n'est pas unique et moniste mais dualiste et diffèrent, originairement masculin/féminin.

    L'être émane de la fertilité de la conjugaison du féminin et masculin qui donne acte à la vie, cet être réel est une menace au vouloir profond de l'homme sexuellement moniste : nier, cacher, extirper le féminin revient à installer une ontologie de l'unique, l'exclusif et l'uniforme. Extraire la féminité de l'être pour le rendre moniste passe par la burqa car la burqa ne renseigne sur rien, on ne sait pas ce qui est dedans. Cacher intégralement le corps de la femme c'est essentiellement un déni de la féminité.

    Dans certaines anciennes civilisations la femme est sacralisée et divinisée, la burqa est une diabolisation de la femme et une falsification de l'être, la femme devient un simple organe et l'être devient uniformément masculin.

    - La femme est un péché:

    La femme est un organe génital, la femme est un péché, elle symbolise la sexualité, or la sexualité est malsaine, donc la femme est malsaine.

    La femme doit porter la burqa parce qu'elle est un péché, sous-entendu que l'homme ne l'est pas. Il n'est pas question ici de péché original, mais spécifiquement féminin. La féminité est non seulement niée mais salie, souillée, avilie, elle est impureté, ignominie, faute. La femme devient l'exutoire et la soupape à tous les maux et les vilenies de l'être. L'homme projette sur la femme ses incapacités, ses impuissances, ses impuretés, ses manies, ses vices, ses perversions pour s'en débarrasser. La cacher avec une burqa c'est aussi pour ne pas se voir lui-même ou pour fuir ses sensations, ses sentiments, soit de désir soit de ressentiments vis-à-vis de la féminité. Il se met dans la tête que ses désirs et ses sentiments sont provoqués par la femme, ce qu'il évite de voir. C'est que ses affections et ses fantasmes lui sont propres et émanent de ses profondes pulsions et n'émanent pas de la femme. Il pose la femme comme cause pour fuir la responsabilité de sa propre causalité. «La femme est un péché, donc je suis la pureté», et en se considérant pureté, il oublie ses vilenies.

    La burqa est l'exutoire et le sinapisme de l'homme. Elle installe un rapport de pouvoir de l'homme faible et uniforme signifié par le déni de la féminité et la désinvolture de soi. La femme devient le bouc émissaire de l'homme faible et irresponsable qui, hors la femme, n'a aucune autre possibilité ou capacité pour s'affirmer, c'est ce qui fait que seul l'homme ordinaire et plébéien s'y attache.

    Les fonctions de la burqa:

    - Tromper : la burqa est une astuce et un stratagème de tromperie. On trompe l'autre sur ce qu'on est, qui on est, et ce qu'on veut réellement.

    La burqa permet de tromper car la burquée est insoupçonnable, non identifiable, en dehors du doute, indéchiffrable. Ce masque de la tromperie et de la non transparence dépasse l'agir de la morale sexuelle en un agir global car dès le moment qu'on porte la burqa toutes sortes de déviations deviennent possibles, du mensonge, au vol, au crime et toutes les extravagances de délinquance deviennent accessibles. La burquée, ou le burqué jouie d'un préjugé favorable lié à l'inconscient collectif de la vertu religieuse.

    A partir d'un habit ordinaire on peut intuitionner approximativement la différence entre les individus. On peut reconnaitre le profil psychologique, social ou moral de tout un chacun et décider des différentes interconnections possibles. Avec la burqua on voile tout, pas seulement le physique, mais essentiellement le psychique et le moral. Vous ne pouvez jamais deviner qui est sous la burqa et pas seulement quoi.

    Les rapports humains sont généralement basés sur la sympathie ou la première impression assimilée à travers les signes du visage, la gestuelle, et la posture. La rencontre avec la burqa est pure tromperie car elle masque tout, soit le visage, soit la gestuelle, soit la posture, c'est une dénégation de l'autre dans le confort de l'observateur non observé.

    - Cacher: mais ce serait évident que la burqa cache, mais ce qui n'est pas évident, c'est que veut cacher la burqa. Au-delà des prétentions de vertus sexuelles et derrière la volonté de cacher le corps, qui est en réalité neutre et anonyme, on veut déguiser les vices en vertus, les malaises et les angoisses en valeurs morales, le désir de prédation en volonté angélique.

    En plus clair, la burquée et ses prédicateurs donnent à leurs obsessions sexuelles, leur fixation perverse, leurs vilenies, le nom de vertus. Ils veulent donner à leur excès, et leur panique et leur angoisse le nom de morale. Ils veulent donner à leur chasse de proies et victimes le nom d'angélisme vertueux. La burqa cache certainement mais pas autant le corps que leur péché au corps qui n'est que péché de domination.

    Dominer un individu c'est lui ôter le contrôle sur son corps. Les prédicateurs de la burqa veulent s'emparer du corps de la féminité afin de le contrôler et contrôler toute la société avec. Ceci est donc ce que cache vraiment la burqa, c'est la volonté de prédations de ses prédicateurs.

    La burqa installe l'uniformité masculine, la prédation des corps et la falsification des systèmes de valeurs et des modes de vie.

    Agresser: par un superbe paradoxe, la burqa exhibe en cachant. Il y a de l'exhibitionnisme manifeste dans le port de la burqa, exhiber une religion, exhiber une apparence de morale, exhiber un érotisme malsain, exhiber soi-même, exhiber une attitude agressive vis-à-vis de l'autre en se plaçant dans la position de l'observateur non observé , et «je te vois , tu ne me vois pas»; «je peux contrôler tes réactions, tu ne peux pas contrôler mes réactions»; «je te connais, tu ne me connais pas»; «je sais qui tu es, tu ne sais pas qui je suis»; «je reconnais ton visage, tu ne reconnais pas le mien»; «tu es à ma portée, je ne suis pas à ta portée».

    Le port de la burqua exprime une violence morale extrême vis-à-vis de l'autre.

    Les fins de la burqa

    La burqa renvoie à des fins prononcées et des fins non prononcées, des fins manifestes et d'autres déguisées, elle est le symbole du double discours et l'illustration parfaite de la «takkiya» (le mensonge justifié par des considérations religieuses, NDLR) qui consiste à cacher ses véritables intentions.

    La burquée chaste et vertueuse de prêche et d'apparence est cependant disponible et prête à toutes les extravagances sexuelles, des différentes sortes de mariages illicites, de prostitution, de proxénétisme, de vente et achat de petites filles, de jihad nikah, ou le combat par la baise.

    Les fins prononcées sont dites pour ne pas être faites et en réalité elles sont prêchées uniquement pour cacher et déguiser les fins non prononcées. On prêche la vertu pour mieux exercer le vice. Tout est possible sous la burqa. Ce décalage entre le dit et le non-dit, l'apparence et la réalité, le mensonge et la vérité n'est pas caché.

    Tout observateur bien averti, surtout avec l'avènement du printemps arabe, peut facilement déceler cet énorme décalage. Tout lecteur assidu des textes et des faits historiques peut facilement noter ce décalage, ou voit de très près l'obscénité morale et les perversions sexuelles concomitantes au port de la burqa.

    La burqa est une perversion morale relevant de l'obscénité et dénotant, au-delà de l'apparence, une tendance à tout pervertir sur son passage, la morale, le psychique, le social et le politique. C'est un vrai stratège de domination et de conquête.

    Professeure agrégée chercheur en philosophie.

    http://www.kapitalis.com/tribune/18487-tribune-pourquoi-la-burqa-est-obscene-et-indecente.html

  • Parution le 11 mars 2015 de "Bêtes humaines ? Pour une révolution végane" (éditions Autrement)

    https://scontent-fra.xx.fbcdn.net/hphotos-xfp1/v/t1.0-9/1422513_1020910377937647_5578655865541559465_n.jpg?oh=75a64903e5a99d878355fc1b3318a023&oe=55B19440Parution le 11 mars 2015 aux éditions Autrement de Bêtes humaines ? Pour une révolution végane, tout premier essai entièrement consacré au véganisme abolitionniste publié par une maison d'édition française.

    Présentation :

    Plus cohérents et radicaux que les végétariens et autres défenseurs du bien-être animal, les végans abolitionnistes prônent une véritable révolution visant à mettre fin à l’exploitation des animaux nonhumains et à considérer ceux-ci comme nos égaux en vertu de leur conscience et de leur sensibilité.

    S’inspirant du courant immédiatiste en vigueur dans les États-Unis du XIXe siècle qui exigeait l’abolition immédiate de la traite des Noirs et la reconnaissance de leur égalité civile et politique, ils rejettent les principes du gradualisme (politique des « petits pas »). Hostiles aux discours bien-pensants et aux campagnes visant à améliorer le quotidien des personnes animales victimes de l’esclavage, les auteurs de cet ouvrage crient haut et fort leur refus de l’animal-objet et de son exploitation par les humains. Ils soulignent que le problème réside non pas dans la manière d’utiliser les animaux, mais dans le fait de les utiliser.

    Élevage, production de viande, de lait, de fourrure, de laine, de cuir, de miel, de soie, etc., « spectacles » aquatiques, chasse, pêche, corridas, zoos, déportation, emprisonnement, vivisection, manipulation génétique, domestication, confiscation, destruction et pollution des territoires… : autant de crimes spécistes auxquels nous collaborons collectivement et devant lesquels nous fermons les yeux depuis toujours.

    N’ayant pas besoin de produits d’origine animale pour vivre, nous réduisons en esclavage et massacrons les animaux par simple futilité. L’unique raison qui fait que nous exploitons et tuons plusieurs centaines de milliards d’animaux terrestres et marins chaque année est que nous en aimons le goût.

    Ce manifeste bouleverse nos valeurs et pointe du doigt la bonne conscience derrière laquelle se retranchent les adeptes du bio et d’une consommation soi-disant éthique de l’autre animal. Sans détours ni concessions, les auteurs affirment qu’il n’existe pas d’exploitation « humaine » d’autrui, pas plus qu’il n’existe de torture ou de meurtre « humain ».

    Ils dénoncent l’anthropolâtrie millénaire et battent en brèche notre prétendue supériorité morale infirmée par la manière dont nous traitons les autres créatures qui partagent avec nous la Terre — créatures que nous avons asservies, réduites à l’état de moyens au service de nos propres fins. Pour réveiller les consciences, ils n’hésitent pas à qualifier notre comportement de génocidaire, citant la fameuse phrase d’Isaac B. Singer, lauréat du Nobel de littérature : « Quand il s’agit d’animaux, tous les hommes se comportent comme des nazis. »

    Écrivains, philosophes, juristes et avocats s’accordent ici pour redonner une voix à ces victimes silencieuses qui, comme nous, ont droit à la vie et au respect.  

    Cet ouvrage constitue une tribune pour les hommes et les femmes œuvrant intellectuellement, pratiquement, pacifiquement pour la cause animale.

    Œuvrer pour les animaux, cela signifie mettre fin à leur exploitation, et non la réglementer ; cela signifie procéder à leur émancipation, et non pas aménager leur esclavage. Cela signifie travailler à un monde plus juste qui engloberait dans la communauté des égaux l’ensemble des êtres doués de sentience, en vertu de cette sentience même. De tels objectifs ne peuvent être atteints qu’à travers l’adoption d’un mode de vie végan, application pratique de la théorie abolitionniste et principe moral fondamental. Il se veut encore un outil puissant pour amener d’autres personnes à réfléchir sur la libération animale et ses implications.

    Enfin, il espère contribuer humblement à conjurer le cercle de violence que nous avons initié et dont nous sommes tragiquement prisonniers.

    Bêtes humaines ? Pour une révolution végane (dir. Méryl Pinque) est paru aux éditions Autrement le 11 mars 2015 dans la collection « Universités populaires & Cie ».*

    Avec, par ordre alphabétique, les contributions de : Gary L. Francione, Valéry Giroux, Patrick Llored, Méryl Pinque et Gary Steiner.

    Quatrième de couverture éditeur :

    Mettre fin à la domination de l'homme sur l'animal : tel est l'objectif du mouvement végan. À l'heure où les consciences s'éveillent face à la cruauté des pratiques observées dans les élevages et les abattoirs et où le nombre de végétariens ne cesse de croître, la philosophie végane, la plus radicale d'entre toutes, semble se faire une place dans nos sociétés contemporaines.

    Opposés à la consommation d'animaux et de tout produit issu de leur exploitation (lait, oeufs, miel mais aussi cuir, soie, fourrure ou laine), à leur emploi dans la recherche scientifique, aux zoos, aux corridas ainsi qu'à toute forme de domestication, les défenseurs de la cause végane bouleversent et dérangent nos habitudes. Un débat nécessaire et passionnant qui ne laissera personne indifférent.

    Méryl Pinque, qui dirige cet ouvrage, est écrivaine et fut porte-parole de 2008 à 2014 de l'association Vegan.fr pour la promotion du véganisme abolitionniste. Elle a collaboré à plusieurs revues littéraires et universitaires.

    Avec les contributions des grands spécialistes internationaux de la cause animale : Gary L. Francione (professeur de droit et de philosophie), Valéry Giroux (juriste et philosophe), Patrick Llored (philosophe) et Gary Steiner (philosophe).

    ***

    Explications sur le titre regrettable "Bêtes humaines" imposé par le directeur de collection : https://www.facebook.com/mouvementvegan/posts/919273654749401


    "Bêtes humaines est un titre spéciste et anthropomorphique.

    "Bêtes" est déjà un terme péjoratif ou rendu tel par l'usage.

    Le fait de lui accoler l'épithète "humaines" achève de le rendre tout à fait injurieux pour les animaux, comme si ceux-ci ne devaient mériter des droits qu'en étant comparés ou rapprochés des humains.

    Imagine-t-on une féministe écrire un livre intitulé : "Femmes masculines", ou un antiraciste un essai titré "Nègres blancs" ?...

    Il eût été juste que nous ayons pu dès le début de l'ouvrage nous dédouaner de la responsabilité d'un titre qui nous fut imposé, qui trahit les victimes, la philosophie du livre et nos convictions les plus essentielles.

    Il a donc fallu que je rajoute à la dernière minute, le titre final nous ayant été soumis très tardivement, un paragraphe au début de mon introduction, destiné à déconstruire ce titre spécieux et sémantiquement douteux.

    Fort heureusement, nous avons obtenu le droit de faire ajouter un point d'interrogation à la fin (point d'interrogation destiné à remettre en cause sa pertinence) ainsi que le sous-titre : Pour une révolution végane."