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Massacre de chevaux dans le Queensland australien

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En Australie, les chevaux sauvages sont indésirables. Ces animaux, introduits sur le continent à la fin du XVIIIe siècle, sont rapidement devenus très nombreux. Dans le seul Queensland, ils pourraient même être de 40 000 à 100 000. Cet état du nord-est du pays a donc lancé, en automne 2007, la première phase d'un programme visant à contrôler une population, jugée nuisible, dans les parcs nationaux. Un millier de chevaux ont été tués dans le parc national de Carnarvon, et 10 000 autres seraient menacés ces prochaines années, selon des associations de défense des animaux.

Pour les autorités du Queensland, ces chevaux sauvages - les brumbies - représentent une menace pour les autres espèces animales, rivalisant avec elles dans leur quête de nourriture. Comme les cochons ou les chèvres, les brumbies sont accusés de détériorer les sols et de détruire l'habitat de la faune locale. "Il ne s'agit pas d'éradiquer les chevaux sauvages, mais de s'assurer que la population est maintenue à un niveau raisonnable pour le bien-être des chevaux et celui de la faune du parc", a commenté Andrew McNamara, ministre du développement durable de l'Etat du Queensland.

Le problème n'est pas nouveau : on estime que l'Australie pourrait compter plus de 300 000 chevaux sauvages. En Nouvelle-Galles du Sud, des mesures ont donc également été prises pour limiter le nombre de brumbies dans le parc national de Kosciuszko. Mais au Queensland, c'est la méthode utilisée qui suscite la polémique. Car les chevaux ont été abattus par des tireurs depuis des hélicoptères. Une pratique barbare, pour l'association Save the Brumbies. "Souvent les tirs ne sont pas précis et certains animaux agonisent durant des heures. Parfois, les juments sont tuées et les poulains se retrouvent seuls, condamnés à mourir de faim", proteste Jan Carter, porte-parole de l'association. Sur son site Internet, Save the Brumbies affiche des clichés d'animaux abattus et encourage l'adoption des chevaux.

Stériliser les juments

Du côté des autorités, on affirme avoir choisi la méthode la mieux adaptée. Une position appuyée par la RSPCA, la société australienne de protection des animaux : "Comme le terrain est très difficile d'accès, c'est encore la solution la meilleure pour les animaux", confirme Michael Beatty, porte-parole de la RSCPA du Queensland.

La RSCPA réclame cependant que le gouvernement mette en place un programme de stérilisation, une méthode déjà utilisée aux Etats-Unis. "Il faudra faire des injections aux juments. Sur le long terme, ce sera moins coûteux et plus humain", plaide M. Beatty. "Cela aurait dû être fait avant que le nombre de chevaux croisse à ce point", regrette Mme Carter, dont l'association milite pour l'interdiction à l'échelle fédérale de l'abattage depuis des hélicoptères. L'Etat du Queensland reconnaît envisager d'autres méthodes pour contrôler le nombre de brumbies.

Marie-Morgane Le Moël

Article paru dans l'édition du 14.03.08.

http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/03/13/dans-le-queensland-australien-on-acheve-mal-les-chevaux-sauvages_1022416_3244.html?xtor=RSS-3244

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