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Evénement - Page 4

  • La lettre de Gérard CHAROLLOIS : une guerre de l’obscurantisme

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    La lettre de Gérard CHAROLLOIS / 14 novembre 2015

    Une guerre de l’obscurantisme.
    www.ecologie-radicale.org

    Comment taire notre émotion, notre juste colère, notre nausée face aux assassinats perpétrés, ici et maintenant, comme dans d’autres sites, par des islamistes fanatisés.

    Cette idéologie tua, le 7 janvier dernier, nos amis de CHARLIEHEBDO.

    En Syrie,en Tunisie, en Egypte, en Somalie, au Mali, les mêmes barbares violent, réduisent en esclavage sexuel, posent des bombes, égorgent, décapitent et même brûlent vifs des personnes qui ne leur firent pas le moindre mal.

    Cette guerre asymétrique, aux allures de Moyen-âge, va durer.

    D’autres meurtres ensanglenteront nos pays.

    Par-delà cette émotion légitime, il y a lieu de s’interroger sur le sens de ce terrorisme au nom d’un dieu.

    Assiste-t-on à un retour de l’obscurantisme religieux, avec ses guerres de religions ?

    Il faut constater une montée de l’intégrisme islamique avec des attitudes ostentatoires, une volonté de réanimer les traditions, de se cramponner à des identités communautaires, terreau favorable au djihadisme.

    D’autres religions, en Inde et à Jerusalem, notamment, connaissent de telles poussées de fanatismes, de replis sur des rites sombres et grotesques.

    Ce qui caractérise, tous ces intégrismes oscurantistes est le refus de la science, de la démocratie, de la libération de la femme, de la prise en considération de la sensibilité animale.

    En fait, ces intégristes aspirent à revenir 1500 ans en arrière.

    Ils conchient la raison, la liberté, la vie et célèbrent

    La pulsion de mort.

    Mais, loin de marquer un « renouveau du fait religieux », ces crimes représentent les convulsions de sociétés théocratiques à l’agonie.

    Ils tuent parce queleur idéologie se meurt, parce que les valeurs, les précepts établis dans les caravanes du désert il y a plus de mille ans, se dissipent devant les Lumières.

    A terme, tous ces intégristes obscurs perdront la guerre.

    L’émancipation de la femme, la liberté de mode de vie et de pensée, l’élargissement du cercle de l’empathie à tous les êtres vulnérables l’emporteront, mais, pour l’heure, il convient d’adopter, concrètement, des mesures politiques afin de prévenir les assassinats.

    Les dirigeants, les services en charge de la sécurité publique, font un travail remarquable permettant de faire échec, neuf fois sur dix, aux attaques djihadistes.

    On peut encore faire mieux.

    Laissons partir en Syrie, ceux qui veulent y mourir en martyrs, car le problème n’est point leur départ,mais leur retour éventuel.

    Admettons que la démocratie ne pourra fleurir au Proche Orient que lorsque culturellement, la religion sera extirpée du champ politique et sera ramenée au rôle qu’elle joue en Occident, à savoir,une consolation purement individuelle, pour ceux qui en ont besoin.

    Aussi longtemps que le religieux dominera ces sociétés, celles-ci sécréteront des terroristes et souffriront d’atroces guerres équivalentes à celles que connut l’Europe au XVIe siècle.

    Ce matin, je pense aussi à nos regrettés amis CABU, Bernard MARIS et tous les autres.

    Ils sont morts prématurément parce que quelques demeurés préfèrent un arrière-monde mythologique à la vie.

    Aujourd’hui, nous devions manifester, à GUERET, contre l’élevage concentrationnaire.

    Les ténèbres en ont décidé autrement.

    Humanité : quand sortiras-tu de ta préhistoire ?

    Gérard CHAROLLOIS
    CONVENTION VIE ET NATURE
    MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
    POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.

  • La citation du jour : Romain Gary

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    "Le patriotisme, c'est l'amour des siens.

    Le nationalisme, c'est la haine des autres."

    Romain Gary

  • Retour de karma en Gironde

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    Bien des vieillards ayant péri dans l'accident de la circulation à Petit-Palais étaient des chasseurs de palombes.

    La chasse est suspendue pendant une semaine pour cause de deuil !

    "Ils sont venus de toutes les communes alentour, certains avec leur cor de chasse, d'autres avec quelques fleurs : à Petit-Palais-et-Cornemps (Gironde), une des communes durement frappées par l'accident meurtrier, familles et proches des victimes se sont rassemblés pour exprimer leur "peine immense".

    Environ 350 personnes se sont retrouvées au centre du village viticole, devant la petite église romane de pierres blondes, typique de la région, pour la cérémonie organisée à l'initiative des clubs de chasseurs locaux, auxquels appartenaient de nombreuses victimes, pour la plupart des personnes âgées. 

    À 11H00, un groupe de chasseurs se rassemble devant l'église autour d'un petit autel improvisé couvert d'un linge blanc et de 43 bougies.

    Autour d'eux, des centaines de personnes. Une minute de silence inaugure la cérémonie. Les visages sont graves, les larmes montent aux yeux.

    "Nous avons décidé de suspendre la chasse pendant une semaine afin de rester auprès de nos familles, ce sont nos anciens qui nous ont transmis ces valeurs et cette passion", a déclaré, très ému, Jérémie Bessard, conseiller municipal et chasseur lui-même. "Votre départ marque le début d'une nouvelle vie pour notre village qui va être extrêmement difficile à reconstruire, notre peine est immense", a-t-il ajouté."

    Source : http://www.parismatch.com/Actu/Faits-divers/En-images/En-Gironde-le-dechirant-hommage-aux-victimes-de-l-accident-852275#

  • Nous sommes tous Samuel

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    Lettre ouverte à Monsieur le Préfet de l'Isère :

    "C'était un beau jeune homme à l'oeil tendre. Vingt ans. Ne jamais laisser dire que c'est le plus bel âge de la vie; car il est mort, d'une balle de chasseur destinée à un chevreuil, paraît-il. C'était sur un sentier de Belledonne très fréquenté, où il marchait un samedi avec un copain, étudiant comme lui; le copain ne fut que blessé.

    Ainsi donc, encore une vie de volée. Au moins soixante ans de vie, selon les statistiques. Les voleurs de vie plaident l'accident; ben oui, parce que leur créneau c'est plutôt les vies animales. C'est donc un forcément regrettable accident. Mais statistiquement obligatoire : si vous mettez sur le même territoire des utilisateurs de cet espace aussi divers qu'alpinistes, passionnés des petites fleurs, observateurs tout aussi passionnés des oiseaux, familles dotées de nombreux enfants tous plus incontrôlables les uns que les autres, amoureux à la recherche d'un nid douillet à titre précaire, et chasseurs dotés d'une arme potentiellement mortelle (il faut bien), comme à l'époque où ce territoire était dix ou vingt fois moins fréquenté.

    Qu'imaginez-vous que cela puisse produire comme résultat ?

    La réponse est statistique mais très partielle : comment prendre en compte tous les temps de vie supprimés, tous les manque à vivre (c'est plus qualitatif et inclue, la douleur des parents et des proches), les pertes sèches en termes de retours sur investissements (ça coûte combien à produire un humain socialisé productif ?

    Les assureurs et les économistes ont mesuré cela).

    Samuel, tu vois, ta mort nous coûte trop cher.

    L'analyse est forcément incomplète mais la conclusion se profile : on ne peut pas sur le même territoire juxtaposer des activités dont certaines sont par définition mortifères. Par ailleurs nous ne disposons que d'une planète pour tous, que d'un territoire pour tous. Il faut donc PAR-TA-GER.

    Partager le temps, les jours, pour les uns et pour les autres.

    Partager l'espace, pour les uns et pour les autres.

    Le temps : un jour de non-chasse, six jours de chasse ? Un cheval, une alouette ? Avez-vous mesuré le volume comparé des chasseurs et des autres usagers des espaces naturels ?

    L'espace : n'est-il pas absurde d'inclure, dans les périmètres de chasse, des chemins de randonnée très fréquentés, comme celui qui va de Freydières au Refuge de la Pra, ce chemin G.R.1 où Samuel a été tué ? Ne peut-on établir un partage plus rationnel de l'espace, ou demeure-t-on dans le domaine du rapport de force entre celui qui tient le fusil et celui qui tient la cible ? Et cela y compris au sein d'un conseil municipal.

    Monsieur le Préfet, n'est-il pas temps d'aider les maires à prendre des arrêtés, si possible intercommunaux, pour définir des règles organisant l'espace et le temps au plus juste des différents usages - sans coller sur la chasse une étiquette activité économique lui conférant d'emblée une priorité qu'elle n'a pas. Sans que le poids du lobby des voleurs de vie pèse davantage que celui de ceux qui portent la leur au long des chemins, tant qu'il le peuvent.

    Ne pas le faire, c'est de la non assistance à Samuels en danger, et Samuel c'est nous."

    Texte : Jean Jonot

  • Une ville espagnole donne les mêmes droits aux chiens et aux chats qu’aux citoyens humains

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    Alors que la France reconnaît depuis le 16 février 2015 les animaux comme des « êtres vivants doués de sensibilité » dans le Code civil et non plus comme des « biens meubles », une ville espagnole a décidé d’aller encore plus loin et a voté lundi dernier une loi attribuant les mêmes droits aux chiens et aux chats qu’à ses citoyens humains.

    La ville de Trigueros del Valle, située dans la province de Valladolid en Espagne, compte près de 300 habitants pour la plupart amoureux des animaux. Son maire, Pedro J. Pérez Espinosa, soucieux de la maltraitance animale et des abandons, a proposé lundi dernier un projet de loi sur le droit des animaux de compagnie à son Conseil municipal, afin de leur attribuer les mêmes droits qu’à ses citoyens humains :

    Tous les citoyens sont égaux et ont les mêmes droits à l’existence. Un citoyen, qu’il soit humain ou non-humain, a le droit au même respect.

    Votée à l’unanimité, la loi nommée « Renedo Declaration », qualifiant les chiens et les chats de « résidents non-humains » se compose de 13 articles et prévoit un engagement de la municipalité à s’occuper dignement des chiens errants et à lutter fermement contre la maltraitance animale et les abandons, interdits et sévèrement punis par la loi. Le maire se félicite de l’adoption de la loi et explique :

    Les chiens et les chats vivent avec nous depuis des milliers d’années. Et le maire de la ville ne doit pas représenter seulement les citoyens humains, mais être également présent pour les autres.

    Malgré sa petite taille et son faible nombre d’habitants, la ville de Trigueros del Valle envoie un signal fort aux autres villes d’Espagne et au pays tout entier en reconnaissant les chiens et les chats comme citoyens égaux aux humains, leur attribuant la notion de « personne non-humaine ».

    De nombreuses associations se sont félicitées de l’adoption de cette loi dont l’association de défense des droits des animaux Rescate 1 :

    C’est un grand jour à la fois pour les humains et les citoyens non-humains. Aujourd’hui nous sommes plus proches des animaux et nous sommes désormais même plus humains  grâce à la sensibilité et l’intelligence dont font preuve les habitants de Trigueros del Valle.

     
    Reda Atallah
    Crédit photo : © Flickr – Michele Gow

    http://www.guide-du-chien.com/ville-espagnole-memes-droits-chiens-citoyens/

  • "Le Danemark interdit (enfin) la zoophilie" (Sciences & Avenir)

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    La zoophilie est enfin interdite au Danemark. ©Régis Leroy / Green Eye / Biosphoto

     
    Victoire ! Le Danemark a adopté le projet de loi interdisant l'acte sexuel entre un humain et un animal. Une décision qui sonne la fin du tourisme zoophile en Europe.
     
    Au Danemark, avoir des relations sexuelles avec un animal n'était jusqu'alors pas illégal.
     
    Pis, le pays abritait même des bordels animaliers, où des hordes de cars touristiques étrangers se ruaient avec avidité.
     
    Et ce d'autant plus qu'au sein de l'Europe, nombreux sont les pays (dont la France) à s'être déjà prononcés contre la zoophilie.
     
    Une situation dénoncée en octobre 2014 par Dan Jørgensen, ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche, comme le relatait Sciences et Avenir dans un précédent article.

    Jusqu'alors, la loi danoise prévoyait uniquement des sanctions envers une personne ayant maltraité un animal avec qui elle aurait eu des relations sexuelles (maltraitances devant être constatées par un vétérinaire).

    Désormais, c'est l'acte sexuel lui-même qui est considéré comme une agression, "puisque les animaux ne peuvent pas dire non", comme l'expliquait Dan Jørgensen lors de la présentation de son projet de loi.

    Cette mesure politique ne manquera pas d'être saluée par les défenseurs des animaux, qui dénonçaient la légalité de ces viols zoophiles.

    Enfin, une bonne nouvelle surtout pour les animaux du Danemark !

    http://www.sciencesetavenir.fr/animaux/20150424.OBS7912/le-danemark-interdit-enfin-la-zoophilie.html

  • Parution le 11 mars 2015 de "Bêtes humaines ? Pour une révolution végane" (éditions Autrement)

    https://scontent-fra.xx.fbcdn.net/hphotos-xfp1/v/t1.0-9/1422513_1020910377937647_5578655865541559465_n.jpg?oh=75a64903e5a99d878355fc1b3318a023&oe=55B19440Parution le 11 mars 2015 aux éditions Autrement de Bêtes humaines ? Pour une révolution végane, tout premier essai entièrement consacré au véganisme abolitionniste publié par une maison d'édition française.

    Présentation :

    Plus cohérents et radicaux que les végétariens et autres défenseurs du bien-être animal, les végans abolitionnistes prônent une véritable révolution visant à mettre fin à l’exploitation des animaux nonhumains et à considérer ceux-ci comme nos égaux en vertu de leur conscience et de leur sensibilité.

    S’inspirant du courant immédiatiste en vigueur dans les États-Unis du XIXe siècle qui exigeait l’abolition immédiate de la traite des Noirs et la reconnaissance de leur égalité civile et politique, ils rejettent les principes du gradualisme (politique des « petits pas »). Hostiles aux discours bien-pensants et aux campagnes visant à améliorer le quotidien des personnes animales victimes de l’esclavage, les auteurs de cet ouvrage crient haut et fort leur refus de l’animal-objet et de son exploitation par les humains. Ils soulignent que le problème réside non pas dans la manière d’utiliser les animaux, mais dans le fait de les utiliser.

    Élevage, production de viande, de lait, de fourrure, de laine, de cuir, de miel, de soie, etc., « spectacles » aquatiques, chasse, pêche, corridas, zoos, déportation, emprisonnement, vivisection, manipulation génétique, domestication, confiscation, destruction et pollution des territoires… : autant de crimes spécistes auxquels nous collaborons collectivement et devant lesquels nous fermons les yeux depuis toujours.

    N’ayant pas besoin de produits d’origine animale pour vivre, nous réduisons en esclavage et massacrons les animaux par simple futilité. L’unique raison qui fait que nous exploitons et tuons plusieurs centaines de milliards d’animaux terrestres et marins chaque année est que nous en aimons le goût.

    Ce manifeste bouleverse nos valeurs et pointe du doigt la bonne conscience derrière laquelle se retranchent les adeptes du bio et d’une consommation soi-disant éthique de l’autre animal. Sans détours ni concessions, les auteurs affirment qu’il n’existe pas d’exploitation « humaine » d’autrui, pas plus qu’il n’existe de torture ou de meurtre « humain ».

    Ils dénoncent l’anthropolâtrie millénaire et battent en brèche notre prétendue supériorité morale infirmée par la manière dont nous traitons les autres créatures qui partagent avec nous la Terre — créatures que nous avons asservies, réduites à l’état de moyens au service de nos propres fins. Pour réveiller les consciences, ils n’hésitent pas à qualifier notre comportement de génocidaire, citant la fameuse phrase d’Isaac B. Singer, lauréat du Nobel de littérature : « Quand il s’agit d’animaux, tous les hommes se comportent comme des nazis. »

    Écrivains, philosophes, juristes et avocats s’accordent ici pour redonner une voix à ces victimes silencieuses qui, comme nous, ont droit à la vie et au respect.  

    Cet ouvrage constitue une tribune pour les hommes et les femmes œuvrant intellectuellement, pratiquement, pacifiquement pour la cause animale.

    Œuvrer pour les animaux, cela signifie mettre fin à leur exploitation, et non la réglementer ; cela signifie procéder à leur émancipation, et non pas aménager leur esclavage. Cela signifie travailler à un monde plus juste qui engloberait dans la communauté des égaux l’ensemble des êtres doués de sentience, en vertu de cette sentience même. De tels objectifs ne peuvent être atteints qu’à travers l’adoption d’un mode de vie végan, application pratique de la théorie abolitionniste et principe moral fondamental. Il se veut encore un outil puissant pour amener d’autres personnes à réfléchir sur la libération animale et ses implications.

    Enfin, il espère contribuer humblement à conjurer le cercle de violence que nous avons initié et dont nous sommes tragiquement prisonniers.

    Bêtes humaines ? Pour une révolution végane (dir. Méryl Pinque) est paru aux éditions Autrement le 11 mars 2015 dans la collection « Universités populaires & Cie ».*

    Avec, par ordre alphabétique, les contributions de : Gary L. Francione, Valéry Giroux, Patrick Llored, Méryl Pinque et Gary Steiner.

    Quatrième de couverture éditeur :

    Mettre fin à la domination de l'homme sur l'animal : tel est l'objectif du mouvement végan. À l'heure où les consciences s'éveillent face à la cruauté des pratiques observées dans les élevages et les abattoirs et où le nombre de végétariens ne cesse de croître, la philosophie végane, la plus radicale d'entre toutes, semble se faire une place dans nos sociétés contemporaines.

    Opposés à la consommation d'animaux et de tout produit issu de leur exploitation (lait, oeufs, miel mais aussi cuir, soie, fourrure ou laine), à leur emploi dans la recherche scientifique, aux zoos, aux corridas ainsi qu'à toute forme de domestication, les défenseurs de la cause végane bouleversent et dérangent nos habitudes. Un débat nécessaire et passionnant qui ne laissera personne indifférent.

    Méryl Pinque, qui dirige cet ouvrage, est écrivaine et fut porte-parole de 2008 à 2014 de l'association Vegan.fr pour la promotion du véganisme abolitionniste. Elle a collaboré à plusieurs revues littéraires et universitaires.

    Avec les contributions des grands spécialistes internationaux de la cause animale : Gary L. Francione (professeur de droit et de philosophie), Valéry Giroux (juriste et philosophe), Patrick Llored (philosophe) et Gary Steiner (philosophe).

    ***

    Explications sur le titre regrettable "Bêtes humaines" imposé par le directeur de collection : https://www.facebook.com/mouvementvegan/posts/919273654749401


    "Bêtes humaines est un titre spéciste et anthropomorphique.

    "Bêtes" est déjà un terme péjoratif ou rendu tel par l'usage.

    Le fait de lui accoler l'épithète "humaines" achève de le rendre tout à fait injurieux pour les animaux, comme si ceux-ci ne devaient mériter des droits qu'en étant comparés ou rapprochés des humains.

    Imagine-t-on une féministe écrire un livre intitulé : "Femmes masculines", ou un antiraciste un essai titré "Nègres blancs" ?...

    Il eût été juste que nous ayons pu dès le début de l'ouvrage nous dédouaner de la responsabilité d'un titre qui nous fut imposé, qui trahit les victimes, la philosophie du livre et nos convictions les plus essentielles.

    Il a donc fallu que je rajoute à la dernière minute, le titre final nous ayant été soumis très tardivement, un paragraphe au début de mon introduction, destiné à déconstruire ce titre spécieux et sémantiquement douteux.

    Fort heureusement, nous avons obtenu le droit de faire ajouter un point d'interrogation à la fin (point d'interrogation destiné à remettre en cause sa pertinence) ainsi que le sous-titre : Pour une révolution végane."

  • Sivens : MM. Hollande et Valls ouvrent la voie au fascisme

    Hervé Kempf (Reporterre)

    L’affaire de Sivens est tout sauf anecdotique : pour la première fois, le gouvernement y a déployé une tactique de répression propre aux régimes fascistes.


    La méthode suivie par le gouvernement pour en finir avec l’affaire de Sivens est nouvelle et extrêmement grave.

    Dès septembre 2014, le ministère de l’Intérieur avait laissé la gendarmerie exercer une pression violente, souvent illégale, à l’encontre des zadistes du Testet. Cela n’avait pas suffi à décourager les opposants au barrage, renforcés par le mouvement de solidarité qui se développait dans la région. La tension est montée jusqu’au 26 octobre, lorsque la gendarmerie tua un jeune manifestant, Rémi Fraisse. Un tel événement est – jusqu’à présent - exceptionnel en France. Il ne suscitait pourtant pas une indignation unanime. Une large partie des médias relayait la communication gouvernementale mettant en avant la violence qu’exerceraient les opposants aux grands projets inutiles. Xavier Beulin, président de la FNSEA et du groupe agro-industriel Avril-Sofiproteol, qualifiait les zadistes de « djihadistes verts », ce qui dans un contexte où la France est en guerre contre l’Etat islamique, revient à un appel au meurtre.

    L’homicide de Rémi Fraisse était d’autant plus absurde que le ministère de l’Ecologie publiait un rapport d’expertise confirmant l’essentiel des arguments développés depuis des années contre le projet de barrage : coûteux, inutile, impactant sur l’environnement, fondé sur des études médiocres et trompeuses. Peu après, la Commission européenne engageait une procédure d’infraction contre le projet au titre de la directive sur l’eau.

    Mais localement, les élus PS et autres ne voulaient pas céder, non plus que les instances de la Chambre d’agriculture et de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles). La ministre de l’Ecologie élaborait un compromis écartant les propositions d’alternatives mises en avant par les opposants : on ferait soit un plus petit barrage, soit divers réservoirs dans la vallée du Tescou. Et sur le terrain, légitimée par la provocation de Xavier Beulin, la FDSEA organisait des groupes d’agriculteurs pour mener en décembre près de la Zad une opération « Manche de pioche » dont le nom dit tout.

    Elle répétait l’opération en janvier, jusqu’à organiser en février un blocus de la zone. Les agressions et injures se multipliaient de la part de ces agriculteurs chauffés à blanc contre les « peluts » (chevelus, en occitan), alias zadistes, mais aussi contre les locaux opposés au barrage et contre des journalistes. Fin février, ces milices – au sens précis d’organisation paramilitaire – bloquaient les routes, armées de bâtons, de manches de pioche ou de barres de fer, et commettaient de nombreuses agressions, pare-brises cassés, pneus crevés, menaces, sous l’œil indifférent des gendarmes bien présents dans le secteur.

    Elles ont agi comme des supplétifs de la police : chargés d’accomplir les basses besognes de tension et d’effroi, soit pour provoquer des réactions violentes qui justifieraient l’action des forces légales de répression, soit pour changer le rapport de forces et affaiblir la capacité de résistance et de solidarité des opposants. La tactique a fonctionné, et l’évacuation de la Zad, menée par dix fois plus de gendarmes que de zadistes, s’est opérée le 6 mars sans heurts.

    L’affaire est loin d’être close, mais la tactique répressive employée par le gouvernement, allié avec le représentant affairiste de l’agriculture productiviste et surfant sur le torrent d’injures déversées par l’extrême-droite sur les réseaux sociaux à l’encontre des zadistes et autres écologistes – tel ce sondage lancé par Valeurs actuelles, et parlant des « fascistes verts ».

    Tout ceci, comme l’expression de Xavier Beulin, résonne avec la stigmatisation de l’ « islamo-fascisme » de Manuel Valls, pour associer les écologistes – car les zadistes font partie du mouvement écologique – aux « terroristes islamistes », contre qui, on le sait, le permis de tuer est officiel. C’est ce qu’a bien compris un tweet : « Comment un Etat peut aller tuer des centaines d’islamistes en Afrique, et se laisser dicter sa loi par une poignée de dégénérés ? »

    On glisse vite des zadistes aux jeunes Français indésirables, comme ce commentaire après la phrase de Manuel Valls annonçant le 5 mars que « l’ordre républicain » - qui ne concerne pas, donc, les miliciens de la FNSEA – doit s’imposer sur la Zad : « Ben mon colon il serait temps ! Mais c’est embêtant parce que aux prochaines émeutes des "jeunes" nantis du 93 il va falloir enfin appliquer aussi l’ordre républicain ».

    La tactique de MM. Valls et Hollande est délibérée. Elle ouvre la porte à la répétition de ce type d’actes : des groupes sociaux savent maintenant que, pourvu qu’ils ciblent l’écologie et les jeunes alternatifs tout en glorifiant la police, ils ont le champ libre. Elle s’appuie sur les sentiments d’extrême-droite qui montent dans ce pays. Et suscitera en retour des réactions de même nature, impliquant une répression encore plus stricte.

    Je ne sais la qualifier autrement que de pré-fasciste : utlisant les méthodes mêmes du fascisme (des milices supplétives d’un Etat autoritaire) et stimulant la xénophobie et la haine des alternatives. L’essentiel est que rien ne soit mis en cause de l’ordre capitaliste : c’est ce que révèle l’analyse du journal des affaires Les Echos : « Sivens (…) a été choisi par Manuel Valls pour faire valoir (…) la fermeté de son gouvernement face à toutes les résistances au changement ».

    Les choses sont claires : un projet coûteux, pourri de conflits d’intérêt, financé par le public pour des intérêts privés, détruisant l’environnement, c’est « le changement ».

    D’aucuns persistent encore à croire que le gouvernement de MM. Hollande et Valls est « de gauche ». Il ne l’est pas. C’est pire : il ouvre, à peine dissimulé, la voie au fascisme.


    Lire aussi : EDITO - L’alliance ou le fascisme


  • Un pavé dans le silence : "Introduction aux droits des animaux" de Gary L. Francione (Âge d'Homme, janvier 2015)

    Un classique de la littérature sur les droits des animaux vient de paraître à l'Âge d'Homme, et aucun - je dis bien AUCUN - critique ou journaliste n'en a parlé dans les médias.

    Est-ce la preuve de l'impéritie de la profession critique et journalistique ?

    Certainement.

    Il est absolument honteux de constater que les piètres livres de "célébrités" médiatiques telles que Franz-Olivier Giebert soient plébiscités et longuement présentés dans les colonnes des journaux et au cours d'innombrables émissions de télévision et de radio, et que le classique de Gary L. Francione, l'un des théoriciens des droits des animaux les plus mondialement connus et respectés, inventeur de la théorie végane abolitionniste (la seule en vérité qui garantisse aux animaux leurs droits fondamentaux et la fin de leur exploitation), paraisse dans le silence le plus total.

    Trop révolutionnaire pour être cité ?

    Ou tout simplement écrit par quelqu'un qui n'est pas connu d'un landerneau médiatique ignare et paresseux ?...

    Gary L. Francione, Introduction aux droits des animaux

    Parution : Âge d'Homme, Collection V, janvier 2015.

    390 p.

    http://www.lagedhomme.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=978-2-8251-4470-1&type=47&code_lg=lg_fr&num=0

  • "Proxénètes, pas sûr, clients, certainement !", par Claudine Legardinier pour le Mouvement du Nid,

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    CLAUDINE LEGARDINIER POUR LE MOUVEMENT DU NID, PARTIE CIVILE AU "PROCÈS DU CARLTON"

    En traquant le proxénétisme, le procès du Carlton aura eu un mérite : éclairer la démarche des «clients».

    Après quelques jours d’audience, on aura compris que ces derniers sont bel et bien mus par un besoin ; pas un «besoin sexuel» mais le besoin d’exercer le pouvoir et de jouir de leurs privilèges ; le besoin d’asseoir une connivence masculine en exploitant sexuellement des femmes ; le besoin de se défouler - loin du poids des responsabilités et de celui des épouses - en exprimant à l’égard des jeunes femmes qu’ils payent (ou pas… car ces messieurs semblent goûter «la petite pipe à l’œil») un mépris incommensurable.

    Les termes employés pour les désigner parlent d’eux-mêmes : «dossier», «cheptel», «roues de secours» et bien entendu «connasses».

    Mépris donc, et bien pire : brûlures de cigarettes, maltraitances, insultes et même «boucherie» comme l’ont dénoncé les jeunes femmes appelées à la barre des témoins, la voix brisée.

    Certains comportements devraient d’ailleurs être nommés pour ce qu’ils sont. La jeune fille de 19 ans, allongée dans les toilettes, ivre morte, dont «Jade» dit à la barre : «Je ne sais pas combien lui sont passés dessus», est victime de viols collectifs.

    Et que dire de messieurs posant à René Kojfer, généreux pourvoyeur, des questions du type : «J’ai un ami qui voudrait une fille de 17 ans pour la tirer, tu peux trouver ?» On voit ce qu’il en est de la prostitution «de luxe», habituellement couverte de l’indulgence générale en raison des limousines et des gros billets.

    De luxe ou de caniveau, quelle différence ?

    Avant même de savoir si les prévenus seront ou non condamnés pour proxénétisme aggravé, le procès aura montré crûment que la question des «clients» et leur responsabilité majeure dans le fonctionnement d’un système de démolition des femmes ne peuvent plus être éludées.

    En attendant, ces femmes, vulnérables et en situation précaire (le frigo vide de «Jade» et ses enfants à élever n’ont pas de quoi faire fantasmer) continuent de subir les traitements que ce procès aura eu le mérite de divulguer.

    Et le beau projet d’égalité entre les femmes et les hommes, omniprésent dans nos textes, continue de servir de décoration.

    Tant que les milieux d’affaires et de pouvoir, entre autres, auront des femmes cette image et cette conception, il est peu probable que ces dernières aient une chance de briser le plafond de verre.

    Tant de motifs d’accablement exigent donc des issues. Il se trouve qu’une proposition de loi, votée à l’Assemblée nationale il y a plus d’un an, dort dans les tiroirs du Sénat, où le dossier, manifestement, en dérange plus d’un.

    Il serait piquant que les messieurs du Carlton en soient aujourd’hui, à leur corps défendant, les meilleurs avocats…"

    Claudine LEGARDINIER pour le Mouvement du Nid, partie civile au "procès du Carlton"

    http://www.liberation.fr/societe/2015/02/08/proxenetes-pas-sur-clients-certainement_1198228