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Evénement - Page 8

  • Exécution de Marius pour "raisons génétiques" : un meurtre bureaucratique aux sinistres relents

    A vomir...

    "Dis maman, c'est quoi un patrimoine génétique original ?"

    Marius, girafon en parfaite santé, a été euthanasié dimanche matin par le zoo de Copenhague. Le zoo a expliqué n'avoir pas d'autre alternative. Malgré plusieurs pétitions d'internautes scandalisés et des offres de rachat du girafon, le zoo a refusé d'adopter une autre solution.

    Selon le zoo, "il n'y avait pas d'autre choix que de ne pas laisser le girafon devenir adulte", car le zoo est tenu d'éviter la consanguinité entre girafes et la castration aurait "été cruelle et aurait eu des effets indésirables". Impossible également de transférer l'animal dans un autre zoo pour des raisons génétiques, et le réintroduire en milieu naturel aurait été impossible car l'Afrique refuse d'accueillir plus de girafes.

    Dans le cadre de l’Association européenne des zoos et des aquariums (EAZA), il est en effet tenu d’éviter la consanguinité entre girafes.

    Pour des raisons génétiques, Marius n’a pas pu trouver refuge dans l’un des autres établissements du réseau de l’EAZA qui en compte 300. Pourtant, le parc animalier du Yorkshire à Doncaster (Angleterre), membre de l'EAZA, a indiqué à la BBC avoir contacté en urgence samedi ses collègues danois pour proposer d'adopter Marius, mais ne pas avoir reçu de réponse.

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    Il était pourtant en très bonne santé.

    Un zoo suédois, non soumis à la réglementation concernant les girafes, a révélé avoir demandé à récupérer Marius, sans réponse. Un imprésario vivant à Los Angeles avait même dit avoir trouvé un acheteur qui souhaitait placer le girafon dans son jardin de Bervely Hills : "Un de mes amis a proposé de l'accueillir chez lui, mais le zoo a refusé" a-t-il tweeté. Dès l'annonce de l'euthanasie, le zoo avait fait savoir que sa politique était de ne pas vendre ses animaux.

    A force de nier l'animal, les responsables du zoo en sont devenus des psychopathes.

    La preuve, la réaction du directeur du zoo est éloquente : "Nous abattons entre 20 et 30 animaux au zoo chaque année".

    Car la consanguinité est une bonne excuse ; Marius le girafon ne devait pas avoir les "bons gènes" : Le directeur scientifique du zoo a expliqué que le zoo gardait les animaux aux meilleurs gènes pour assurer une bonne reproduction.

    Car pour ce zoo, ce n'est pas l'individu qui compte, mais l'espèce. Ou plutôt, la génétique au nom de la protection animale. L'eugénisme dans son horreur.

    Et le pire, c'est que les associations de défense des animaux trouvent visiblement ça normal :

    "L’idée de sa mort a révolté des internautes. Samedi soir, plus de 3.200 d’entre eux étaient inscrits à un groupe Facebook appelé « Sauvez Marius ». Plus de 2.500 avaient signé une pétition en danois sur skrivunder.net, et près de 2.300 une autre pétition, en anglais, sur thepetitionsite.com.
    Cependant, la campagne en faveur du girafon a été ignorée par les deux principales associations de défense des animaux danoises, Dyrenes Beskyttelse (« protection des animaux ») et Anima (pour le véganisme)".

    Marius a été exécuté avec un pistolet d'abattage en début de matinée, a indiqué le porte-parole du zoo, Tobias Stenbaek Bro.

    Le vétérinaire Mads Bertelsen a expliqué comment il avait tué l’animal après qu’il a été attiré dehors grâce à de la nourriture. "Je me suis mis derrière le girafon avec ma carabine, et quand il s’est penché pour manger, je lui ai tiré dans le cerveau. Ça semble violent, mais ça veut dire que Marius n’a rien vu venir. Il a eu son bout de pain et puis il est mort", a-t-il expliqué.

    Une autopsie était en cours, à laquelle étaient conviés les visiteurs souhaitant y assister. L'animal finira dépecé pour nourrir les fauves.

    Le zoo ne s'attendait pas à cette émotion. «C'est toujours le droit des gens de protester. Mais bien sûr nous avons été étonnés»

    Ils ont fait de son abattage (et non "euthanasie") et de son autopsie (de quoi ?) un spectacle. Pour preuve, de nombreux enfants y ont assisté :

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    Un responsable de l'Association des zoos suédois, Jonas Wahlström, a dit comprendre l'euthanasie, mais s'est étonné de l'autopsie. «Si on annonçait ça dans les zoos suédois, je crois que le personnel se ferait presque lapider.

    Si c'est cela les zoos, alors oui, il faut les boycotter. Et dénoncer le programme EAZA s'il s'avère qu'il cautionne l'eugénisme.

    A rappeler que les îles Féroé, où se tient chaque année un grand massacre de dauphins, appartiennent au Danemark.

    Et que le Danemark organise aussi des chasses aux ours blancs.

    C'EST BEAU L'EUROPE !!

    Pour écrire votre indignation (sans injures) ou poser des questions sur le fonctionnement de EAZA vis à vis de cette politique eugéniste et de cette mort indigne : info@eaza.net

    Lien : http://www.franceinfo.fr/faits-divers/un-girafon-en-parfaite-sante-euthanasie-par-le-zoo-de-copenhague-1311997-2014-02-09

    http://fr.metrotime.be/2014/02/08/news/un-girafon-promis-a-leuthanasie-au-zoo-de-copenhague/

    http://www.leparisien.fr/societe/emotion-autour-de-l-euthanasie-d-un-girafon-au-zoo-de-copenhague-08-02-2014-3572839.php

    http://fr.news.yahoo.com/girafon-parfaite-sant%C3%A9-euthanasi%C3%A9-au-zoo-copenhague-144548876.html

    Lire aussi : http://lesbrindherbes.org/2013/02/22/la-chasse-a-lours-blanc-un-loisir-en-plein-essor-qui-ne-soucie-ni-la-france-ni-le-wwf/

    http://www.liberation.fr/terre/2005/02/07/le-groenland-vend-la-peau-de-l-ours-polaire-aux-touristes_508742

    http://le-terrier-de-meghann.over-blog.com/article-danemark-ou-tuer-un-girafon-en-bonne-sante-est-considere-comme-normal-122474687.html

  • Lutter contre les stéréotypes (Jean-Marc Roirant pour Le Monde)

    La rumeur n'est jamais innocente. Notre histoire en est riche d'exemples. On a montré comment elle a accompagné le coup d'Etat de Napoléon III face à de prétendues tentatives d'attentat. Comment, après la défaite de 1870, des rumeurs de cannibalisme ont traversé certains villages de Dordogne à la recherche de boucs émissaires, justifiant des actes de barbarie. Cent ans plus tard, à Orléans, une rumeur antisémite a laissé croire que les cabines d'essayage de certains magasins de vêtements féminins étaient des pièges pour les clientes, livrées à la traite des Blanches. Cette « rumeur d'Orléans » continue de courir sous diverses formes.

    Quand la rumeur s'est installée, l'ampleur du mensonge n'importe guère. Si la rumeur a pris, c'est que ses colporteurs ont suscité un réflexe de protection des familles, le plus souvent en créant une inquiétude irrationnelle. Une inquiétude telle que la diffusion de la vérité est rarement d'un secours suffisant. Une fois que la rumeur devient un phénomène social, nourri des conversations croisées, alors elle s'entretient elle-même, crépitant de son petit feu. Dans nos sociétés dans lesquelles certains médias sont chaque jour avides de nouvelles actualités et font peu de tri, ce feu s'allume vite et devient parfois un incendie. C'est le cas lorsque cette rumeur s'attaque à l'école publique.

    Celle qui s'est propagée fin janvier dans plusieurs collèges à propos des modules ABCD de l'égalité a été une attaque organisée contre la République. Elle a été transportée par des SMS, envoyés en masse aux parents, appelant au boycottage de l'école, avec pour seul objectif de saper la confiance dans notre école publique. Les messages sont de pures élucubrations.

    Rappelons les faits. Les modules se déroulent au primaire (et pas au collège) dans 600 classes volontaires. Ils prennent place dans les enseignements existants sur les savoirs de base. Ils sont adaptés selon les niveaux. Ils ont été conçus par des professionnels et des mouvements éducatifs, dont la Ligue de l'enseignement, pour permettre aux élèves de s'interroger sur leurs différences, dans divers contextes d'apprentissage : Est-ce qu'un chevalier a le droit d'avoir peur du noir ? Est-ce que les princesses peuvent aussi jouer un rôle dans leur propre histoire ? Comment organiser des jeux de ballon mixtes ? Voici les enjeux de ces modules.

    LE RESPECT MUTUEL ET LE REFUS DE LA VIOLENCE

    L'idée est de permettre aux enfants de s'émanciper des rôles que la société a tendance à leur assigner par avance et développer le respect mutuel et le refus de la violence. Les enseignants et les animateurs sont formés pour cela. Les contenus pédagogiques des ABCD et de bien d'autres programmes d'éducation à l'égalité filles-garçons s'intègrent pleinement à l'apprentissage des savoirs fondamentaux des jeunes élèves figurant dans le socle commun des compétences de base et de culture.

    L'égalité et le respect ne sont pas une nouvelle matière, une nouvelle case à cocher dans les programmes. Ils sont une nouvelle dimension dans l'apprentissage des savoirs de base dans le cadre d'une école laïque. On est loin de la désinformation grossièrement mensongère, souvent haineuse, de ces derniers jours.

    Des attaques de ce type, il en existe chaque semaine. Mais celle qui a concerné les ABCD de l'égalité n'est pas un épisode ordinaire pour deux raisons. La première, c'est que cette rumeur a eu une perfide efficacité, parce que plusieurs personnalités publiques ne se sont pas contentées de la diffuser, mais l'ont accréditée en alimentant un faux débat sur la prétendue théorie du genre. Il y a sans doute beaucoup de paresse dans les commentaires que nous avons subis pendant plusieurs jours sur ce nouvel épouvantail.

    A l'école publique, les enseignants et les personnels ont pour mission de faire découvrir, partager et faire vivre les valeurs de la République. Ils l'ont fait de manière exemplaire en réponse aux rumeurs, et ce, le plus souvent, avec la confiance des parents, des élus locaux et avec le concours de nombreuses associations d'éducation populaire.

    L'enjeu est de taille, car faire reculer les stéréotypes et les violences sexistes, c'est combattre les violences conjugales, qui frappent 400 000 femmes chaque année. Il s'agit également de faire disparaître les souffrances d'enfants victimes d'insultes sexistes dans les cours de récréation. C'est enfin faire progresser la mixité professionnelle et reconnaître que la diversité est une richesse, y compris pour les entreprises. C'est un combat qui mérite que chacun se mobilise et assume ses responsabilités.

    Jean-Marc Roirant (Secrétaire général de la Ligue de l'enseignement)

  • La corrida fait débat au Parlement : les députés prennent enfin la mesure de cette cruauté (Nouvel Obs)

    Etre contre la corrida, c'est comme être contre la chasse : ça ne mange pas de pain.
     
    C'est facile, dans le vent, non contraignant.
     
    Ca permet de se sentir bon, dans l'air du temps, progressiste, à peu de frais.
     
    A quand la cohérence (y compris dans les rangs de la "protection animale") et une mobilisation contre TOUTES les formes d'exploitation animale ?...
     
    Car ce qui se passe dans les arènes à ciel ouvert, se passe aussi derrière les murs des abattoirs.
     
    Mais reconnaître cette vérité implique de devenir végan.
     
    Voilà pourquoi ça traîne des pieds.
     
    Et Messere Gaster est toujours roi.
     
    M. P.
     
    ***
     
    Publié le 12-12-2013 à 12h10 - Modifié à 12h10
    Par 
    Juriste

    LE PLUS. Les dernières corridas de la saison 2013 n'auront pas eu lieu. Elles ont été annulées suite à des manifestations de militants anti-tauromachie, alors que, dans le même temps, plusieurs propositions de loi pour son abolition ont été défendues au Parlement. Assiste-t-on à un revirement de situation sur cette question ? C'est en tout cas synonyme d'espoir pour Muriel Fusi, juriste et militante pour les droits des animaux.

    Édité par Rozenn Le Carboulec  Auteur parrainé par Christophe Marie

     

    Le torero espagnol David Mora lors des fêtes de Bayonne, le 31/08/2013 (F.DUPUY/SIPA)

    Après un été riche en manifestations, avec notamment une action "d'interposition" le 24 août 2013 à Rion des Landes et qui s’est terminé par trois annulations de corridas (les samedis 23 novembre et 30 novembre 2013 à Lunel et à St Laurent d’Aigouze), les parlementaires semblent avoir pris la mesure de l'impatience ressentie par les Français et de leur saine colère face à l'indifférence morale à l'égard des taureaux dits de combat.

    Une déferlante parlementaire contre la corrida

    Pas moins de quatre propositions de loi pour l’abolition de la corrida ont donc été enregistrées cet automne à l’Assemblée nationale et au Sénat à l’initiative :

    - des sénateurs Roland Povinelli et Roger Madec (PS) le 7 octobre 2013,

    - de la députée Laurence Abeille (EELV) le 10 octobre 2013,

    - du député Damien Meslot (UMP) le 6 novembre 2013,

    - de la députée Geneviève Gaillard (SRC – Parti socialiste, républicain et citoyen) le 5 décembre 2013.

    On assiste en quelques mois à une déferlante parlementaire favorable à l'unification du régime juridique de la corrida dans le code pénal. L’article 521-1 du même code qui punit les sévices graves et actes de cruauté sur animaux de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 euros d’amende, établit en effet en son alinéa 7 une exception au profit de la corrida et des combats de coqs "lorsqu’existe une tradition locale ininterrompue".

    Alors que leur souffrance est démontrée par tous les scientifiques, les taureaux peuvent donc être torturés en toute impunité dans le tiers sud de la France uniquement, au prix d’une exception juridique inédite dans le code pénal.

    La question de la protection de l'enfance

    La Question prioritaire de constitutionnalité, tranchée le 21 septembre 2012 par le Conseil constitutionnel, a permis de mettre en évidence aux yeux du public le malaise qui entoure cette exception pénale, véritable ovni juridique qui justifie "l'exception corrida" par la tradition, alors qu'on ne compte plus les traditions cruelles qui n'ont pas résisté à l’épreuve du progrès moral.

    Outre la question du martyr des taureaux, le débat autour de la corrida soulève la question de la protection de l’enfance. Comment en effet ne pas s’inquiéter pour ces enfants parfois très jeunes (nous en avons été témoins à Rodilhan le 8 octobre 2011 et à Rion des Landes le 24 aout dernier) qui assistent aux corridas dans les gradins des arènes alors que pour le CSA la diffusion de telles images à la télévision nécessite une signalétique de catégorie II (déconseillé aux moins de 10 ans) ?

    Cette inquiétude est partagée par de nombreux spécialistes de l’enfance comme Hubert Montagner, ancien directeur de recherche à l’INSERM, qui estime que "Les blessures portées au taureau avec les banderilles puis l’épée, le sang qui coule, les conduites désespérées du taureau pour échapper aux souffrances menant à la mort de l’animal perturbent de très nombreux enfants" et "peuvent être ressenties comme un véritable traumatisme".

    Plus grave, en France une demi-douzaine d’écoles taurines (soutenues financièrement par les mairies) enseignent à des enfants de moins de 10 ans les secrets de la torture tauromachique sur de jeunes veaux.

    Ce débat dépasse le cadre du droit des animaux

    Les français ont également de quoi être scandalisés par les subventions offertes par les collectivités locales à la tauromachie. Ainsi en 2010, le Conseil général des Bouches du Rhône aurait acheté pour 63 255,00 euros de places pour assister aux corridas de la féria d’Arles. Et en décembre 2011 à Bayonne, la saison taurine qui s’achevait révélait un déficit de 400.000 euros, portant à près d’un million d’euros sur cinq ans le coût public de la temporada. Mais ce n’est pas tout puisque des centaines de millions d'euros émanent également de toute l’Union Européenne pour être versés à trois États (France, Portugal, Espagne) et soutenir une activité illégale dans la totalité des vingt-quatre autres.

    Le débat dépasse donc le cadre de la protection animale en touchant à la protection de l’enfance et à la gestion de l’argent public. Ce sont autant de raisons d’abolir la barbarie des arènes.

    Aujourd’hui, chacun d’entre nous peut agir en prenant rendez-vous avec son député (quelle que soit son étiquette politique, ces différentes propositions de loi d’origines politiques diverses ayant ouvert un champ très large) et en invoquant ces arguments auprès de lui pour tenter de briser le verrou mis par certains aficionados au gouvernement (quelques jours avant la décision du Conseil constitutionnel, Manuel Valls déclarait vouloir préserver la culture de la tauromachie).

    C'est à cette condition que l'abolition de la corrida, devenue enjeu électoral, fera progresser la dignité humaine, car il est inconcevable au XXIe siècle que l’humain se délecte encore de la torture et de la mise à mort publiques d'un animal.

     http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1053990-la-corrida-fait-debat-au-parlement-les-deputes-prennent-enfin-la-mesure-de-cette-cruaute.html

  • Livres végans à offrir aux enfants pour Noël (L'Age d'Homme)

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    Communiqué de L'Age d'Homme :

    "Nous avons l'immense plaisir de vous informer de la sortie en français des deux albums pour enfants de Ruby Roth autour du véganisme, Vegan Is Love et Ne nous mangez pas, aux éditions L'Age d'Homme dans notre collection V, pour le 2 janvier 2014 !"

    (Pré-commandes sur www.lagedhomme.com)

  • Un beau cadeau de Noël (Encore Féministes)

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    Merci aux députés français ! L’Assemblée nationale a voté le 4/12 (par 268 voix pour, 138 contre et 79 abstentions) la proposition de loi « renforçant la lutte contre le système prostitutionnel ».

    Les dispositions principales reprennent les demandes du réseau Zéromacho, auquel s’associe « Encore féministes ! », notamment celle qui a suscité les débats les plus vifs, la pénalisation des clients-prostitueurs, avec une amende maximale de 1500 euros, doublée en cas de récidive.

    Ce succès doit beaucoup à la ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, aux députées Maud Olivier, Catherine Coutelle, Danielle Bousquet et Guy Geoffroy, ainsi qu’aux 55 associations groupées dans le collectif Abolition 2012 dont « Encore féministes ! » fait partie.

    La France rejoint ainsi la Suède, la Norvège, l’Islande et l’Irlande en affirmant qu’acheter un acte sexuel est une violence condamnée par la loi.

    Il faudra encore du temps (plusieurs mois) pour que la loi soit votée au Sénat mais nous fêtons déjà ce premier succès, avec une pensée reconnaissante pour nos prédécesseurs abolitionnistes depuis le 19e siècle. Nous aussi, imaginons un monde sans prostitution !

    Adelphiquement*,

    Florence Montreynaud

    *Adelphiquement dérive de adelphité, notion groupant fraternité et sororité. En français, soeur et frère proviennent de deux mots différents. Le mot adelphité est formé sur la racine grecque adelph- qui a donné les mots grecs signifiant soeur et frère.

    Prière de proposer aux féministes de votre entourage de signer le manifeste sur le site http://encorefeministes.free.fr/ ! L’union fait la force !

    Si vous êtes un homme, nous vous proposons de vous joindre au réseau d’hommes contre le système prostitueur en signant un manifeste sur le site http://www.zeromacho.eu/ Prière de le signaler aux hommes de votre entourage !

  • Prostitution : la pénalisation des clients adoptée à l'Assemblée (Le Monde)

    Scène de prostitution à Nice, en mars 2013.

    L’'Asemblée nationale a adopté, mercredi 4 décembre, par 268 voix contre 138, la proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel, qui instaure une contravention de 1 500 euros contre les clients de prostituées, et une amende de 3 750 euros en cas de récidive.

    La loi abolit également le délit de racolage et instaure un “parcours de sortie de la prostitution”. De nombreux députés étaient absents ou se sont abstenus, mais la mobilisation a été bonne au groupe socialiste, puisque 238 députés sur 292 ont soutenu le texte. Cinq d’entre eux, dont Jean-Marie Le Guen, ont voté contre. Le Front de gauche a voté pour.

    En revanche, alors que le groupe avait dans un premier temps annoncé une abstention, l’'UMP a massivement voté contre avec 101 députés. 42 autres députés se sont abstenus et 45 n’'étaient pas présents. Seuls 10 ont voté pour, dont l’'un des principaux promoteurs du texte, Guy Geoffroy et la candidate à la mairie de Paris, Nathalie Koscuisko-Morizet.

    L'UMP a mis en garde contre les risques liés, selon elle, à l'’abolition du délit de racolage, et à un possible “appel d’'air” lié à l’octroi de titres temporaires de séjour aux migrantes qui arrêteraient de se prostituer. Les Verts se sont en majorité opposés au texte – 12 contre, 4 pour, 1 abstention – pour d’'autres raisons : ils redoutent une dégradation sur le terrain pour les prostituées contraintes à davantage de clandestinité. La proposition a rassemblé peu de voix chez les radicaux et à l’UDI, qui a dénonce l’impréparation du texte. Avant d'entrer en vigueur, le texte devra cependant franchir l'étape du Sénat qui devrait l'examiner d'ici à fin juin.

    • Combien de personnes sont concernées par la prostitution ?

    C’est le grand flou. Le nombre de prostituées est évalué entre 20 000 et 40 000. Le chiffre est contesté par le Syndicat du travail sexuel (Strass), qui relève qu’en Allemagne, il s’élève à 400 000. Les chiffres officiels français sont estimés à partir du nombre d’interpellations pour racolage et de victimes identifiées dans les affaires de proxénétisme. Ils intègrent une évaluation du nombre de prostituées passant leurs annonces sur Internet. Mais celle-ci est, de l’avis même des services de police, peu fiable, car cette activité, cachée et mobile, est très difficile à quantifier. Quelque 10 000 annonces différentes ont été comptabilisées sur une journée. Environ 15 % des prostitués seraient des hommes. Entre 12 % et 18 % des hommes auraient déjà payé pour du sexe.

    • Quelles mesures contre l’organisation de la prostitution ?

    La proposition de loi prévoit que lorsque les sites Internet hébergés à l’étranger contreviennent à la loi française sur le proxénétisme et la traite, les fournisseurs d’accès devront empêcher l’accès à leurs services. Une mesure qui pose à la fois des questions de légitimité (sur le filtrage d’Internet) et de faisabilité.

    • Quelles mesures en faveur des prostituées ?

    Le délit de racolage public, qu’il soit actif ou passif, est abrogé. Selon l’Inspection générale des affaires sociales, cette disposition a accru la précarité des prostituées en les contraignant à se prostituer dans des zones éloignées. La police, en revanche, l’estimait utile pour lutter contre les troubles sur la voie publique, ainsi que pour prendre contact avec les prostituées et recueillir des renseignements sur leurs éventuels proxénètes.

    Cependant, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a estimé, jeudi 14 novembre, devant la commission spéciale de l’Assemblée, qu’au vu des statistiques, ce délit n’avait pas eu de rôle significatif dans la lutte contre la traite.

    Un fonds pour la prévention de la prostitution et l’accompagnement social et professionnel des personnes prostituées est créé. Ses recettes seront constituées de crédits d’Etat, des recettes provenant d’affaires de proxénétisme démantelées et d’un prélèvement sur les amendes prévues pour les clients.

    Un « parcours de sortie de la prostitution » est proposé aux femmes qui en font la demande auprès d’associations agréées (fixées par décret). Ces personnes bénéficieront d’une remise totale ou partielle d’impôts, de places en centres d’hébergement, etc. L’objectif est de toucher plusieurs milliers de personnes par an. Le budget « en rapport avec cet effort » s’élèvera de 10 millions à 20 millions d’euros par an, selon la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem.

    Une autorisation provisoire de séjour de six mois sera délivrée aux migrantes qui s’engagent dans le parcours de sortie de la prostitution. Jusqu’à présent, seules celles qui dénonçaient leur proxénète y avaient droit. Elles bénéficieront de l’allocation temporaire d’attente (336 euros par mois).

    • Quelles mesures contre les clients ?

    L’achat de services sexuels, considéré comme une violence, devient hors la loi. Une peine de prison pour les clients récidivistes avait d’abord été envisagée, avant d’être écartée.

    S’ils sont pris en flagrant délit, les clients risqueront une amende de 1 500 euros, doublée en cas de récidive. Une peine complémentaire est créée, les stages de « sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution ». L’objectif est de dissuader les réseaux de traite de s’installer en France et de faire évoluer les comportements.

    • Qui est pour, qui est contre ?

    De nombreuses associations féministes (Osez le féminisme, l’Assemblée des femmes, le Collectif féministe contre le viol…), le mouvement du Nid, qui est présent sur le terrain et soutient la reconversion de prostituées, et la Fondation Scelles font campagne en faveur de la loi. Ils sont rassemblés dans le collectif Abolition 2012.

    En revanche, le planning familial, le Strass, Act Up et plusieurs associations de soutien aux prostituées (Médecins du monde à Paris et à Nantes, Cabiria à Lyon, Grisélidis à Toulouse, les Amis du bus des femmes à Paris) sont opposés à la pénalisation des clients. Ils estiment que les prostituées de rue seront encore plus poussées dans la clandestinité.

    Les forces de l’ordre, de leur côté, regrettent la suppression du délit de racolage et estiment que l’infraction de recours à la prostitution sera difficile à mettre en évidence, comme M. Valls lui-même l’a affirmé devant les parlementaires.

    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/11/26/prostitution-la-penalisation-des-clients-mesure-phare-du-texte-de-loi_3520429_3224.html

  • Le 29 novembre 2013, la France a voté l’abolition

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    http://www.senat.fr/evenement/archives/D25/manif.html                   

            La nuit dernière, la France a choisi de faire prévaloir les droits des femmes [1]. Nos droits fondamentaux, civiques et sociaux sans aucune réserve négociable moyennant finance. Hier l’on a affirmé les droits des femmes et des citoyennes dans la lignée de nos prédécesseures courageuses et brillantes. J’ose le dire, nous pouvons être fières nous les femmes, de la ténacité des militantes associatives, des députées abolitionnistes et de la porte-parole du gouvernement, qui toutes (et tous) ont porté ce projet féministe abolitionniste devant l’Assemblée Nationale et donné suite à la proposition de loi.

    Cette proposition de loi est un moment fort dans la citoyenneté des femmes. Comme l’a rappelé Catherine Coutelle, elle est constitutive d’une République (res-publica) qui consacre l’égalité des femmes, leur dignité et le respect qui leur est dû. La République démocratique française n’entend pas faire le tri parmi les citoyennes égales, celles qui participent à la vie politique, celles qui exercent leur pouvoir politique, celles qui pensent, qui jugent, agissent, transforment, créent et fomentent des institutions nouvelles, celles qui marquent leur ancrage dans le monde (Hannah Arendt), et celles dont les droits politiques et la dignité seraient relatives. Les femmes dans la prostitution ne sont pas des citoyennes de seconde zone. Elles ne sont pas des êtres humains subalternes, ou des catégories de femmes spécifiques dont on pourrait piétiner les droits humains contre quelque monnaie.

    On ne saurait que trop relayer la formulation de la ministre des droits des femmes, n’oubliez pas qu’avant de parler de prostituées, nous parlons d’êtres humains. Ainsi, la gageure qui consistait à réifier les femmes, leur être, leur chair en éjaculatoires, telles des objets ou des automates, n’est plus aujourd’hui. Quelle est donc cette  charité aristocrate qui prendrait les femmes dans la prostitution comme de pauvres filles qui ne mériteraient rien de mieux que des préservatifs pour assurer leur rôle, naturel peut-être ? L’affront que l’on fait à ces femmes, l’affront que l’on a fait pendant longtemps aux survivantes de la prostitution, c’est de n’avoir pas considéré leur intégrité en tant que femmes, libres, égales et dignes. Mépris de l’indifférence, condescendance pragmatique, les tenants du règlementarisme et impensés qu’il sous -tend, n’ont fait qu’asseoir les femmes prostituées dans la servitude.

    Aucune lutte pour l’émancipation n’a été menée en référence au statut de subordon-n-és. « Prostituées » n’est donc pas un titre dont devrait découler les lois. On ne renverse pas un tort commis à la citoyenneté des femmes, à leur humanité par un simple renversement de valeurs. Le problème du système prostitionnel ne réside pas dans les stigmates qu’il engendre contre les femmes prostituées, mais bien dans le fait qu’il est contraire de manière inhérente aux principes d’égalité et de liberté, que certains tendent à confondre avec l’anomie. Et c’est bien ce que l’on observe dans les pays règlementaristes. Parquées dans des zones réservées, des lieux clos, femmes impures, malpropres que l’on ne veut pas voir, ces femmes dans la prostitution sont mises sous tutelle, forcées de passer des tests tels du bétail pour assurer la bonne qualité de la marchandise aux prostitueurs (proxys[2]).  Hygiénisme propre au XIXème siècle, c’est bien le curé voisin qui serait content. Ségrégation, isolement, désolation, l’on affirmerait pourtant en Allemagne l’égalité entre les femmes et les hommes, quand ces-derniers peuvent les acheter à leur guise (et avec ristourne selon les revenus !) ? A l’instar d’Elisabeth Badinter qui considère la prostitution comme un droit de l’homme et que la proposition de loi viendrait contredire, peut-être qu’un œil dans le Larousse ne lui ferait pas de mal. Un droit unilatéral s’appelle privilège. Or les femmes ne sont pas les privilèges, ni les biens légitimes des hommes.

    On a fait des femmes dans la prostitution des objets sacrifiables, des femmes subalternes spécialement conçues pour satisfaire les désirs pervers des proxys. Et l’on nous a commandé de mettre en place des dispositions pour que cela s’effectue dans de meilleures conditions. Outre une vision romantique, nihiliste, idéaliste et fantasmée de la réalité de la prostitution, il s’agit là non pas d’une demande qui consisterait à étendre les droits universels de toutes, mais bien d’un traitement exceptionnel qui vise à assoir un état de fait abusif. Alors que l’on a lutté pendant des siècles pour mettre fin à la privatisation masculine et arbitraire de l’humanité,  l’on voudrait à présent éloigner l’humanité des droits des femmes. Puisqu’ « il y a dans l’humanité, une obligation à la responsabilité collective » (Hannah Arendt), c’est bien de cette responsabilité civique là, que l’on entend(ait) une fois de plus se dédouaner.

    Dès lors, loin de l’universalisation des torts induite par les femmes qui s’affranchissent et font émerger de nouveaux principes ou donnent substance aux principes déclarés, l’on se déplace dans la perspective postmoderne à la marge. Une périphérie à partir de laquelle les modalités institutionnelles devraient simplement assurer la reconnaissance méliorative des places assignées. Ce que cela implique ? La réactualisation d’un syncrétisme patriarcaliste selon lequel le destin des femmes est scellé par le sort réservé aux hommes.

    En effet, l’on rabâche l’idée fallacieuse qu’en touchant aux « clients », l’on met dans l’embarras les « prostituées ». Mais ce que l’on ne dit pas, c’est qu’en responsabilisant celui qui paie pour porter impunément atteinte à l’intégrité physique et morale des femmes, l’on permet aux femmes dans la prostitution de poser des limites, de se faire respecter, mais surtout de bénéficier d’alternatives (voir ce que propose la loi pour la réinsertion sociale http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta-pdf/1558-p.pdf ) pour en sortir. Voilà ce que c’est, l’auto-nomie.

     Le corps humain est inaliénable (art 16 du Code Civil que la ministre a rappelé, principe constitutionnel d’autant plus), et le corps des femmes devraient y déroger ? Qu’est-ce que cela veut dire, réclamer qu’une constitution démocratique cautionne et laisse des femmes dans la misère -qu’elle soit économique et/ou traumatique (et définitivement coutumière, car 90% des personnes dans la prostitution sont des femmes)- au point d’être contraintes d’aliéner leur être et leur corps ?

    De plus, parler de sexualité, quand précisément les femmes prostituées ne poseraient même pas le regard sur les proxys si ce n’était pour de l’argent ? Seule l’unilatéralité règne dans la prostitution.

    Ainsi pour les femmes et les filles des générations futures, pour nos concitoyennes d’aujourd’hui et de demain, la proposition de loi affirme l’intégrité physique, morale et politique des femmes. Femmes, citoyennes, et pas à vendre !

    Le combat continue mercredi prochain, et à l’échelle internationale pour toutes les femmes qui luttent contre les féminicides, prostitutionnels en l’occurrence.

    Intervention de la ministre des droits des femmes à l’AN. :
    «  Les femmes ont chèrement conquis le droit à la libre disposition de
    leur corps. Ce droit est essentiel. (…) C’est précisément parce que je soutiens
    ce droit, que je ne reconnais pas le droit à disposer du corps d’autrui. Et que
    je réfute de toutes mes forces, cette vision archaïque selon laquelle le corps
    des femmes serait un corps disponsible. (…) Je ne veux pas d’une société dans
    laquelle les femmes ont un prix. (…) Le corps humain est inviolable. Le corps
    humain ne peut pas faire l’objet d’un bien patrimonial, voilà ce qui est écrit
    à l’article 16 du Code Civil, et qui fait partie désormais de notre
    Constitution. » – Najat Vallaud-Belkacem.

    Discours de Catherine Coutelle, Présidente de la délégation aux droits des femmes. " La loi dispose d’un message clair : il n’existe pas d’un droit des hommes à disposer du corps des femmes" – Catherine Coutelle.

    © Women’s liberation without borders 2013


    [1] Vote solennel attendu le 4 décembre 2013.

    [2] Je reprends le terme élaboré judicieusement ici http://susaufeminicides.blogspot.fr/2013/02/index-illustre-bal-feministe.html

    http://beyourownwomon.wordpress.com/2013/11/30/le-29-novembre-2013-la-france-vote-labolition1/

  • Demain 29/11, rassemblement à Paris pour l'abolition de la prostitution

    Demain après-midi sera enfin examiné le projet de loi d'abolition du système prostitueur en séance plénière de l'Assemblée Nationale.

    Venez nombreuses et nombreux demain midi, sur votre pause déjeuner, pour montrer notre détermination aux député-e-s!

    Ce rassemblement est important car il permettra de montrer aux principaux concernés que l'abolition de la prostitution est un projet de société porté par ce nombreuses et nombreux citoyen-nes.

    Nous votons
    « Abolition de la prostitution » 

     
       RASSEMBLEMENT 
     
    Vendredi 29 novembre
     
    12h30 à 13h30
     
    Place Edouard Hériot - Métro Solférino
  • Prostitution : manifestation à Paris d'abolitionnistes favorables à la pénalisation des clients

    http://media.rtl.fr/online/image/2013/1123/7767212041_des-manifestants-contre-la-prostitution-a-paris-le-23-novembre-2013.jpg

    Entre 950 et plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris contre les violences faites aux femmes et pour le texte de loi qui prévoit la pénalisation des clients de prostituées.

    Avant de partir de la gare Montparnasse en début d'après-midi, les manifestants ont symboliquement déposé dans une urne des bulletins portant l'inscription "Prostitution Votez: abolition". 

    Plusieurs milliers de personnes, selon les organisateurs, 950 selon la police, ont manifesté samedi 23 novembre à Paris jusqu'à l'Assemblée nationale contre les violences faites aux femmes et pour la pénalisation des clients de prostituées, qui sera discutée prochainement par les députés.

    L'initiative, se tenant à l'avant-veille de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, venait du Collectif national pour les Droits des femmes, qui regroupe des associations féministes, des syndicats et partis politiques.

    Les organisateurs comptabilisaient 3.000 personnes en fin de parcours.

    En tête de cortège, plusieurs femmes parlementaires, dont la députée PS Maud Olivier, co-auteure de la proposition de loi "renforçant la lutte contre le système prostitutionnel".

    Le texte, qui sera examiné la semaine prochaine et dont elle espère "très fortement un changement de mentalité et une responsabilisation des clients", propose de punir l'achat d'actes sexuels d'une amende de 1.500 euros.

    Il n'interdit pas la prostitution.

    Pour Suzy Rojtman, porte-parole du collectif, il marque "une avancée importante" mais "il faut aller plus loin" en faisant "de l'achat d'un acte sexuel un délit".

    Le collectif demande en outre "des financements conséquents" pour le fonds d'accompagnement des parcours de sorties de la prostitution, également prévu dans le texte, ainsi que des titres de séjour "pérennes" pour les prostituées étrangères déterminées à raccrocher.

    Il souhaite aussi que le projet de loi égalité femmes hommes du gouvernement, déjà voté au Sénat et qui sera examiné en janvier à l'Assemblée, soit "encore musclé", via notamment des mesures de protection de "toutes les femmes" victimes de violences, au-delà des violences conjugales et mariages forcés.

    Le nouveau plan triennal présenté vendredi par le gouvernement double les moyens consacrés à cette lutte.

    "Nous serons aussi vigilants à ce que les députés fassent sauter l'amendement du Sénat sur la résidence alternée, nous sommes totalement contre dans les cas de violences conjugales", a également rappelé Suzy Rojtman.

    Au début du parcours, des jeunes du collectif "8 mars pour ToutES", qui pensent que la pénalisation des clients "précarisera encore plus les prostituées", ont tenté de perturber le cortège en tendant, de part et d'autre de la rue de Rennes, une banderole proclamant "clients pénalisés = putes assassinées", un slogan qu'ils ont crié au passage, sans heurt, du cortège.

    http://www.rtl.fr/actualites/info/article/prostitution-manifestation-a-paris-d-abolitionnistes-favorables-a-la-penalisation-des-clients-7767212111

  • Le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes veut faire de la prostitution un délit (Le Monde)

    Des prostituées au bois de Boulogne, en mars 2012.

    Le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) recommande, dans un avis rendu public mardi 5 novembre, que le recours à une prostituée devienne un délit et non une contravention, contrairement à ce que propose une proposition de loi qui sera examinée à l'Assemblée fin novembre.

    Le HCEFH, organisme consultatif, a rendu un avis "favorable" à la proposition de loi déposée le 10 octobre par le groupe socialiste et le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR).

    La présidente du HCEFH, Danielle Bousquet, ancienne députée des Côtes-d'Armor auteure d'une résolution réaffirmant la position abolitionniste de la France en matière de prostitution, "salue et juge incontournable la cohérence globale du texte qui vise à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel tout en renforçant le soutien aux victimes".

    "INVERSION DE LA CHARGE PÉNALE"

    L'organisme se félicite notamment "de la volonté du législateur" de "procéder à une véritable inversion de la charge pénale", en abrogeant le délit de racolage public qui pénalise actuellement les prostituées, et en sanctionnant les clients qui ont recours à leurs services.

    Mais, alors que la proposition de loi prévoit une contravention de 5e classe pour les clients (1 500 euros d'amende, doublée en cas de récidive), le Haut Conseil "appelle à revoir la nature de l'infraction, en faisant du recours à la prostitution un délit". "Sans que ce délit soit nécessairement assorti d'une peine de prison", nuance-t-il. "L'enjeu se situe en effet davantage en terme de nature de l'infraction" qu'au niveau de la peine, ajoute l'avis.

    L'instauration d'une contravention de 5e classe "pose la question de l'échelle des peines", insiste le HCEFH, car le recours à la prostitution serait alors "puni de la même manière qu'un trouble à l'ordre public, tel le fait de déposer avec sa voiture des ordures en dehors des emplacements prévus à cet effet". Il serait même "moins puni que la répétition d'appels téléphoniques malveillants" par exemple, insiste l'organisme.

    De plus, les auteurs de contravention étant renvoyés devant le tribunal de police, alors que les auteurs de délit sont renvoyés devant le tribunal correctionnel, "la valeur pédagogique du rappel à la loi serait affaiblie", insiste le Haut Conseil.

    "STAGE DE RESPONSABILISATION À L'ACHAT D'UN ACTE SEXUEL"

    Parmi 18 recommandations, le Haut Conseil suggère aussi que le "stage de sensibilisation aux conditions d'exercice de la prostitution", proposé également pour sanctionner les clients de prostituées, se transforme en "stage de responsabilisation à l'achat d'un acte sexuel".

    Le texte salue par ailleurs "l'abrogation du délit de racolage" et appelle "à ce que les mentions concernant des condamnations antérieures à la loi pour délit de racolage soient effectivement effacées des casiers judiciaires".

    En matière d'accompagnement et d'aide aux prostituées souhaitant sortir de la prostitution, le HCEFH préconise d'exclure de "l'attribution de l'agrément permettant aux associations de prendre en charge des 'parcours de sortie de la prostitution'" les associations non abolitionnistes, c'est-à-dire celles qui agissent auprès des prostituées sans pour autant défendre l'abolition de la prostitution. Cela pourrait ainsi exclure Médecins du Monde, par exemple.

    La proposition de loi prévoit qu'une autorisation provisoire de séjour de six mois "peut être" délivrée aux prostituées étrangères victimes de proxénétisme et engagées dans un parcours de sortie de la prostitution sans qu'elles soient obligées de dénoncer leurs réseaux. Mais le HCEFH recommande que l'attribution de cette autorisation soit "extraite du pouvoir discrétionnaire du préfet lorsque les conditions d'attribution sont réunies".

    Il préconise aussi "le renouvellement" de cette autorisation de séjour "tout au long du parcours de sortie et d'insertion socio-professionnelle", et suggère d'octroyer le RSA aux prostituées étrangères ayant dénoncé leur réseau.

    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/11/05/le-recours-a-la-prostitution-pourrait-devenir-un-delit_3508595_3224.html