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Humeurs - Page 35

  • "Le parti pris des animaux", de Jean-Christophe Bailly

    En 2007, Jean-Christophe Bailly a publié aux éditions Bayard, Le versant animal, un essai dans lequel il expliquait pourquoi la question animale était devenue absolument centrale, pour lui-même, bien sûr, mais aussi pour tous ceux que la diversité fascine et que les menaces qui pèsent sur elle inquiètent.

    L’influence exercée par cet essai l’a conduit à revenir sur la question à maintes reprises, en France, mais aussi aux États-Unis.

    C’est l’ensemble de ces interventions, ainsi que deux textes un peu plus anciens, que le livre réunit.

    Pourtant, même s’il s’agit en effet d’un recueil où la question animale est déclinée sous des angles d’approche différents, Le parti pris des animaux, dont le titre, clairement "cite" Le parti pris des choses de Francis Ponge, suit un seul et unique fil conducteur, celui de la singularité animale et de la façon dont elle s’adresse à nous : par des signes et des comportements qui écrivent sous nos yeux la respiration multiple et infinie des existences.

    Qu’il s’agisse de réfléchir sur la forme animale ou sur le vivant tout entier, le livre, philosophique sans doute, reste toujours au contact d’une dimension concrète et sensible.

    Une attention spéciale est portée au fait que les animaux n’ont pas de langage.

    Régulièrement décrite comme une infériorité marquant, à l’inverse, l’incontestable suprématie de l’homme, cette absence est ici envisagée comme une forme d’expérience et comme une relation au sens dont l’homme, justement, le beau parleur, aurait beaucoup à apprendre.

    "Les animaux sont des maîtres silencieux" dit l’un des chapitres du livre.

    Chaque animal est envisagé comme une piste, une ligne que la pensée peut suivre.

    Mais dans un monde en proie à une course effrénée à la croissance malmenant les espèces avec cynisme et violence, il est naturel qu’un plaidoyer pour les animaux, et pour l’attention qu’on devrait leur porter, prenne une signification politique.

    Loin d’être comme une ombre portée, cette dimension traverse tout le livre.

    http://www.amazon.fr/dp/2267024667/ref=cm_sw_r_fa_dp_WS1Jrb18PJJP7?tag=hydfbook00-21&ascsubtag=FR-SAGE-1368486114854-LRWYS

  • "Non, l'islam ne permet pas de faire avancer la cause des femmes " par Chahla Chafiq (Le Monde)

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    Un féminisme islamique ?

    Non, l'islam ne permet pas de faire avancer la cause des femmes, contrairement à ce que peuvent affirmer certains intellectuels.

    Par Chahlah Chafiq, écrivain et sociologue

    Après le 8 mars, le féminisme islamique fait encore parler de lui et couler de l'encre. Des colloques sont organisés pour le promouvoir ; des tribunes sont écrites pour le faire découvrir.

    Une réflexion critique doit cependant être menée, tant ce sujet semble facilement conquérir les esprits, cherchant à sortir des images stéréotypées de l'islam et des musulman(e)s.

    Des questions souvent posées à ce propos traduisent cet espoir.

    Le féminisme islamique présente-t-il une voie authentique de la lutte des femmes musulmanes pour l'accès aux droits ?

    Elève-t-il un double étendard contre les visions racistes qui propagent la haine de l'islam et celles qui répandent des interprétations misogynes et rétrogrades ?

    Ou bien au contraire va-t-il dans le sens de l'idéologisation de l'islam et rentre par ce biais dans la même voie que l'islamisme ?

    Ne propage-t-il pas les mêmes leurres que l'islamisme ?

    Les théorisations sur le féminisme islamique apparaissent dans le champ académique des recherches sur le genre, au milieu des années 1990, en Occident.

    L'expérience iranienne a fortement inspiré ces théorisations.

    Déjà, à la fin de l'année 1980, la révolution iranienne contre la dictature du chah avait introduit sur la scène internationale des notions inédites telles que révolution islamique ou république islamique qui avaient enchanté les intellectuels du monde entier par l'articulation innovante entre la tradition religieuse et la modernité.

    La figure des femmes islamistes révolutionnaires cristallisait les rêves de l'islamisme émancipateur.

    DES FEMMES LEADERS ISLAMISTES

    Ces femmes voilées n'étaient pas enfermées dans les foyers et soumises au silence.

    Au contraire, elles se présentaient comme des actrices de la construction de la société juste et saine promise par l'islamisme.

    Elles étaient des soldates du Hezbollah (Parti de Dieu), titre par lequel Khomeyni labélisait les activités des groupes et organisations islamistes qui contribuaient efficacement à la répression de l'opposition séculière et de la société civile et constituaient un des piliers de la consolidation du régime islamiste.

    La figure de ces femmes inspira à Halleh Afshar, professeure en studies of women, gender and sexuality, en Angleterre, le concept de féminisme fondamentaliste.

    Sans se soucier des issues politiques et socioculturelles de ce fameux fondamentalisme qui animait ces femmes, la chercheuse leur attribua le titre de féminisme parce qu'elles disaient haut et fort leurs désirs et quittaient les foyers pour devenir des actrices sociopolitiques.

    Des femmes leaders islamistes se voyaient ainsi appelées féministes alors même qu'elles portaient des critiques virulentes à l'encontre du féminisme en tant que modèle occidental qui, par la défense de l'autonomie des femmes, disloquerait les liens familiaux et sociaux et contribuerait à l'aliénation des êtres humains et à la détérioration de la société.

    Plus tard, à la fin des années 1980, une partie considérable de ces femmes islamistes, confrontées aux conséquences néfastes des discriminations sacralisées par la charia (dont la polygamie, la répudiation, les droits inférieurs des femmes dans la garde des enfants et l'héritage, etc.) élevèrent la voix pour réclamer des réformes.

    Elles inspirèrent cette fois la fabrication du concept de féminisme islamique aux chercheurs universitaires, dont l'historienne Margot Badran et l'anthropologue Ziba Mirhosseini.

    Cette notion n'eut aucune difficulté à se propager dans le milieu des études sur le genre, alors que, sur le terrain, les revendications de réformes de la charia au sein du régime islamiste iranien se trouvaient déjà dans une impasse tout à fait visible.

    Aussi, de nouvelles générations de féministes iraniennes lancèrent, en 2006, la campagne "Changement pour l'égalité" visant à recueillir 1 million de signatures pour l'abrogation de toutes les lois discriminatoires envers les femmes en référence aux conventions internationales fondées sur les valeurs universelles (l'Iran reste parmi les signataires).

    La leçon de l'expérience iranienne se cristallise clairement dans cette campagne féministe dont les membres ont subi, comme tous les défenseurs des droits humains en Iran, une répression implacable : les droits des femmes, comme les droits humains, s'enracinent dans les valeurs universelles.

    Leur ethnicisation, sous prétexte d'une identité nationale, ethnique et religieuse, ne peut que les restreindre au détriment de l'accès des femmes à l'autonomie.

    LES REVENDICATIONS DE RÉFORME DE LA CHARIA

    Pourtant, le concept de féminisme islamique continue à animer les milieux de la recherche et engendre même des perspectives d'une mobilisation internationale en profitant du soutien des universités et de divers organismes qui s'enthousiasment dans le soutien de ce qu'ils pensent être une nouvelle voie de libération des musulmans.

    A cette fin, les intéressés regroupent toutes les luttes des femmes musulmanes et toutes les revendications de réforme de la charia (notamment en ce qui concerne l'homosexualité) sous l'étiquette de féminisme islamique.

    Cela alors qu'un simple regard sur l'histoire des luttes pour l'accès aux droits démocratiques dans les pays islamiques montre que des démarches de relecture des enseignements islamiques ont toujours existé, mais que les féministes ne se sont jamais cantonnées à ces démarches ni n'en ont élaboré une doctrine populiste afin de trouver une voie de libération qui serait adaptée aux souhaits du peuple musulman.

    Rappelons par exemple que les réformes d'Habib Bourguiba (1903-2000) en Tunisie en matière de droits des femmes étaient fondées sur une interprétation progressiste de l'islam.

    Les féministes tunisiennes avaient salué ces réformes, tout en soulignant leurs limites (notamment en matière d'égalité dans l'héritage) qui se justifiaient en référence à l'identité islamique, alors que la loi constitutionnelle du pays affirmait l'égalité des citoyens.

    Cette contradiction traverse, et souvent de manière plus importante que sous la Tunisie de Bourguiba, un nombre important de pays islamiques qui connaissent un processus de modernisation sans que l'Etat modernisateur assume la modernité politique et ses principes démocratiques.

    En instrumentalisant la religion comme le ciment de l'identité collective, l'autoritarisme refuse les valeurs démocratiques (en prétextant qu'elles viennent de l'Occident).

    Il soutient ainsi une modernité mutilée qui bloque les réformes et renforce de manière explosive les crises culturelles dues au passage de la tradition à la modernité.

    Dans ce contexte aggravé par une corruption générée par la dictature et les injustices, l'islamisme se présente comme une alternative politique capable de mobiliser, et ce d'autant plus qu'il profite des moyens que la légitimité de l'institution religieuse lui offre.

    Il prône ainsi un retour à l'islam pour la construction d'une société idéale qui offrirait aux hommes et aux femmes une place digne dans une société juste et saine.

    Présenté comme une identité globale et globalisante, l'islam détermine alors à la fois le passé, le présent et l'avenir de la communauté fantasmée comme une oumma unifiée.

    L'autonomie individuelle est soumise aux diktats islamistes (qui se disent les garants de l'oumma) et les principes d'égalité et de liberté sont niés au nom du sacré.

    La théorie du féminisme islamique, en faisant de l'islam la source et l'horizon de la praxis féministe, projette, au-delà de la volonté de ses concepteurs et de ses défenseurs, un islam essentialisé qui croise parfaitement les objectifs de l'islamisme et va à l'encontre de l'autonomie créatrice projetée par le féminisme.

    En créant une étiquette identitaire, il renvoie les féministes qui agissent depuis des décennies dans des pays islamiques dans la case des non-authentiques.

    Là où l'avenir des droits démocratiques dépend du rapport de forces entre les islamistes et les défenseurs de la démocratie séculière, ces aspects agissent en défaveur des causes féministes.

    Et, dans le contexte français où la séparation entre l'Eglise et l'Etat présente une garantie majeure des droits démocratiques, il est grand temps de réfléchir sérieusement à une articulation entre la laïcité, le féminisme et les droits des homosexuels.

    Les débats sur le mariage pour tous nous le rappellent vivement.


    Chahla Chafiq

    Etudiante et militante de gauche lors de la révolution iranienne de 1979, Chahla Chafiq s'exile en France après trois ans de pouvoir islamiste.

    Elle est écrivain et sociologue.

    Elle a notamment publié :

    Islam politique, sexe et genre. A la lumière de l'expérience iranienne (PUF, 2011),
    Chemins et brouillard (Métropolis, 2005),
    Le Nouvel Homme islamiste-Les prisons politiques en Iran (Ed. Le Félin, 2002),
    Femmes sous le voile face à la loi islamique (Ed. Le Félin, 1995).

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/03/09/un-feminisme-islamique_1845619_3232.html?xtmc=chahla_chafiq&xtcr=1

  • À un homme partant pour la chasse (Victor Hugo)

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    Oui, l'homme est responsable et rendra compte un jour.
    Sur cette terre où l'ombre et l'aurore ont leur tour,
    Sois l'intendant de Dieu, mais l'intendant honnête.
    Tremble de tout abus de pouvoir sur la bête.
    Te figures-tu donc être un tel but final
    Que tu puisses sans peur devenir infernal,
    Vorace, sensuel, voluptueux, féroce,
    Échiner le baudet, exténuer la rosse,
    En lui crevant les yeux engraisser l'ortolan,
    Et massacrer les bois trois ou quatre fois l'an ?
    Ce gai chasseur, armant son fusil ou son piège,
    Confine à l'assassin et touche au sacrilège.
    Penser, voilà ton but ; vivre, voilà ton droit.
    Tuer pour jouir, non. Crois-tu donc que ce soit
    Pour donner meilleur goût à la caille rôtie
    Que le soleil ajoute une aigrette à l'ortie,
    Peint la mûre, ou rougit la graine du sorbier ?

    Dieu qui fait les oiseaux ne fait pas le gibier.

    Victor Hugo, Dernière gerbe

  • L'albatros (Baudelaire)

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    Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
    Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
    Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
    Le navire glissant sur les gouffres amers.

    A peine les ont-ils déposés sur les planches,
    Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
    Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
    Comme des avirons traîner à côté d'eux.

    Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
    Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
    L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
    L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

    Le Poète est semblable au prince des nuées
    Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
    Exilé sur le sol au milieu des huées,
    Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

    Baudelaire, Les Fleurs du mal

  • Affaire Findus : une nouvelle preuve de notre schizophrénie morale

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    Voici qu'on vient de découvrir, dans des produits de la marque Findus, de la viande dans de la viande.

    Scandale !

    Cette affaire est un bel exemple de la schizophrénie morale humaine : les gens consomment de la viande, mais quand ils mangent sans le vouloir celle d'un animal qu'ils jugent particulier, différent ou supérieur comme le cheval, ils crient au scandale.
     
    Cherchez l'erreur.
     
    Devenez végans.
     
    Aucun animal ne doit nous servir de nourriture : ni les chevaux, ni les chiens, ni les chats, ni les dauphins, ni les phoques, ni les éléphants, ni les baleines, non plus que les cochons, les poules, les moutons, les boeufs, les canards, les poissons, les lapins ou les homards.

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/20130210trib000747847/affaire-findus-benoit-hamon-craint-d-autres-cas-la-roumanie-se-defend.html

  • Pourquoi R. Enthoven est-il appelé « philosophe » ? (Cristi Barbulescu)

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    Il m’est arrivé d’écouter ou de regarder Raphaël Enthoven qui, il faut le dire, est plutôt doué dans ce qu’il fait, parler.

    Aujourd’hui, je viens de le lire et je remarque qu’il est, à cet exercice, bien en dessous de ses capacités intellectuelles.

    Mais cela ne serait pas très grave si cette défaillance n’était d’abord morale.

    Dans un article que vous pouvez lire et télécharger ici, le vulgarisateur de philosophie se victimise et victimise les pro-corrida qui, d’après ses dires, subissent les attaques violentes des anti-corrida.

    A la question du titre, « Pourquoi les anti-corrida sont-ils si violents ? » l’auteur n’apporte aucune réponse.

    Mais ce n’est pas grave, sont rôle c’est de vulgariser la pensée des autres.

    Passons à l’article lui-même.

    R. Enthoven reconnaît que la cause des anti-corrida est noble.

    Nous le remercions, c’est vraiment gentil de sa part.

    Mais, car il y a toujours un « mais » quand on commence comme ça, cette cause a des mauvais défenseurs.

    Certes, ce n’est pas parce qu’on a raison qu’on le dit de manière correcte, respectueuse ou plaisante.

    Cela, R. Enthoven l’a compris.

    Et il est vrai aussi que certains d’entre nous devraient le comprendre.

    Les malhonnêtes et les faux nous attaqueront toujours sur ce côté-là.

    Oui, nous devons être irréprochables, ce n’est pas juste mais c’est comme ça.

    R. Enthoven cite F. Wolff, le « philosophe » des entreprises de la corrida.

    « […] la corrida est un art, pathétique et sublime, de « tromper sans mentir ».

    Évidemment, on évite de raconter tous les « trafics » que les taureaux subissent avant d’entrer dans l’arène : modification des cornes, affaiblissement, solitude.

    « Tromper sans mentir » dit-il.

    C’est bien une phrase de sophiste ça et non de philosophe.

    Cet art demande « courage, maîtrise de soi et sens de l’honneur ».

    Selon les calculs d’Élisabeth Hardouin-Fugier, entre 1950 et 2005, en Europe, il y a eu un matador tué pour 45.000 taureaux, ce qui fait 0,002 % de chances pour un humain de mourir au combat.

    Tu parles d’un courage !

    Sur la « maîtrise de soi » il suffit de voir leurs mimiques aux tueurs de taureaux pour comprendre qu’il y a là plutôt de la colère, de la haine, du mépris, de la violence que de la maîtrise.

    Quant à l’honneur, tuer un innocent qui n’a rien demandé et prendre l’argent à la fin ressemble plutôt à un crime prémédité qu’à de l’honneur.

    « Les taureaux sont traités comme des individus » : sélectionnés, élevés et tués dans le seul but de satisfaire les désirs humains, c’est ainsi que d’après F. Wolff on devrait traiter les « individus ».

    Quid de la définition d’individu ?

    Allez, vous êtes philosophe bon sang !

    Et de plus, vous êtes vous-même un individu.

    Mais vous n’aimeriez surtout pas être traité de la même manière que l’individu taureau car vous, vous avez plus de valeur, certainement.

    « […] qu’à tout prendre, il vaut mieux mourir dans l’arène en défendant sa liberté que dans un abattoir ».

    A tout prendre, il vaut mieux ne pas être obligé de risquer sa vie pour gagner sa vie.

    Le taureau a été placé de force dans cette situation, il a été de force rendu esclave.

    Dans les deux cas, l’abattoir et l’arène, la « noblesse » n’est que dans la tête des humains assoiffés de sang et déficients moralement.

    Et, à tout prendre, ni l’abattoir ni l’arène.

    Ce serait encore mieux si on respecte les animaux comme disent le faire les pro-corrida, n’est-ce pas ?

    « […] la vraie barbarie serait que l’homme et le taureau courent le même risque. »

    Déjà, payer et organiser un spectacle où un être humain, être de notre espèce, des fois de notre famille, risque de mourir (même si, encore une fois, le risque est minime) est un acte barbare, immoral et relevant plus de la psychiatrie que de l’art.

    Mais, en plus de cela, applaudir et se réjouir de la mort et de la souffrance d’un innocent, fût-il d’une autre espèce, ne fait que rajouter du poids aux trois qualificatifs précédents.

    En tout cas, cette phrase montre aussi le fond de la pensée de R. Enthoven : un humain a plus de valeur morale qu’un taureau, et c’est déjà un présupposé anthropocentrique, et c’est déjà une arrogance injustifiée : c’est ce que l’on appelle spécisme.

    Je crois qu’il n’est pas vraiment nécessaire d’écouter Wolff pour connaître ses arguments : ce sont les mêmes que ceux de n’importe quelle personne fortement alcoolisée assistant au crime d’un taureau.

    Sauf, peut-être, que le langage n’est pas le même.

    Mais le fond, lui, est identique et l’acte final, art ou soif de sang, est un : la mort d’un innocent.

    J’aimerais bien que R. Enthoven définisse les termes «barbarie, terreur, horreur, décadence humaine, boucherie satanique, abrutissement collectif, tortionnaires, psychopathes, tueurs à gages, sadisme jouissif, apologie du sang » mais aussi leur contraire pour voir si le crime d’un taureau et sa préméditation peuvent en être synonymes ou antonymes.

    Généralement, un lobby a des intérêts financiers ou idéologiques.

    Traiter les opposants aux crimes prémédités de lobbyistes c’est non seulement rater la définition du « lobby » mais aussi perdre une occasion de taire son ignorance du sujet.

    Derrière les manières parfois sanguines des défenseurs des taureaux, il y a la cruelle réalité qui n’est l’affaire d’aucun lobby : et la réalité c’est que, quels que soient les mots et l’idéologie exprimés, le taureau est tué à force de blessures.

    Vous pouvez appeler cela art ou torture, ce qui compte c’est le vécu du taureau et son vécu, pour peu que l’on soit objectif, ne peut pas être dit enviable : il meurt à se faire transpercer de tous les côtés.

    Une autre preuve du spécisme criant de R. Enthoven c’est le terme « bêtes » qu’il utilise pour définir certains des anti-corrida.

    Premièrement, je m’étonne qu’une revue assez connue (non pas pour sa qualité, mais bon) accepte la publication d’un terme qui pourrait être ressenti comme l’insulte qu’il est.

    Deuxièmement, je m’étonne (à moitié) qu’un prétendu connaisseur de la philosophie soit aussi enclin à utiliser des mots qu’il serait dans l’incapacité de définir.

    En effet, la « bêtise » n’est qu’un mot qui ne recouvre que l’incapacité de l’observateur à voir l’étendue d’un acte.

    Troisièmement, le terme « bête » ne devrait pas être utilisé comme une insulte dans le sens où il pourrait être synonyme d’animal.

    Or, jusqu’à la preuve du contraire, et dans une vision non-anthropocentrique, c’est à dire dans une vision intellectuellement ouverte et objective, être un « animal » n’est pas un défaut mais un état que beaucoup d’êtres, y compris R. Enthoven, partagent.

    Il n’y a pas de désapprobation « imaginaire » de la corrida, sauf pour ceux qui contestent aux sondages toute légitimité et à la démocratie toute valeur.

    Oui, bon, le fin philosophe a cru déceler une incohérence psychologique entre ce que les anti-corrida dénoncent et ce qu’ils font.

    En même temps, je voudrais bien vous voir, vous, dénoncer un acte sans forcément le montrer ou le qualifier.

    De plus, si mes yeux ne me trompent pas, la photo de votre plaidoirie même montre un taureau ensanglanté.

    Comment expliquez-vous cela ?

    Dans l’ensemble, cet article n’a aucune teneur philosophique et morale.

    Normal, me diriez-vous, chers lecteurs avisés, il est publié dans L’Express.

    Mais permettez-moi de vous contredire : je crois que vous vous trompez : ce n’est pas parce qu’il est publié dans L’Express qu’il n’a aucune teneur philosophique et morale, mais c’est seulement parce que son auteur n’en a pas sur ce sujet.

    Il a bien voulu se défendre mais il s’est enfoncé car clairement il ne voit pas puisqu’il ne regarde que ce qui l’intéresse.

    J’aimerais dire que vous avez entaché la philosophie, R. Enthoven, mais il ne me semble pas logiquement possible de l’affirmer car on ne peut entacher ce qu’on n’atteint pas.

    Pour finir, une dernière petite incohérence dans votre article trouble et confus : « […] la cause qu’ils ont peut-être raison de défendre ».

    Au début, c’était une cause noble, maintenant elle est « peut-être » défendable ?

    Décidez-vous car il me semble que c’est contradictoire.

    Mais vous n’êtes sûrement pas à ça près, n’est-ce pas ?

    https://mouvementvegan.wordpress.com/2013/02/01/pourquoi-r-enthoven-est-il-appele-philosophe/

  • 56 milliards par an

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    56 Milliards par an.

    C'est le nombre d'animaux tués dans le monde par les industries de la viande, des produits laitiers et des œufs.

    Ce chiffre n'inclut pas les milliards de poissons et autres animaux aquatiques tués annuellement.

    Vous ne voulez pas collaborer au massacre ?

    Vous êtes contre la violence ?

    Alors devenez végan.

    http://vegan.fr/quest-ce-que-le-veganisme/

    http://fr.abolitionistapproach.com/a-propos/notre-mission/

  • Et comme un seul corps, ils s'empiffrèrent

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    Les "fêtes", ou la défaite des animaux à son paroxysme


    Pour des fêtes sans souffrance ni mort d'autrui, voici un délicieux repas végan concocté par Laura :
    http://animaux-et-loisirs-creatifs.over-blog.fr/article-26008630.html

    ... sans oublier le Faux Gras de Gaïa
    :
    http://www.unmondevegan.com/faux-gras-bio,fr,4,gaia1.cfm