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Libération animale - Page 35

  • "De la cohérence" (Vegmag)

    Harmonie innéfable

    http://www.vegmag.fr/005-actus/043-paroles-veganes/661-paroles-veganes-de-la-coherence.html

     De la cohérence

    Un synonyme du mot cohérence est harmonie.

    Un de ses antonymes est confusion.

    Entre la confusion et l’harmonie, notre choix devrait être fait, surtout lorsqu’il s’agit du bien de ces animaux que nous affirmons défendre.

    Souvent pourtant l’on prétend que la cohérence en ce domaine est impossible, que le monde étant régi par une exploitation animale omniprésente, nul ne serait, en pratique, en mesure d’être cohérent absolument.

    Mais c’est méconnaître une des règles morales fondamentales, à savoir que si la perfection n’existe pas, en revanche chacun se doit d’y tendre.

    Miguel d’Unamuno disait à propos de Dieu :

    « Croire en Dieu, c’est désirer qu’il existe, et c’est, en outre, se conduire comme s’il existait. »

    Il voulait dire par là que ce n’est pas tant le fait que Dieu existe ou non qui importe, mais le fait que nous nous conduisions comme si tel était le cas, et, pourquoi pas, en « accoucher » ainsi pour de bon.

    Cela vaut pour le sujet qui nous occupe.

    Peu importe qu’il soit possible ou non, dans le monde tel qu’il est, d’être absolument végan (peut-être ne le pouvons-nous pas en effet) : l’essentiel est de nous efforcer de tendre vers cet absolu par tous les moyens et autant qu’il est possible, par respect des non-humains dont nous prétendons prendre en compte les intérêts, et faire advenir, de cette façon, un monde libéré de l’exploitation animale.

    Le fait de tendre vers cet absolu respect par tous les moyens et autant qu’il est possible, c’est précisément la cohérence.

    Et la cohérence exige deux qualités cardinales : la volonté et l’humilité.

    La volonté est ce qui nous fait le plus défaut.

    Souvent nous sommes régis par des forces qui ne sont pas nôtres, tout en croyant le contraire.

    Nous sommes influençables, que ce soit par d’autres humains, la publicité, la mode ou nos faiblesses particulières qui nous empêchent d’être authentiquement libres.

    Nous nous croyons libres mais il est rare que nous le soyons, car nous pensons peu par nous-mêmes.

    Or la liberté n’est rien sans la volonté.

    Est libre celui qui conquiert, par le vouloir, son affranchissement.

    Il devient alors cet individu unique en ce qu’il est porteur de ses propres valeurs.

    L’homme volontaire est donc celui de la conscience.

    La conscience d’un humain se préoccupant moralement des autres humains lui interdit de nuire à ces derniers.

    Un humanitaire possédant la conscience de sa mission respecte l’engagement moral qui est le sien, celui de venir en aide à ses semblables.

    Un humanitaire qui déroge à sa mission n’en est plus un (ainsi de celui qui, par exemple, sera reconnu coupable d’attouchements sexuels sur des enfants qu’il devait au départ protéger).

    Il en va de même de l’animaliste.

    L’animaliste, s’il veut mériter ce nom, doit respecter son propre engagement moral, qui est de ne rien faire qui puisse nuire aux animaux.

    Un animaliste se doit donc d’être végan, à moins de reconnaître qu’il n’en est pas un dans le sens où sa volonté n’est pas assez forte pour vaincre son désir de consommer, par exemple, des œufs et du fromage alors qu’il sait que la production d’œufs et de produits laitiers, fussent-ils bios, condamne des animaux à la torture et à la mort, soit tout ce contre quoi il déclare s’opposer.

    C’est ici que l’humilité entre en jeu.

    Consentir à reconnaître son manque de volonté, et donc de conscience, suppose un pas fondamental dans la bonne direction.

    La plupart des végans sont d’anciens omnivores ou végétariens qui ont eu l’humilité de remettre en cause leur mode de vie dans le sens d’une plus grande cohérence avec leurs idéaux.

    L’éthique végane abolitionniste ne prétend pas faire preuve d’autre chose que de cohérence, c’est-à-dire d’harmonie avec les principes intangibles que tout animaliste se doit de posséder, mais aussi d’harmonie dans le monde.

    Méryl Pinque

    http://www.vegmag.fr/005-actus/043-paroles-veganes/661-paroles-veganes-de-la-coherence.html?var_mode=

  • Petite leçon de logique : le véganisme, une nécessité morale

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    Vous respectez les animaux ?

    Alors ne les consommez plus : devenez végan.

    Supprimez de votre vie quotidienne tous les produits d'origine animale : viande, produits laitiers, oeufs, miel, cuir, laine, soie, etc.

    Tous ces produits sont aisément remplaçables par d'autres qui ne proviennent pas de la souffrance et de la mort de ces animaux que par ailleurs vous prétendez défendre.

    Toute utilisation des animaux est de l'exploitation.

    Il n'y a pas d'exploitation "humaine".

    La seule manière de mettre fin à l'exploitation, c'est de renoncer à tous les produits d'origine animale.

    La seule solution, c'est de devenir végan.

  • Corrida : la torture fait désormais partie du patrimoine immatériel français

     

    La France vit essentiellement de deux choses : le nucléaire et les armes.

    Depuis aujourd'hui, la torture fait partie de son patrimoine immatériel.

    NOUS SOMMES UNE HONTE POUR LE MONDE.

    Aujourd'hui, je renie mon pays.

  • A propos de l'abattage rituel et de l'abattage des animaux en général

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    La question de l'abattage rituel soulève deux problèmes de taille :

    1) un problème d'ordre éthique : le meurtre des animaux dans les abattoirs, qu'il soit rituel ou non.

    Ne tombons pas dans le piège de croire que les animaux abattus "non rituellement" ne sont pas torturés, et ne jetons pas (je parle ici de la majorité des gens qui ne sont pas végans) le haro sur l'abattage rituel pour se sentir moralement autorisés et blanchis à continuer de consommer des produits animaux sous prétexte que lesdits animaux ont été abattus "non rituellement".

    Car c'est bien ce qui se passe : j'en veux pour preuve la discussion soutenue que j'ai depuis quelques jours avec certaines dames de la  "protection animale", non véganes ni même végétariennes, qui clament leur horreur de l'abattage rituel pour mieux se persuader qu'elles ne font rien de mal, elles, en consommant du non halal/casher (ce qui n'est même pas vrai dans les faits, vu que de plus en plus d'animaux sont tués rituellement sans que le consommateur le sache).

    2) un problème d'ordre social et civilisationnel : nous ne devons pas tolérer l'abattage rituel dans des sociétés qui ont pris le parti des Lumières et du rejet des religions dogmatiques.

    C'est bien la peine de bouffer du curé à longueur de temps si c'est pour in fine bénir les imams (et les rabbins) sous prétexte qu'ils sont "autres" que nous (et  donc forcément mieux).

    En fait, on est en train de régresser en tolérant le retour des rites les plus sanglants (que le Coran ne prescrit même pas).

    Cela démontre que nous signons notre arrêt de mort en un étrange masochisme que personne ou presque ne semble remarquer, encore moins analyser - ce qui pourtant serait passionnant.

    Conclusion : nous devons lutter contre l'abattage rituel, mais également contre toutes les formes d'abattage et d'exploitation des animaux quelles qu'elles soient, et ce partout dans le monde.

    Pour cela, une seule voie : celle du véganisme.

    M. P.

  • Les Pays-Bas envisagent d’interdire l’abattage rituel (Euronews)

    http://www.elishean.org/wp-content/uploads/2010/11/liberte.jpg

    Défendre les traditions religieuses, ou protéger les animaux ?

    Le débat fait rage aux Pays-Bas.

    Un parti qui défend les animaux, épaulé par le parti d’extrême-droite de Geert Wilders, veut interdire l’abattage rituel, qui consiste à égorger les bêtes à vif, sans étourdissement préalable.

    Une décision qui fait bondir les communautés juives et musulmanes, adeptes de la viande casher et halal.

    “Notre communauté juive est très choquée, réagit Raphael Evers, rabbin de Rotterdam.

    On est implanté ici aux Pays-Bas depuis 400 ans et on considère cette nouvelle loi contre l’abattage rituel comme une atteinte à nos droits religieux constitutionnels.”

    Le parti des animaux, le premier de ce genre à être représenté dans un parlement au monde, estime que la souffrance de l’animal est plus importante que le respect des traditions religieuses.

    Impensable pour les musulmans :

    “Si la loi passe, tout ce qui nous reste c’est manifester, dit Abdulfatteh Ali-Salah, de la société Halal Correct.

    Et c’est ce que nous ferons.

    Les musulmans et les juifs protesteront en masse contre cette loi.”

    A l’origine de la loi, la leader du parti des animaux, Marianne Thieme.

    Son projet de loi doit être soumis au vote ce mois.

    De quoi faire pâlir d’envie la Française Brigitte Bardot, qui a lancé début 2011 une campagne contre l’abattage rituel dans l’hexagone.

    Copyright © 2011 euronews

    http://fr.euronews.net/2011/04/08/les-pays-bas-envisagent-d-interdire-l-abattage-rituel/

  • "Le crapaud", Victor Hugo

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    Le crapaud

    Que savons-nous ? qui donc connaît le fond des choses ?

    Le couchant rayonnait dans les nuages roses ;
    C'était la fin d'un jour d'orage, et l'occident
    Changeait l'ondée en flamme en son brasier ardent ;
    Près d'une ornière, au bord d'une flaque de pluie,
    Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie ;
    Grave, il songeait ; l'horreur contemplait la splendeur.
    (Oh ! pourquoi la souffrance et pourquoi la laideur ?
    Hélas ! le bas-empire est couvert d'Augustules,
    Les Césars de forfaits, les crapauds de pustules,
    Comme le pré de fleurs et le ciel de soleils !)
    Les feuilles s'empourpraient dans les arbres vermeils ;
    L'eau miroitait, mêlée à l'herbe, dans l'ornière ;
    Le soir se déployait ainsi qu'une bannière ;
    L'oiseau baissait la voix dans le jour affaibli ;
    Tout s'apaisait, dans l'air, sur l'onde ; et, plein d'oubli,
    Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère,
    Doux, regardait la grande auréole solaire ;
    Peut-être le maudit se sentait-il béni,
    Pas de bête qui n'ait un reflet d'infini ;
    Pas de prunelle abjecte et vile que ne touche
    L'éclair d'en haut, parfois tendre et parfois farouche ;
    Pas de monstre chétif, louche, impur, chassieux,
    Qui n'ait l'immensité des astres dans les yeux.
    Un homme qui passait vit la hideuse bête,
    Et, frémissant, lui mit son talon sur la tête ;
    C'était un prêtre ayant un livre qu'il lisait ;
    Puis une femme, avec une fleur au corset,
    Vint et lui creva l'œil du bout de son ombrelle ;
    Et le prêtre était vieux, et la femme était belle.
    Vinrent quatre écoliers, sereins comme le ciel.
    – J'étais enfant, j'étais petit, j'étais cruel ; –
    Tout homme sur la terre, où l'âme erre asservie,
    Peut commencer ainsi le récit de sa vie.
    On a le jeu, l'ivresse et l'aube dans les yeux,
    On a sa mère, on est des écoliers joyeux,
    De petits hommes gais, respirant l'atmosphère
    À pleins poumons, aimés, libres, contents ; que faire
    Sinon de torturer quelque être malheureux ?
    Le crapaud se traînait au fond du chemin creux.
    C'était l'heure où des champs les profondeurs s'azurent ;
    Fauve, il cherchait la nuit ; les enfants l'aperçurent
    Et crièrent : « Tuons ce vilain animal,
    Et, puisqu'il est si laid, faisons-lui bien du mal ! »
    Et chacun d'eux, riant, – l'enfant rit quand il tue, –
    Se mit à le piquer d'une branche pointue,
    Élargissant le trou de l'œil crevé, blessant
    Les blessures, ravis, applaudis du passant ;
    Car les passants riaient ; et l'ombre sépulcrale
    Couvrait ce noir martyr qui n'a pas même un râle,
    Et le sang, sang affreux, de toutes parts coulait
    Sur ce pauvre être ayant pour crime d'être laid ;
    Il fuyait ; il avait une patte arrachée ;
    Un enfant le frappait d'une pelle ébréchée ;
    Et chaque coup faisait écumer ce proscrit
    Qui, même quand le jour sur sa tête sourit,
    Même sous le grand ciel, rampe au fond d'une cave ;
    Et les enfants disaient : « Est-il méchant ! il bave ! »
    Son front saignait ; son œil pendait ; dans le genêt
    Et la ronce, effroyable à voir, il cheminait ;
    On eût dit qu'il sortait de quelque affreuse serre ;
    Oh ! la sombre action, empirer la misère !
    Ajouter de l'horreur à la difformité !
    Disloqué, de cailloux en cailloux cahoté,
    Il respirait toujours ; sans abri, sans asile,
    Il rampait ; on eût dit que la mort, difficile,
    Le trouvait si hideux qu'elle le refusait ;
    Les enfants le voulaient saisir dans un lacet,
    Mais il leur échappa, glissant le long des haies ;
    L'ornière était béante, il y traîna ses plaies
    Et s'y plongea, sanglant, brisé, le crâne ouvert,
    Sentant quelque fraîcheur dans ce cloaque vert,
    Lavant la cruauté de l'homme en cette boue ;
    Et les enfants, avec le printemps sur la joue,
    Blonds, charmants, ne s'étaient jamais tant divertis ;
    Tous parlaient à la fois et les grands aux petits
    Criaient : «Viens voir! dis donc, Adolphe, dis donc, Pierre,
    Allons pour l'achever prendre une grosse pierre ! »
    Tous ensemble, sur l'être au hasard exécré,
    Ils fixaient leurs regards, et le désespéré
    Regardait s'incliner sur lui ces fronts horribles.
    – Hélas ! ayons des buts, mais n'ayons pas de cibles ;
    Quand nous visons un point de l'horizon humain,
    Ayons la vie, et non la mort, dans notre main. –
    Tous les yeux poursuivaient le crapaud dans la vase ;
    C'était de la fureur et c'était de l'extase ;
    Un des enfants revint, apportant un pavé,
    Pesant, mais pour le mal aisément soulevé,
    Et dit : « Nous allons voir comment cela va faire. »
    Or, en ce même instant, juste à ce point de terre,
    Le hasard amenait un chariot très lourd
    Traîné par un vieux âne éclopé, maigre et sourd ;
    Cet âne harassé, boiteux et lamentable,
    Après un jour de marche approchait de l'étable ;
    Il roulait la charrette et portait un panier ;
    Chaque pas qu'il faisait semblait l'avant-dernier ;
    Cette bête marchait, battue, exténuée ;
    Les coups l'enveloppaient ainsi qu'une nuée ;
    Il avait dans ses yeux voilés d'une vapeur
    Cette stupidité qui peut-être est stupeur ;
    Et l'ornière était creuse, et si pleine de boue
    Et d'un versant si dur que chaque tour de roue
    Était comme un lugubre et rauque arrachement ;
    Et l'âne allait geignant et l'ânier blasphémant ;
    La route descendait et poussait la bourrique ;
    L'âne songeait, passif, sous le fouet, sous la trique,
    Dans une profondeur où l'homme ne va pas.

    Les enfants entendant cette roue et ce pas,
    Se tournèrent bruyants et virent la charrette :
    « Ne mets pas le pavé sur le crapaud. Arrête ! »
    Crièrent-ils. « Vois-tu, la voiture descend
    Et va passer dessus, c'est bien plus amusant. »

    Tous regardaient. Soudain, avançant dans l'ornière
    Où le monstre attendait sa torture dernière,
    L'âne vit le crapaud, et, triste, – hélas ! penché
    Sur un plus triste, – lourd, rompu, morne, écorché,
    Il sembla le flairer avec sa tête basse ;
    Ce forçat, ce damné, ce patient, fit grâce ;
    Il rassembla sa force éteinte, et, roidissant
    Sa chaîne et son licou sur ses muscles en sang,
    Résistant à l'ânier qui lui criait : Avance !
    Maîtrisant du fardeau l'affreuse connivence,
    Avec sa lassitude acceptant le combat,
    Tirant le chariot et soulevant le bât,
    Hagard, il détourna la roue inexorable,
    Laissant derrière lui vivre ce misérable ;
    Puis, sous un coup de fouet, il reprit son chemin.

    Alors, lâchant la pierre échappée à sa main,
    Un des enfants – celui qui conte cette histoire, –
    Sous la voûte infinie à la fois bleue et noire,
    Entendit une voix qui lui disait : Sois bon !

    Bonté de l'idiot ! diamant du charbon !
    Sainte énigme ! lumière auguste des ténèbres !
    Les célestes n'ont rien de plus que les funèbres
    Si les funèbres, groupe aveugle et châtié,
    Songent, et, n'ayant pas la joie, ont la pitié.
    Ô spectacle sacré ! l'ombre secourant l'ombre,
    L'âme obscure venant en aide à l'âme sombre,
    Le stupide, attendri, sur l'affreux se penchant,
    Le damné bon faisant rêver l'élu méchant !
    L'animal avançant lorsque l'homme recule !
    Dans la sérénité du pâle crépuscule,
    La brute par moments pense et sent qu'elle est sœur
    De la mystérieuse et profonde douceur ;
    Il suffit qu'un éclair de grâce brille en elle
    Pour qu'elle soit égale à l'étoile éternelle ;
    Le baudet qui, rentrant le soir, surchargé, las,
    Mourant, sentant saigner ses pauvres sabots plats,
    Fait quelques pas de plus, s'écarte et se dérange
    Pour ne pas écraser un crapaud dans la fange,
    Cet âne abject, souillé, meurtri sous le bâton,
    Est plus saint que Socrate et plus grand que Platon.
    Tu cherches, philosophe ? Ô penseur, tu médites ?
    Veux-tu trouver le vrai sous nos brumes maudites ?
    Crois, pleure, abîme-toi dans l'insondable amour !
    Quiconque est bon voit clair dans l'obscur carrefour ;
    Quiconque est bon habite un coin du ciel. Ô sage,
    La bonté, qui du monde éclaire le visage,
    La bonté, ce regard du matin ingénu,
    La bonté, pur rayon qui chauffe l'inconnu,
    Instinct qui, dans la nuit et dans la souffrance, aime,
    Est le trait d'union ineffable et suprême
    Qui joint, dans l'ombre, hélas ! si lugubre souvent,
    Le grand innocent, l'âne, à Dieu le grand savant.

    Victor Hugo, La Légende des siècles

  • "Malnutrition et végétalisme : pas d'amalgame" : communiqué de l'AVF (Association Végétarienne de France)

    Photo tirée du blog "The Vegan Mom" :

    http://theveganmom.com/2011/01/11/feeding-your-vegan-baby/

    Pour diffusion immédiate : vendredi 1er avril 2011
    Contact : Isabelle Dudouet-Bercegeay : 06-61-16-02-33 - avf.medias@vegetarisme.fr

    MALNUTRITION ET VÉGÉTALISME : PAS D’AMALGAME.

    Les parents végétaliens d’une fillette décédée à l’âge de 11 mois, en mars 2008, sont jugés cette semaine aux assises, pour « privation de soins ou d’aliments ».

    L’Association Végétarienne de France fait savoir que la mise en avant systématique du fait que les parents de la fillette sont végétaliens conduit à un injuste amalgame.

    L’association rappelle qu’il existe des millions de familles végétaliennes à travers le monde dont les enfants, végétaliens de naissance, sont en bonne santé.

    Monter en épingle un cas isolé stigmatise toute une communauté, généralement bien
    informée.

    L’inconscience de parents incapables de s’occuper de la santé de leur enfant n’a aucun rapport avec la pratique du végétalisme (qui exclut la consommation de produits ou sous-produits d’origine animale).

    L’Association Végétarienne de France attire l’attention sur le fait que, contrairement aux affirmations aussi péremptoires que non fondées de certains professionnels de santé, une alimentation végétalienne bien menée est adéquate sur le plan nutritionnel et bonne pour la santé, et ce à tous les âges de la vie.

    C’est ce qui ressort d’une revue exhaustive de la littérature médicale menée en 2009 par la plus grande association de diététiciens au monde, à savoir l’Association américaine de Diététique.

    C’est également la position de l’association française APSARes (Association de Professionnels de Santé pour une Alimentation Responsable).

    Les alimentations végétarienne et végétalienne sont mal connues d’une grande partie du corps médical français, qui éprouve ainsi des difficultés pour apporter conseils et informations fiables aux familles faisant ce choix alimentaire (très répandu dans d’autres pays européens ou aux U.S.A.).

    Cet état de fait a probablement contribué à ce drame.

    L’Association Végétarienne de France se tient à la disposition de ceux qui souhaiteraient rencontrer des familles françaises dont les enfants sont végétaliens de naissance et en bonne santé.

    Nous pouvons également vous mettre en contact avec des professionnels de santé spécialisés dans les alimentations végétarienne et végétalienne.

    Plus d’informations sur www.vegetarisme.fr

    http://www.vegetarisme.fr/_pdfs/CP20110401_reaction_au_proces_du_couple_de_vegetaliens.pdf

  • Impossible d'être végétarien en France ? (Slate.fr)

    http://keetsa.com/blog/wp-content/uploads/2007/06/cubench.gif

    La France est-elle un pays dans lequel on ne peut être végétarien ?

    C'est la question que se pose The Guardian en marge du procès des parents accusés de défaut de soins après la mort de leur fille nourrie uniquement au lait maternel.

    Sergine et Joël Le Moaligou avaient appelé les pompiers le 25 mars 2008, lorsque leur fille de 11 mois s'était trouvée très affaiblie.

    Mais ceux-ci n'avaient pu que constater la mort de l'enfant, peut-on lire dans Le Point, qui précise que les parents étaient tous deux végétaliens.

    Ils encourent tous deux 30 ans de réclusion pour ces agissements, selon l'AFP, et l'avocat général de la cour d'assises de la Somme a requis 10 ans de réclusion.

    Le délibéré est attendu pour la soirée de vendredi.

    The Guardian raconte qu'« ils n'ont nourri leur enfant qu'au lait maternel durant 11 mois, et tenté de soigner sa bronchite avec du chou et des cataplasmes d'argile ».

    Ce qui pourrait laisser croire à une réelle mauvaise volonté de leur part n'est, selon Stéphane Daqo, avocat de la mère, qu'un mauvais concours de circonstances.

    Il précise, toujours dans The Guardian, que les parents « ont lu les mauvaises choses au mauvais moment », et appliqué leurs propres recettes au lieu d'emmener l'enfant chez le médecin.

    Pour The Guardian, ce procès est l'occasion de s'intéresser aux rapports de la France avec le régime végétarien.

    Le fait d'être végétarien(ne) semble ne pas s'intégrer à la culture culinaire française, et encore moins celui d'être végétalien(ne), alors que des études montrent qu'environ 4 millions de Britanniques sont végétariens — soit presque 15% de la population — contre une estimation d'un million de végétariens en France.

    « Une étude non scientifique montre que la page Facebook britannique “société végétalienne” a 60.978 fans [61.147 au moment de l'écriture de cette revue de web], contre 1.518 [1.540] pour la page de l'“association végétarienne” française et 1.173 [1.178] pour la page “végétarien et végétalien”. À titre de comparaison, la page “Gifler une végétarienne avec une escalope” a plus de 168.000 fans », continue l'article du Guardian.

    De son côté, Rosa Jackson, journaliste et chef de cuisine, a eu de grandes difficultés à faire admettre à la cantine scolaire française que son fils de 7 ans soit végétarien :

    « En France, les cantines scolaires fonctionnent sur le principe de faire manger de tout aux enfants, ou tout du moins de les faire goûter à tout, sauf s'ils ont une raison religieuse ou de santé pour ne pas le faire. Le bon côté des choses, c'est que la France ne fait pas d'histoire à propos de nourriture. Le mauvais côté, c'est que la différence n'est pas bien reçue », raconte-t-elle sur son blog.

    Son fils, qui ne veut pas que l'on tue d'animaux pour les manger, doit tout de même se faire servir un repas comprenant de la viande ou du poisson chaque jour d'école, et ne manger que l'accompagnement.

    http://www.slate.fr/lien/36419/vegetarien-france-impossible

  • What is French for a vegan? (The Gardian)

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    The trial of the vegan couple in France whose baby died highlights how difficult it is not to eat meat there.

    Kim Willsher, guardian.co.uk,

    Wednesday 30 March 2011 20.00 BST

    The trial in France of two vegan parents charged with "neglect or food deprivation" after the death of their baby daughter has raised hackles on both sides of the Channel from those who feel their dietary choices are being questioned.

    The fact that Sergine and Joel Le Moaligou fed the child only breast milk during her short 11-month life, and treated her bronchitis with cabbage and clay poultices, would suggest their parenting skills were more to blame than their eating habits.

    But evidence presented to the court made a direct link between baby Louise's death and her parents' diet.

    The child was underweight and suffering severe vitamin deficiencies, making her susceptible to the bronchial infection that killed her – deficiencies possibly linked to the mother's diet, according to the deputy state prosecutor.

    Even without the opprobrium a case such as this provokes, it is not easy being vegetarian in France, the land of steak-frites, foie gras and other solidly carnivorous fare. Studies suggest four million Britons may be vegetarians, though others claim 10% of the population are "meat avoiders".

    In France there are an estimated one million vegetarians.

    A non-scientific survey of Facebook reveals that the British-based Vegan society has 60,978 fans, while the French Vegetarian Association has 1,518 and the Vegetarian and Vegan page 1,173. (By comparison the French "Slap a Vegetarian with an Escalope" page has 168,294 fans.)

    If it is hard work being a Gallic vegetarian, it is nigh on impossible being a vegan.

    The Le Moaligous were forced to educate their elder daughter Elodie, now 13, at home.

    French school canteens are largely run on the premise that a child should eat everything on their plate.

    In her blog, food writer Rosa Jackson recounts how when her son Sam became a vegetarian, a member of the school staff explained to her:

    "Vegetarianism is not a recognised diet in France. We'll have to put everything on the plate even if he doesn't eat it."

    One poster responding to the blog recounted how a chef in Normandy insisted the omelette he had served was still vegetarian even though it was covered in "just a foie gras sauce".

    http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/30/vegan-baby-death-france

  • "Le nouvel âge de l’abolitionnisme", par Cynthia Fleury (L'Humanité)

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    La Chine, (future) patrie des droits de l’homme, vient d’interdire les cirques ne respectant pas les droits des animaux, la recrudescence de maltraitance animalière ayant alarmé les autorités.

    L’éthique animale est-elle 
le premier chemin vers une éthique humaine ? Ou bien plutôt l’inverse ? Et d’ailleurs jusqu’où respecter le droit des non-humains ?

    Même si notre métaphysique a placé au cœur et 
au sommet de son système l’homme, il n’en demeure pas moins que chez Thomas d’Aquin, déjà, la cruauté envers les animaux est dénoncée pour mieux protéger les hommes 
de leur propre cruauté.

    Au siècle des Lumières, Kant confirmera l’intuition première en formulant sa théorie des devoirs indirects :

    « Les devoirs envers les choses inanimées sont également des devoirs indirects envers l’humanité. (…) Personne ne doit détruire les beautés de la nature, car ce qui n’est d’aucun usage à l’un peut encore être utile à l’autre ».

    Il semblerait ainsi que, chez le père de l’impératif catégorique, la notion même de valeur de la nature soit inappropriée.

    « Ce n’est pourtant pas à l’égard de la chose elle-même qu’il nous faut observer ce devoir, mais à l’égard de nos semblables. »

    Dans son dernier ouvrage portant le nom de la plate-forme pétrolière offshore qui explosa dans le golfe du Mexique en 2010, provoquant la plus forte marée noire de l’histoire états-unienne (1), Stéphane Ferret rappelle ce moment indélicat de notre métaphysique occidentale, à savoir qu’elle ne concède pas une valeur en eux-mêmes aux êtres de nature mais seulement à celui qui a le pouvoir de les valoriser.

    Pourtant, ils sont nombreux comme Victor Hugo à avoir ressenti cette faille éthique :

    « Sans doute était-ce le premier devoir, écrit l’écrivain. Il fallait civiliser l’homme du côté de l’homme. La tâche est avancée déjà et fait des progrès chaque jour. Mais il faut aussi civiliser l’homme 
du côté de la nature. Là tout est à faire. »

    Depuis, force est de constater que nous accusons un profond retard venu se matérialiser dans la crise écologique.

    Si la crise écologique est donc métaphysique, c’est parce que « la sphère des existants dotés d’une capacité de valorisation ne correspond pas forcément à la sphère des existants susceptibles d’être valorisés ».

    Stéphane Ferret poursuit en tentant de substituer à nos métaphysiques anthropocentriques (christianisme, cartésianisme, humanisme) des métaphysiques plus acentriques ou polycentriques (animisme, spinozisme, darwinisme), que certains pourraient nommer aujourd’hui plus écocentriques ou biocentriques.

    Concernant l’éthique animale, le débat opposerait, quant à lui, les visions welfaristes (dite du bien-être) contre les visions abolitionnistes.

    La première s’intéresse au sort des animaux exploités ; la seconde refuse simplement l’idée même d’une légitimité à exploiter l’animal.

    Pour Tom Regan, célèbre abolitionniste, il convient, rappelle Stéphane Ferret, « d’arrêter l’utilisation des animaux dans le cadre d’expérimentations scientifiques, d’éradiquer l’élevage commercial, de prohiber la chasse et le piégeage ».

    Il ne s’agit donc pas de réformer mais simplement d’éradiquer ces pratiques.

    « Le mouvement des droits des animaux est un mouvement abolitionniste ; notre but n’est pas d’élargir les cages, mais de faire qu’elles soient vides. »

    Gary L. Francione, militant de la cause, le résume d’un seul article :

    « Tous les êtres sensibles, humains et non humains, ont un droit : le droit fondamental de ne pas être traités par d’autres comme leur propriété. »

    Of Mice and Men… Le drame n’est pas près de s’arrêter.

    (1) Deepwater Horizon, Le Seuil, 2011.

    Cynthia Fleury

    http://www.humanite.fr/08_02_2011-le-nouvel-%C3%A2ge-de-l%E2%80%99abolitionnisme-464607

    (Précision par rapport à cet article (qui a le mérite de parler de l'abolitionnisme) : Gary Lawrence Francione n'est pas un simple "militant", mais un professeur de droit, un philosophe et un théoricien : celui du véganisme abolitionniste.)