"De la cohérence" (Vegmag)
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De la cohérence
Un synonyme du mot cohérence est harmonie.
Un de ses antonymes est confusion.
Entre la confusion et l’harmonie, notre choix devrait être fait, surtout lorsqu’il s’agit du bien de ces animaux que nous affirmons défendre.
Souvent pourtant l’on prétend que la cohérence en ce domaine est impossible, que le monde étant régi par une exploitation animale omniprésente, nul ne serait, en pratique, en mesure d’être cohérent absolument.
Mais c’est méconnaître une des règles morales fondamentales, à savoir que si la perfection n’existe pas, en revanche chacun se doit d’y tendre.
Miguel d’Unamuno disait à propos de Dieu :
« Croire en Dieu, c’est désirer qu’il existe, et c’est, en outre, se conduire comme s’il existait. »
Il voulait dire par là que ce n’est pas tant le fait que Dieu existe ou non qui importe, mais le fait que nous nous conduisions comme si tel était le cas, et, pourquoi pas, en « accoucher » ainsi pour de bon.
Cela vaut pour le sujet qui nous occupe.
Peu importe qu’il soit possible ou non, dans le monde tel qu’il est, d’être absolument végan (peut-être ne le pouvons-nous pas en effet) : l’essentiel est de nous efforcer de tendre vers cet absolu par tous les moyens et autant qu’il est possible, par respect des non-humains dont nous prétendons prendre en compte les intérêts, et faire advenir, de cette façon, un monde libéré de l’exploitation animale.
Le fait de tendre vers cet absolu respect par tous les moyens et autant qu’il est possible, c’est précisément la cohérence.
Et la cohérence exige deux qualités cardinales : la volonté et l’humilité.
La volonté est ce qui nous fait le plus défaut.
Souvent nous sommes régis par des forces qui ne sont pas nôtres, tout en croyant le contraire.
Nous sommes influençables, que ce soit par d’autres humains, la publicité, la mode ou nos faiblesses particulières qui nous empêchent d’être authentiquement libres.
Nous nous croyons libres mais il est rare que nous le soyons, car nous pensons peu par nous-mêmes.
Or la liberté n’est rien sans la volonté.
Est libre celui qui conquiert, par le vouloir, son affranchissement.
Il devient alors cet individu unique en ce qu’il est porteur de ses propres valeurs.
L’homme volontaire est donc celui de la conscience.
La conscience d’un humain se préoccupant moralement des autres humains lui interdit de nuire à ces derniers.
Un humanitaire possédant la conscience de sa mission respecte l’engagement moral qui est le sien, celui de venir en aide à ses semblables.
Un humanitaire qui déroge à sa mission n’en est plus un (ainsi de celui qui, par exemple, sera reconnu coupable d’attouchements sexuels sur des enfants qu’il devait au départ protéger).
Il en va de même de l’animaliste.
L’animaliste, s’il veut mériter ce nom, doit respecter son propre engagement moral, qui est de ne rien faire qui puisse nuire aux animaux.
Un animaliste se doit donc d’être végan, à moins de reconnaître qu’il n’en est pas un dans le sens où sa volonté n’est pas assez forte pour vaincre son désir de consommer, par exemple, des œufs et du fromage alors qu’il sait que la production d’œufs et de produits laitiers, fussent-ils bios, condamne des animaux à la torture et à la mort, soit tout ce contre quoi il déclare s’opposer.
C’est ici que l’humilité entre en jeu.
Consentir à reconnaître son manque de volonté, et donc de conscience, suppose un pas fondamental dans la bonne direction.
La plupart des végans sont d’anciens omnivores ou végétariens qui ont eu l’humilité de remettre en cause leur mode de vie dans le sens d’une plus grande cohérence avec leurs idéaux.
L’éthique végane abolitionniste ne prétend pas faire preuve d’autre chose que de cohérence, c’est-à-dire d’harmonie avec les principes intangibles que tout animaliste se doit de posséder, mais aussi d’harmonie dans le monde.
Méryl Pinque