Affaire Strauss-Kahn : la France (et ses "élites") découvrent le féminisme
Grâce à l'affaire DSK, une petite partie de l'intelligentsia française commence enfin à s'émouvoir doucement d'un sujet dont elle s'était jusque-là toujours moqué.
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Grâce à l'affaire DSK, une petite partie de l'intelligentsia française commence enfin à s'émouvoir doucement d'un sujet dont elle s'était jusque-là toujours moqué.
Aux naïfs qui pensent qu'il y a une justice en France et qui se demandent pourquoi des plaintes n'ont pas déjà été déposées contre DSK...
"En France, l'enquête sur DSK aurait été... par lesgrandesgueules
Nous assistons depuis quelques jours à une effervescence médiatique sans précédent autour de l’inculpation pour agression sexuelle et tentative de viol de Dominique Strauss-Kahn.
Dans ce contexte, Osez le féminisme s’inquiète du traitement de cette affaire et de plusieurs prises de parole publiques qui entretiennent de nombreuses idées reçues autour des violences faites aux femmes.
Dominique Strauss-Kahn est présumé innocent : rappeler ce fait et attendre les conclusions de la justice américaine devrait suffire.
Manifestement, non.
- Il est très peu fait état de la présumée victime dans les différents sujets.
Certes, les informations la concernant sont très parcellaires.
Condamner sans savoir est grave : cela remet en cause le principe fondamental de la présomption d'innocence.
Mais jeter le soupçon sur les propos de la plaignante est également grave et dangereux.
Grave car c'est ajouter à la souffrance de cette femme.
Dangereux car c'est un signal clair aux victimes présentes et futures qu’il est risqué porter plainte.
- Le déferlement de blagues sexistes auquel on assiste, parfois sous forme de palmarès, montre à quel point les violences faites aux femmes sont encore minorées dans l’imaginaire collectif.
On assiste à une confusion grave entre liberté sexuelle et violences sexuelles.
Les faits dénoncés, s'ils étaient avérés, ne relèveraient ni d'une "affaire de mœurs" ni d'un problème de libido envahissante.
Ils constitueraient un crime.
- Enfin, certaines réactions publiques relayées dans les médias révèlent une méconnaissance totale du viol comme phénomène de société.
Évoquer le jugement porté par certains sur le physique de la jeune femme ou parler de « profil du violeur », contribue à entretenir de nombreuses idées reçues encore tenaces dans notre société.
Rappelons que le viol concerne toutes les catégories sociales.
Il n’est pas réservé à un certain profil d’hommes et ne concerne pas seulement des femmes au physique très attrayant.
Les femmes qui sont victimes de viols et tentatives de viols ont un seul point commun : être femmes et, en tant que telles, être considérées comme des objets.
Osez le féminisme rappelle que chaque année en France, 75 000 femmes sont victimes de viol.
Seules 10% d’entre elles portent plainte.
Nombreuses sont celles qui sont astreintes au silence par une chape de plomb, celle du tabou et de la culpabilité qu’on fait peser sur elles.
Nombreuses sont celles qui font les frais d’idées reçues largement propagées, dont la plus commune est qu’elles l’auraient bien cherché.
Cela peut changer.
Cela doit changer !
"Ce qui se passe aux Etats-Unis, avec la brutalité de cette justice, réaffirme la dignité des femmes et la protection des plus faibles", estime l'avocate féministe Le Parisien mercredi.
Concernant les réactions politiques, elle se dit "déçue par la gauche", estimant que "le respect des femmes" doit "prévaloir sur l'amitié et l'esprit de clan".
"Le fait de voir Dominique Strauss-Kahn, un homme puissant, encadré par des policiers, au tribunal, cela montre à quel point il n'y a pas dans ce pays (les USA) de justiciable VIP", estime Gisèle Halimi, tout en reconnaissant "une espèce de commisération à l'égard de la chute d'un homme".
Pour elle, la femme qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle "dit la vérité".
"Comment voulez-vous croire qu'une simple femme de ménage, noire, mère célibataire de surcroît, ne dise pas la vérité ? Quel serait son intérêt ?", ajoute-t-elle.
Cette femme "a osé parler. Mais bientôt, on va fouiller dans sa vie privée (...) J'ai commencé à lire ici ou là des dénigrements. Mises en cause, ces femmes finissent par sombrer dans une dépression et regrettent d'avoir porté plainte", note l'avocate, en affirmant que "l'objectif est, bien sûr, de les contraindre au silence".
Evoquant "la levée de boucliers des amis" de Dominique Strauss-Kahn, Gisèle Halimi se dit "déçue par la gauche".
"Il ne me semble pas avoir entendu les Aubry, Guigou, Royal exprimer leur compassion pour la victime".
"Je le regrette car s'il y a une chose qui doit prévaloir sur l'amitié, l'esprit de clan, c'est le respect des femmes", dit-elle.
Accusé d'agression sexuelle samedi par une femme de chambre d'un hôtel de Manhattan, Dominique Strauss-Kahn est incarcéré à New York.
Les féministes dénoncent
Plusieurs organisations féministes dénoncent le traitement de l'affaire par les médias et sur les réseaux sociaux.
Le mouvement "Osez le féminisme" a déploré mardi sur France Inter que l'on ne parle pas depuis le début de l'affaire "de la plaignante, de son point de vue à elle, de ce qu'elle a pu ressentir".
La porte-parole Caroline De Haas a également jugé "choquant" "le déferlement de blagues sexistes" sur les réseaux sociaux.
"Osez le féminisme" souligne encore que le traitement de l'affaire dans les médias révèle "une méconnaissance totale du viol", qui "concerne toutes les catégories sociales".
"Chaque année, 75.000 femmes sont victimes de viol.
Seules 10% d'entre elles portent plainte", car les victimes sont "astreintes au silence par une chape de plomb, celle du tabou et de la culpabilité" et souvent "font les frais d'idées reçues largement propagées dont la plus commune est qu'elles l'auraient bien cherché".
L'association Mix-Cité note elle aussi que les réactions à la mise en cause de Dominique Strauss-Kahn révèlent "une grande confusion dans les esprits pour tout ce qui concerne les violences sexuelles".
"La liberté sexuelle, le libertinage n'ont rien en commun avec la violence sexuelle", rappelle-t-elle dans un communiqué, en ajoutant que "le directeur général du FMI n'a pas été arrêté du fait de sa +faiblesse pour les femmes+, il est accusé d'un délit grave (agression sexuelle) voire d'un crime (viol)".
Mix-Cité déplore aussi que "les blogs regorgent de plaisanteries grivoises" depuis le début de cette affaire.
http://info.france2.fr/affaire-dsk/gisele-halimile-respect-des-femmes-doit-prevaloir-68816091.html
Plusieurs réactions aux accusations d'agression sexuelle qu'aurait commis Dominique Strauss-Kahn révèlent une culture nationale encore profondément machiste.
On apprend dans le flot d'informations qui se déverse en continu depuis dimanche dans les médias français qu'une femme s'est fait violenter, jeter à terre et arracher son soutien-gorge par un homme politique connu, mais qu'elle n'a pourtant pas porté plainte.
Elle aurait subi des pressions, sa carrière professionnelle s'en serait trouvée freinée.
Ca ne semble choquer personne.
Au contraire, tout le monde connaît cette histoire.
On se gausse et on se pousse du coude dans les dîners en ville télévisés, en riant grassement de la narration des exploits de l'impétrant, dont les frasques sont si drôles.
Par ailleurs, les journalistes ont toutes une anecdote personnelle salace à se raconter entre elles sur le même sujet.
Mais rien ne filtre, c'est l'omerta.
Pas de plainte.
Affaire privée.
Aux États-Unis, pays certes puritain, on ne rigole pas avec ça.
Pas plus qu'avec les limitations de vitesse ou les files d'attente.
Alors le jour où une petite femme de chambre du Bronx, employée modèle du Sofitel, porte plainte contre le même homme politique connu pour violence sexuelle, la police intervient et la sanction tombe illico.
Et comment réagit-on en France ?
Chacun se déclare abasourdi par ce fait divers sordide et choqué par l'extrême violence des images montrées sur les chaines d'information.
Celle du désarroi et de la détresse de la victime qui, si les faits sont avérés, restera marquée à vie par cette agression ?
Non, celle de la comparution du présumé innocent devant le juge, dont la dignité d'homme est bafouée par les caméras de télévision et la justice américaine.
On crie au complot.
Cela ne peut qu'être une machination, voyons !
Devant la révélation des faits, deux femmes, Michèle Sabban et Christine Boutin, qui exercent toutes deux des responsabilités publiques, dénoncent un attentat politique, voire, un piège.
N'est ce pas un peu lourd pour les frêles épaules de cette jeune femme qui n'arrache à personne un mot de compassion ?
Cette petite femme de ménage aurait-elle du sécher ses larmes et se taire pour s'épargner, elle aussi, un calvaire médiatique ?
Devait-elle réfléchir aux conséquences planétaires avant de porter plainte ?
Peut on vraiment croire qu'elle serait l'instrument d'une terrible manipulation que seuls des méchants américains ont pu imaginer ?
Quel délire !
On est simplement en Amérique, et la victime a composé le 911.
Angèle de Soli
http://www.atlantico.fr/decryptage/dsk-machisme-affaire-femme-agression-sexuelle-99743.html
L'affaire Strauss-Kahn est, on le constate plus que jamais, du pain bénit pour une France dont l'antiaméricanisme délirant constitue une véritable maladie.
Il fait bon de cracher sur les Etats-Unis en se servant du fait, pourtant normal (et dont la patrie des "droits de l'homme" (de l'homme) devrait au contraire logiquement se réjouir), que Strauss-Kahn ait été traité à l'égal de n'importe quel autre citoyen américain placé dans la même situation.
J’ai regardé les informations à haute dose depuis qu’a été rendue publique l’arrestation de DSK.
A vrai dire, je suis stupéfaite par le consensus qui ressort des commentaires : tout le monde, ou presque, a une pensée pour “l’homme qui traverse une épreuve”, sa femme Anne Sinclair, sa famille, ses proches, les militants socialistes…
Qui a une pensée pour la femme de chambre ?
Pas grand-monde, et cela me scandalise.
Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans la suite du Sofitel New-Yorkais.
Mais la femme de chambre a peut-être subi une agression sexuelle et une tentative de viol.
Elle n’est peut-etre pas folle (Jean-Marie Le Guen évoquait sur France Inter ce matin des hallucinations possibles de la jeune femme), elle n’a peut-être pas été achetée en vue d’un complot (hypothèse souvent suggérée et clairement énoncée par Michèle Sabban) mais elle est peut-être tout simplement une femme meurtrie, traumatisée, qui a subi un acte odieux et a touvé l’aide comme le courage nécessaires pour déposer une plainte - acte fort difficile dans ce type de crimes et délits.
J’entends partout l’appel à la décence.
La décence, c’est aussi de ne pas oublier la femme de chambre, qui traverse aussi une épreuve et a une famille qui doit vivre un sale moment.
Dans tout ce que j’entends, je perçois à la fois une lecture de classe, qui invisibilise la femme de chambre et prends soin du dirigeant du FMI, et une lecture peu féministe de l’événement.
Je veux dire l’omerta qui pèse sur les violences faites aux femmes, la suspiscion qui règne sur celles qui osent parler, les récits courants - livrés dans le secret de la confidence - de femmes qui sont harcelées et maltraitées par des hommes de pouvoir.
Car le rapport de domination est une arme pour les agresseurs.
Quelque soit la réalité de l’affaire DSK et les résultats du travail de la justice, je pense à toutes les femmes qui sont harcelées, agressées, humiliées, violées, tuées.
http://clementineautain.fr/2011/05/16/une-pensee-pour-la-femme-de-chambre/
Dessin de Pierre Kroll à paraitre demain dans Le Soir et publié avec son aimable autorisation.
DSK inculpé de « tentative de viol » à New York
Reste que c’est la seconde fois que DSK est englué dans une affaire de sexe aux États-Unis : en 2008, il a déjà failli perdre son poste à la suite d’une relation sexuelle, révélée par le Wall Street Journal, avec l’une de ses subordonnées directes, une économiste hongroise, relation que le code de conduite du FMI bannit.
Cette affaire, qualifiée élégamment « d’aventure d’un soir » par DSK, qui fleurait bon l’abus de pouvoir s’est soldée par un difficile sauvetage du patron du FMI et le parachutage de la jeune femme à la BERD sise à Londres.
Les médias et les politiques connaissent depuis longtemps les appétits sexuels irrépressibles de DSK dont le comportement à l’égard des femmes est à tout le moins « inapproprié » (en France, on préfère dire qu’il est un « séducteur invétéré »).
Pour l’avoir écrit en juillet 2007, sur ce blog, j’avais encouru les foudres de certains de mes collègues et d’une partie de la classe politique, sans parler de quelques internautes, qui estimaient que j’empiétais sur la « vie privée » d’un politique.
Un argument que j’estime irrecevable comme le montre ces deux affaires : d’une part, ce qui relève de la « vie privée » est étroitement circonscrit aux relations entre adultes consentants et s’il n’y a pas harcèlement ou abus de pouvoir de quelque nature que ce soit ; d’autre part, aux États-Unis, on ne plaisante pas avec le droit des femmes : ce qui suscite souvent des ricanements entendus en France signe la fin d’une carrière outre-Atlantique.
Or, DSK vit à Washington et dès lors son comportement doit obéir aux normes locales.
J’ai entendu quelques réactions aujourd’hui qui n’honorent pas leurs auteurs : dans une société qui porte de plus en plus attention aux victimes, à juste titre, on semble oublier qu’il y a une victime dans cette affaire, une femme qui affirme avoir été agressée, et pas seulement un politique en détresse.
J’ai cru me retrouver dans les années 70 où on affirmait que les femmes violées affabulaient la plupart du temps et qu’elles avaient dû le chercher.
Surtout, s’il est exact que DSK bénéficie de la présomption d’innocence, invoquer un « complot » est d’un ridicule achevé : il n’est nul besoin que des officines sarkozystes contactent la CIA, le FBI et le NYPD avec la complicité du groupe Accor (propriétaire des Sofitel) pour faire tomber DSK, comme le montre une autre affaire qui vient brutalement de ressurgir, celle de Tristane Banon qui a été découragée de porter plainte contre DSK comme vient de le reconnaitre sa mère, une élue socialiste autrefois proche de l’ancien ministre des Finances.
Il est vrai qu’il se trouve des gens pour croire que Ben Laden vit avec Elvis Presley et Michaël Jackson sur une île du Pacifique…
Est-ce que cela exclut pour autant une plainte non fondée ?
Bien sûr que non.
A la justice de trancher.
Mais coupable ou non, DSK vient sans doute de signer la fin de sa carrière au FMI et en France, car le procès à venir, qui prendra du temps, devrait entrainer un déballage – les procureurs américains sont sauvages - dont le patron du FMI ne sortira pas intact, tant en France que dans le monde.
Sans compter qu’il s’agit de sa seconde sortie de route en quelques jours : il a été pris en photo montant dans la Porsche Panamera de son conseiller média (ça ne s’invente pas) Ramzi Khiroun, cette chaise à porteurs des temps modernes, attirant ainsi l’attention sur sa fortune.
Cette fois, accusé d’avoir agressé une femme de chambre, le lumpenprolétariat des temps modernes, dans un palace dont la nuit est facturé deux fois son salaire mensuel, il attire l’attention sur ses appétits sexuels.
Argent et sexe, voilà qui fait furieusement noblesse d’ancien régime à qui tout semblait permis…
Une image terrible pour un parti socialiste qui veut incarner les aspirations d’un peuple durement touché par la crise et qui devrait l’encourager à se tourner vers un candidat moins encombrant.
Reste que DSK quitte le jeu au pire moment pour la zone euro qui n’arrive pas à se sortir de la crise de la dette souveraine.
Or, il l’a sans conteste géré, jusqu’ici, avec un grand talent, ce que tout le monde s’accorde à reconnaître.
Autant dire que son inéluctable départ va laisser un grand vide.
La passion de la tauromachie, la Porsche, et maintenant l'inculpation d'agression sexuelle à New York sur une femme de chambre.
Mais franchement, qui de raisonnable, qui de lucide a minima sur la nature humaine politique et la nature d'un homme du type de DSK (rattrapé par ses fantasmes de toute-puissance), peut s'en étonner ?
Tout cela, d'une certaine façon, était écrit.
Comme est écrite la honte d'un pays, la France, qui confond encore viol et gaudriole : qu'on repense à Polanski.
Quand ce pays va-t-il apprendre le féminisme (indépendamment, d'ailleurs, de l'innocence ou de la culpabilité de DSK) ?...
M. P.
***
" "DSK est présumé innocent, conformément à la déclaration universelle des droits de l'homme."
Et la femme de ménage, probablement black, ou hispano, est également probablement coupable, selon la déclaration universelle de la bobocratie parisienne qui avait déjà réussi à défendre les droits d'un cinéaste.
Coupable de quoi ?
Peu importe.
On peut compter sur l'antisarkozysme primaire, par exemple, pour trouver une théorie du complot avant la fin du week-end.
Inutile de préciser que, selon la déclaration des droits de cette bobocratie, personne, parmi les plus avisés d'entre eux, ne peut être surpris de ce qui vient d'arriver.
La seule surprise, c'est que si la déclaration universelle des droits de l'homme, en France, c'est pour les gogos, aussitôt proclamée, aussitôt déchirée, pas de chance, cette bobocratie a tendance à oublier qu'aux USA, ça relève d'une Constitution qui n'a pas été proclamée il y a plus de deux siècles pour être immédiatement piétinée.
En particulier avec des procureurs et des juges New-Yorkais élus, parce que la séparation des pouvoirs, seule à même de garantir ces droits, et qui n'existe pas en France ni en Europe, puisque nous, Français, Européens, n'avons jamais connu la démocratie, cette séparation des pouvoirs, ça existe aux USA.
Et le procureur du discrict de Harlem est élu, le juge est élu.
Bloomberg, le maire de New-York, qui commande la police est élu.
Nul doute que c'est lui qui a donné son feu vert à l'arrestation demandée par le procureur.
On peut même se demander si certaines étudiantes de Sciences Po Paris ne vont pas se décider à parler.
En attendant, on peut s'attendre à ce que la censure sur les blogs tourne à plein régime, parce que le premier amendement de la Constitution, faut pas rêver, même aujourd'hui, en Europe, faut quand même pas imaginer qu'il s'applique."
16 mai :
"AHURISSANT ! Même les pires détracteurs du PS n'auraient jamais imaginé une séquence aussi caricaturale.
Voici un groupe de réflexion à la solde du PS qui identifie trois grandes cibles électorales pour le parti : les jeunes, les minorités, les femmes.
Une semaine plus tard, une jeune femme de ménage noire accuse de viol un patron blanc de 62 ans.
Le symbole du coeur de cible socialiste contre le symbole de l'électorat de droite. Et que croyez-vous qu'il arriva ?
Le PS se rangea comme un seul homme derrière DSK."
Sophie Tell
http://www.tnova.fr/note/qui-d-fend-les-classes-populaires#comments
Chers citoyens,
Je vous écris, non pour vous raconter dans le menu détail ce que vous savez déjà, mais pour mettre en perspective la personnalité de Dominique Strauss Kahn que la France et le Monde reconnaissent comme une personnalité capable et efficiente.
La personnalité de Dominique Strauss Kahn est brillante, c’est un intellectuel doublé d’un économiste dont j’ai été l’étudiant à Nanterre dans les années 80 en économie. Etudiants, nous l’appelions le « Johann Strauss » de l’économie.
Ce qui est vrai d’ailleurs, il l’a montré dans ses nombreuses fonctions ministérielles.
Dominique Strauss Kahn a joué un rôle très important auprès de Lionel Jospin avant d’être le ministre de l’économie et des finances qui a permis à la France de basculer du franc à l’euro.
En tant que directeur du Fonds Monétaire International, tout le monde reconnait sa capacité d’économiste à résoudre les crises monétaires et financières qui continuent de secouer l’Europe.
Toute la France a été abasourdie de voir Dominique Strauss Kahn menotté.
Il ne s’agit pas pour moi de me prononcer sur le fond du dossier car il faut laisser le juge Melissa Jackson qui a refusé sa mise en liberté provisoire malgré la caution de 1 million de dollar que Strauss Kahn était disposé à payer, continuer à faire son travail.
Le refus de la mise en liberté de Dominique Strauss Kahn ressort du même motif que celui qui a entrainé la liberté de Roman Polanski.
La juge Melissa estime que Strauss Kahn aurait pu rester en France et rendre ainsi difficile son extradition et que la France ne participe pas à l’extradition de ses propres ressortissants.
Nous avons été choqués par la brutalité de la justice américaine.
Nous devons ne pas l’être car nous sommes au cœur d’une justice égalitaire qui traite les puissants comme les pauvres de la même façon.
Voici la vraie démocratie.
Chez nous en France, Monsieur Strauss Kahn aurait bénéficié d’un régime de faveur.
Les Américains ont tous les défauts du monde, comme on aime bien le voir depuis notre bon pays la France.
Il est de bon ton de critiquer les Américains, sauf qu’ils sont très républicains, même si les politiques juridictionnelles dans les différents Etats ne sont pas semblables.
C’est une leçon de maintien et de juridiction que les Américains nous livrent.
Je ne me prononce pas sur le fond du dossier que je ne connais pas, et comme vous tous, je le reçois par ce qu’en disent les journaux, les radios et les télévisions.
En revanche, même si un des nôtres est dans une situation difficile, il faut reconnaitre à la plus vieille démocratie du monde, les Etats Unis, sa capacité de traiter tous les citoyens américains, riches ou pauvres, de la même façon.
Voici la véritable égalité qui n’existe chez nous que dans les discours à droite comme à gauche.
Hypocrisie sémantique quand tu nous tiens bien au chaud dans notre beau pays la France.
[...]
D’aucuns disent qu’il s’agirait d’un complot pour empêcher Dominique Strauss Kahn de se présenter à l’élection présidentielle.
La juge Melissa Jackson et les services de police américains avancent une hypothèse supplémentaire selon laquelle Dominique Strauss Kahn serait impliqué dans une autre affaire de mœurs.
Je ne suis ni juge, ni procureur, mais je constate que les charges commencent à devenir importantes.
S’agit-il d’un complot ou d’un penchant naturel de Dominique Strauss Kahn à aimer les femmes de façon violente ?
Si les faits à l’hôtel Sofitel sont avérés, si les tests ADN confirment les faits, l’acte de Dominique Strauss Kahn peut être considéré comme criminel et de ce point de vue il est discrédité pour concourir aux primaires socialistes et surtout à l’élection présidentielle.
Vous avez dit démocratie ?
Vous avez dit liberté, égalité, fraternité ?
Vous avez dit athéisme ?...