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  • La chasse aux trophées coûte cher aux lions et aux pumas (Sciences et avenir)

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    Chez ces grands félins, les infanticides provoqués par la perte d’un mâle aggravent les effets de la chasse de loisirs.


    Chassés pour la satisfaction de ramener un trophée, de grands félins comme les lions et léopards en Afrique ou les pumas en Amérique du Nord feraient les frais de ce sport qui vise en priorité les mâles adultes.

    Chez ces animaux la disparition d’un mâle pousse un autre mâle à tuer les petits du disparu pour se reproduire avec la lionne restée seule. Les populations de lions et de pumas souffriraient de ces infanticides, selon une étude publiée dans la revue PLoS ONE.

    Craig Packer (University of Minnesota, USA) et ses collègues ont comparé les chiffres de la chasse pour ces trois espèces de félidés avec ceux de l’ours noir américain, une espèce également chassée mais chez laquelle on n’observe pas d’infanticides liés à cette pratique.

    Pour les lions en Afrique et les pumas en Amérique, les chiffres des trophées, en baisse depuis quelques années, coïncident avec la diminution des populations observée sur le terrain, relèvent les chercheurs.

    Cependant, dans certaines régions, comme dans la réserve de Selous en Tanzanie où la chasse aux lions est intense, les léopards profitent de la disparition de leur principal prédateur.

    L’effet de la chasse sur eux est donc moins visible, estiment les chercheurs.

    En comparaison, les populations d’ours noirs n’ont pas diminué aux Etats-Unis malgré une importante chasse aux trophées.

    Utilisée comme un moyen de mettre en valeur la conservation des animaux, la chasse sportive est malheureusement souvent détournée pour répondre à d’autres besoins, estiment Packer et ses collègues.

    Elle répond aux pressions des populations locales qui veulent protéger leur bétail des prédateurs.

    Ces 25 dernières années, les zones où les populations de lions et de pumas ont le plus diminué sont aussi les zones qui ont la plus forte densité de têtes de bétail, écrivent les chercheurs.

    Ils citent l’exemple de l’Etat de l’Oregon, aux États-Unis, qui a décidé de réduire de 40% sa population de pumas pour réduire la prédation sur les animaux domestiques et d’élevage.

    Le nombre de lions vivant en liberté en Afrique est aujourd’hui estimé à moins de 30.000, soit 45 à 70% de moins qu’il y a 15 ans.

    Cécile Dumas
    Sciences-et-Avenir.com

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/nature/20090618.OBS1104/la_chasse_aux_trophees_coute_cher_aux_lions_et_aux_puma.html

  • Danemark : reprise de la chasse de la baleine à bosse

    http://www.lesbaleines.net/loisirs/images/baleine-a-bosse.jpg

    Une organisation écologiste a dénoncé mardi l'intention du Danemark de reprendre la pêche à la baleine à bosse, espèce protégée depuis 1966, et appelé les Européens à s'y opposer au cours du prochain sommet annuel de la Commission baleinière internationale (CBI).

    LISBONNE, Portugal ; 16 juin 2009.- Selon la Société pour la conservation des baleines et des dauphins (WDCS), le Groenland, territoire semi-autonome danois, a l'intention de réclamer un quota de 50 baleines à bosse sur cinq ans dans le cadre de sa «chasse aborigène», au sommet de la CBI qui se réunit à partir de lundi sur l'île portugaise de Madère.

    « Le Danemark exerce une forte pression, avec le soutien de la Suède, pour essayer d'obtenir un consensus européen en faveur de la proposition du Groenland », affirme le porte-parole de la WDCS Nicolas Entrup, dans un communiqué publié à Funchal (Madère, Portugal) où se déroulent depuis le 28 mai des travaux préparatoires au sommet.

    « La WDCS appelle les Etats membres et la présidence tchèque (de l'UE) à ne pas mettre en cause la réputation de l'Union européenne et son engagement pour la conservation des baleines dans le monde », ajoute M. Entrup.

    Depuis la réunion de la CBI de 2008, à Santiago du Chili, les pays membres de l'UE votent en bloc, mais le Danemark peut échapper à cette règle car le Groenland n'appartient pas à l'Union.

    Le Danemark s'apprêterait à justifier sa demande par des besoins accrus en viande de baleine des populations du Groenland, ce que conteste la WDCS, arguant qu'au cours de la dernière décennie, le Groenland « n'a jamais capturé toutes les baleines comprises dans son quota de ''subsistance' '».

    La CBI impose depuis 1986 un moratoire illimité interdisant la chasse commerciale à la baleine, mais autorisant, selon des quotas précis, la chasse à des fins scientifiques et à la subsistance de populations indigènes.

    L'organisation regroupe 85 pays qui tentent depuis des années de parvenir à un nouveau compromis pour réglementer la chasse et la conservation des baleines.

    (Agence France-Presse)

    http://www.planetaazul.com.mx/www/2009/06/16/reprise-de-la-chasse-a-la-baleine-a-bosse-des-ecologistes-inquiets/

    Enlaces Relacionados
  • "Préparer un kiosque d’éducation végane" (Francione)

    vegan-education.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    L’approche abolitionniste, telle que je l’ai discutée et développée sur ce site et dans mon travail des 20 dernières années, veut que devenir végan et avoir recours à des méthodes créatives et non violentes pour éduquer les autres à propos de l’importance éthique du véganisme sont les plus importantes formes d’activisme social disponibles pour ceux d’entre nous qui souhaitent remplacer le paradigme selon lequel les animaux sont notre propriété par celui selon lequel les animaux sont des personnes.

    Plusieurs militants qui sont d’accord avec l’approche abolitionniste n’ont aucun problème avec le premier pas du programme : devenir végans.

    Mais le deuxième pas les laisse perplexes.

    Que peuvent-ils faire comme éducation végane créative et non violente ?

    Un des objectifs de ce site est de partager avec vous certaines des merveilleuses choses que d’autres militants ont faites dans ce sens.

    Par exemple, il y a plusieurs jours de cela, je vous ai parlé des « flip books » contenant des fiches individuelles de nos vidéos qu’Elizabeth Collins utilisera dans son travail d’éducation communautaire.

    Aujourd’hui, je vous offre quelques informations pratiques à propos de la manière de construire un kiosque végan - une sorte de station d’éducation végane - afin que vous puissions montrer des vidéos et distribuer des pamphlets.

    Adam Kochanowicz de The Vegan News-Vegan FM, avec l’aide de son père, enseigne en 6 minutes, comment, avec très peu d’argent, construire et installer un kiosque d’éducation végane qui peut aisément être transportée et installée dans plusieurs des évènements communautaires qui sont de si bons endroits pour faire un tel travail.

    Il s’agit d’une vidéo formidable.

    Regardez-la.

    Construisez un kiosque.

    Et éduquez, éduquez, éduquez !

    C’est la seule manière de changer le monde.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/16/preparer-un-kiosque-deducation-vegane/

  • Parties de HOME : plus d’activisme non violent (Francione)

    http://lorenjy.files.wordpress.com/2009/06/home-film.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    La semaine dernière, j’ai blogué à propos de HOME, un documentaire extraordinaire portant sur la manière dont l’avidité humaine et le matérialisme détruisent notre planète.

    Bien que HOME était (et est toujours) disponible sur YouTube, il est aussi disponible sur support DVD dans la plupart des clubs vidéos.

    Pour l’avoir vu sur un écran d’ordinateur d’abord et sur le large écran d’une télévision ensuite, je peux vous assurer que l’expérience est qualitativement différente.

    HOME est esthétiquement magnifique lorsqu’il est diffusé sur l’écran 17 pouces d’un Mac.

    Mais lorsqu’il l’est sur un écran plat de 40 pouces, l’expérience est stupéfiante.

    Nous avons tenu deux « parties HOME ».

    Nous avons invité des petits groupes d’amis à se joindre à nous pour regarder le film, qui dure à peu près 90 minutes.

    Pendant le visionnement, nous avons offert une variété de bouchées véganes.

    Après cela, nous avons eu une discussion où, à tour de rôle, nous interprétions ce que nous venions de voir, partagions le message retenu et imaginions les différentes choses nous pouvons faire dans nos propres vies pour rendre notre passage sur cette planète un peu moins dommageable.

    Dans tous les cas, la discussion a glissé vers l’élevage ainsi que vers la relation générale entre le matérialisme et les violations des droits des humains et des nonhumains.

    Même si aucun de nos invités n’était végan avant de venir (plusieurs étaient végétariens), il est clair que le film et la discussion qui a suivi les a stimulés à réfléchir et je ne serais pas surpris d’apprendre que certains changements personnels profonds avaient été inspirés à l’occasion de ces réunions autour de HOME.

    Comme je l’ai mentionné dans mon premier billet, HOME ne véhicule pas un message explicitement pro-végan, mais il est difficile de ne pas comprendre que le véganisme est un message implicite, au moins pour des raisons écologiques, sinon pour des raisons directement associées à la valeur inhérente des animaux, sujet dont je parle dans mon travail portant sur l’éthique animale.

    À cet égard, une discussion après-film peut facilement se diriger vers la relation entre les préoccupations écologiques et celles qui touchent la valeur inhérente.

    Les opportunités de promouvoir l’éducation créative et non violente à propos du véganisme nous entourent. HOME a attiré plus de 1 million de spectateurs YouTube en une semaine.

    C’est un excellent moyen d’explorer plusieurs des sérieuses questions morales impliquant les humains et les nonhumains.

    Les réunions HOME peuvent constituer une bonne façon de faire découvrir à vos amis et à vos voisins la nourriture végane afin qu’ils puissent s’apercevoir qu’ils peuvent manger de manière non violente sans avoir à sacrifier le bon gout de leurs repas.

    Pensez à organiser une party HOME.

    Cela pourrait vous donner une bonne opportunité d’informer vos inviter, de participer à des discussions stimulantes et d’avoir du plaisir.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/15/parties-de-home-plus-dactivisme-non-violent/

  • "Une bonne idée d’éducation communautaire" (Francione)

    http://i198.photobucket.com/albums/aa224/ode2/vegan.gif

    Chères collègues et chers collègues,

    Elizabeth Collins, une militante abolitionniste et « podcaster » de la Nouvelle-Zélande, m’a fait part d’une idée pour éduquer les gens de manière créative et non violente à propos du véganisme.

    J’aimerais à mon tour la partager avec vous.

    Elizabeth est en train de construire un kiosque qu’elle utilisera pour faire de l’éducation communautaire à propos des droits des animaux et du véganisme.

    Elle compte utiliser les vidéos en ligne que l’on trouve sur ce site — Théorie des droits des animaux, Animaux comme propriétés, et Droits des animaux c. Bien-être animal — mais elle trouve qu’il est compliqué d’apporter son ordinateur portable dans la rue.

    Alors, elle a décidé d’imprimer chaque diaporama et de créer un album ou une « flip-book » qui permettra aux gens qui viendront visiter son kiosque de lire ces présentations relativement brèves et accessibles à propos des idées centrales de l’approche abolitionniste.

    Ses collègues et elle pourront répondre à toutes les questions et discuter plus longuement du sujet avec ceux qui le désirent.

    Elle distribuera également notre pamphlet abolitionniste et d’autre écrits sur le véganisme et l’abolitionnisme.

    Pour ceux qui veulent utiliser les vidéos pour faire de l’éducation communautaire à propos des droits des animaux et du véganisme, mais qui ne peuvent les projeter ou les faire jouer sur un ordinateur, ces albums ou « flip-books » semblent être une excellente solution.

    Devenir végan et éduquer les autres à propos du véganisme est la plus importante forme d’activisme que vous puissiez faire.

    Partagez avec les autres l’idée simple : devenez végans.

    C’est facile, c’est bon pour votre santé et pour celle de la planète et, c’est là le plus important, c’est la juste chose à faire.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/14/une-bonne-idee-deducation-communautaire/

  • "Prendre soin de notre maison" (à propos de "Home") (Francione)

    http://lorenjy.files.wordpress.com/2009/06/home-film.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Le vendredi 5 juin - le jour de l’environnement - un documentaire remarquable appelé HOME a été diffusé dans les salles de cinéma et à la télévision de plus de 50 pays, ainsi que sur internet.

    HOME est l’histoire de la Terre et de l’évolution de la vie sensible, sur la manière dont les êtres humains ont, dans une période de temps relativement courte, amené la planète au bord du désastre.

    Je vous recommande fortement de visionner ce documentaire, qui sera disponible jusqu’au 14 juin à l’adresse YouTube.

    Encouragez vos ami(e)s et votre famille à le voir.

    C’est gratuit et chaque seconde des 93 minutes que dure le film vaut la peine.

    La narration est intelligente et ceux qui en connaissent peu à propos de l’écologie en sortirons riches d’une expertise considérable.

    Ceux qui sont déjà instruits en sauront encore davantage.

    La photographie est absolument sensationnelle.

    Chaque plan représente une photo qui pourrait facilement être affichée sur l’un de vos murs.

    Et à l’égard de la question animale, HOME est largement meilleur que le documentaire de Al Gore, An Inconvenient Truth, ce qui était surprenant, considérant que les commanditaires de HOME produisent des produits animaux.

    Le film contient une critique explicite de l’agriculture intensive et une discussion à propos de l’inefficacité de notre utilisation des ressources (céréales, eau) pour la production de la viande.

    Bien que le film ne défende pas le véganisme en tant que tel, il s’agit pourtant là de la conclusion logique vers laquelle mène son message.

    Tel que je le soutiens depuis plus longtemps que ce dont je souhaite me souvenir, quiconque se soucie le moindrement de l’environnement doit devenir végan même s’il ou si elle ne se soucie pas des problèmes éthiques entourant l’exploitation animale.

    HOME est un signal d’alerte dont nous avons désespérément besoin.

    Nous, êtres humains, - spécialement ceux qui, parmi nous, vivent dans les nations riches et industrialisées - devons comprendre la pure insanité du style de vie que nous considérons comme « normal ».

    Regardez HOME.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/08/prendre-soin-de-notre-maison/

  • "Personne n'a été blessé dans l'incendie" (Francione)

    dinde.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Le professeur Roger Yates vient de m’envoyer un article d’actualité portant sur la ferme d’élevage de dindes au Minnesota.

    Dans cet article, on affirme :

    "Environ 25 000 dindes sont mortes sous les flammes qui ont ravagé une grosse étable dans la région rurale de Cannon Falls, mais personne n’a été blessé par l’incendie."

    Vingt-cinq mille dindes ont été tuées, mais « personne n’a été blessé par l’incendie ».

    Il est clair que « personne » ne réfère aux humains.

    Comme j’adhère au principe de Ahimsa, ou de non-violence, je suis évidemment soulagé de savoir qu’aucun être humain n’a été blessé par le feu.

    Mais parce que les animaux sont du bétail - ils sont des choses et rien d’autre - ils ne sont pas considérés comme des individus qui auraient pu être blessés lors de l’incendie.

    Une dinde n’est personne.

    On peut également lire, dans cet article :

    "John Peterson aide l’entreprise familiale. Il déclare qu’il s’agit d’un « terrible incendie » et d’un événement réellement choquant."

    Si nous parlions d’un feu qui aurait tué des êtres humains et que nous utilisions le mot « terrible », cela renverrait au fait que la perte d’une vie constitue un évènement moralement indésirable.

    Mais nous parlons de propriétés.

    Pour monsieur Paterson, ce qui est « terrible » est le fait que sa propriété a été endommagée et que les dindes n’aient pas pu vivre assez longtemps pour être entassées dans des cages, pendues la tête en bas, voir leur gorge tranchée et être immergées dans un bassin d’eau brûlante - ce qui empêche monsieur Peterson et tous ceux qui mangent de la viande et des produits animaux d’obtenir les bénéfices de cette opération.

    Et rappelez-vous que les gens qui sont ultimement responsables de l’exploitation animale ne sont pas ceux qui opèrent des fermes ou les abattoirs ; c’est sur ceux qui consomment de la viande et des produits animaux et qui créent ainsi la demande que repose la responsabilité morale ultime.

    Monsieur Peterson ferait autre chose de sa vie s’il n’y avait aucune demande pour la chaire et les autres produits d’origine animale.

    Tous les êtres sensibles sont semblables en ce sens qu’ils accordent tous de la valeur à leur propre vie et qu’ils ont intérêt à ne pas souffrir.

    Chaque être sensible est quelqu’un.

    Cet article aurait plutôt dû rapporter ce qui suit :

    "Environ 25 000 dindes sont mortes sous les flammes qui ont ravagé une grosse étable dans la région rurale de Cannon Falls; 25 000 individus ont donc été tués."

    Jusqu’à ce que nous faisions en sorte que plus d’humains voient les choses sous cet angle, rien ne changera jamais.

    Devenez végans et utilisez des méthodes créatives et non-violentes pour éduquer les autres à propos du véganisme.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/07/personne-na-ete-blesse-dans-lincendie/

  • Charles Danten : nazi toi-même (ou le triomphe de la mauvaise foi)

    http://www.sagesse-primordiale.com/blog/wp-content/colombe.jpg

    Merci à Marjolaine Jolicoeur pour ce beau texte magistral, où rien ne manque - pas même Romain Gary.

    ***

    Charles Danten : un nazi ? (Marjolaine Jolicoeur)

    Disciples d’Hitler et milieux néonazis peuvent être contents : il se trouve encore des humains utilisant la propagande nazie pour salir la réputation de militants sincères et dévoués.

    Charles Danten, dans une démarche assez méprisante, fait un amalgame douteux entre le nazisme, la supposée « zoophilie des nazis », la compassion humaine envers les animaux et les végétariens vus comme des "nazis hypocrites".


    Pour dénigrer l’éthique du végétarisme et le mouvement pour la libération animale, il faut être de bien mauvaise foi ou complètement ignorant pour invoquer la monstruosité nazie ou Hitler, l’incarnation du mal absolu pour plusieurs.

    Cette tactique polémique, la reductio ad hitlerum, vise à disqualifier quelqu’un ou un groupe de personnes en les comparant à Hitler : Hitler était végétarien (ce qui est faux) et aimait les animaux, alors tous les végétariens et ceux qui aiment les animaux sont des nazis.

    Quand on est à court d’arguments, Hitler n’est jamais bien loin.

    On peut se questionner sur les motivations derrière ce parallèle entre Hitler et la vie pacifique de millions de végétariens et de militants pour les animaux.

    Danten pense-t-il vraiment qu’il fait avancer le mouvement pour la libération animale, que ses délires injurieux vont mettre fin à l’exploitation et aux massacres d’animaux ?

    Les fondements de la pensée nazie prennent racine dans des thèmes racistes et haineux.

    Aucune espèce de compassion chez les nazis, aucune empathie pour la souffrance de l’autre, qu’il soit humain ou animal.

    La conviction nazie reposait essentiellement sur une chose : le plus fort a le droit de soumettre le plus faible, de toutes les manières possibles, dans la violence s’il le faut, dans la cruauté aussi.

    « Qui ne possède pas la force perd le droit de vivre », disait Hitler.

    HIMMLER

    C’est en passant par l’élevage industriel des poulets que Himmler, le chef des SS et des camps d’extermination nazis, accrut son obsession pour garder, sur le plan racial, la "pureté" des Allemands.

    Selon Fritz Redlich cité dans l’ouvrage Eternel Treblinka de Charles Patterson :

    « Son intérêt pour la reproduction et l’abattage des poulets se transforma en intérêt pour la procréation et le meurtre des êtres humains ».

    Et le meurtre des êtres humains, comme celui des poulets, n’est absolument pas compatible avec le soi-disant bouddhisme de Himmler.

    Tout dans la morale bouddhiste - et chrétienne - s’articule autour de la non-violence, du pacifisme et de la bienveillance à l’égard des êtres vivants.

    Himmler n’était pas plus bouddhiste que George W. Bush est un disciple de Jésus.

    Comme d’autres nazis, Himmler a perverti certains concepts bouddhistes mais aussi hindouistes.

    Selon plusieurs témoignages, Himmler avait toujours sur lui une copie de la Bhagavad-Gita.

    Dans ce texte millénaire de l’Inde ancienne, Krishna dialogue avec son disciple Arjuna sur un champ de bataille, lui ordonnant de passer à l’action et d’accomplir son devoir avec détachement.

    Himmler interpréta à sa façon la Gita, s’en servant pour justifier la supériorité de la race allemande et aryenne sur les "sous-hommes dégénérés", qu’ils soient Juifs, Noirs, homosexuels, handicapés ou malades mentaux.

    La Gita était aussi le livre préféré de Gandhi.

    Au contraire d’Himmler, Gandhi puisa dans la Gita ses visions de non-violence et de paix autant envers les humains que les animaux.

    Pour ce digne représentant du végétarisme éthique et de l’ahimsa, cette histoire sacrée de l’hindouisme doit être prise dans un sens mythologique où l’âme se débat dans l’illusion du monde matériel, à la recherche de sa délivrance.

    Dans la Gita, « l’humble sage, éclairé du pur savoir, voit d’un oeil égal, le brahmane noble et érudit, la vache, l’éléphant ou encore le chien et le mangeur de chien. »

    Le yogi doit être « sans haine pour aucun être », il se libère et libère les autres grâce à l’amour.

    On est loin de l’idéologie nazie.

    HITLER

    Hitler n’était pas, de près ou de loin, un adepte du végétarisme.

    Tout comme Himmler, il ne mettait pas en pratique ce qu’il disait et croyait à ses propres mensonges.

    Pendant toute sa vie, Hitler a mangé de la saucisse et du jambon.

    Même en étant publiquement contre la chasse, en privé il consommait du gibier.

    Hitler se servait du végétarisme pour se gagner un capital de sympathie auprès du peuple allemand, les groupes écologistes étant très puissants et l'alimentation sans viande à la mode.

    A Berlin, en l900, on retrouvait plus de vingt restaurants végétariens.

    Quelques colonies végétariennes aussi, comme celle nommée Eden qui vendait divers produits alimentaires végés, dont un succédané de beurre, une sorte de margarine.

    Agriculture biologique, consommation de fèves de soja, de pains de blé entier, jeûnes, cures au soleil ,thérapies holistiques, homéopathie, massages et végétarisme s’intégraient dans le mouvement Lebensreform ou "réforme de vie", une expression apparue dès 1896.

    Une figure dominante de ce mouvement était l’Allemand Arnold Ehret (1866-1922).

    Ses livres sont toujours en réédition et extrêmement populaires, encore de nos jours, dans les milieux naturistes ou hygiénistes.

    Pour Ehret, les viandes demeurent toujours en état de décomposition et « elles se putréfient dans le colon et conduisent au cancer » ; la seule alimentation valable se compose de fruits et de légumes crus, elle est végétalienne, sans viande, lait ou oeuf.

    Hitler considérait le mouvement crudivore comme « une révolution », affirmant même « que l’une des causes du cancer réside dans la nocivité des aliments cuits. »

    Malgré ses beaux discours et sa peur de mourir du cancer comme sa mère, Hitler n’a jamais cessé de se gaver de gâteaux, de sucreries, de café, de viandes diverses, de lait, d’oeufs et d’aliments cuits.

    ("Hitler, un végétarien ?", Journal Ahimsa, 2007 : Http://www.ass-ahimsa.net/vege5.html )

    Hitler, un végétarien aimant les animaux ?

    Ce canular inventé de toutes pièces par son fidèle ministre de la propagande Joseph Goebbels se perpétue encore de nos jours.

    Hitler ne supportait que les chiens-loups - les bergers allemands - et plusieurs témoins rapportent qu’il battait à coups de fouet les chiens récalcitrants.

    A l’image de ses idées sur les humains, Hitler ne reconnaissait pas une égalité entre les animaux.

    Il refusait de se laisser photographier en compagnie des bichons d’Eva Braun, tout juste bons pour une femme.

    Les films de propagande nazie n’encensaient que les animaux pur-sang tout en se moquant de l’affection que les femmes seules ont pour leurs animaux.

    Le film Was du ererbt (« Ce dont vous avez hérité ») accusait les femmes propriétaires de chiens de dévoyer leur affection et leur instinct maternel.

    « Un amour exagéré pour un animal est dégénéré. Il n’élève pas l’animal mais dégrade l’être humain. »

    On croirait lire du Danten...

    Manifestement Hitler n’aimait guère les animaux puisqu’il traitait ses ennemis de « cochons », de « sales chiens », le peuple allemand de « stupide troupeau de moutons » et les Juifs de « vermine et de rats ».

    Cette pratique d’insulter des humains par des noms d’animaux n’appartient pas qu’aux nazis.

    Elle a souvent été un prélude à la persécution ou l’exploitation de peuples jugés comme inférieurs.

    Le monde animal a toujours été une abondante source de métaphores pour la désensibilisation devant la souffrance d’autrui :

    « Auschwitz commence quand quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce ne sont que des animaux. » (Theodor Adorno)

    DERRIÈRE LES APPARENCES

    Hitler n’a jamais eu aucune implication personnelle en faveur de l’animal, d’un point de vue individuel ou juridique.

    Elisabeth Hardouin-Fugier a enquêté aux sources des documents législatifs du IIIe Reich concernant la protection animale et sur ces soi-disantes lois décrites par certains comme « les plus progressistes jamais écrites et qui feraient rêver n’importe quel défenseur des animaux ».

    L’historienne dément ces affirmations mensongères, s’interroge « sur les motifs qui incitent à diaboliser la démarche protectrice de l’animal, par contamination avec un personnage hors norme, Hitler » et s’insurge à juste titre contre ces manoeuvres pour dénigrer le milieu de la défense animale.


    Les premières mesures pour la protection animale ne viennent pas de l’Allemagne nazie mais du Royaume-Uni où de telles réglementations datent de l822.

    Le Martin’s Act punissait d'amende ou d’emprisonnement quiconque battait, abusait ou maltraitait chevaux, juments, ânes ou animaux dits domestiques.

    D’autres législations européennes suivirent.

    Afin « de réduire la souffrance animale et faire la promotion de valeurs humanitaires à l’égard des êtres animés », c’est à Londres, en l824, que la Society for the Prevention of Cruelty of Animals (SPCA) fut fondée.

    La SPCA prenait aussi position contre la pratique de certains scientifiques effectuant des expérimentations sur les animaux.

    Dans la société anglaise, ceux qui défendaient les animaux militaient aussi pour l’émancipation des esclaves humains (comme Jeremy Bentham).

    En France, une loi pour la protection des animaux date de l850.

    La sollicitude nazie envers les animaux de laboratoire n’était que du bluff et les nazis n’ont jamais vraiment légiféré contre la vivisection.

    Là encore ils mentaient, puisque les expériences sur les animaux continuèrent massivement autant dans les laboratoires que dans les camps d’extermination.

    Leur supposée loi contre la vivisection ne différait en rien dans sa substance de celle édictée en l875 en Angleterre ; elle émettait certaines restrictions, mais n’éliminait pas l’expérimentation animale :

    « Les expériences sur des prisonniers furent nombreuses et variées, mais elles avaient un point commun : toutes prolongeaient ou venaient compléter des expériences sur les animaux (...) et aux camps de Buchenwald et d’Auschwitz, les expériences sur les humains et les animaux furent menées simultanément, comme parties d’un seul programme. » (Dark Face of Science, John Vyvya, Micah Publications)

    La vivisection sur des animaux et des humains s’appuyait sur des bases scientifiques.

    Un grand nombre d’adhérents du parti nazi étaient médecins ou chercheurs scientifiques.

    Ce sont des scientifiques allemands qui ont synthétisé pour la première fois, dans les années 30, le Demerol, un dérivé de la morphine et la méthadone.

    (Goering et Goebbels étaient morphinomanes tout comme Hitler, malgré de grandes campagnes contre les drogues auprès du peuple allemand).

    Les premières études établissant la relation entre tabac et cancer du poumon furent réalisées pendant la période de l’Allemagne nazie.

    Hitler supervisa lui-même un ensemble de règles et de restrictions contre le tabac dans les lieux publics et les transports.

    En l939, le "Bureau contre les dangers de l’alcool et du tabac" vit le jour et les nazis inventèrent le terme de « tabagisme passif ».

    Antis-tabac et scientifiques, tous des nazis en puissance comme les végétariens et les défenseurs des animaux ?

    ÉVOLUTION SPIRITUELLE

    Les nazis se mentaient à eux-mêmes et aux autres aussi.

    Si au contraire, Hitler et les nazis avaient démontré de la bonté envers les animaux, de la compassion autant envers le chien que le cochon mangé, le cours de l’histoire aurait-il été le même ?

    Ressentir la douleur de l’autre, avoir de l’empathie envers les plus vulnérables, étendre l’égalité de considération à l’ensemble des êtres capables de sentience - de sensibilité - voilà de grandes qualités pouvant aider l’humain à devenir meilleur, individuellement mais aussi collectivement.

    La compassion est un signe d’évolution pour beaucoup de traditions spirituelles, philosophiques ou pour de grands esprits comme Pythagore, Plutarque, Plotin, Bouddha, les esséniens, les jains, les gnostiques, les cathares, Gandhi, Marguerite Yourcenar, Albert Einstein, le transcendantaliste Bronson Alcott, Isaac Bashevis Singer, Paul McCartney et tant d’autres.

    « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille », écrivait Leon Tolstoi, végétarien pendant les vingt-cinq dernières années de sa longue vie.

    Et pour Gary L. Francione, juriste et philosophe américain, « c’est une erreur de concevoir les problèmes de l’exploitation humaine et animale comme mutuellement exclusifs. Au contraire, toutes les formes d’exploitation sont inextricablement liées. Tant et aussi longtemps que nous tolérons la violence sous une ou l’autre de ses formes, la violence existera sous toutes ses formes. »

    Tant et aussi longtemps que les animaux seront considérés en tant que machines, objets, choses à tuer, à chasser ou à disséquer, il sera difficile sinon impossible de guérir cette violence qui détruit les humains et la planète.

    Chaque année dans le monde, plus de 50 milliards d’animaux sont abattus pour leur chair, sans compter les milliards de poissons et d’animaux aquatiques.

    Des millions de singes, chiens, chats, poissons ou lapins meurent dans les laboratoires pour tester pesticides, armements ou vaccins.

    L’industrie de la viande est un désastre écologique, privant des populations humaines d’eau potable et de céréales.

    Elle est une source de grande souffrance pour les animaux, des êtres conscients ayant le droit de vivre, comme nous, leur existence dans la paix.

    Mais il est « difficile de reconnaître quelque droit que ce soit à un animal dont on souhaite faire son repas » (Henry Salt).

    LES PROTECTEURS DES ANIMAUX ET LES VÉGÉTARIENS

    Selon Danten, les défenseurs des animaux regroupent des frustrés aux prises avec de graves problèmes psychologiques.

    Des violents qui s’ignorent, souffrant de narcissisme, d’égoïsme, des végétariens fanatiques faisant le salut hitlérien devant un bloc de tofu.

    Danten divague et fait de la psychologie à cinq cents.

    La nature humaine est mystérieuse et complexe, elle va bien au-delà des clichés et des étiquettes.

    Ceux et celles qui militent pour les droits des animaux, pour leur protection et leur libération font partie d’une infinie diversité.

    On ne peut les mettre dans le même sac, brasser le tout et faire de leurs motivations une généralisation ainsi réductrice.

    Mais une chose est certaine cependant : prendre la défense des animaux est un exercice périlleux dans nos sociétés axées sur le matérialisme et la consommation à outrance, la domination et l’exploitation.

    Facile de ridiculiser et de mépriser une cause impopulaire autant dans les médias qu’auprès d’un public soumis à la désinformation.

    Facile de dénigrer des militants motivés par un réel désir de justice, de solidarité et d’amour pour d’autres êtres vivants, pour la planète, les arbres, les baleines, les papillons ou les rivières, puisque tout est lié.

    Dans notre monde où la violence est partout banalisée, la compassion n’a pas bonne presse.

    Si cette sympathie universelle ne nous rend pas "meilleur", cela revient-il à dire que c’est son contraire, la violence, qui nous fait évoluer en tant qu’humain ?

    Philosophes, mystiques mais aussi psychiatres, sociologues, criminalistes, juristes et protecteurs des animaux affirment pourtant le contraire.

    Il existe une corrélation entre la violence faite aux animaux et celle perpétrée contre d’autres humains.

    Nombre de tueurs en série, sinon la majorité, ont commencé par abuser et violenter des animaux avant de le faire à des humains.

    Le tristement célèbre Ted Bundy, qui viola et tua plus de 40 femmes, avait été témoin pendant son enfance de la violence de son père envers les animaux ; il avoua par la suite avoir lui-même torturé nombre d’animaux pendant son adolescence.

    Que la violence soit dirigée vers les femmes, les enfants, les personnes âgées ou les animaux, elle est indissociable de cette loi du plus fort.

    Plus de la moitié des femmes se retrouvant dans des refuges ont signalé que l’animal de la famille avait été aussi menacé ou blessé par l’auteur de la violence. (McIntosh:2001)

    Selon le professeur Andrew Linzey, fondateur et directeur de l’Oxford Center for Animal Ethics, « la cruauté envers les animaux n’est pas seulement injuste pour les animaux : on constate maintenant, de façon de plus en plus évidente, que la cruauté envers les animaux est aussi préjudiciable aux êtres humains

    ÉTHIQUE ANIMALE

    Il est absolument important de dénoncer les usines à chiots, les animaleries sans scrupules, la surmédicalisation, les vaccins inutiles et potentiellement toxiques, la domination brutale, le dressage excessif et ce non-sens de l’animal acheté pour sa race ou sa beauté.

    Mais pour cette vieille dame seule avec son chat, pour cet homme et son vieux chien marchant ensemble, pour cet enfant parlant à son chien dans des mots qu’eux seuls comprennent, pour ces humains compatissants qui travaillent dans des refuges d’animaux surpeuplés, pour ces autres qui adoptent des chiens vieux ou malades, soignent des chats blessés, ayons tout de même un peu de respect.

    Comparer l’amour que ces humains portent aux animaux avec l’hypocrisie des nazis relève d’un cynisme outrageant.

    (Soyons aussi logiques et responsables: même en étant contre une certaine forme de domestication, il est présentement impossible de mettre à la rue tous les chats et les chiens, de les retourner dans leur environnement naturel.)

    La « misanthropie viscérale » des végétariens et des militants pour la défense des animaux, tant décriée par Danten, se trouve finalement peut-être de son côté à lui.

    Dans l’éthique animale il y a place autant pour une vision de justice globale, que pour la compassion, le désir de soulager la misère et une forme d’altruisme envers les animaux.

    Comme si pour devenir meilleur, nous devions passer moins par notre tête mais plus par notre coeur, comme nous le dit si bien Romain Gary :

    « Dans les Andes boliviennes, j’ai vu un paysan famélique partager avec son chien quelques vivres que je lui avais données, puis hisser le grand animal squelettique sur son dos pour grimper sur la montagne. Il n’y avait là aucun rationalisme : juste ce que l’on connaît sous le nom d’"humain". Voir dans les animaux plus que de la viande et de la peau est un acquis culturel, tout comme la beauté, et un tel concept est indissociable des sentiments. Trop longtemps, on les a dénigrés pour n’y voir que du sentimentalisme tout en exaltant le matérialisme au point que le monde a vu holocauste sur holocauste. Essayons les sentiments et les émotions, pour changer... »

  • Environnement : "La France perd de son naturel" (Sciences et Avenir)

    http://www.airimage.fr/images/lotissement-borderouge.jpg

    L'inventaire biophysique Corine fait un état des lieux alarmant de l'occupation des sols.

    Un constat qui renforce celui du Grenelle de l'environnement.

    Les villes s'étendent, les terres agricoles reculent, les étangs artificiels se multiplient, les forêts, landes, pâturages naturels, garrigues, maquis se fragmentent.

    Ainsi se modifie l'occupation des sols de France, selon les observations du dernier inventaire biophysique Corine (Coordination de l'information sur l'environnement) mené sur une période de six ans. Entre 2000 et 2006, 620 km2 d'espaces ont changé d'affectation tous les ans.

    Toujours au détriment de la nature.

    Depuis que Corine est née, au début des années 1990, les mêmes tendances lourdes sont observées.

    L'artificialisation des sols se poursuit à un rythme soutenu : les villes ont grignoté 53 km2 de prairies et près de 200 km2 de terres cultivées.

    Par exemple, les zones industrielles et commerciales ont colonisé 152 km2 de champs.

    Les emprises des réseaux routiers et ferroviaires ont progressé de 78 km2.

    Pour construire tous ces bâtiments, il a fallu produire des matériaux, ce qui se voit dans le paysage : 50 km2 de terres arables sont devenus des carrières d'extraction de pierres, cailloux et granulats.

    Au total, si l'on prend en compte l'ensemble des changements d'occupation des sols, la surface des terres agricoles a reculé de 780 km2 en six ans.

    Les milieux naturels sont, eux, affectés par des catastrophes comme les tempêtes ou les incendies.

    Ainsi, les tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999 sont les principaux responsables de la transformation de 1710 km2 de forêts de conifères et de feuillus en végétations arbustives.

    Le feu a dévoré 52 km2 de maquis et garrigues.

    350 km2 de milieux naturels ont disparu.

    Le Grenelle de l'environnement a défini des lignes d'action pour contrer ces tendances : lutte contre l'étalement urbain, création de réseaux d'espaces naturels protégés (les trames vertes et bleues), préservation des prairies.

    Corine tombe à pic pour montrer l'ampleur de la tâche.

    Les cartographies aux échelles nationales, régionales et communales sont téléchargeables gratuitement sur le site www.ifen.fr/bases-de-donnees/occupation-des-sols.htm

    ***

    Repères :

    CORINE est un programme de l'Agence européenne de l'environnement, mené dans les 27 Etats membres.

    Cette BASE DE DONNEES est faite à partir d'images satellitaires interprétées par des géographes spécialisés.

    La nomenclature comprend 44 définitions d'occupation des sols réparties en 5 chapitres : territoires artificialisés, territoires agricoles, forêts et milieux semi-naturels, zones humides, surfaces en eau.

    Loïc Chauveau
    Sciences et Avenir

    http://sciencesetavenirmensuel.nouvelobs.com/hebdo/parution/p748/articles/a401451-.html

  • Françoise Héritier : « Les hommes et les femmes seront égaux un jour, peut-être... »

    http://www.hautcourant.com/local/cache-vignettes/L300xH303/arton236-6bdda.jpg

    L'égalité entre sexes se heurte toujours à des schémas mentaux hérités de la préhistoire.

    Pour la célèbre anthropologue, la femme demeure contrainte.

    La femme n'est pas biologiquement plus faible que l'homme, dites-vous. En fait, son aspect physique aurait-il été culturellement sélectionné ?

    Je ne nie pas le pouvoir des hormones, le fait que les femmes ont la voix douce et une pilosité réduite par exemple.

    Mais si elles n'avaient pas été culturellement contraintes, la différence de force si souvent évoquée n'aurait pas une telle importance.

    Le travail de Priscille Touraille, dont la thèse vient d'être publiée aux éditions de la Maison des sciences de l'homme, montre que la différence morphologique de poids et de taille entre homme et femme n'est pas une question de nature mais d'accès à la nourriture.

    Depuis la préhistoire, les hommes prennent pour eux les protéines, la viande, les graisses, tout ce qui est nécessaire pour fabriquer les os; tandis que les femmes ont eu accès aux féculents, à ce qui est calorique, qui donne des rondeurs.

    C'est cette alimentation différentielle qui, au fil des millénaires, a «anormalement» et progressivement produit une sélection dangereuse pour les femmes au moment de l'accouchement.

    Aujourd'hui, dans les pays occidentaux, où les enfants des deux sexes ont accès à la même nourriture, la différence a tendance à se gommer.

    Mais il faudra encore des générations avant que les femmes atteignent leur réelle stature.

    Que pensez-vous des études actuelles qui traquent la différence entre hommes et femmes dans les replis de nos cerveaux ?

    Je ne suis pas étonnée que les tenants d'une différence essentielle veuillent la justifier au moyen des neurosciences.

    Toutefois, la neurobiologiste Catherine Vidal, directrice de recherche à l'Institut Pasteur, a montré qu'on n'observe pas de différence selon le sexe dans l'organisation et le fonctionnement du cerveau.

    Son développement est lié à l'apprentissage et à l'environnement.

    Selon la façon dont sont élevés les enfants, se créent des liens synaptiques forts, qui vont être les grands câbles sur lesquels le reste va se greffer par apprentissage.

    C'est cet apprentissage qui est différentiel.

    Il est fonction des schémas mentaux, eux-mêmes intériorisés par les enfants.

    On pourra dire ainsi que les filles sont naturellement peu intéressées par les maths et la physique et davantage par la littérature.

    Les femmes et les hommes sont égaux en capacités intellectuelles et émotionnelles, mais on ne leur permet pas de les développer de la même manière.

    Qu'est-ce que l'anthropologie peut apporter au combat pour l'égalité ?

    Elle aide à comprendre comment les choses que nous croyons évidentes, naturelles, sont en fait des constructions.

    Elle fait apparaître des mécanismes cachés sous-jacents.

    De ce point de vue, l'anthropologie peut aider à la prise de conscience des individus, des décideurs économiques et des politiques, de ceux qui ont accordé hier le droit de vote aux femmes, aujourd'hui la parité.

    Que pensez-vous des avancées obtenues dans la seconde moitié du XXe siècle ?

    Il ne faut pas se faire trop d'illusions : non seulement les femmes n'ont pas totalement acquis l'égalité, mais il peut toujours y avoir des retours de bâton, y compris institutionnels.

    Nous vivons dans un monde de l'immédiateté où l'on pense que les mesures politiques suffisent à révolutionner le monde.

    Or, il n'y a pas de révolution à court terme possible en la matière.

    Des jeunes femmes regrettent que l'on puisse encore se plaindre alors qu'on a le droit de vote, le droit à l'avortement, le droit de travailler sans l'autorisation du mari, l'égalité salariale - dans les textes, pas dans les faits - et l'accès à la contraception.

    Parce qu'il y a eu toutes sortes d'acquis légaux - ô combien fragiles ! -, elles s'imaginent qu'il n'y a plus rien à faire.

    Or il reste l'essentiel : changer les mentalités.

    De plus, ailleurs, en Afrique ou en Asie, les femmes vivent des contraintes dramatiques...

    Même en Occident, toutes les femmes n'ont pas également accès à l'IVG, et cet acquis est lui-même menacé dans certains pays.

    En Europe, comme ailleurs, nous vivons sur des modes de pensée archaïques, hérités de la nuit des temps.

    Ils ont été transmis génération après génération, raffinés par des penseurs, des philosophes et nous continuons - par nous, j'entends y compris les femmes éduquées - de les transmettre dans nos discours, dans nos comportements anodins, dans nos écoles laïques !

    A quand l'égalité entre hommes et femmes, donc ?

    Selon les experts du Bureau international du travail (BIT), au rythme où les choses changent en Europe, il faudrait attendre 500 ans pour parvenir à une réelle égalité de salaire, de carrière, etc.

    Alors imaginez le temps nécessaire pour qu'elle s'installe dans tous les domaines !

    Lorsque j'en parle - cela effraie les auditeurs -, je dis que dans quelques millénaires il y aura une égalité parfaite pour hommes et femmes dans le monde entier.

    Peut-être !

    Il faut de la volonté et du temps parce qu'il est plus facile de transmettre ce qui vous a été transmis, que de se remettre en question et changer notre mode d'éducation.

    Par exemple, nous pensons agir rationnellement en disant aux enfants que « papa a déposé une graine dans le ventre de maman ».

    Or, cette explication renvoie à des croyances archaïques, théorisées par Aristote, qui ont toujours cours dans les sociétés dites primitives et que l'on retrouve dans les ouvrages de médecine du XIXe siècle : la mère n'est soit qu'un matériau, soit qu'un réceptacle.

    L'étincelle, le germe, ce qui apporte la vie, l'identité humaine, l'esprit, l'intelligence et même parfois la religion ou la croyance, tout est contenu dans le sperme !

    Cette pensée archaïque est sous-jacente aux viols ethniques.

    En ex-Yougoslavie, on disait aux femmes musulmanes « on va te faire un enfant chrétien », et aux chrétiennes « on va te faire un enfant musulman ».

    L'enfant qui va naître est censé être d'une autre nature que sa propre mère par la puissance du sperme.

    La grossesse forcée est la violence spécifique faite aux femmes.

    Pourquoi les religions sont-elles si opposées au droit à la contraception qui, dites-vous, a redonné sa dignité d'être humain à la femme ?

    Les Eglises chrétiennes - on peut au moins leur reconnaître cette intelligence - ont parfaitement conscience du fait qu'en donnant la liberté du choix à une femme, on lui donne d'autres libertés en amont.

    On ne peut donner le droit à la contraception ou à l'avortement à quelqu'un qui est considéré comme une mineure, ou comme appartenant à un mari.

    En France, si le législateur en avait eu conscience, aurait-il voté cette loi en 1974 ?

    Non.

    Il y a vu une oeuvre de santé publique évitant le recours massif à l'avortement.

    Le droit à la contraception a été mis entre les mains des femmes parce que tout ce qui touchait les enfants était leur affaire.

    L'intérêt des hommes aurait été d'avoir la main haute sur cette question.

    Notez que la plupart d'entre eux voient encore le droit à la contraception comme un droit à la licence pour les femmes (et une aubaine pour les hommes).

    C'est encore le cas dans les pays musulmans.

    Le désir féminin est-il moindre que le désir masculin ?

    Il n'est pas moindre, il est occulté et redouté.

    On observe toujours une image « duplice » des femmes : elles sont à la fois la vierge folle et la vierge sage.

    Ce sont des stéréotypes, des instruments de contrôle.

    Mais il existe aussi un stéréotype masculin dont les répercussions sont désastreuses : celle du mâle à la libido exacerbée, naturellement irrépressible, qui a besoin de corps disponibles pour s'épancher.

    Tous les hommes ne sont pas ainsi.

    Dans un autre discours, l'homme est un être de raison capable de se dominer et de résister à l'appel des sens.

    Il reste que ce discours dominant justifie le port du voile, du hidjab, la clôture des femmes, voire le viol : seule la femme est responsable du désir qu'elle suscite.

    Quel profit y aurait-il à favoriser l'instruction des filles ?

    Le prix Nobel d'économie Amartya Sen a démontré qu'il y aurait un profit économique mondial.

    Dans le cas de l'Inde, dès lors que le seuil d'éducation progresse pour les filles, la misère et les problèmes sanitaires reculent.

    L'Organisation mondiale du commerce et les Nations unies font le même calcul.

    On prône l'éducation des filles, leur travail à l'extérieur de la maison, non pour des questions éthiques mais économiques.

    On voit que le sous-développement est un effet de la non-éducation des filles.

    Un grand pas est accompli... pour des raisons adventices, certes, mais l'égalité avance.

    L'un des obstacles principaux à l'égalité, c'est la question domestique.

    Les hommes savent qu'ils ont beaucoup à perdre à partager les tâches domestiques, l'éducation des enfants..., tout ce travail accompli souterrainement, peu reconnu.

    Quels avantages apporterait l'égalité ?

    J'en vois déjà un : parler d'égal à égal avec quelqu'un que vous comprenez et qui vous comprend est un privilège extrêmement rare.

    La plupart des couples cessent de fonctionner dans ce rapport d'entente intellectuel et moral extrêmement vite.

    Un échange profond implique qu'il y ait un regard d'égalité porté l'un sur l'autre.

    Avoir des enfants tardivement était jusqu'alors un privilège masculin. Or une femme de 59 ans a récemment accouché après un don d'ovocytes. Est-ce une conquête ?

    Je ne le crois pas.

    Et je ne vois pas où se situe le progrès scientifique sinon technique.

    Cela se fait au détriment des enfants.

    Cette mère accueille ses enfants à un moment où ses forces et sa patience déclinent.

    Or, lorsqu'un sexagénaire a un enfant, il le fait généralement avec une femme beaucoup plus jeune... qui s'occupera des enfants après sa mort.

    L'asymétrie biologique est amplifiée par un consensus social.

    Il reste que le désir d'enfant ne donne pas un droit à l'enfant.

    Que pensez-vous du combat des homosexuels qui réclament eux aussi le droit d'avoir des enfants ?

    Les unions homosexuelles sont reconnues avec le Pacs, la reconnaissance de la filiation viendra.

    C'est d'ailleurs très important pour l'enfant, qu'il ne soit pas considéré comme vivant une situation d'anormalité.

    A partir du moment où il y a de l'amour et de l'autorité lors de son éducation, il n'y a aucune raison que cela se passe mal.

    Des psychologues se sont intéressés à des enfants élevés aux Etats-Unis par des couples homosexuels, ils ne voient pas de troubles majeurs se dégager par rapport aux enfants élevés par des hétérosexuels.

    Et puis, l'altérité n'est pas gommée puisque l'enfant aura été conçu grâce à l'apport de l'autre sexe.

    Ce n'est pas comme le clonage.

    Certaines voix s'élèvent contre la légalisation des mères porteuses. Qu'en pensez-vous ?

    Je suis plutôt de cet avis, malgré l'argument fort d'égalité pour donner satisfaction à des femmes et des hommes stériles, à cause de l'atteinte, par le commerce, à la dignité du corps féminin.

    On peut ainsi choisir des ovocytes « caucasiens », puis faire porter l'embryon par une femme indienne.

    C'est un commerce difficilement acceptable.

    Un Américain misogyne a choisi cette méthode pour faire cinq enfants tout seul.

    C'est un cas rare mais précurseur.

    Sur le plan de l'égalité, rien de scandaleux à ce que les hommes bénéficient aussi de ces techniques, sauf qu'on évince l'autre sexe pour la construction d'une famille.

    La gestation pour autrui, si elle était acceptée, devrait être gratuite et avoir lieu hors du cadre familial.

    La filiation devrait être définie selon des critères sociaux : les parents sont les parents « d'intention » qui ont demandé la fabrication de l'enfant, qui vont l'élever, l'aimer, l'inscrire dans une histoire.

    Mais la question est bien : faut-il légaliser une pratique où les femmes ont tant à perdre ?

    Que pensez-vous de la filiation biologique qui occupe une place de plus en plus importante ?

    La « filiation biologique » est une hérésie.

    Il n'y a de filiation que sociale.

    Le malheur est que le législateur a rendu le critère de vérité biologique opposable aux autres critères : la filiation légitime, la filiation naturelle, la « reconnaissance » d'un enfant qu'on n'a pas fait.

    Ce qui a permis à des hommes de contester la filiation de leur enfant, alors qu'ils avaient consenti à une insémination artificielle avec donneur ou après des tests génétiques.

    Le tribunal leur a donné raison.

    C'est un tort infini que l'on fait à un enfant, en lui déniant son identité, son histoire, l'amour dont il croyait disposer, en raison des intérêts changeants des adultes.

    La filiation, inscription dans un groupe, est un lien socialement défini et il convient que la loi privilégie l'intérêt de l'enfant.

    ***

    FRANCOISE HERITIER a occupé la chaire d'anthropologie au Collège de France. Elle a consacré l'essentiel de ses recherches aux fondements de la domination masculine. Auteure de Masculin/féminin I et II chez Odile Jacob, elle vient d'y publier Une pensée en mouvement.

    « La filiation biologique est une hérésie, il n'y a de filiation que sociale. »

    ***

    Repères

    LA VALENCE DIFFERENTIELLE DES SEXES.

    Pour exprimer le rapport orienté et hiérarchique entre les sexes, Françoise Héritier parle de la « valence différentielle des sexes ».

    Ce rapport, profondément inscrit dans la structure sociale, a été construit sur la première différence observable, celle du corps des hommes et des femmes.

    Il s'ensuit que toute pensée de la différence est aussi une classification par doublets, comme on peut le voir dans les catégories cognitives : haut/bas, chaud/froid, sain/malsain, etc.

    C'est ainsi qu'hommes et femmes partagent des catégories «orientées» pour penser le monde.

    Or les valeurs masculines sont valorisées et les féminines dévalorisées.

    Ainsi en Europe, la passivité, assimilée à de la faiblesse, serait féminine tandis que l'activité, associée à la maîtrise du monde, serait masculine.

    Selon Françoise Héritier, ce rapport émanerait de la volonté de contrôle de la reproduction de la part des hommes, qui ne peuvent pas faire eux-mêmes leurs fils.

    Les hommes se sont appropriés et ont réparti les femmes entre eux en disposant de leur corps et en les astreignant à la fonction reproductrice.

    Reste une question : pourquoi les femmes se sont-elles laissé faire ?

    Rachel Mulot
    Sciences et Avenir

    http://sciencesetavenirmensuel.nouvelobs.com/hebdo/parution/p748/articles/a401483-.html